mardi 30 septembre 2014

Le racisme, le mépris et la haine de Faisal el-Kasim, le journaliste d’Al-Jazeera, à l'encontre du Liban, des pays arabes et de l’Occident, et son indulgence et sa bienveillance à l’égard de Daech et d’Al-Nosra (Art.246)


L’affaire Faisal al-Kasim se caractérise par deux aspects. Je les ai abordés dans mon article dimanche. Pour résumer, disons qu’il y a d’un côté, la diffamation caractérisée d’une haute institution de l’Etat libanais (l’armée), et d’un autre côté, les conséquences de la campagne stupide de dénigrement lancée par le journaliste syrien sur la vie des paisibles citoyens syriens qui ont trouvé refuge au Liban. Pas la peine de revenir là-dessus. Mais ce matin, en prenant mon expresso, je me suis dit, wlak ya BB peut être que les défenseurs de l’hystérique journaliste syrien ont raison. 7mol 7alak et va faire un tour sur la page Facebook de l’énergumène en question.

Flashback. Bekaa, 2 août 2014. Des positions de l’armée libanaise et des forces de sécurité intérieure sont attaquées par des terroristes syriens de Daech et du Front al-Nosra, dont une partie venait de Syrie et une autre se cachait parmi les réfugiés syriens de cette ville et des camps des environs. Cette attaque fait suite à l’arrestation par l'armée libanaise, d’un ressortissant syrien, Imad Ahmad Joumaa, l’un des chefs de l’organisation terroriste al-Nosra, la branche syrienne d'al-Qaeda. Elle entraine la mort d’une vingtaine de militaires libanais et le kidnapping d’une trentaine par les deux organisations terroristes.

Au même moment, sur la page Facebook de Faisal al-Kasim. La première réaction du journaliste syrien va consister à partager le statut d’un de ses amis qui se demande « s’il y a une différence entre les milices du Hezbollah et la soi-disant armée libanaise ». Notez bien ce terme, « soi-disant ». L’intention de nuire, que j’ai évoquée dans mon article avant-hier, date donc du 2 août au moins. Deux jours plus tard, le journaliste syrien partage la réflexion à deux piastres d’un autre compatriote syrien qui prétend que « Ersal mènera le commandant de l’armée (libanaise) à remplir la vacance (présidentielle) ». Rou7 ya 3ab2aré. Et puis, vous n’allez pas me croire, plus rien durant tout le mois d’août. Le nombriliste journaliste syrien qui pète pour un oui et pour un non, et qui se targue d’avoir près de 11 millions de visiteurs par semaine a donc jugé que tout ce qui se passe dans la région de Ersal, où l’armée libanaise doit faire face aux terroristes syriens de Daech et d’al-Nosra, est un non-événement, qui ne mérite pas plus de deux statuts à la mords-moi-le-nœud. Et encore, nous avons eu de la chance. La décapitation du reporter américain, James Foley (enlevé en Syrie), par les terroristes de Daech le 19 août, n'a suscité aucune réaction sur le mur de ce soi-disant journaliste, l'adjectif étant ici, pleinement mérité. Ce blackout qui s’étendra sur pratiquement tout le mois de septembre, est le moins qu’on puisse dire, louche. C’est à se demander sérieusement si la star du Qatar n’approuve pas les attaques terroristes odieuses contre l’armée libanaise.

Liban, 30 août. L’organisation terroriste « Etat islamique », composée de ressortissants syriens et irakiens, et d’autres nationalités, libanaise comprise, annonce la décapitation d’un des soldats enlevés au début du mois. Trois jours plus tard, elle annonce aussi la décapitation du journaliste américain, Steven Sotloff (enlevé en Syrie lui aussi). Et alors que les Libanais et le reste du monde sont horrifiés en regardant la mise en scène barbare des terroristes syriens, le journaliste d’Al-Jazeera juge que ces deux informations ne méritent toujours pas d’être portées à la connaissance des 5,5 millions de personnes qui le suivent. Il continue comme si de rien n’était à publier divers statuts, articles, photos et caricatures aussi banals qu’intéressants, dignes de la page de n’importe quel quidam sur Terre. Pas un seul post n’évoque l’affaire de Ersal, les agissements des terroristes de la révolution syrienne au Liban ou la décapitation du soldat de l’armée libanaise et du journaliste américain par Daech. Aucun post ne parle du Liban d’ailleurs. Tout ce qui concerne ce pays, qui coule à tous les niveaux en accueillant deux millions de ses compatriotes, ne semble nullement l’intéresser. A ce stade, le doute se dissipe. Il est parfaitement clair que Faisal al-Kasim ne condamne pas le terrorisme de ses compatriotes de Daech et d’Al-Nosra, au Liban comme en Syrie.

