dimanche 30 juin 2013

Défendre le Hezbollah, c’est s’exposer au ridicule et à la vindicte de l’Histoire ! Démonstration par Hikmat Dib, député de « Michel Aoun » (Art.160)


Ce n’est pas pour me vanter -mais bon, je crois l’avoir prouvé en 159 articles- j’ai la capacité intellectuelle de défendre n’importe quelle cause. Je n’irai pas jusqu’à vendre des réfrigérateurs aux Eskimos. Quoique ! Je le dis en toute modestie et en tapant cette intro avec l’index droit, afin de libérer ma main gauche pour tenir fermement, el kherzé el zar2a, l’œil bienveillante de Fatima, pour me protéger du mauvais œil. Sans exagération aucune, je pourrais défendre un point de vue le jour et son contraire, la nuit. Mais, il y a bien une chose qui dépasse mes capacités intellectuelles : défendre le Hezbollah. Le Hezbollah est une cause tout simplement indéfendable. Qui le fait s’expose au ridicule. Et comme je le dis souvent, heureusement que le ridicule ne tue pas, pour qu’on puisse en rire. Hikmat Dib vient de l’apprendre à ses dépens.

Très cher(e)s compatriotes, mes cher(e)s ami(e)s, j’ai le plaisir de vous présenter « Monsieur Zéro Victime », alias Hikmat Dib, député de la nation, dans une performance exceptionnelle, comme on n’en fait plus, qui s’est déroulée sur la chaine LBC, dans l’émission « Nharkoum sa3id » avec la belle Dima Sadek, le 25 juin 2013. Comme vous le verrez, ce mec est affligeant ! En visionnant cette vidéo, je me suis demandé comment peut-on envisager construire un pays avec un député comme Hikmat Dib, ici présent, qui essaye avec beaucoup de mal et surtout de malhonnêteté de défendre l’indéfendable, son allié le Hezbollah, au point de sortir trois énormités invraisemblables en moins de sept minutes (je vous laisse imaginer la suite !), entrecoupées à six reprises par un piteux et désespéré « 7aram, de faire deux poids, deux mesures »! 2al chou, ma lézim « nkayill bé mikyélène ». Lol, magnéto Serge !

00:12-00:32 « Les manifestants chez nous dans la région à Mar Mikhael (Chiyah, le 27 janvier 2008), on (l’armée libanaise) a tiré. Des jeunes sont morts parce qu’ils manifestaient pour l’électricité... Alors, ce ne sont pas eux aussi des martyrs ? Personne (de l’armée libanaise) n’a rendu des comptes (pour ce qui s’est passé à Mar Mikhael) et personne n’a parlé. » Waouh !

Arrêtons-nous un instant sur la forme de cette déclaration fort intéressante. Tout le monde l’a compris, au plus grand regret de Hikmat Dib, l’armée libanaise n’a pas été jugée pour ses exactions (c’est totalement faux, mais j’en parlerai plus loin). Par cette déclaration, le député de Michel Aoun reconnait ainsi, que l’armée libanaise, ne bénéficie pas d’une immunité absolue, certains militaires eux aussi font des faux pas et par conséquent, ils doivent être sanctionnés pour cela. A l’heure où le général de Rabieh s’oppose à la prorogation du mandat du commandant de l’armée libanaise, Jean Kahwagé, pour imposer, là aussi, son gendre, le deuxième, le général Chamel Roukoz, à la tête de l’institution militaire, le moins qu’on puisse dire c’est que cette déclaration fait grand désordre dans les rangs des soi-disant défenseurs inconditionnels de l’armée libanaise. Elle n’est pas sans rappeler que quelques jours après les événements de Mar Mikhael, l’ancien commandant de l’armée libanaise, GMA, le général Michel Aoun himself, a tenu à s’afficher aux côtés de Hassan Nasrallah plutôt qu’aux côtés du commandement de l’armée libanaise lors d’une apparition télévisuelle sur l'OTV, le 6 février 2008. Tout un symbole !

Sur le fond, mais quelles foutaises, du début jusqu’à la fin ! Pour l’histoire, il faut savoir que le 27 janvier 2008, une manifestation « d’apparence populaire » de protestation contre les coupures électriques dégénère rapidement en affrontements violents et armés entre des sympathisants du Hezbollah (Hassan Nasrallah) et d’Amal (Nabih Berri) d’une part, et l’armée libanaise (Etat libanais) d’autre part : blocages des routes par les manifestants, incendies de pneus, attaques du barrage fixe de l’armée libanaise (avec des pierres et des bâtons !), tentatives d’encercler et de désarmer certains soldats, tentatives de prendre le contrôle de certains véhicules de l’armée libanaise, tirs massifs sur l’armée libanaise, tentatives des « manifestants chiites » de passer dans la « zone chrétienne » d’Ain el-Remeneh (avec un risque sérieux d’affrontements communautaires !) et riposte de l’armée libanaise pour mettre un terme à ces émeutes. Le bilan est lourd : 7 morts et des dizaines de blessés, civils et militaires. Aussitôt, le chef de la milice chiite du Hezbollah exige du commandant de l’armée libanaise de l’époque, le général Michel Sleiman, que les résultats de l’enquête en cours soient connus au plus vite, menaçant même l'Etat libanais: « les choses dépendent des résultats de l’enquête... le hezb retient son public mais il ne pourra pas le faire pour toujours ». Des officiers sont alors immédiatement arrêtés. Le tribunal militaire a poursuivi non moins de 68 personnes dans les événements de Mar Mikhael, des militaires et des civils, dont trois officiers. Alors, franchement, comment diable un député peut balancer « personne n’a rendu des comptes et personne n’a parlé » ? Ce pauvre député pédale dans le bourghoul ! Hikmat Dib sait très bien, comme Michel Aoun d’ailleurs et comme tous les députés du Bloc du changement et de la réforme, que ce « dimanche noir » a apporté la preuve absolue que le « document d’entente » signé entre le Courant patriotique libre et le Hezbollah, est caduc. Ignorer tous ces faits, pour un député de la nation, est particulièrement grave. Le faire sciemment, est tout simplement lamentable.

