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vendredi 15 mars 2013

Wael Abou Faour doit démissionner pour incompétence et mise en danger du Liban ! (Art.126)


C’est devenu un art de gouverner à la libanaise ! Après le Premier ministre, Nagib Mikati, voilà un nouvel adepte, Wael Abou Faour, le ministre libanais des Affaires sociales, un proche du leader druze Walid Joumblatt. Il vient d’accorder une interview au quotidien Acharq el-Awsat, qui a été publiée aujourd’hui même. Sa lecture est fascinante. On découvre un jeune ministre qui explique en long et en large les dangers qui nous guettent et qui au lieu de s’atteler à les écarter, se perd dans les diversions politiques à 5 piastres. A le lire, on dirait que c’est un touriste qui a profité des offres promotionnelles de l’hiver, il n'est que de passage au pays du Cèdre.

Sa gestion du dossier des réfugiés syriens au Liban est calamiteuse. Aujourd'hui, 25% des habitants du Liban sont des réfugiés et le ministre des Affaires sociales palabre. Il s’est montré incompétent non seulement pour prévoir cette situation, qu'il a sous-estimée, il le reconnait, mais surtout pour gérer l’afflux massif de ces réfugiés. Le Liban n’a reçu que quelques millions de dollars pour 1 million de réfugiés, soit quelques misérables dollars par réfugié et le ministre palabre pour Acharq el-Awsat. Au lieu de ne plus dormir la nuit et aller sillonner sans relâche les capitales arabes et occidentales, pour mobiliser les fonds nécessaires pour une gestion à long terme, très long terme même -car c'est loin de se terminer !- il se contente de nous prévenir que « le dossier des réfugiés est une bombe à retardement sur les plans financier, sécuritaire et social » et attend gentiment dans son ministère les virements des gouvernements arabes et occidentaux. Il nous prévient -il aurait dû le prévoir depuis la militarisation du conflit syrien il y a plus d’un an et demi- que nous pourrons accueillir 700 000 réfugiés de plus d’ici la fin de l’année. Donc, plus de la moitié des habitants du Liban pourraient être des réfugiés syriens à la fin de l’année 2013 mais le ministre de Walid Joumblatt est totalement opposé à la fermeture des frontières pour des raisons « fraternelles et humanitaires ». Il précise à un moment que « le retard dans l’adoption par l’Etat d'un plan d'action a conduit à cette réalité difficile » -comme nous sommes rassurés de l'apprendre!- mais se perd par la suite à nous expliquer « qu’il existe des forces politiques (au Liban) qui veulent fermer les frontières... historiquement, certains détestent tout ce qui arabe ». On croit rêver ! Si vous avez raté le début, sachez que ce sont les propos d'un ministre, supposé responsable, de votre pays. Mais bordel, c’est qui l’Etat en ce moment ? Bakhos Baalbaki et Malék el-tawouk ? Wael Bou Faour doit tout simplement présenter sans plus tarder sa démission, pour incompétence, légèreté politique et mise en danger du Liban.

Par ailleurs, dans cette interview le ministre de Walid Joumblatt cherche à :

1. Faire oublier que le Bek est resté en bon terme avec le « régime criminel », comme il dit, après la pause anti-syrienne entre 2005-2008, et bien après le déclenchement de la Révolution syrienne il y a tout juste 2 ans, jusqu’à ce que le compteur des morts soit passé à 5 chiffres, car il croyait, comme tous les pro-syriens, que le régime de Bachar el-Assad avait la capacité d’écraser la Révolution syrienne.

2. Faire diversion après l’opposition honteuse du Bek à une loi électorale juste, qui corrige la tare de la représentativité des communautés chrétiennes au Parlement libanais. Tout le monde sait que le principal opposant à une loi électorale juste au Liban est Walid Joumblatt car tout ajustement de la représentativité des électeurs libanais ramènerait le poids électoral du Bek à sa juste valeur. Le ministre du Parti socialiste progressiste veut faire oublier que la girouette de Moukhtara voudrait maintenir la loi 1960, qui lui donne un surpoids électoral  en lui permettant de désigner les députés chrétiens dans les cazas du Chouf, Baabda et Aley, ou au moins de peser sur leurs élections.

3. Diluer son approche phobique dans des considérations politiques. Le ministre de Walid Joumblatt craint que « la position des Forces libanaises et du Courant patriotique libre sur la loi orthodoxe, ne soit pas d’ordre électoral mais d’ordre politique sur la base d’une volonté de se séparer du reste des composantes de la société libanaise... Et si nous revenons aux expériences historiques, nous n’excluons pas cela ». Et voilà, on revient à la vieille haine de Walid Joumblatt notamment à l'égard des partis qui représentent les communautés chrétiennes, qui sont traitées régulièrement depuis 35 ans, par cet esprit féodal et communautaire, d’être « isolationnistes ». Sans remonter à Mathusalem, tout le monde se souvient très bien des propos « racistes » tenus par le Bek la veille des élections de juin 2009, traitant les leaders chrétiens d’être ces « mauvaises graines » qui ne changent jamais.

