dimanche 29 mai 2011

A quoi pense Ziad Baroud en se rasant le matin? (Art.17)


Il ne fait aucun doute, l'homme séduit. Qu'il soit jeune et qu'il ne soit pas issu de la classe politique traditionnelle incompétente à l'esprit féodal, est déjà un atout considérable. Il séduit cette partie de la population libanaise qui en a marre des Berri, Joumblatt, Aoun, j'en passe et des meilleurs.

En cherchant à affirmer son autorité sur Achraf Rifi plus d'une fois, Ziad Baroud se contente peut être de recourir à l'un de ses prérogatives. C'est possible qu'il n'ait eu aucune arrière pensée. Mais il n'empêche, le ministre chouchou de la République et des apolitiques sait très bien qu'en s'opposant à ce noble serviteur de l'Etat, patron des Forces de Sécurité Intérieure (FSI), le grand rempart face à la milice du Hezbollah, qui a toute la confiance du camp du 14 Mars en général et du Courant du Futur en particulier -et pour cause!- il séduit Michel Aoun et ses partisans.

Mais encore? En ne remettant pas aux intéressés, il y a quelques mois, certains documents demandés par le Tribunal Spécial pour le Liban (voir la déclaration du TSL), Ziad Baroud avait sans doute ses raisons. Mais il n'empêche aussi, le ministre de l'Intérieur sait parfaitement que par ce choix, inattendu pour beaucoup de libanais, il séduit le Hezbollah et le régime syrien de Bachar El-Assad.

Allons plus loin. En démissionnant du gouvernement Hariri, Ziad Baroud a protesté contre une attitude qu'il juge inacceptable. Il suit par là le conseil de Jean-Pierre Chevènement, un fidèle de François Mitterrand, "un ministre, ça ferme sa gueule; s'il veut l'ouvrir, ça démissionne". Tout est à son honneur. Mais il n'empêche encore et toujours, pour un observateur de la vie politique libanaise, Ziad Baroud ôte par cette décision une étiquette qui commençait peut être à le déranger, disons au moins à le desservir : "ministre du Président"! Désolés, nous écrivons des articles pour décortiquer l'actualité et non pour faire des analyses insipides. Alors dans quel but l'aurait-il fait? Et bien, certaines mauvaises langues diraient que c'est pour demander l'agrément de Rabié pour le nouveau gouvernement Mikati : "ministre de l'Intérieur agréé par Aoun"!

Certes l'affaire "Huawei-Ogéro- FSI", qui est à l'origine de cette crise politique, soulève beaucoup de questions. C'est légitime dans un pays démocratique. Mais comment notre cher ministre de l'Intérieur (un aveu sincère) peut-il oublier le projet du Hezbollah de contrôler l'Etat libanais (sachant que nous ne sommes qu'à la 1re étape!), les tentatives répétées du 8 Mars pour démanteler le fameux service de renseignement des FSI (notre fierté nationale), les enquêtes en cours au niveau du Tribunal Spécial pour le Liban (sur les assassinats et tentatives d'assassinat d'une douzaine de personnalités libanaises), l'importance des données de télécommunication pour ces enquêtes internationales (qui n'est un secret pour personne!), le climat d'insécurité qui pèse toujours sur les différentes composantes du 14 Mars (dirigeants, journalistes et militants) , les tentatives désespérées de Michel Aoun et du 8 Mars pour enterrer l'affaire d'espionnage de Fayez Karam au profit d'Israël (mise à jour par les renseignements des FSI) et la volonté des 8 Marsiens de mettre la main sur les télécommunications au Liban à la veille de la publication de l'acte d'accusation par le TSL et surtout à moins de 2 ans de la grande bataille des élections législatives de 2013, un ensemble de raisons qui justifient les positions fermes d'Achraf Rifi? En plus, comment peut-il feindre d'ignorer l'existence du réseau de télécommunication du Hezbollah, tombé dans les oubliettes de la vie politique libanaise, alors qu'il était à l'origine de l'invasion de Beyrouth et du Mont-Liban en mai 2008, qui lui contrairement au réseau Huawei est totalement illégal et n'a que des justifications rachitiques douteuses?