Au-delà des faits, mais quelle hypocrisie ! La surenchère des membres du Courant patriotique libre au sujet de l’armée libanaise ne trompe personne. Entre l’armée libanaise et la bande à Assir, ils choisissent l’armée. Rien d’étonnant, il ne manquait plus qu’ils choisissent le salafiste de Saïda ! Par contre, entre l’armée libanaise et la milice du Hezbollah, ils choisissent, sans hésitation et systématiquement, le Hezbollah. Consternant. Ils ont beau tenté de trouver des justifications à la mords-moi-le nœud, cause toujours, cause perdue. Telle est la triste réalité, illustrée ici même dans cet extrait sur les incidents de Mar Mikhael, qui n’est pas sans rappeler les déclarations de Michel Aoun qui voulait savoir qui donna l’ordre à l’hélicoptère de l’armée libanaise de se rendre au Sud-Liban le 28 août 2008, le jour où le lieutenant Samer Hanna a été abattu de sang-froid par des miliciens du Hezbollah. Eh oui, c’est la triste réalité des choses, le reste, n’est que palabres au pays des palabres.

01:35-2:49 Cinq ans plus tard. « Quelqu’un a tiré un coup de feu (sur Hachem Salman). L’enquête est en cours... C’est peut-être un sniper comme les snipers de Abra (QG de cheikh Ahmad el-Assir dans la région de Saïda). » Double waouh ! Lorsque l’ex-journaliste de l’OTV lui demande des détails sur l’identité de ceux qui portaient des « chemises noires » le 9 juin 2013 devant l’ambassade iranienne à Beyrouth, le député de Baabda trouve qu’il s’agit d’un « cliché » (en français svp), pas dans le sens photographique, mais dans le sens d’une « idée toute faite » ! Ce mec est hallucinant. Mais, quoi encore ! Et ceux qui tabassaient les manifestants, étaient eux aussi « sur les toits des immeubles et sur les fenêtres » ? Comment un député peut-il ne pas éprouver la moindre honte de dire une énormité de cette taille ? Mystère et boule de gomme. Rappelons que le 9 juin 2013, 300 miliciens du Hezbollah ont foncé sur des manifestants chiites venant protester pacifiquement devant l’ambassade de la République islamique d’Iran de Beyrouth contre l’intervention de la milice chiite libanaise dans les combats de Syrie aux côtés du dernier tyran des Assad. A leur sortie des véhicules qui les emmenaient sur place, ils ont été roués de coups. Dès le départ, les miliciens du Hezbollah ont repéré et poursuivi Hachem Salman, l’activiste chiite de l’Option libanaise de Ahmad el-Assad. Le responsable estudiantin a tenté de se réfugier dans une jeep de l’armée libanaise, mais il a été renvoyé dans la foule, où les miliciens du Hezbollah lui ont tiré trois balles dans le ventre et l’ont roué de coups à son tour. Les « chemises noires » l’ont laissé sur le sol pendant 30 minutes, avant d’autoriser l’ambulance de l’emmener à l’hôpital où il décédera des suites de ses blessures.

Non seulement, des dizaines de personnes ont été témoins de cette bastonnade funeste, des militants et des journalistes, mais en plus, il existe des dizaines de photos qui montrent clairement l’intervention barbare des miliciens du Hezbollah, à visage découvert svp, sans la moindre inquiétude, sans l'intervention de l'armée libanaise, et sans que le ministère public ne se saisisse de l'affaire de ces exactions. L’ironie de l’histoire, c’est que pour une fois, le député de Michel Aoun pouvait placer, « personne n’a rendu des comptes et personne n’a parlé », il ne l’a pas fait. Et pour cause. Au lieu que le député aouniste ne se désolidarise ouvertement de son allié et ne condamne fermement l’infamie de son comportement anti-démocratique, il a cherché à faire diversion et brouiller les faits. Là aussi, entre la démocratie libanaise et la milice du Hezbollah, ils choisissent, sans hésitation et systématiquement, le Hezbollah. Affligeant.