4. Le ministre du Bek laisse entendre que le Courant du Futur est très amer après l’adoption par les Forces libanaises de la « loi orthodoxe ». Propos de Wael Abou Faour, le roi de la diversion ! Le pauvre, il tente de nous faire oublier que Walid Joumblatt a trahi magistralement le 14 Mars et a poignardé sans scrupules Saad Hariri dans le dos. Le ministre du Bek pense que « que les Forces libanaises ont détruit l’esprit du 14 Mars qui se base sur le partenariat islamo-chrétien ». Lol, quel culot ! Comme s’il pouvait ignorer que le Bek s’est retiré du 14 Mars dès le 2 août 2009 pour des raisons communautaires, la fameuse « spécificité de la communauté druze », ne supportant plus le rapprochement entre le Courant du Futur et les Forces libanaises, et l’entente cordiale entre Saad Hariri et Samir Geagea ! Le malheureux Wael Abou Faour tente désespérément de faire oublier au peuple libanais que Walid Joumblatt restera, pour les Libanais et pour l'histoire, celui qui a permis au Hezbollah de réussir son coup d’Etat démocratico-milicien le 12 janvier 2011, pour des raisons opportunistes. Hélas, le jeune ministre a raté une belle occasion de se taire, au moins sur ce point !

Réf. 

lundi 8 août 2011

Corps et âme place des Martyrs: pour une ingérence militaire, politique et humanitaire en Syrie (Art.26)


L'ingérence humanitaire est une notion qui est née durant la guerre du Biafra (1967-1970), où le monde a regardé sans réagir la mort de plus d'un million de personnes! Ce n'était ni la 1re fois ni la dernière fois dans l'Histoire mais cette situation dramatique a entraîné la création d'ONG comme Médecins sans frontières qui défendirent l'idée que certaines situations sanitaires justifient à titre exceptionnel la remise en cause de la souveraineté d'un État. Bernard Kouchner reste de loin le plus grand défenseur du droit d'ingérence alors que pour François Mitterrand ce droit n'existe pas.

Quelle est la nature du problème en Syrie aujourd'hui? Sur le plan politique, on a un dictateur, rejeton d'un grand dictateur -que nous avons bien connu, trop bien hélas- qui massacre impunément tout un peuple qui lui réclame pacifiquement plus de démocratie. Et sur le plan humanitaire, des êtres humains sont tués tous les jours par dizaines à quelques km de chez nous! Cela devrait non seulement nous toucher mais nous interpeller aussi. On peut décider d'agir ou ne rien faire, selon ses convictions, ses valeurs, ses analyses et ses intérêts. Certains craignent, légitimement il faut le reconnaitre, qu'un soutien publique au peuple syrien n'entraîne de la part du régime syrien une vengeance du Liban. En dépit de ce risque, je suis partisan d'une ingérence militaire, politique et humanitaire en Syrie car non seulement on ne peut pas rester indéfiniment les bras croisés mais en plus il est de l'intérêt de notre pays de le faire.

Pour le prouver voyons par curiosité qui sont les partisans de la non-ingérence. La Chine et la Russie en tête de liste, 2 pays où la situation des droits de l'homme laissent à désirer, et qui ne veulent pas intervenir car ils craignent que cette jurisprudence se retourne contre eux un jour! Qui d'autres? L'Iran, gouverné par un régime religieux fasciste, grand allié de la dictature syrienne qui a écrasé dans le sang la Révolution verte et le Liban, gouverné par le 8 Mars, qui est, faut-il vraiment le rappeler?, le camp de "Merci la Syrie"! Plus précisément nous avons le Hezbollah et Michel Aoun, qui n'ont jamais caché leur alliance avec le régime syrien et leur allégeance au dictateur de Damas! Du fait qu'ils sont tous gouvernés par des régimes dictatoriaux, les pays arabes sont d'emblée hors compétition! Et de l'autre côté, le reste du monde. Et nous voilà encore une fois devant un nouveau "choix": dans quel camp souhaitons-nous être? Personnellement, je préfère "le reste du monde", qui même s'il fonctionne par intérêt, il le fait sur un fond de valeurs, humanitaire et démocratique!