Enfin, je me demande si Ziad Baroud par cette performance inattendue, n'apportait pas à Najib Mikati (et au camp du 8 Mars) la "clé" que celui-ci cherche depuis plus de 4 mois. Encore une fois, l'avenir nous en dira plus! Peut être Ziad Baroud ne cherche qu'à rendre service aux citoyens libanais sans aucune arrière pensée. Peut être aussi qu'il pense à "ça" en se rasant, comme naguère Nicolas Sarkozy : le ministère de l'Intérieur comme tremplin pour la présidence de la République en 2014 ! C'est son droit le plus élémentaire. Je mettrai ma plume, mon clavier et mes neurones à son service à une seule condition: qu'il ne soit jamais "agréé" par Aoun, encore moins par le Hezbollah et le régime syrien! Hélas, ses dernières positions ne m'encouragent guère!

Post-scriptum

Je voudrai m'excuser auprès de certains amis, aussi bien sur Facebook que dans la vie réelle, d'avoir rédigé cet article qui pourrait les déranger. Qu'ils soient indulgents à mon égard et qu'ils comprennent ma motivation principale: l'intérêt de notre Liban exige aujourd'hui un minimum de dénonciation et un maximum de franchise.  

Vive la démocratie et vive Achraf Rifi, n'en déplaise au Hezbollah (et à Michel Aoun aussi) ! C'est un maronite qui le dit.

vendredi 20 mai 2011

Le roi d'Arabie Saoudite, l'invité surprise de la manifestation du 14 Mars. Suite (Art.16)


Le 13 mars dernier le roi d'Arabie Saoudite s'est fait inviter –ou s'est imposé plutôt !- à notre rassemblement Place des Martyrs. Je dis "notre" car cet événement nous appartient à toutes et à tous, militants et sympathisants des forces du 14 Mars. Nous avons donc un droit de regard sur son déroulement. Consternés, nous étions nombreux à protester. Le secrétariat du 14 Mars s'est contenté à l'époque d'une déclaration de 3 lignes et demi, pour nous signaler qu'il s'agissait d'un incident fâcheux non prévu par les organisateurs.

J'étais de ceux qui réclamaient une enquête transparente et un dépôt de plainte s'il s'avérait que l'incident était réellement imprévu (un piège du 8 Mars… le Virgin Mégastore appartiendrait à la famille Arslan) ou de sanctions contre celui ou celle qui a prit une telle initiative au sein du 14 Mars, car par cet acte irréfléchi notre crédibilité était remise en question. Complot ou pas, personne n'a jamais su ce qui s'est passé… Bienvenue en Orient! Mais quelle aubaine pour nos adversaires politiques!

Samy Gemayel fut parmi ceux qui ont quitté la place ce jour-là. Il était l'invité de Marcel Ghanem le 19 mai. Le sujet fut abordé. Qui sait lire entre les lignes politiques peut extrapoler de ce qu'il a dit sans trop se tromper que le secrétariat du 14 Mars nous a peut être menti. Ce n'est pas si grave diront certains, c'est de l'histoire ancienne et nous ne sommes pas à un mensonge près!

Sans doute… Mais de tous les problèmes dont souffrent le Liban, il y en a 2 particulièrement graves: le manque de suivi rigoureux des choses et l'absence de réelle sanction quand il y a faute. L'invitation du roi d'Arabie Saoudite à un rassemblement libanais en était une! Aucune sanction n'a été prise. On continue à prêcher dans le désert! Et après on s'étonne que les gens doutent de la classe politique!

Réf.
Le roi d'Arabie Saoudite, l'invité surprise de la manifestation du 14 Mars !?

mardi 17 mai 2011

Le facteur de l'Histoire ne sonne pas toujours deux fois ! (Art.14)


A propos de 4 événements récents:
- la position de Samir Geagea sur la situation en Syrie;
- la lettre d'un activiste syrien à Samir Geagea;
- la déclaration de solidarité de 140 personnalités (au Liban) avec le peuple syrien;
- et la menace de la "Révolution syrienne" de poursuive le président Michel Sleiman devant la Cour pénale Internationale!

Il y a quelques jours, une lettre a circulé sur internet. Elle a même été publiée sur le site du parti des Forces Libanaises. Elle est adressée par un citoyen-activiste syrien, Oussama A. Moussa, à Samir Geagea pour le féliciter d'avoir brisé le triste silence des forces du 14 Mars concernant la situation humanitaire en Syrie. Oussama Moussa rappelle au passage que Samir Geagea est le seul au Liban à avoir déposé les armes volontairement, à avoir été emprisonné à tort et injustement, d'avoir annoncé que "Samir Geagea de la guerre est mort en prison" et d'avoir présenté des excuses au peuple libanais. Il incite les chrétiens arabes à ne pas rester en marge des intifada qui secouent les pays de la région, à s'unir aux musulmans et surtout à devenir les acteurs de ce changement et non les victimes. Il termine sa lettre en saluant ce "grand" leader chrétien et ce courant souverainiste au Liban, qui était en premier ligne dans cette confrontation avec le régime syrien et dans cette lutte commune pour la liberté en Syrie et au Liban.