Liban, 6 septembre. Les barbares de Daech annonce la décapitation d’un deuxième soldat libanais enlevé le 2 août à Ersal. Du côté de la page Facebook de Faisal al-Kasim, la journée du 6 passe, comme celles du 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17 et 18 septembre. Aucune trace sur la tempête terroriste syrienne qui souffle sur le Liban ou même sur la décapitation de l'humanitaire britannique, David Haines, le 13 septembre (un autre Occidental enlevé en Syrie). Le 19 septembre. C’est au tour des terroristes syriens du Front al-Nosra d’annoncer l’exécution par balle d’un troisième soldat de l’armée libanaise. 19, 20, 21 et 22 septembre passent comme si de rien n’était. Qui suit le journaliste d’Al-Jazeera, un des 5,5 millions de fans, croit que le Liban un havre de paix. Et puis un jour, le zozo s’est soudain souvenu de l’existence du pays du Cèdre. Le 22 septembre, Faisal al-Kasim lance un sondage en ligne, « Pensez-vous que les Libanais traitent les Syriens d’une manière atroce ? », et vas-y pour l'habituelle généralisation populiste et les usuels amalgames stupides, et annonce le lendemain, le sujet de sa prochaine émission, Al etijah el mou3akess : « Est-ce que les réfugiés syriens subissent un traitement fasciste au Liban ? » C’est ce qui marquera le lancement officiel de la campagne de dénigrement du Liban, des Libanais et de l’armée libanaise sur le mur de Faisal al-Kasim, qui s'est révélé être homophobe soit dit au passage. Morceaux choisis : la persécution des Syriens au Liban (25 septembre) ; avez-vous entendu une seule protestation du régime syrien contre la barbarie de l’armée libanaise à l’égard des Syriens au Liban ? (25 septembre) ; l’armée libanaise qui n’a pas tiré une seule balle au cours de son histoire sauf sur les pauvres malheureux (25 septembre) ; les images terrifiantes des actions brutales de l’armée libanaise dans les camps de réfugiés syriens (26 septembre) ; les réalisations de l’armée libanaise depuis sa création, filmer un clip avec Wael Kfoury, Najwa Karam, Elissa, Haifa, et mettre le feu aux camps syriens à Ersal (27 septembre) ; photo montage sur les réalisations de l’armée libanaise, filmer un vidéo clip avec Elissa, Najwa et Nancy, et la victoire sur les réfugiés (syriens) à Ersal (27 septembre) ; ironie sur le sentiment national des Libanais (28 septembre) ; il faut bien en rire, quand on voit une « tante » parler de la dignité, de l’honneur et de la virilité (28 septembre) ; certains êtres humains, comme les animaux, se comportent d'une manière agitée avant un tremblement de terre (28 septembre).

Voilà exactement avec quelle impartialité et professionnalisme l’un des journalistes les plus connus du monde arabe a couvert les événements de Ersal. C’est tout simplement, affligeant. Et l’on s’étonne encore pourquoi le monde arabe est dans un sacré merdier et le restera pour un long moment. Encore une fois, quand on a un passé de khraïyenn, comme Faisal al-Kasim, ayant couvert tous les crimes de la dynastie tyrannique des Assad, père et fils, sur plus de trente ans, jusqu’à la veille de la révolution syrienne, il ne suffit pas de se repentir -et encore, il ne l'a jamais fait, il a simplement changer de camp- on se fait tout petit. On ne fait pas de vague, mais on rase les murs, dans la rue et sur Facebook.

Toujours est-il qu’au cours du survol de la page Facebook de Faisal al-Kasim, trois choses m’ont frappé :