Bachar El-Assad va tomber, tôt ou tard, dans la nécropole de l'Histoire. Le peuple syrien lui est immortel jusqu'à la fin des temps. Dans cette confrontation, oui je choisis le peuple syrien sans hésitation! J'ai écrit une note il y a quelques mois dont le titre résume bien l'enjeu "Le facteur de l'Histoire ne sonne pas toujours 2 fois"! Ce constat exige des leaders et du peuple libanais, mais aussi de l'opposition et du peuple syrien, un grand sens des responsabilités! Dans ma note, j'avais demandé aux candidats potentiels pour le nouveau régime en Syrie –donc à la Révolution syrienne- de se prononcer sur tous les points litigieux entre le Liban et la Syrie. Face à la barbarie de la dictature syrienne les priorités ont changé. La relation entre le Liban et la Syrie à l'avenir dépendra aujourd'hui de la position du peuple libanais face au malheur syrien. Un minimum de solidarité avec le peuple syrien, permettra d'ouvrir une nouvelle page entre les 2 pays. Le contraire conduira à l'inverse.

Voilà pourquoi nous devons être présents Place des Martyrs ce soir. Non seulement parce que ça va dans l'intérêt du peuple syrien mais aussi et surtout ça va dans l'intérêt du peuple libanais! Nous devons porter assistance à ce peuple en péril car la neutralité aujourd'hui a un goût de Biafra, de Tien'anmen , de Dahr El-Wa7ch, de Sebrenica, de Rwanda, de guerre de Juillet, de Cana, de Gaza… j'en passe et des meilleurs!

vendredi 1 juillet 2011

Programmation au théâtre du Proche-Orient: Spectacle de marionnettes, Corrida et Fenêtre sur Cour ! (Art.21)


C'est fascinant à chaque fois. Les enfants sont absorbés par les marionnettes qui gesticulent dans tous les sens sur scène et les adultes eux, ont les yeux rivés sur les marionnettistes qui tirent les ficelles dans le noir. Quand les amateurs de la politique regardent ce retraité septuagénaire au CV peu reluisant se targuer de posséder 1/3 de ce gouvernement mort-né, vouloir réformer le pays et réserver des billets allers simples à ses adversaires, les pros de la politique scrutent les gestes des manipulateurs de Dahiyé pour anticiper les actes du Wali El-Fakih, le metteur en scène!

En parallèle avec le spectacle de marionnettes, cela fait des mois que nous regardons cette corrida qui se déroule sur les rives orientales de la Méditerranée dans la pure tradition de ce jeu macabre. On a d'un côté un peuple torero qui affronte tout entier à mains nus un monstre élevé dans la pure tradition de la bestialité dictatoriale, que nous avons affronté longtemps et qu'on n'a pas fini d'affronter d'ailleurs. L'animal est blessé mais l'agonie peut se prolonger encore, en attendant le coup fatal. Le peuple matador s'écroule meurtri et se relève déterminé, tout le monde regarde et personne n'intervient pour arrêter ce spectacle nauséeux!

Cela fait des années aussi que le peuple libanais à mobilité réduite par un gros plâtre, le boulet Hezbollah, joue malgré lui un remake de Fenêtre sur cour! Il y a eu un crime, puis des crimes dans le foyer politique libanais. On a vu tous les agissements dans les jumelles. Pas de témoins, mais pas de doute non plus. L'étau se resserre sur ce peuple qui devient gênant, qu'il convient de supprimer. Encore un chouia de suspense, mais on espère que le flash de l'acte d'accusation du Tribunal Spécial pour le Liban (TSL) éblouira les commanditaires-criminels et nous permettra de gagner des secondes précieuses en espérant des temps meilleurs devant la Cour de La Haye

Principale menace d'aujourd'hui, pour les républicains de ce pays, qu'ils soient du 14 Mars ou centristes, c'est la gouvernance du 8 Mars. Qu'adviendra-t-il des libertés individuelles et culturelles, de la liberté d'expression des journalistes, de la liberté d'action des activistes, de la sécurité de l'opposition, de la marche du TSL, de l'intégration du Liban dans la communauté internationale, des armes illégales du Hezbollah, de nos différends historiques avec la Syrie, du service des renseignements des Forces de sécurité intérieure, de l'économie nationale, de la stabilité de la monnaie, de la dette publique, des investissements étrangers, de la prospérité générale, des nominations administratives et surtout du moral des ménages ?

Dans n'importe quel état démocratique, ces questions ne se poseraient pas. Au moins pas avec autant d'acuité. Mais dans un Etat gravement malade comme le Liban, elles posent problème. En tout cas, elles conduisent à une interrogation existentielle: devons–nous laisser le camp du 8 Mars gouverner? La réponse est NON, car non seulement nous connaissons bien le degré de filiation entre ce gouvernement et les régimes syrien et hezbollahi mais aussi et surtout par  principe de précaution!