A ce stade je me suis dit, non nous ne sommes pas dans un roman politique à l'eau de rose, nous sommes tout simplement en Orient, berceau des grandes civilisations, des religions et surtout du sentimentalisme! Toujours est-il, les réactions suscitées par cette lettre ont été de 2 ordres: enthousiasme ou méfiance.

Quelques jours plus tard, 140 personnalités au Liban ont fait une déclaration de solidarité avec le peuple syrien. Ils ont même décidé par la suite d'organiser une réunion dans ce sens au Bristol. Soit!

Aujourd'hui, on apprend toujours via internet, parce que le président Michel Sleiman a ordonné la remise aux autorités syriennes des 3 soldats syriens qui se sont réfugiés au Liban, la "Révolution syrienne" menace le président libanais de le poursuivre devant la Cour Pénale Internationale (CPI) pour complicité de meurtre des soldats et du peuple syriens… Alors là, il n'y a aucun doute nous sommes toujours en Orient!

C'est vrai rien ne permet d'authentifier la lettre de l'activiste syrien, il y a de quoi être sceptique et elle arrive avec pas mal de retard au destinataire. Par ailleurs, il paraît normal que 140 personnalités au Liban se solidarisent avec le peuple syrien pour des raisons humanitaires et même politiques. Il est également normal que la Révolution syrienne refuse la remise des 3 "déserteurs" aux autorités syriennes. Personnellement, je n'aurai pas conseillé à Michel Sleiman de remettre ces 3 soldats aux autorités syriennes. Mais de là à sauter sur l'occasion pour brandir la menace de poursuivre le président libanais devant la CPI pour complicité de meurtre (des soldats et du peuple syriens… ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère!), reflète un certain amateurisme et une arrogance qui déçoivent énormément... au moins de la part des personnes qui ont rédigé cette déclaration!

Encore une fois, un changement de régime en Syrie, inévitable pour l'Histoire, est une occasion en or d'établir des relations "normales" entre le Liban et la Syrie. Le changement de régime en Syrie est une question de temps. Hélas, Bachar El-Assad a encore de beaux jours devant lui! Désolé, nous ne sommes pour rien! Je suis de ceux qui pensent que la normalisation avec le peuple syrien, devrait commencer dès aujourd'hui. Toutes les initiatives qui contribuent à paver la voie dans ce sens sont évidemment les bienvenues. Des positions comme celles de Samir Geagea ou des 140 personnalités et d'authentiques lettres comme celle de l'activiste syrien en font parties. Par contre, les menaces de la Révolution syrienne, qui constituent une offense envers le président de la République et une atteinte à la souveraineté libanaise, ne sont pas les bienvenues car elles ne feront que raviver les mauvais souvenirs du peuple libanais.

Nous, citoyens des 2 côtés de l'Anti-Liban, devons impérativement saisir les bonnes occasions pour rapprocher les 2 peuples car le facteur de l'Histoire ne sonne pas toujours deux fois! Par ses menaces la Révolution syrienne ne nous facilite pas la tâche.

Certes, ça ne sera ni évident ni facile! D'autant plus que nous n'allons pas effacer l'ardoise des doléances et renvoyer les différends entre les 2 pays aux calendes grecques! Voilà pourquoi dans l'article "Lettre du 'frère' Liban à la 'sœur' Syrie", j'ai demandé aux candidats potentiels pour le nouveau régime en Syrie –donc à la Révolution syrienne entre autres- de se prononcer dès aujourd'hui sur tous les points litigieux entre le Liban et la Syrie. Qu'importe si nous sommes dans une relation de famille, de couple ou de voisinage, nous avons 375 km de frontière commune et cela est suffisant pour se pencher sérieusement sur les problèmes en suspens.

Faute de bonne volonté et de coopération sincère de la part du régime des Assad, la liste des problèmes en suspens s'est allongée au fil des années:
- le tracé des frontières encore et toujours… pour l'instant, remercions Google Earth de l'avoir effectué!
- le sort des libanais disparus ou détenus en Syrie;
- les poursuites judiciaires syriennes bidon contre une trentaine de personnalités libanaises;
- le devenir des suspects syriens qui pourraient être poursuivis par le Tribunal Spécial pour le Liban;
- les excuses pour ce que la dictature syrienne a fait subir au peuple libanais au nom de la République arabe syrienne;
- la dissolution du Haut-Conseil syro-libanais;
- la révision de la centaine d'accords bilatéraux signés du temps de l'occupation syrienne;
- la coupure du cordon ombilical qui relie encore certaines fractions libanaises à certaines fractions syriennes;
- l'ingérence encore et toujours de la Syrie dans les affaires politiques du Liban.