05:25-06:46 En cherchant à savoir si l’armée libanaise traitait tous les acteurs de la scène politique libanaise de la même façon, et si l’institution militaire était capable de frapper avec une main de fer le Hezbollah en cas de dépassement des limites -une possibilité déplacée, pour Hikmat Dib, la milice du Hezbollah en est incapable !- la discussion a dévié naturellement vers les événements tragiques du 7 mai 2008. Ce fut l’occasion pour le député de Baabda de nous sortir l’énormité du siècle, celle qui va lui valoir le surnom à vie de « Monsieur Zéro victime ». Avec un air ahuri, par le questionnement de la journaliste, Hikmat Dib trouve quand même le culot de balancer : « Ils (le Hezbollah) ont été visés (le 5 et le 7 mai). Et il y a eu une sorte de réaction. Une réaction qui s’est passée avec zéro victime (« zéro victime » en français svp!). » DS: « Le 7 mai, il y a eu zéro victime ? » HD: « Dans une large mesure... dans une large mesure ! » Triple waouh !

Le 7 mai 2008, sayyed Hassan Nasrallah a décidé de faire plier le pouvoir exécutif. Il protestait contre deux décisions prises par le gouvernement légitime et souverain de l’Etat libanais : démettre de ses fonctions le responsable de la sécurité à l’aéroport de Beyrouth (un proche du Hezbollah, après la découverte de caméras de surveillance « suspectes » appartenant à la milice chiite dans l’enceinte même de l’aéroport) et enquêter sur le réseau de communication illégal du Hezbollah au Liban (là aussi, découvert par hasard peu de temps avant). L’invasion de Beyrouth et d’une partie du Mont-Liban le 7 mai 2008 et les jours suivants, par les miliciens du Hezbollah est responsable de la mort de 71 personnes. Il fut qualifié par Hassan Nasrallah, comme « un jour glorieux des jours de la Résistance au Liban ». Là aussi, encore et toujours, entre le peuple libanais et la milice du Hezbollah, ils choisissent, sans hésitation et systématiquement, le Hezbollah.

Ceci étant, nul ne peut comprendre cette performance exceptionnelle de Hikmat Dib sans passer par lawéyi7 el chateb, les listes électorales. En effet, il faut savoir que Monsieur Zéro victime est député maronite de la région de Baabda, élu sur la liste du Courant patriotique libre. Les électeurs de ce caza du Mont-Liban sont composés de 57% de chrétiens (40% de maronites) et 43% de musulmans (22% de chiites et 16% de druzes). En d’autres termes, pour que Monsieur Zéro victime augmente ses chances d’être réélu, il faut évidemment qu’il s’assure les voix des 22 % des électeurs chiites. Grâce à la loi féodale de 1960, dont le père adoptif n’est autre que GMA, à l’esprit communautaire libanais, communauté chiite comprise, au pacs signé entre Hassan Nasrallah et Michel Aoun, qui résiste bien à l’épreuve du temps (8 ans déjà !), et à cette performance exceptionnelle de Monsieur Zéro victime, le Hezbollah n’en demande pas tant de ses alliés, les 22% des électeurs chiites de Baabda voteront sans l’ombre d’un doute pour Hikmat Dib aux prochaines élections législatives.

AU TOTAL, ces trois exemples, et tant d’autres, prouvent aux Saint-Thomassiens, ceux qui trouvent encore à douter là où les certitudes règnent, que le pacs de Michel Aoun avec Hassan Nasrallah, n’est pas une alliance superficielle et passagère, elle est profonde et solide. Et si j’ai décidé de vous en parler en long et en large des dernières déclarations du député de Michel Aoun pour le caza de Baabda, c’est parce que celles-ci illustrent merveilleusement bien, dans quel pétrin le général Michel Aoun a mis les militants du Courant patriotique libre, comme Hikmat Dib, « membre à la fois de l’Association des droits de l’Homme et du droit de l’individu au Liban, et de la Fédération internationale des droits de l’Homme de Paris », ainsi qu’une partie des chrétiens du Liban, notamment les maronites, en signant ce pacs ahurissant et invraisemblable avec Hassan Nasrallah, le 6 février 2006 : ils sont réduits à défendre l’indéfendable, quitte à s’exposer au ridicule et à la vindicte de l’Histoire.

mardi 25 juin 2013

Après les succès de « Cheikh Assir fait du vélo », « Cheikh Assir fait du ski » et « Cheikh Assir fait des embouteillages », voici donc « Cheikh Assir va-t-en guerre » (Art.159)


Ces quatre épisodes, en moins de deux ans, résument bien la courte vie médiatique de la graine de star de Saïda, cheikh Ahmad el-Assir. Ils donnent même une idée assez précise de la descente en enfer de cet homme, qui est passé en peu de temps, du chouchou des médias à un hors-la-loi.