Dans ces conditions, comment aller de l'avant? Parce que la passivité n'a jamais constitué un bon plan d'action, nous devons avancer vers 4 objectifs:

1. Faire tomber le gouvernement du 8 Mars
L'hypocrisie politique conduit rapidement dans des impasses. OUI il faut faire tomber le gouvernement du 8 Mars ou au moins l'empêcher de gouverner. La déclaration de politique générale du gouvernement Mikati nous pousse malheureusement dans cette voie. Ce n'est pas très démocratique diront certains. Et bien si justement c'est par un souci démocratique qu'il faut agir ainsi. Et cela pour une raison toute simple: aucune démocratie n'est possible et ne doit être envisageable à l'ombre d'une milice armée, à l'idéologie extrémiste, le Hezbollah! Depuis la nuit des temps, l'Histoire ne nous en a donné aucun exemple qui va dans ce sens. Nous remercions les évêques maronites de s'inquiéter pour la saison estivale de cette année, mais nos prélats doivent être conscients que la gouvernance du 8 Mars menace toutes les saisons estivales à l'avenir!

Concrètement nous devons maintenir ce gouvernement sous pression et nous préparer à manifester ou à faire des sit-in quand il dépassera les lignes rouges. Nos députés auront à constituer un cabinet de l'ombre, à faire du lobbying contre leur propre gouvernement à l'étranger -hélas!- et à multiplier les procédures pour entraver l'action de l'équipe gouvernementale à l'intérieur. Nos politiciens auront à déposer plaintes devant les tribunaux et le Conseil constitutionnel quand cela s'avérera nécessaire. Mais, en attendant, nous devons envisager une mesure économique simple pour souligner individuellement notre défiance à l'égard de ce nouveau gouvernement, ne plus utiliser la livre libanaise et virer tous les comptes bancaires des sympathisants du 14 Mars en dollars! Certes c'est grave, mais il faut savoir soit on est face à un danger et il faut réagir, soit ce n'est pas le cas et il faut laisser le camp 8 Mars gouverner tranquillement! A nous de décider en toute démocratie.

2. Bien communiquer au sujet du TSL
Le régime syrien et le Hezbollah communiquent depuis longtemps au sujet du TSL. Depuis le "scoop" de Michel Smeha au Der Spiegel pour fournir l'occasion de "politiser" le TSL (mai 2009), à la dernière tentative de Hassan Nasrallah pour brouiller les esprits en prétendant que le parti de Dieu aurait été infiltré par les agents de la CIA (juin 2011)!

En tout cas, ce n'est pas notre problème. Nous devons nous concentrer sur notre propre communication au sujet du TSL. Celle-ci doit passer par 2 oui et 2 non.
- Oui nous souhaitons que justice soit faite pour nos martyrs, sans haine ni vengeance, mais tout simplement pour que nous puissions commencer notre deuil!
- Non nous n'allons pas vérifier la validité de l'acte d'accusation, notre confiance dans le TSL, la plus haute juridiction internationale, est absolue. Il est urgent de rectifier le tir! 
- Oui la communauté chiite et le peuple syrien ne sont pas visés si des individus de religion chiite et de nationalité syrienne figurent dans l'acte d'accusation. C'est élémentaire et il est nul besoin de l'affirmer.
- Non ce n'est pas à nous de juger du degré de responsabilité du Hezbollah et de Bachar El-Assad si des éléments de ce parti et de ce régime sont impliqués dans les assassinats politiques. Désolé Walid Bey, c'est encore au TSL de trancher. Mais enfin, qui du peuple libanais va gober votre niaiserie sur les éléments indisciplinés qui s'ennuyaient dans une cage d'escalier en sirotant une bière chaude et qui pour tuer leur ennui existentiel ont décidé de se débarrasser de quelques personnalités libanaises!

Il est fort possible qu'à la publication de l'acte d'accusation le 8 Mars appellera à une très grande manifestation pour montrer au monde entier l'opposition d'une partie des libanais au TSL. Nous devons alors nous préparer à contre-manifester pour montrer aux yeux du même monde, le soutien du peuple libanais à la justice internationale. En attendant, nous devons manifester notre soutien massivement à cette page internet consacrée au TSL* qui recueille seulement "16 450" signataires pour l'instant ("Like"). Fixons un objectif ambitieux, 100 000, puis 200 000, 500 000 et pourquoi pas 1 million, et militons activement pour l'atteindre. Ainsi, nous pourrons remettre régulièrement aux autorités libanaises et étrangères, aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU mais aussi aux juges du TSL, une copie de ce décompte et montrer sérieusement à quel point les libanais tiennent à ce que justice soit faite.