En tout cas, c'est aux journalistes, libanais et syriens, arabes et occidentaux, qu'il incombe d'interpeller les leaders de l'opposition syrienne sur ces points litigieux. Marcel Ghanem a raté une belle occasion dans ce sens (le 12 mai 2011). Les 140 personnalités, peut être aussi! Il est plus qu'évident, cela va dans l'intérêt des 2 pays et surtout des 2 peuples! L'avenir des relations entre le Liban et la Syrie dépend des attitudes des uns et des autres dès à présent. La Révolution syrienne doit se prononcer clairement sur les points litigieux entre le Liban et la Syrie. Le peuple libanais est tout ouïe. Avis aux intéressés!

Réf.

Lettre du "frère" Liban à la "sœur" Syrie
par Bakhos Baalbaki, vendredi 22 avril 2011

من مواطن سوري الى سمير جعجع ... مع التحية 
أسامة أدور موسى – كاتب صحافي وناشط حقوقي سوري – 15 ايار 2011

بيانان من الثورة السورية
وردنا من مصدر مقرب من مكتب رئاسة الجمهورية اللبنانية ، بأن العماد ميشيل سليمان بصدد التوقيع على قرار يقضي بتسليم الجنود السوريين الثلاثة الذين لجئوا الى الاراضي اللبنانية هربا من أحداث تلكلخ يوم أمس للسلطات السورية مما يعني حكماً بالإعدام عليهم
لذلك فإننا نحمل السلطات اللبنانية كامل المسؤولية الاخلاقية و القانونية عن مثل هذا العمل و كذلك عن سلامة أي لاجئ اليها من المواطنين السوريين اللذين احتموا بها هربا من المجازر و الإجرام الغير مسبوق الذي تقوم به السلطات السورية
و نناشد جميع المنظمات الحقوقية و الإنسانية في العالم الضغط على الحكومة اللبنانية بعدم تسليم اي مواطن سوري للسلطات السورية لما يشكل ذلك من خطر حقيقي على حياتهم
ستقوم المعارضة السورية بتقديم شكوى ضده رسميا امام محكمة الجنايات الدولية للمساهمة في قتل الجنود والشعب السوري

samedi 7 mai 2011

La Révolution du Cèdre 2.0 demande la mise en œuvre de Communication 2.0 (Art.13)


A l'occasion du 3e anniversaire de l'invasion de Beyrouth et du Mont-Liban par les milices du 8 Mars.

Quelques jours après le lancement de la Révolution du Cèdre 2.0, qui s'est fixée comme objectif le rétablissement de la souveraineté au Liban, Cheikh Naïm Qassem, qui est de loin le meilleur de tous parmi les leaders du 8 Mars, est apparu pour expliquer au peuple libanais que rien de ce qui s'est déroulé le 13 mars 2011 ne justifiait un quelconque commentaire. 

Certes, il s'agit d'une fausse assurance mais il faut reconnaître que pour bien fonctionner, la Révolution du Cèdre 2.0 demande la mise en œuvre de Communication 2.0, par toutes les composantes du 14 Mars, dirigeants, médias et sympathisants, dont les principales caractéristiques sont:

- Ce n'est plus un vague "non aux armes" que nous devons crier matin midi et soir, sous-entendant celles du Hezbollah, mais un clair "non aux armes du Hezbollah"!

- On ne devrait plus préciser qu'il existe d'un côté les armes de la "Résistance" et de l'autre côté les armes du Hezbollah. Ce n'est pas à nous de prouver cette donne mais au Hezbollah de se démener nuit et jour pour convaincre les gens qu'il en est ainsi.

- Dans le même sens, par pitié ne parlons plus des armes dirigées contre les poitrines des paisibles libanais et des armes dirigées contre l'ennemi israélien. A partir du moment où les porteurs de ces armes sont les mêmes, cette distinction est sans aucune importance. Mieux vaut désormais s'abstenir d'y faire référence.