Le phénomène Assir est apparu, disons grosso modo, il y a à peu près deux ans. Dans «Cheikh Assir fait du vélo », les Libanais découvrent alors un homme qui se présente jovial, souriant, sympathique, moderne, fan de smartphones, décontracté, faisant du vélo, jouant au foot, organisant des séances collectives de coupe de cheveux (si, si!), bref, tout pour faire oublier que l’habit faisait le moine, même chez un salafiste. Et pourtant, il fallait y voir dès le départ, une raison suffisante pour s’en méfier comme de la peste. En tout cas, c’était pour le décor.

Sur le fond, le religieux sunnite n’a pas hésité à hausser le ton face au Hezbollah, ce qui a séduit, hélas, mille fois hélas, plus d’un opposant à la milice chiite. Depuis sa naissance médiatique, le cheikh Assir a menacé de s’opposer par les armes au Hezbollah. Il faut dire que taper sur la corde communautaire, permet de trouver des mélomanes de la discorde sunnite-chiite. Mais, personne ne voulait le prendre au sérieux. Quand je l’ai mis dans le même panier que le religieux chiite, chef de la milice du Hezbollah, moi aussi, on ne m’a pas pris au sérieux. Pour se faire une place au soleil, l’homme a mis à son profit deux éléments :
1. Le coup de force de la milice chiite de Hassan Nasrallah
, qui a, bélaylé wou dou7aha,
renverser le gouvernement de Saad Hariri, utilisant sa puissance milicienne pour concocter avec Nabih Berri, Michel Aoun, Najib Mikati et Walid Joumblatt, un franc « coup d’Etat » et pousser même le Premier ministre "sunnite" à l’exil, pour des raisons de sécurité.
2. La mollesse et l’impuissance du camp du 14 Mars dans son opposition à l’hégémonie croissante et la puissance du Hezbollah, qui se sont illustrées merveilleusement bien, avec les événements tragiques du 7 mai 2008, qui, au lieu de conduire au désarmement de cette milice, se sont terminés par l’honorable et honteux accord de Doha, une couleuvre que beaucoup de Libanais, même les plus modérés, moi compris, ont eu du mal à avaler.

Dans «Cheikh Assir fait du ski », l’homme commence à apparaitre moins sympathique que durant le 1er épisode de la série. Profitant de « 3id mawlad el Nabaoui el-Charif » (la naissance du prophète Mahomet), le cheikh de Saïda décide de se rendre à Ouyoun el-Simane, à la tête d’une délégation de 350 hommes svp, pour soi-disant découvrir les joies de la neige, tout en récitant la sourate d’ouverture du Coran, la Fatiha, sur les Terres "maronites" de Kfarzébian. « Nous avons évité un nouveau bus de Aïn el-Remmaneh », rétorqua le populiste maronite Michel Aoun. Là aussi, taper sur la corde sunnite-maronite, peut trouver des mélomanes de la discorde dans les deux communautés ! Encore une fois, certains ont fermé les yeux sur cette provocation manifeste, qui s’inscrivait pourtant dans un coup marketing très bien étudié. Le cheikh salafiste mettait à profit l’éloignement forcé du « leader » de la communauté sunnite, Saad Hariri, pour lancer sa campagne électorale, et grignoter, avec beaucoup de difficultés il faut l'avouer, quelques points de popularité au sein de la communauté sunnite au détriment du courant du Futur, la veille, a-t-on cru naïvement, des élections législatives.

Dans «Cheikh Assir fait des embouteillages », les choses commencent à se gâter sérieusement. En signe de solidarité avec des familles d'islamistes, cheikh Ahmad el-Assir, a paralysé le centre-ville de Beyrouth pendant quelques heures pour réclamer « une amnistie générale » et la libération immédiate, et non le jugement, des détenus de Nahr el-Bared. Rappelons que la bataille de Nahr el-Bared a opposé entre le 20 mai et le 2 septembre 2007, l’armée libanaise à un groupe islamiste, Fateh el-Islam, après l’installation de ce groupe de 200 terroristes envoyés par le dernier tyran des Assad dans ce camp palestinien situé près de Tripoli. Malgré l’évacuation de la population civile palestinienne, le bilan humain est très lourd, 427 morts, dont 163 militaires libanais.

Enfin, nous avons assisté ces deux derniers jours à « Cheikh Assir va-t-en guerre ». Dans cet épisode, le salafiste de Saïda, apparait sous son vrai visage, un extrémiste pur et dur, le pendant sunnite de Hassan Nasrallah, le chef de la milice du Hezbollah. L’épisode commence par l’arrestation de miliciens salafistes sur un barrage de l’armée libanaise, puis l’assassinat odieux de trois militaires du barrage par la bande à Assir, et se termine par l’anéantissement du groupe terroriste de cheikh Assir par l’armée libanaise et la mort de 16 militaires.  

Il est impossible de dissocier l’armée libanaise de l’Etat libanais. Notre armée constitue un des piliers de l’Etat libanais (le pouvoir militaire), au même titre que le gouvernement libanais (le pouvoir exécutif), le Parlement libanais (le pouvoir législatif), les Forces de sécurité intérieure (le pouvoir sécuritaire), la justice libanaise (le pouvoir judiciaire), le président de la République libanaise (le garant de la Constitution) et le peuple libanais (le pouvoir populaire). Toute attaque contre l’un de ces piliers, les pouvoirs de l’Etat libanais, doit être considérée comme une attaque contre l’édifice de l’Etat libanais tout entier. C’était sur le plan théorique !