Enfin qui aime bien châtie bien. Alors ô dirigeants du 14 Mars, personne de vos sympathisants n'a encore digéré votre bévue de mai 2008! Alors que le Hezbollah était dans un sacré pétrin, embourbé à Beyrouth et dans le Mont-Liban, vous avez offert au "parti des armes" une sortie honorable, l'Accord de Doha! Alors entre nous, il y a déjà 3 ans que vous auriez dû exiger son désarmement! Donc faites-nous grâce de commettre la même erreur avec l'acte d'accusation, qui conduirait à votre suicide électoral en 2013 et à l'enterrement de notre Révolution du Cèdre! L'Histoire sera impitoyable avec vous. Nous aussi!

3. Anticiper la chute du régime de Bachar El-Assad
Il est nécessaire de créer un terrain d'entente avec l'opposition syrienne pour préparer l'après Bachar. Ce qui se passe en Syrie n'est pas acceptable ni sur le plan humanitaire ni sur le plan politique. Mais en retour, l'opposition syrienne et les candidats potentiels au nouveau pouvoir, doivent dès à présent rassurer le peuple libanais, notamment la communauté chrétienne en se prononçant sur tous les points litigieux entre le Liban et la Syrie, car "Le facteur de l'Histoire ne sonne pas toujours 2 fois"! En attendant, il faut dénoncer la barbarie de la dictature syrienne et assurer l'aide humanitaire nécessaire aux réfugiés syriens sur notre territoire.

4. Préparer les prochaines élections législatives
Au moins en exigeant de ce gouvernement qu'il offre aux citoyens de ce pays la possibilité de voter à l'étranger. Nous pouvons soutenir la page FB* qui soulève cette revendication (12 millions de personnes d'origine libanaise... pour 276 "Like"!). Au pire, ces élections auront lieu en juin 2013. Au mieux, à l'enterrement du gouvernement mort-né de Mikati avant cette échéance. Au pire, il ne se passera rien d'ici là. Au mieux, que de bouleversements en perspective au niveau local (Hezbollah) mais aussi régional (Israël-Syrie-Iran). Au pire, nous resterons des spectateurs passifs à regarder le vampirisme de l'Etat libanais par les chemises noires. Au mieux, nous résisterons en avançant vers ces 4 objectifs!

Mille mercis au Tribunal Spécial pour le Liban.
Et que nos martyrs reposent en paix.


*Réf.
Badna il Mahkameh il Douwalieh 
"Cette page s'adresse à tous ceux qui croient que les assassinats politiques au Liban ne sont plus acceptables sous aucune circonstance. Elle concerne tous ceux qui croient en notre droit de connaitre l'acte d'accusation du Tribunal Spécial pour le Liban, sans pour cela nous sentir menacés par une nouvelle guerre civile ou des assassinats politiques."
http://www.facebook.com/BADNALMAHKAMEH

The Lebanese immigrants want to vote in 2013
http://www.facebook.com/pages/THE-LEBANESE-IMMIGRANTS-WANT-TO-VOTE-IN-2013/139370919470127

mardi 14 juin 2011

Lecture dans le marc de café et horizon politique au Liban (Art.18)


Répression de plus en plus sanglante en Syrie, anticipation de la 1re explosion nucléaire expérimentale en Iran, gouvernement hezbollahi pro-syrien au Liban, Bachar El-Assad se précipitant pour féliciter son homologue libanais, les ministères de l'Intérieur, de la Justice et des Télécoms entre les mains des formatés Aoun, bien qu'elles fussent prévisibles, ces dernières nouvelles nous laissent tout de même perplexes. L'action la plus urgente que nous devons entreprendre aujourd'hui, nous les exclus des sphères de l'exécutif, aussi bien du 14 Mars que du Centre, est de se poser tranquillement pour évaluer le nouveau rapport des forces, scruter notre horizon politique et lire l'avenir dans le marc d'une tasse de café, disons plutôt autour d'une tasse de café, c'est mieux!

1. Sur la chute de la dictature syrienne
Depuis le 15 mars 2011, on attend tous les vendredis la chute de la dictature syrienne. 3 mois se sont écoulés et toujours rien! Or, si au printemps dernier la situation en Syrie paraissait floue, aujourd'hui les choses sont un peu plus claires. Hélas, le régime syrien ne cédera pas de sitôt. L'opposition syrienne a franchi le point de non retour, mais n'arrive toujours pas à déchirer le tendon d'Achille du régime de Bachar. Un consensus au niveau de la communauté internationale sera toujours difficile malgré la situation dramatique de la population. Dans tous les cas, le régime de Bachar possède 2 atouts majeurs sur l'opposition aussi déterminée soit-elle : il n'est pas isolé (puisqu'il est soutenu par le régime fasciste de l'Iran, le camp libanais du 8 Mars et maintenant le gouvernement Mikati!) et surtout il a une arme redoutable de destruction massive, une arme de dissuasion, il n'hésitera pas à s'en servir, il a même menacé de le faire: la guerre civile! Bref, le régime syrien n'est pas prêt de tomber. Faut pas rêver! L'Histoire dit, pas encore. Très mauvaise nouvelle pour le peuple syrien et pour nous aussi!

