mardi 25 septembre 2018

« Terroriste » pour les uns, « martyr » pour les autres : Moustapha Badreddine et les deux Liban irréconciliables. Tribunal Spécial pour le Liban, trilogie 1/3 (Art.560)


Rue du martyr Moustapha Badreddine dans la banlieue sud de Beyrouth : comment en est-on arrivé là ?



 1  Tribunal Spécial pour le Liban : une trilogie s'impose


Vu l'effervescence populaire en cette journée du 14 mars 2005, il était évident pour tous que nous commencions l'écriture d'un nouveau chapitre de l'histoire du Liban. Le Hezbollah et ses alliés avaient remercié la Syrie des Assad place Riyad el-Solh le 8 mars, nous venons de montrer la porte à la tyrannie des Assad. Et pourtant, personne du million de Libanais présents ce jour-là place des Martyrs, n'avait imaginé le retrait des troupes d'occupation syriennes six semaines plus tard et la condamnation des auteurs libanais de l'attaque terroriste du 14 février 2005 treize ans après leur crime. Enfin, c'est en cours.

Etant donné le caractère exceptionnel du Tribunal Spécial pour le Liban et de mon goût pour les trilogies, cet article sera le premier d'une série de trois que je consacrerai à ce sujet. Il évoquera l'attribution du nom de Moustapha Badreddine à une rue de la localité de Ghobeiri située dans la banlieue sud de Beyrouth. Le second article abordera les passionnantes plaidoiries qui accablent les cinq membres du Hezbollah. Dans le troisième article, nous tenterons de noircir la page blanche du nouveau chapitre de notre histoire, le Liban après le verdict. En parallèle, je serai amené à rédiger au moins une note en sus sur un détail concernant une décision du TSL prise après l'annonce de la mort de Moustapha Badreddine le 13 mai 2016, où le diable s'est caché.


 2  Si Badreddine était cinéphile, il aurait pu s'assurer une fin de vie plus sereine dans sa tombe


Et il serait encore respectable aujourd'hui. Au pire, la plaque à son nom ne susciterait que l'indifférence, pas le dégoût. Deux films auraient pu le sauver du filet du Tribunal Spécial pour le Liban, pour lui assurer une fin de vie plus sereine dans sa tombe et une réputation moins souillée pour l'éternité.

En effet, si dans la matinée du 14 février 2005, celui qui fait partie des premières recrues de la milice chiite libanaise avait décidé de visionner « Le crime était presque parfait », le film d'Alfred Hitchcock (1954), il aurait compris justement qu'aucun meurtre ne peut l'être et qu'il ferait mieux de renoncer à prendre en charge l'organisation de cet attentat terroriste qui a secoué Beyrouth ce jour-là, peu de temps après midi.

Et si dans la soirée du 14 février 2005, celui qui est devenu un haut responsable du Hezbollah avait décidé de visionner « Heat », le film de Michael Mann (1995), il aurait compris que la suite sera chaude pour lui aussi. La scène fait partie des moments d'anthologie du 7e art. C'était la première fois de l'histoire que ces deux monstres sacrés du cinéma se trouvaient face à face dans un film. Après l'avoir écouté parler de sa vie, présentée comme un désastre, Robert De Niro, le bad boy, fixe du regard Al Pacino, le good guy, et lui balance sur un ton sarcastique : « Un gars m'a dit une fois, ne t'attache pas à quoi que ce soit que tu n'es pas prêt à quitter en trente secondes, si tu sens le feu au coin de la rue. »

Alors que le feu couvait encore sous la cendre au milieu de ce qui restait de la chaussée devant le Saint-Georges, peu de temps après minuit, Moustapha Badreddine commet l'erreur fatale d'envoyer un SMS à sa dulcinée : « Si tu savais où j'étais, alors tu serais très attristée ». Il venait non seulement de faire l'aveu de sa culpabilité dans l'assassinat de Rafic Hariri, mais en plus, de mettre Wissam Eid, un officier des services de renseignement des Forces de sécurité interne, cha3bit el-ma3loumett, sur sa piste. C'est à 2h31 du matin précises que la traque des assassins de l'ancien Premier ministre libanais et de 21 autres personnes avaient réellement commencé. Elle conduira rapidement à l'identification d'une cellule terroriste composée de cinq membres du Hezbollah, dirigée par Moustapha Badreddine. Wissam Eid sera assassiné le 25 janvier 2008, dans l'espoir d'arrêter l'enquête criminelle. En vain.

 3  Qui est au juste Moustapha Badreddine, alias Elias Fouad Saab ?


Il est connu sous divers pseudonymes, notamment Sami Issa et Elias Fouad Saab. Son nom et son parcours sont indissociables de ceux d'Imad Moughniyeh. Les deux hommes sont considérés comme de grandes figures du Hezbollah. Ils ont participé à la création de la milice chiite en 1982. Ils ont pris part à la guerre civile interchiite contre le mouvement Amal entre 1988 et 1990. Ils occupaient les plus hautes fonctions sécuritaires au sein du parti-milicien au moment des faits en 2005. Ceux qui sont cousins et beau-frères, étaient alors âgés respectivement de 44 et 43 ans.