Côté pratique, il faut savoir qu'après plusieurs tentatives pour faire évacuer certains appartements autour de sa mosquée, occupés par des miliciens des Brigades de la résistance (affiliées au Hezbollah), en vain, le 23 juin 2013, Ahmad el-Assir a donné l’ordre à ses miliciens de se déployer à Saïda et ses environs pour faire plier le pouvoir militaire de l’Etat libanais. Il protestait contre l’arrestation de certains de ses miliciens et le maintien des appartements hezbollahi autour de sa mosquée. L’attaque des miliciens de Ahmad el-Assir contre l’Etat libanais, représenté par son armée, a conduit à la mort de 16 militaires, et à des dizaines de blessés militaires et civils. Le 23 juin 2013, Ahmad el-Assir a commis l’irréparable, en s’attaquant à l'Etat libanais, représenté par son armée. Et de ce fait, il ne bénéficie aujourd’hui d’aucune circonstance atténuante. Il doit être jugé pour les actes odieux qu’il a commis lui et ses hommes.

Ceci dit, le dernier épisode du feuilleton de Ahmad el-Assir, n’est pas sans me rappeler celui du « Jour glorieux » de Hassan Nasrallah ! Aujourd’hui, nous avons eu Ahmad el-Assir, un va-t-en guerre, contre l’armée libanaise, l’un des piliers de l’édifice de l’Etat libanais, comme naguère nous avions eu Hassan Nasrallah, un va-t-en guerre contre le gouvernement libanais, l’un des piliers de l’édifice de l’Etat libanais. Quand on y pense, le parallélisme est saisissant. 


Lors de ce « Jour glorieux », comme l’a baptisé le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah a donné l’ordre à ses miliciens de se déployer dans Beyrouth et une partie du Mont-Liban, d’encercler le Grand Sérail, siège du gouvernement libanais, ainsi que les résidences de deux grands leaders libanais à Beyrouth, Saad Hariri (chef de la communauté sunnite) et Walid Joumblatt (chef de la communauté druze). Le 7 mai 2008, Hassan Nasrallah avait décidé de faire plier le pouvoir exécutif de l’Etat libanais. Il protestait contre deux décisions prises par le gouvernement légitime et souverain de l’Etat libanais : démettre de ses fonctions le responsable de la sécurité à l’aéroport de Beyrouth (un proche du Hezbollah) et enquêter sur le réseau de communication illégal du Hezbollah au Liban. Pour être honnête -surtout en ce moment où l’armée libanaise est accusée de suivre la politique des deux poids, deux mesures- rappelons que pour des raisons de politique intérieure, le gouvernement de Fouad Siniora, n’a pas donné l’ordre politique au pouvoir militaire, de faire face à la menace du Hezbollah en ce début du mois de mai 2008. L’attaque des miliciens du Hezbollah contre l’Etat libanais, représenté par son gouvernement, a conduit à la mort d’une centaine de civils, des centaines de blessés et des milliers de personnes terrorisés. Le 7 mai 2008, Hassan Nasrallah a commis l’irréparable, en s’attaquant à l'Etat libanais, représenté par son gouvernement et sa population civile. Et de ce fait, il ne bénéficie d’aucune circonstance atténuante. Il aurait dû être jugé pour les actes odieux qu’il a commis lui et ses hommes.

Avec l’établissement de ce parallélisme entre les événements du 23 juin 2013 et du 7 mai 2008, j’ai trois regrets à formuler et à partager avec vous.

1. Je regrette que certains compatriotes ne considèrent pas toute attaque contre l’un des piliers de l’Etat libanais comme une attaque contre l’édifice tout entier de l’Etat libanais. Non, désolé, la fin ne justifie pas les moyens. Ni le 7 mai 2008, ni le 23 juin 2013. Ni hier, ni aujourd’hui. Ni contre les civils, ni contre les militaires. Ni contre le gouvernement libanais, ni contre l’armée libanaise, ni contre le peuple libanais. 

2. Je regrette que la mort des militaires libanais, ne soit pas ressentie avec une grande douleur, par tout le peuple libanais. L’indifférence de certains compatriotes, est particulièrement choquante. La sensibilisation discriminatoire d’autres compatriotes chrétiens, touchés uniquement par la mort des militaires de leur communauté, l’est tout autant. Non, désolé, la fin ne justifie pas les moyens. Aujourd’hui, je pense à ceux qui sont tombés à Saïda sous les balles traitres d’Ahmad el-Assir, mais aussi au lieutenant Samer Hanna, abattu de sang-froid le 28 août 2008 par un milicien du Hezbollah, dans le but d’empêcher l’armée nationale de s’entrainer dans le Sud-Liban. 