2. Sur la fin du fascisme iranien
Le régime iranien a montré en juin 2009 sa grande capacité d'une part à mater tout mouvement de contestation et d'autre part à gagner du temps au sujet de son programme nucléaire. Rajoutez à cela que rien ne pourra aujourd'hui pousser le candidat Obama à s'aventurer dans une quelconque confrontation militaire avec la République islamique d'Iran avant l'épreuve de nov. 2012. Bref, le régime iranien lui aussi ne craint rien à court terme. L'Histoire nous dit également, patience. Encore une mauvaise nouvelle pour les peuples iranien, syrien et libanais.

3. Sur l'affaiblissement de ce gouvernement 8 Marsien et du Hezbollah en particulier
Depuis la Nuit des chemises noires, aucun indicateur ne laisse penser que le camp du 8 Mars doute de ses capacités ou disons-le franchement, craigne les camps du 14 Mars et du Centre. Ayons le courage d'avouer que la politique du "dos rond" n'impressionne pas nos adversaires! Quand je dis aucun indicateur, c'est vraiment aucun: les nombreuses visites de Walid Joumblatt à Bachar El-Assad, l'attaque des forces des Nations-Unies au Sud-Liban, l'offensive du Hezbollah via Charbel Nahas sur les renseignements des FSI, la visite folklorique de Michel Aoun au Sud-Liban, les activités militaires douteuses dans le Nord-Est du Liban, l'arrogance des orateurs du Hezbollah, les menaces sur la personne de Saad Hariri et tenez la cerise sur le gâteau, la formation du nouveau gouvernement!

La lenteur de Mikati & Co, était interprétée par le camp du 14 Mars, comme un signe d'impuissance du Hezbollah et une désorientation du camp du 8 Mars. Erreur! On a même espéré pendant longtemps que le stylo du président de la République pouvait nous aider à lutter contre l'hégémonie du Hezbollah sur le peuple libanais. En vain!

Jamais le Hezbollah n'a été aussi fort qu'aujourd'hui. Sa prudence dans la formation du gouvernement n'était pas un signe de faiblesse, mais bien au contraire c'était parce qu'il ne souhaitait pas perdre ses acquis, qu'il a évité de faire le moindre faux pas. Il a bel et bien réussi à renverser la majorité. Il a laissé passer quelques mois pour "dégonfler" la colère du camp du 14 Mars après le changement de majorité par l'intimidation lors de la Nuit des chemises noires. Il peut maintenant gouverner sans partage. Le Bey est plus que jamais ancré dans le camp du 8 Mars. Et quelle belle perspective s'offre à lui: une "bonne" gouvernance démagogique et populiste lui permettra d'augmenter ses chances de gagner les élections législatives de 2013. Un parcours sans faute. Alors tout va bien Madame la Marquise? Au moins pour l'instant. Et surtout, au moins jusqu'à la publication de l'acte d'accusation par le Tribunal Spécial pour le Liban!

Et pourtant, une question s'impose à l'aube de cette nouvelle ère: que fera le Hezbollah si les régimes syrien et iranien s'effondraient ? A chaque fois que le Hezbollah a perdu sur un point, il a essayé de se rattraper sur d'autres. Quand l'embryon de la révolution du Cèdre a commencé sa nidification dans le tissu libanais le lendemain de l'assassinat de Rafic Hariri, le Hezbollah a tenté de l'avorter par son opération "Merci la Syrie". Et quand à la table de dialogue au printemps 2006 on a décidé de s'attaquer au principal souci du peuple libanais, les armes illégales, le parti de Dieu a déclenché la guerre de Juillet. Après le désastre de cette confrontation avec Israël, et le vote de la résolution 1701, le parti du Wilayat El-Fakih s'est retourné vers le gouvernement Siniora (bouderie des ministres chiites et campement dans le centre-ville). Et quand ce dernier a pris des décisions souverainistes pour affirmer l'autorité de l'Etat libanais sur son territoire en mai 2008, le parti des armes a envahi Beyrouth et le Mont-Liban. Sans trop nous tromper, nous pouvons donc s'attendre au pire quand les régimes syrien et iranien s'écrouleront ou à la publication de l'acte d'accusation par le TSL!