On les soupçonne, ensemble ou séparément, d'être impliqués dans les principales actions terroristes du Hezbollah. A ce propos, c'est bel et bien le trio Nasrallah-Badreddine-Moughniyéh, qui a fait des attentats-suicides un mode opératoire courant au Moyen-Orient, alors que les futurs extrémistes sunnites d'al-Qaeda et de Daech jouaient encore aux billes. L'année 1983 fut particulièrement active pour le Hezbollah et sanglante pour le Liban:
. avril : attentat-suicide contre l'ambassade des Etats-Unis à Beyrouth (63 morts);
. octobre : deux attentats-suicides aux QG des marines américains et des parachutistes français à Beyrouth en octobre (305 morts) ;
. décembre : six attaques terroristes simultanées au Koweit, visant l'aéroport, une usine pétrochimique et les ambassades de France et des Etats-Unis (attentat-suicide pour ce dernier ; 6 morts au total).

Arrêté et jugé au Koweit, il sera condamné à mort en 1984. Sa libération faisait partie des revendications constantes formulées lors des enlèvements de ressortissants occidentaux au Liban et certains détournements d'avion dans les années 1980. Il ne retrouvera la liberté qu'au cours du chaos provoqué par l'invasion du pays par Saddam Hussein en 1990.

Autre point commun entre ces deux piliers du Hezbollah, Badreddine et Moughniyéh sont tous les deux morts à Damas, respectivement en 2008 et en 2016. Le Hezb accuse officiellement Israël d'avoir tué le premier et les rebelles syriens d'avoir tué le second (sa mort n'a pas été revendiquée). Il n'empêche que dans les deux cas, la piste israélienne exclusive ou celle du régime syrien seul n'est pas à exclure. Dans le premier cas, la raison est évidente, éliminer des ennemis. Dans ce dernier cas, il pourrait s'agir pour Bachar el-Assad d'une action préventive pour se protéger du TSL en éliminant deux organisateurs-témoins-clés de l'attentat terroriste du 14 février 2005, après avoir cramé un de ses propres fusibles, Ghazi Kenaan, chef des services de renseignements syriens au Liban (1982-2002), soupçonné de faire partie des organisateurs de l'attentat de Beyrouth, éliminé via un suicide douteux commis peu de temps après les faits, le 12 octobre 2005.

 4  Attentat terroriste du 14 février 2005 : de quoi Moustapha Badreddine est-il accusé ?


Moustapha Badreddine, principal suspect du Tribunal Spécial pour le Liban, était le chef de la cellule terroriste qui a organisé l'attentat du 14 février 2005, qui a tué 22 personnes, dont l'ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, et blessé 226 autres personnes. Sous ses ordres, on retrouve Salim Ayyash, le coordinateur de l'attentat, dans le box des accusés du TSL aussi. Comme tout laisse à croire que le référent opérationnel de Badreddine n'était personne d'autre qu'Imad Moughniyéh, il est probable que si ce dernier n'avait pas été tué en 2008, il figurerait dans l'acte d'accusation (2011) et dans le box des accusés également (2014).

Moustapha Badreddine était poursuivi par le TSL pour les cinq chefs d'accusation suivants :
- complot en vue de commettre un acte de terrorisme ;
- perpétration d’un acte de terrorisme au moyen d’un engin explosif ;
- homicide intentionnel de Rafic Hariri avec préméditation au moyen de matières explosives ;
- homicide intentionnel de 21 personnes avec préméditation au moyen de matières explosives ;
- tentative d’homicide intentionnel de 226 personnes avec préméditation au moyen de matières explosives.


 5  Comment a-t-on osé nommer une rue de Beyrouth au nom de quelqu'un dont le casier judiciaire est aussi chargé ?


Difficile d'imaginer une situation plus surréaliste que celle dans laquelle on se trouve actuellement. Au même moment où une haute autorité judiciaire internationale juge les auteurs de l'attentat du 14 février 2005, qui a couté la vie à un ancien Premier ministre libanais et à 21 autres personnes innocentes, les dernières plaidoiries!, une petite autorité nationale municipale, de la localité d'al-Ghobeiri (caza de Baabda), décide d'attribuer une des rues du Grand Beyrouth, au principal accusé dans cette affaire terroriste.