3. Je regrette que la mort de civils libanais, ne soit pas pleurée par tout le peuple libanais, et autant que les militaires libanais, tout simplement parce que ces civils sont considérés faire partie de « l’autre camp ». Non, désolé, la fin ne justifie pas les moyens. Ce n’est pas parce qu’on est contre Fouad Siniora et le 14 Mars, qu’on doit fermer les yeux sur l’infamie de ce qui s’est réellement passé le 7 mai 2008, pire encore, lui trouver des justifications ignobles. Aujourd’hui, je repense aux innocents qui sont tombés sous les balles traitres du Hezbollah lors de ce fameux « Jour glorieux des jours de la Résistance », un jour de honte de notre histoire, mais aussi à l’activiste Hachem Salman, un Libanais chiite abattu de sang-froid le 9 juin 2013 par un milicien du Hezbollah, dans le but d’empêcher l’émergence au sein de la communauté chiite d’une opposition à son mouvement. 

والسؤال إليوم هو، هل يللي صار بعبرا رح يكون عبرة مع حزب الله أو أحداث عابرة ؟

Des affrontements encore ! Hier, aujourd’hui ou demain. Beyrouth, Tripoli, Saïda ou Ersal. Rifaat Eid, Ahmad el-Assir ou Hassan Nasrallah. Des blessés et des morts, civils et militaires, ça ne s’arrêtera jamais ! Et pour cause, on s’attaque aux symptômes, par-ci, par-là, mais jamais à la maladie : la violation de la souveraineté libanaise à longueur de journée et à longueur d’année. Les forces politiques patriotiques au Liban doivent s'engager devant le peuple libanais, à faire voter la loi suivante:
Art.1 Tout milicien encore en activité au Liban, 20 ans après la dissolution des milices libanaises, qu'il soit hezbollahi, nationaliste-syrien, palestinien, salafiste ou gorille de politique, dispose de 6 mois pour échanger son arme contre un pistolet à eau.
Art.2 Au-delà des 6 mois, toute arme qui n'est pas entre les mains des forces armées libanaises sera confisquée. Son détenteur sera poursuivi devant les tribunaux.

Ahmad el-Assir vs. Hassan Nasrallah, ce sont : deux gestes, une même défiance ; deux théocraties, un même extrémisme ; deux armes, une même violation ; deux menaces, un même traitement. Je suis effaré de constater que certains compatriotes ne peuvent toujours pas se montrer capables d’être un tant soit peu plus mûrs, après 38 ans de guerre, en apportant un soutien sans réserve à l’Etat libanais, pour le rétablissement de la souveraineté nationale sur l’ensemble de son territoire, et un soutien sans condition à nos forces armées, pour la dissolution de toutes les milices armées, conformément à la Constitution libanaise, l’accord de Taëf, et aux résolutions du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies, 1559 et 1701.

وبكل الاحوال، بتبقى فرودية الماي هيي الحل

mercredi 19 juin 2013

Quand Gebran Bassil et Nicolas Sehnaoui confondent la liberté d’expression et les fientes de Twitter (Art.156)


On dit que la parole est d’argent, mais le silence est d’or. Et comment ! Les ministres de l’Energie, Gebran Bassil, et des Télécoms, Nicolas Sehnaoui, doivent se mordre les doigts aujourd’hui d’avoir ignoré cette sagesse populaire. Au départ, je ne voulais pas passer trop de temps sur une affaire insignifiante, mais rapporter tout simplement l’information et en tirer une petit conclusion. Heik, chi 3al méché. Un « activiste » a été arrêté par les Forces de sécurité intérieure (FSI), à la demande de Michel Sleiman, et placé en garde à vue le 18 juin, pour avoir soi-disant « critiqué » le président de la République, sur le réseau Twitter. Indignation « générale » ! Après interrogation, Jean Assy a été remis en liberté. Etant donné la tournure prise par cette affaire, je crois qu’il convient qu’on s’y arrête plus qu’un instant. 

Si l'appétit vient en mangeant, les ennuis viennent en gazouillant, et le ridicule, en défendant Jean Assy ! Tayeb, c’était pour la version politiquement correcte. Pour la version politiquement incorrecte, disons, que l'affaire Jean Assy prouve, qu'à force de gazouiller (20 524 tweets quand même!), on risque de finir avec une cervelle de moineau, et défendre un moineau c’est risquer de se faire prendre les mains dans sa fiente ! Comme dirait BB himself : « A force de faire le con, on le devient pour de bon, et heureusement le ridicule ne tue pas, pour qu’on puisse en rire » !

Comme le sujet de la liberté d'expression me touche au plus haut degré, je me suis amusé à parcourir le compte twitter du gentil bonhomme, Jean Assy, cette prétendue victime du méchant président de la République libanaise, Michel Sleiman.

Waouh ! Bon, comme vous le verrez, c'est dans la pure tradition des Dalton, plus bête que méchant. Mais, dans la vulgarité pestilentielle et l'insulte gratuite, il met les bouchées doubles le petit jeune. Il n’épargne personne, en dehors des personnalités du 8 Mars. Et pour cause, Monsieur « 3akrout » ne cache pas sa sympathie pour le Courant patriotique libre.
 