- Le Hezbollah était une milice, et il l'est toujours! Mais que faut-il de plus que les 2 ans et demi de guerre à Beyrouth et au Sud-Liban contre la milice Amal (1988-1990 / un millier de morts) et l'invasion de Beyrouth et du Mont-Liban (mai 2008 / une centaine de morts)! Même Mohammad Jawad Khalifé l'a admis dans une note de Wikileaks alors que certains 14 Marsiens n'osent même pas prononcer le mot encore!

- Nous n'avons pas à justifier pourquoi le slogan "Le Liban en premier" est juste mais c'est aux forces du 8 Mars de tenter de montrer le contraire.

- De grâce, arrêtons aussi de montrer sans cesse des signes de faiblesse. NON nous n'allons pas examiner l'acte d'accusation pour vérifier je-ne-sais-quoi pour je-ne-sais-quelle-raison. Il faut le dire haut et fort, notre confiance dans le TSL (Tribunal Spécial pour le Liban), la plus haute juridiction internationale, est absolue. C'est encore aux accusés de se débrouiller seuls face à leurs juges et à leurs accusations. Nous n'avons pas à les accompagner et leur assurer un soutien psychologique!

- Osons affirmer haut et fort que OUI nous souhaitons désarmer le Hezbollah, pas seulement parce que les Accords de Taëf et les résolutions 1559 et 1701 l'exigent, pas seulement parce que le Hezbollah utilise sa puissance militaire à tort et à travers depuis sa création, mais surtout parce qu'au Liban il y a désormais un ETAT avec des institutions officielles! Quand aurions-nous au Liban ce magnifique coup de gueule du négociateur palestinien en chef Saëb Erakat suite aux magouilles médiatiques d'Al-Jazeera?

- Enfin, il est peut être temps d'arrêter d'envoyer des fleurs à nos adversaires et de contribuer involontairement au "culte démesuré" du Hezbollah: ces éloges gratuits à sa gloire! Les combattants du parti de Dieu n'ont pas été plus courageux –certes, ils l'étaient, mais pas plus!- que ceux des Kataeb au Holiday Inn en 1975 ou à Zahlé en 1981, que Moussa El-Sadre chez Kadhafi en 1978, que ceux de la gauche libanaise face à Tsahal en juin 1982 et Kamel El-Assaad au parlement libanais en août 1982, que ceux des Forces libanaises à Bhamdoun et à Souk El-Gharb en septembre 1983. Non et 10 fois non, pas plus courageux que les soldats de la 8e brigade sur le front de Souk El-Gharb de 1983 à 1989 et sûrement pas plus que les braves soldats de l'armée libanaise le 13 octobre 1990 face à l'armée syrienne. Non et 100 non, pas plus courageux que Samir Geagea en 1994, pas plus que le Patriarche Sfeir en 2000, pas plus que Rafic Hariri en 2004, pas plus que Sayyed Ali El-Amine ou Fouad Siniora en 2006, pas plus que le soldat "inconnu" de Nahr El-Bared en 2007, pas plus que le citoyen "inconnu" de Beyrouth et du Liban lors de l'invasion des milices du 8 Mars en 2008, pas plus qu'Ahmad El-Assaad la veille des élections en mai 2009 et pas plus que Saad Hariri lors de la visite de Bachar El-Assad en décembre 2009. Non et 1 000 fois non, pas plus courageux que la population libanaise face au régime sécuritaire syro-libanais du 13 octobre 1990 au 26 avril 2005. Non et 10 000 fois non, pas plus courageux que le peuple libanais à l'aube du 14 mars 2005 face aux 25 000 soldats syriens d'occupation. Non et 100 000 fois non, pas plus que Kamal Joumblatt, Bachir Gemayel, Hassan Khaled, Ramzi Irani, Marwan Hamadé, Samir Kassir, Gibran Tuéni, May Chidiac, Pierre Gemayel, Wissam Eid et Samer Hanna, pour ne citer que quelques uns de nos courageux martyrs.

Arrêtons donc ces précautions toujours en usage au moment où le Hezbollah vient de déclencher une offensive de grande envergure pour le contrôle de l'Etat libanais en douceur! Sortons de cette torpeur dans laquelle nous sommes plongés depuis le 14 mars 2011. L'attente passive n'a jamais constitué un bon plan d'action. Si nous voulons que la Révolution du Cèdre 2.0 réussisse, celle-ci exige -au moins!- une nouvelle politique médiatique: Communication 2.0. Nous devons redescendre le Hezbollah de ce piédestal où on l'a posé alors que d'emblée, on n'aurait pas dû l'installer! Nous ne sommes motivés ni par la haine, ni par la vengeance, nous souhaitons simplement vivre dans un Etat normal, comme tous les pays du monde!