Etant donné la sensibilité du sujet, il est évident que la municipalité chiite a pris sa décision sur une initiative ou après avoir obtenu le feu vert du parti chiite du Hezbollah. Les intérêts du Hezb sont évidents, tenter de sauver la réputation d'un de ses lieutenants, surtout, auprès de ses sympathisants, et défier l'Etat libanais sur ce dossier explosif. Du côté du Hezbollah et de la municipalité, on est dans une certaine cohérence. Le problème c'est de l'autre côté.

La décision municipale date du 17 juin 2017. Comme l'exige la loi, la municipalité de Ghobeiry en a informé le ministère de l'intérieur, le 7 août 2017. Allez savoir pourquoi, le ministère n'a pas jugé utile de réagir. Il ne l'a fait que lorsque la municipalité a décidé d'accrocher la plaque officielle il y a quelques jours, en septembre 2018 svp. Quand on a demandé à Nouhad Machnouk les raisons de la léthargie de ses services, il a cru se sauver par une pirouette : la non-réponse signifiait que la décision municipale n'avait pas été éprouvée. Impeccable sauf que la loi dit exactement l'inverse! Sur le plan légal, la municipalité de Ghobeiri n'a commis aucune erreur de procédure.

Le Hezbollah tente par tous les moyens d'imposer sa loi au Liban, il n'est nullement besoin de s'étaler là-dessus. Il n'empêche qu'aussi puissant qu'il se croit, le parti-milicien n'oserait pas affronter l'Etat libanais que si et seulement si, il est assuré de la faiblesse des représentants de ce dernier, pour ne pas dire de leur complaisance tacite, voire explicite.

Le député du Hezb, Naouwaf el-Moussawi s'est fait photographier récemment, devant un portrait du meurtrier présumé de Rafic Hariri, dans son bureau au sein du Parlement libanais svp, portrait annoté par le surnom « saïf el mouqawamat » (le sabre du Hezbollah), dans l'indifférence générale des autorités parlementaires, judiciaires et policières. Oh, mais dans le passé, ce représentation de la nation a déjà terminé une de ses interventions au Parlement en rendant hommage à Moustapha Badreddine, là aussi, dans l'indifférence générale du chef du Parlement, Nabih Berri, qui trônait au perchoir devant lui et qui a fait la sourde oreille.

Du côté du Premier ministre, fils de Rafic Hariri et pilier du 14-Mars, on est conscient de la gravité de la situation. Après la première séance de plaidoiries de clôture à La Haye il y a deux semaines, Saad Hariri a tenté d'apaiser les esprits et de rassurer tous ses compatriotes, malgré le double litige personnel et national qui l'oppose eu Hezbollah : « Nous avons réclamer la justice... jamais nous avons eu recours à la vengeance (…) Le plus important pour moi, c'est le pays car au final, nous vivons tous ensemble et nous voulons vivre ensemble ». Paroles responsables sauf que pour un parti-milicien hégémonique, qui ne comprend que le langage de la force et ne fonctionne que par domination idéologique, les propos du Premier ministre sont considérés comme un aveu de résignation.

 6  Le blackout du président de la République, Michel Aoun, sur le Tribunal Spécial pour le Liban


Du côté du chef de l'Etat, la situation est nettement plus compliquée. Michel Aoun est également conscient de la gravité de la situation, sauf qu'à la différence de Saad Hariri, l'ancien chef du Courant patriotique libre a signé un « Document d'entente » avec le Hezbollah en 2006, jamais dénoncé à ce jour, même pas par son successeur, Gebrane Bassil. Au contraire, depuis que Michel Aoun a été élu en octobre 2016, il ne rate pas une occasion pour rassurer le Hezbollah et inquiéter ses adversaires, comme il vient tout juste de le faire dans une interview accordée au Figaro et publiée le 23 septembre 2018, aussitôt saluée par le numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem.

« Les pressions internationales sur le Hezbollah ne sont pas récentes. Elles vont crescendo. Certains cherchent à lui régler son compte politique, faute d’avoir réussi à lui régler son compte militaire, parce qu’il a défait Israël en 1993, puis en 1996 et surtout, en 2006. Le Hezbollah représente plus d’un tiers de la population libanaise. Malheureusement, une certaine opinion publique étrangère est déterminée à en faire un ennemi. » Zappons surtout le délire sur la défaite d'Israël en 2006, qui nous a couté 1 500 morts, 5 000 blessés, 750 000 déplacés et une dizaine de milliards de dollars de dégâts et de pertes économiques, soit l'équivalent de 50% de notre PIB de l'époque. Avec 4% côté israélien, la défaite est historique. A croire le président libanais, le Hezbollah n'a que des amis au Liban, qui jure par son nom, ce sont les pays étrangers, arabes et occidentaux pour être précis, qui font de la question du Hezb un problème.