Pêle-mêle : « Le ministre de l’Intérieur est à Tripoli pour lécher quelques culs ; il 
(Abed el-Minem Youssef) a le doigt dans le cul ; une libanaise prostituée habite Londres et disserte sur les droits de l’homme ; l’Etat est une putain ; 97 aakrout ont voté la prorogation ; les collabos d’Israël au Liban se sont faits baiser, bon appétit, ya 3kérit ; l’ancien patriarche Nasrallah Boutros Ayr (pénis) ; Geagea, con de ta mère, quel mulet ; Hariri ya 3akrout, ramasse tes voyous et tes 3karit ; Okab Saker, un tel pays mérite une telle chaussure ». Et j'en passe et des meilleures ! Je vous ai prévenu, même pour un moineau, ça ne vole pas très haut.

Avec le président de la République, @jeanassy bat son propre record d’âneries, notamment le 7 mai, sar yétahwéj Allah wakilkoun : « Si je trouve plus 3akrout que Michel Sleiman, je me suicide. Cette merde... ». Content de lui, il rajoute : « Michel Sleiman, tu es un sale type, 3akrout, un prostitué. Retiens tes chiens, tes voyous... le minable, l’immonde ». Et il conclue ses « œuvres de l’esprit » par : « Si la prostitution devait s’incarner, elle s’appellerait Michel Sleiman ». Les insultes à l’égard du président de la République, ne datent pas uniquement du 7 mai. Quelques jours auparavant, il a commenté la déclaration du président « l’Etat ne peut pas avancer avec deux chevaux opposés », par une infâme « ni avec un âne comme toi » ! Et en remontant dans ses tweets, on retrouve, d’autres « œuvres ornithologiques » : « L’ignominie a un titre : Michel Sleiman » et « son Excellence, le leader à demi-couille ». Décidément, tweeter est dangereux pour la santé mentale, à utiliser avec modération !

« La jeune racaille ne cache pas ses sympathies politiques pour le Courant patriotique libre, notamment pour Michel Aoun et pour Nicolas Sehnaoui. Donc, il revient aux intéressés, de prendre leurs distances de toute urgence (Nicolas Sehnaoui peut par exemple l'éliminer de sa liste d'abonnés !), et de le faire savoir publiquement, voir même de se mettre du côté du président de la République sur le plan judiciaire. » C’était ce que j’avais écrit hier. Ma surprise fut grande d’apprendre que les intéressés ont fait exactement l’inverse. Ils sont montés au créneau pour défendre cet « activiste à 5 piastres ». Consternant !


Sur ce, Nicolas Sehnaoui, ministre des Télécoms du Courant patriotique libre, envoie un tweet à ses abonnés pour leur annoncer avec gravité : « Je viens juste d’apprendre que @jeanassy est détenu et interrogé pour avoir tweeté au sujet du président ». Rien de choquant jusqu’à là, sauf que si on jette un coup d’œil sur les hashtags, on retrouve « jean_assy » et « tous_jean_assy ». Ah bon, vous êtes tous Jean Assy ? En tout cas, c’est bon à savoir ! Il rajoute peu de temps après, « Je considère tout simplement une arrestation pour avoir tweeté, comme trop sévère et je demande au président de faire preuve de clémence ». Au président de faire preuve de clémence, eh wallah ! Dans un autre tweet, il annonce solennellement, « Nous appelons le président à être tolérant ». Wlé maa2oul ! Et bien qu’il trouve ces tweets inacceptables, Nicolas Sehnaoui garde Jean Assi parmi ses abonnés et le défend, comme si de rien n'était. Bonjour la cohérence et les beaux principes !



Même chose du côté de Gebran Bassil. Le ministre se demande, « C’est ce qu’est devenu le Liban démocratique ? » J'adore, surtout de la part  d'un allié du Hezbollah, 10 jours après l'assassinat de Hachem Salmane, le responsable estudiantin de l'Option libanaise, alors qu'il manifestait pacifiquement devant l'ambassade iranienne ! Il rajoute quelques minutes plus tard : « D’abord, ils nous ont enlevé notre droit fondamental d’élire nos représentants et maintenant @jeanassy est détenu et interrogé parce qu’il exprime son opinion ». Cause toujours, cause perdue ! Le ministre de l’Energie conclut l’affaire sur un ton dépité : « Arrêter les gens pour leurs tweets est scandaleux ». Avec toujours, le hashtag de mobilisation générale, « tous_jean_assy ». Déjà qu’il n’est même pas convenable de parler de « tweets » (gazouillis), dans le cas de Jean Assy, Gebran Bassil appelle ces fientes, une opinion ! Lol. Toujours est-il, là aussi, malgré l'infamie des tweets du concerné, Gebran Basil garde Jean Assi parmi ses abonnés et le défend, comme si de rien n'était. Encore une fois, bonjour la cohérence et les beaux principes !