Le Hezbollah n'est pas une mode politique passagère. Qui le connaît bien, sait qu'un coup dur porté à ses alliés régionaux, les régimes syrien et iranien, ou par le Tribunal Spécial pour le Liban, doublera sa motivation et sa détermination pour contrôler l'Etat libanais. Nous devons le savoir et nous devons en prendre conscience dans l'établissement de nos plans d'action. Najib Mikati aurait dû rejeter sa désignation depuis longtemps. Michel Sleiman n'aurait pas dû signer ce néfaste décret. Les autorités religieuses sunnites et chrétiennes auraient dû envoyer des messages beaucoup plus fermes aux 2 hommes, au lieu d'appeler à la formation "rapide" d'un gouvernement! Les camps du 14 Mars et du Centre n'auraient pas dû être aussi passifs. Les chiites et les druzes libres auraient dû être plus audibles. Nous pensons que tout ce petit monde a commis de graves erreurs envers ce peuple. Il peut encore les corriger. Il doit le faire. L'Histoire en jugera. En tout cas, nous prenons acte, nous les citoyens de ce pays. Nous résisterons!

mardi 17 mai 2011

Le facteur de l'Histoire ne sonne pas toujours deux fois ! (Art.14)


A propos de 4 événements récents:
- la position de Samir Geagea sur la situation en Syrie;
- la lettre d'un activiste syrien à Samir Geagea;
- la déclaration de solidarité de 140 personnalités (au Liban) avec le peuple syrien;
- et la menace de la "Révolution syrienne" de poursuive le président Michel Sleiman devant la Cour pénale Internationale!

Il y a quelques jours, une lettre a circulé sur internet. Elle a même été publiée sur le site du parti des Forces Libanaises. Elle est adressée par un citoyen-activiste syrien, Oussama A. Moussa, à Samir Geagea pour le féliciter d'avoir brisé le triste silence des forces du 14 Mars concernant la situation humanitaire en Syrie. Oussama Moussa rappelle au passage que Samir Geagea est le seul au Liban à avoir déposé les armes volontairement, à avoir été emprisonné à tort et injustement, d'avoir annoncé que "Samir Geagea de la guerre est mort en prison" et d'avoir présenté des excuses au peuple libanais. Il incite les chrétiens arabes à ne pas rester en marge des intifada qui secouent les pays de la région, à s'unir aux musulmans et surtout à devenir les acteurs de ce changement et non les victimes. Il termine sa lettre en saluant ce "grand" leader chrétien et ce courant souverainiste au Liban, qui était en premier ligne dans cette confrontation avec le régime syrien et dans cette lutte commune pour la liberté en Syrie et au Liban.

A ce stade je me suis dit, non nous ne sommes pas dans un roman politique à l'eau de rose, nous sommes tout simplement en Orient, berceau des grandes civilisations, des religions et surtout du sentimentalisme! Toujours est-il, les réactions suscitées par cette lettre ont été de 2 ordres: enthousiasme ou méfiance.

Quelques jours plus tard, 140 personnalités au Liban ont fait une déclaration de solidarité avec le peuple syrien. Ils ont même décidé par la suite d'organiser une réunion dans ce sens au Bristol. Soit!

Aujourd'hui, on apprend toujours via internet, parce que le président Michel Sleiman a ordonné la remise aux autorités syriennes des 3 soldats syriens qui se sont réfugiés au Liban, la "Révolution syrienne" menace le président libanais de le poursuivre devant la Cour Pénale Internationale (CPI) pour complicité de meurtre des soldats et du peuple syriens… Alors là, il n'y a aucun doute nous sommes toujours en Orient!

C'est vrai rien ne permet d'authentifier la lettre de l'activiste syrien, il y a de quoi être sceptique et elle arrive avec pas mal de retard au destinataire. Par ailleurs, il paraît normal que 140 personnalités au Liban se solidarisent avec le peuple syrien pour des raisons humanitaires et même politiques. Il est également normal que la Révolution syrienne refuse la remise des 3 "déserteurs" aux autorités syriennes. Personnellement, je n'aurai pas conseillé à Michel Sleiman de remettre ces 3 soldats aux autorités syriennes. Mais de là à sauter sur l'occasion pour brandir la menace de poursuivre le président libanais devant la CPI pour complicité de meurtre (des soldats et du peuple syriens… ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère!), reflète un certain amateurisme et une arrogance qui déçoivent énormément... au moins de la part des personnes qui ont rédigé cette déclaration!