Oh, c'était rien, le pire c'est la suite. « Actuellement, certains lui reprochent son implication dans la guerre contre Daech et al-Nosra en Syrie. Mais les faits sont là : les terroristes jihadistes attaquaient notre territoire, le Hezbollah le défendait. Il ne joue aucun rôle militaire à l’intérieur du Liban et n’intervient pas aux frontières avec Israël. Il est désormais lié à la question du Moyen-Orient et à la résolution du conflit en Syrie ». On croit halluciner!

Michel Aoun s'exprime comme si le Liban n'a pas d'armée, comme s'il n'était pas lui-même dans le passé commandant de cette armée, comme si actuellement il n'est pas commandant en chef de ces forces armées. Non seulement Michel Aoun pérennise par ces déclarations déplacées l'anomalie que constitue le parti-milicien au Liban, en liant son sort au conflit en Syrie et à la question du Moyen-Orient, mais en plus, il délivre à l'intéressé un casier judiciaire vierge : aucun rôle militaire à l'intérieur, du scoutisme depuis 1982! La désastreuse guerre de juillet 2006? Où ai-je la tête, c'était une « victoire divine » bien sûr. L'invasion de Beyrouth et d'une partie du Mont-Liban le 7 mai 2008? Oh, c'est la faute à Fouad Siniora. Et puis faut pas oublier, c'était un « jour glorieux ». Et l'attentat terroriste du 14 février 2005? Et le procès en cours à La Haye? Et les plaidoiries finales du TSL? Et le jugement imminent des cinq membres du Hezbollah? Pas un mot, rien, que dalle, jamais entendu parler.

Ah si, Michel Aoun voit sans doute dans l'attitude exemplaire du Hezbollah une raison de plus pour « intégrer » ses miliciens dans l'armée libanaise. C'est c'là oui mon général, afin de parfaire le phagocytage de l'Etat libanais par la milice chiite. Et après on s'étonne qu'une petite municipalité ose défier l'Etat et son autorité? Encore une preuve de l'erreur d'appréciation commise par les piliers du 14-Mars, Samir Geagea et Saad Hariri, élisant Michel Aoun comme président de la République libanaise, sans aucune contrepartie sérieuse en ce qui concerne son positionnement par rapport au Hezbollah. Affligeant.

 7  « Rue du martyr Moustapha Badreddine » vs. « Place du terroriste Moustapha Badreddine » ? Seuls Hassan Nasrallah et Michel Aoun peuvent faire en sorte qu'il en soit autrement


Michel Aoun, enfin ses services, peut réquisitionner toute la flotte de la MEA pour y installer cinquante délégations de cinquante personnes et les emmener toutes avec lui à New York, son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU ne sera pas pris au sérieux tant qu'il représente une république bananière et un pays divisé.

On ne peut pas prétendre construire un Etat et continuer à justifier l'anomalie que constitue la situation du Hezbollah au Liban à chaque fois que l'occasion se présente (comme ce fut le cas dans Le Figaro avant-hier) et fermer les yeux sur ceux qui défient l'autorité de l'Etat avec autant d'insolence que le parti-milicien chiite libanais (comme c'est le cas à Ghobeiri aujourd'hui).

La plaque à la mémoire du « martyr Moustapha Badreddine » est controversée. C'est le moins qu'on puisse dire. Elle doit donc être retirée. Sinon, il faudra renommer le périmètre de l'explosion du 14 février 2005 devant le Saint-Georges, « Place du martyr Rafic Hariri, surnommée Place du terroriste Moustapha Badreddine ». On peut imaginer la suite des événements et les conséquences. Pour les éviter, de deux choses l'une : soit Hassan Nasrallah ordonne ce retrait, soit il revient à Michel Aoun de le faire en personne, en se déplaçant sur les lieux et en veillant personnellement sur son démantèlement. Seuls ces deux hommes ont l'autorité de le faire: le premier en tant que chef du Hezbollah, le second parce que « le Président de la République est le Chef de l’Etat et le symbole de l’unité de la Patrie », comme le précise la Constitution.

Cette plaque de rue est abjecte pour la moitié des Libanais. Elle est infecte pour celles et ceux qui ont perdu quelqu'un au cours de cette période de terreur que le Liban a vécu entre le 1er octobre 2004 et le 27 décembre 2013. Elle est infâme pour les fidèles de Samir Kassir, Georges Haoui, Gebrane Tuéni, Pierre Gemayel, Antoine Ghanem, Wissam Eid, Wissam el-Hassan, Mohammad Chatah et tous les autres martyrs de la Révolution du Cèdre. Elle est ignoble pour les survivants des attentats terroristes, comme Marwan Hamadé, Elias el-Murr, May Chidiac et tous les autres martyrs vivants. Michel Aoun doit prendre acte. Il préside deux Liban irréconciliables et une république qui a l'air bananière de plus en plus.

En conséquence, le président de la République ne peut pas continuer à faire le black-out sur le Tribunal Spécial pour le Liban, et un scandale comme celui-là, et espérer être écouté et pris au sérieux par la communauté internationale.