J'avoue que je m'attendais des ministres, Gebran Bassil et Nicolas Sehnaoui, une fois qu'ils seraient au courant des agissements de cet être abject, qu'ils seraient si choqués qu'ils l'élimineraient illico presto de leurs listes d'abonnés sur Twitter. Il n'en a rien été. Soit ! Si la liberté d’expression se résume à donner à des gens perturbés qui profitent des caractéristiques techniques de Twitter -de courts messages composés de 140 caractères maxi, espaces compris, mais il faut tout de même les remplir; même en insultant les gens, certains n'y arrivent pas!- la possibilité de débiter des injures à longueur de journée, qu’importe contre qui, eh baléha ! Twitter, ne force personne à gazouiller, encore moins à se prendre pour un moineau ou à plonger ses mains dans la fiente de ces moineaux. Que la racaille se gargarise avec son vomi. Et s'il se trouve, là aussi, des fans et des défenseurs, pour ce genre de spectacle nauséabond et de pratique nauséeuse, sans l'ombre d'un doute, nous ne partageons pas les mêmes valeurs ! Nous ne pouvons que lever les mains au ciel et dire, la 7awala wa la qowata ella b'Allah, et saisir la justice, cela va sans dire. Dans tous cas, tous mes respects au président de la République libanaise, Michel Sleiman. Comme on dit en France, « les chiens aboient, la caravane passe »!


Réf.
Quelques gazouillis choisis de @jeanassy :
11 Juin: في وحدة لبنانية عاهرة (عكروتي) ساكنة ببريطانيا عمبتحاضر عن حقوق اﻹنسان بقضية جرحى القاعدة من سوريا
9 Juin: زعيم حزب اﻹنتماء اللبناني آية الله المبجل السيد أحمد اﻷسعد
9 Juin: ذكرونا ب "الانسانية" لما الارهابيين يطلعو من المستشفيات و يقتلو جيشنا. كس اخت هالدولة شو شرموطة
7 Juin: اصبعو الوسطاني بطيزو
6 Juin: وصل زير الداخلية عطرابلس حتى ببوس كم طيز
31 Mai: 97 عكروت صوتوا للتمديد
31 Mai: حلو تعترفو انو ميشال عون هوي الوحيد الي وقف ضد التمديد و ما تشملوه مع النواب الي عمبيمددوا، الا اذا كانت حالة العونفوبيا عندكن مستشرية
27 Mai: اقرف شي التكفيريين بتياب "الحياديين" و "الناشطين بالمجتمع المدني". اوسخ من هيك ما في
24 Mai: تعازي الحارة لكل عملاء و مناصري اسرائيل في لبنان. كل ما تمرق ثانية من هيدا النهار العظيم عمتتخوزقوا. صحتين يا عكاريت.
15 Mai: الحل بحكومة عسكرية تستلم جميع الصلاحيات التشريعية و التنفيذية، تلغي الدستور الحالي و تكتب دستور جديد و تجري إنتخابات لاحقاً
7 Mai: لو تجسّدت الشرمطة عاهرةً لكان اسمها ميشال سليمان
7 Mai: انت واحد عكروت وسخ شرموط. ضب كلابك و زعرانك يا واطي يا نجس @SleimanMichel
7 Mai: ميشال سليمان اذا بيلاقي حدا عكروت اكتر منو بينتحر. يعني هالخرى كان بعد ناقص يبعوص بالرياضة
2 Mai: ميشال سليمان: الدولة ما بتمشي بحصانين متعارضين. <<< و لا بحمار متلك
28 Avr: البطريرك السابق نصرالله بطرس آير.. و الي ما عجبو يحرق دولاب و يشم ريحتو
27 Avr: للحقارة عنوان: ميشال سليمان
25 Avr: هلأ فخامة الزعيم ابو نص بيضة بيكون مقهور كتير لأن حزب الله ما اخد اذن منو تيبغت طيارة فوق اسرائيل. فيمكن يحرد و يعمل جولة سياحية
24 Avr: مرة فخامة الزعيم أبو نص بيضة تصرّف بوطنية و رجولية، قامو سحبو منو الجنسية اللبنانية
23 Avr: جعجع: نتفهم إطلاق القذائف على الهرمل<<< كس إمك شو جحش
21 Avr: شو يا عكروت, ما بدك تلم زعرانك و عكاريتك من الطرقات بقى ؟ @haririSaad 
21 Avr: اللبنانيي بيفضلو دولة العكاريت، دولة معين المرعبي بدل دولة المؤسسات، دولة نقولا الصحناوي..
15 Avr: أبو نص بيضة قرر يشكي الخروقات لجامعة الدول العربية
14 Avr: انت يا طرطور نسيت اديش كانت فاتورة تلفونك قبل ال ٢٠٠٩؟نسيت كيف كان الانترنت ابطأ من دماغك؟
14 Avr: عزيزي فخامة العكروت @SleimanMichel، ما بدك تبعت رسالة احتجاج لجبهة النصرة بعد ما قصف القصر بالبقاع و قتلت شخص؟ او ما في هيك شي بين الحلفا؟
12 Avr: قرر النائب عقاب صقر الترشح للانتخابات النيابية من مقر إقامته في بلجيكا عن المقعد الشيعي في دائرة زحلة. هيك بلد لازم يمثلو هيك صرمايه
4 Avr: صحتين لحزب الله و العماد عون