Encore une fois, un changement de régime en Syrie, inévitable pour l'Histoire, est une occasion en or d'établir des relations "normales" entre le Liban et la Syrie. Le changement de régime en Syrie est une question de temps. Hélas, Bachar El-Assad a encore de beaux jours devant lui! Désolé, nous ne sommes pour rien! Je suis de ceux qui pensent que la normalisation avec le peuple syrien, devrait commencer dès aujourd'hui. Toutes les initiatives qui contribuent à paver la voie dans ce sens sont évidemment les bienvenues. Des positions comme celles de Samir Geagea ou des 140 personnalités et d'authentiques lettres comme celle de l'activiste syrien en font parties. Par contre, les menaces de la Révolution syrienne, qui constituent une offense envers le président de la République et une atteinte à la souveraineté libanaise, ne sont pas les bienvenues car elles ne feront que raviver les mauvais souvenirs du peuple libanais.

Nous, citoyens des 2 côtés de l'Anti-Liban, devons impérativement saisir les bonnes occasions pour rapprocher les 2 peuples car le facteur de l'Histoire ne sonne pas toujours deux fois! Par ses menaces la Révolution syrienne ne nous facilite pas la tâche.

Certes, ça ne sera ni évident ni facile! D'autant plus que nous n'allons pas effacer l'ardoise des doléances et renvoyer les différends entre les 2 pays aux calendes grecques! Voilà pourquoi dans l'article "Lettre du 'frère' Liban à la 'sœur' Syrie", j'ai demandé aux candidats potentiels pour le nouveau régime en Syrie –donc à la Révolution syrienne entre autres- de se prononcer dès aujourd'hui sur tous les points litigieux entre le Liban et la Syrie. Qu'importe si nous sommes dans une relation de famille, de couple ou de voisinage, nous avons 375 km de frontière commune et cela est suffisant pour se pencher sérieusement sur les problèmes en suspens.

Faute de bonne volonté et de coopération sincère de la part du régime des Assad, la liste des problèmes en suspens s'est allongée au fil des années:
- le tracé des frontières encore et toujours… pour l'instant, remercions Google Earth de l'avoir effectué!
- le sort des libanais disparus ou détenus en Syrie;
- les poursuites judiciaires syriennes bidon contre une trentaine de personnalités libanaises;
- le devenir des suspects syriens qui pourraient être poursuivis par le Tribunal Spécial pour le Liban;
- les excuses pour ce que la dictature syrienne a fait subir au peuple libanais au nom de la République arabe syrienne;
- la dissolution du Haut-Conseil syro-libanais;
- la révision de la centaine d'accords bilatéraux signés du temps de l'occupation syrienne;
- la coupure du cordon ombilical qui relie encore certaines fractions libanaises à certaines fractions syriennes;
- l'ingérence encore et toujours de la Syrie dans les affaires politiques du Liban.

En tout cas, c'est aux journalistes, libanais et syriens, arabes et occidentaux, qu'il incombe d'interpeller les leaders de l'opposition syrienne sur ces points litigieux. Marcel Ghanem a raté une belle occasion dans ce sens (le 12 mai 2011). Les 140 personnalités, peut être aussi! Il est plus qu'évident, cela va dans l'intérêt des 2 pays et surtout des 2 peuples! L'avenir des relations entre le Liban et la Syrie dépend des attitudes des uns et des autres dès à présent. La Révolution syrienne doit se prononcer clairement sur les points litigieux entre le Liban et la Syrie. Le peuple libanais est tout ouïe. Avis aux intéressés!

Réf.

Lettre du "frère" Liban à la "sœur" Syrie
par Bakhos Baalbaki, vendredi 22 avril 2011

من مواطن سوري الى سمير جعجع ... مع التحية 
أسامة أدور موسى – كاتب صحافي وناشط حقوقي سوري – 15 ايار 2011

بيانان من الثورة السورية
وردنا من مصدر مقرب من مكتب رئاسة الجمهورية اللبنانية ، بأن العماد ميشيل سليمان بصدد التوقيع على قرار يقضي بتسليم الجنود السوريين الثلاثة الذين لجئوا الى الاراضي اللبنانية هربا من أحداث تلكلخ يوم أمس للسلطات السورية مما يعني حكماً بالإعدام عليهم
لذلك فإننا نحمل السلطات اللبنانية كامل المسؤولية الاخلاقية و القانونية عن مثل هذا العمل و كذلك عن سلامة أي لاجئ اليها من المواطنين السوريين اللذين احتموا بها هربا من المجازر و الإجرام الغير مسبوق الذي تقوم به السلطات السورية
و نناشد جميع المنظمات الحقوقية و الإنسانية في العالم الضغط على الحكومة اللبنانية بعدم تسليم اي مواطن سوري للسلطات السورية لما يشكل ذلك من خطر حقيقي على حياتهم
ستقوم المعارضة السورية بتقديم شكوى ضده رسميا امام محكمة الجنايات الدولية للمساهمة في قتل الجنود والشعب السوري