1. Sa méfiance et sa haine de l’Occident. Morceaux choisis : l’Occident complote contre les Arabes pour les empêcher d’avoir des dirigeants démocratiques (4 août) ; les frappes aériennes en Irak ne sont qu’une blague (9 août) ; l’Occident ne bougera pas pour les minorités au Moyen-Orient (10 août) ; est-ce le régime syrien qui a créé Daech ou ce sont les Etats-Unis (16 août) ; méfiez-vous des déclarations américaines et occidentales (23 août) ; un grand nombre de pays (arabes et occidentaux) ont travaillé pour détruire la révolution syrienne et la Syrie (1er septembre) ; les Etats-Unis sont prêts à s’allier aux adorateurs du diable rouge et aux buveurs de sang des enfants pour arriver à leurs intérêts (1er septembre) ; comme d’habitude ils (les Américains) créent des groupes donnés, les utilisent pour atteindre certains buts et ensuite, rallient le monde pour les éliminer (5 septembre) ; quand Obama s’allie avec l’Iran contre Daech, il travaille pour approfondir le fossé entre les chiites et les sunnites (5 septembre) ; regardez toujours les médias occidentaux, s’ils se taisent sur les agissements d’une partie, c’est que la politique occidentale est avec ce partie (10 septembre) ; regardez comment les médias occidentaux dormaient après le massacre chimique d’al Ghouta et comment leur conscience s’est réveillée après l’égorgement du journaliste américain (10 septembre) ; la conspiration cosmique est contre le peuple syrien et non contre le régime syrien (21 septembre) ; enfin, la Syrie est tombée dans le crochet américain (23 septembre). 

2. Son indulgence, voire sa sympathie pour les djihadistes syriens. Précision utile, on ne sait jamais, le journaliste syrien est de confession druze et non sunnite. Cette sympathie pour les djihadistes est exprimée avec des tournures plus ou moins camouflées. Même s’il minimise le phénomène par-ci et détourne l’attention par-là, celle-ci saute aux yeux pour qui sait lire entre les lignes. En tout cas, il est parfaitement clair que Faisal al-Kasim est contre la coalition arabo-occidentale pour affaiblir et détruire « l’Etat islamique en Irak et au Levant ». Morceaux choisis : les Turcs n’ont pas su se montrer suffisamment reconnaissants à Erdogan (10 août) ; Gaza (Hamas) a gagné la guerre contre Israël (20 août) ; comment réagissez-vous à l’affirmation qu’avec les chabihas de Bachar el-Assad, rien ne fonctionne à part le groupe de Daech (28 août) ; à chaque fois que les médias du monde exagèrent la situation autour d’un des groupes dans notre pays (Syrie), sachez que la région s’achemine vers un bizutage historique de gros calibre (5 septembre) ; pourquoi les Etats-Unis ne se sont pas vengés uniquement de Daech, après l’égorgement du journaliste américain, et pourquoi ils ont rallié le monde entier contre Daech ?, c’est parce que le but va au-delà de Daech (12 septembre) ; qui a créé l’image médiatique exagéré de Daech (23 septembre) ; que veut Bachar el-Assad de mieux, les avions américains attaquent principalement les factions puissantes qui le combattent comme Jabhat al-Nosra (ceux qui ont attaqué l’armée libanaise le 2 août et exécutés par balle le 19 septembre l’un des soldats kidnappés !) et Ahrar el-Cham (23 septembre) ; saviez-vous que selon certains sondages américains (bidon évidemment), le nombre de sympathisants de l’Etat islamique dans certains pays arabes dépasse les 90 % (24 septembre) ; la décision du Conseil de sécurité de combattre l’afflux des combattants en Syrie est en faveur du régime syrien (24 septembre) ; est-ce que les groupes sunnites vont-ils se conformer à la décision internationale qui les empêche de venir combattre en Syrie (25 septembre) ; est-ce que le terrorisme sunnite est haram et le terrorisme chiite est halal (27 septembre) ; les avions de la coalition (arabo-occidentale) détruisent ce qui reste des puits de pétrole en Syrie, bombardement massif de plusieurs puits, alors soit on a des amis comme ça ou rien (29 septembre). 

3. Son opposition à considérer Daech et Al-Nosra comme des organisations terroristes. Le journaliste syrien n’a jamais au grand jamais, qui veut dire pas une seule fois, utilisé le mot « terrorisme », pour évoquer l’activisme armée de Daech ou d’al-Nosra dans son pays, encore moins dans le nôtre. A propos, il faut peut-être s’arrêter un instant sur ce statut qu’il a partagé le 30 août (ci-joint). Il est très intéressant et ceci à plusieurs égards. D’abord, parce que l’auteur du statut trouve que Daech n’est qu’un modèle tyrannique et extrémiste, mais pas terroriste. Ensuite, parce que l’extrémisme en question est présenté comme une simple contre-réaction. Enfin, et c'est le plus grave, ce texte précise que tout affrontement avec Daech à l’heure actuelle, conduira à une guerre civile intersunnite et à la victoire du régime syrien ; voilà pourquoi, il faut fixer les priorités au sein de la révolution syrienne et reporter les conflits internes. Enfin, ba22a lal ba7sa ! En tout cas, il a au moins le mérite d’être franc.

إذا أنتَ أكْرَمتَ الكَريمَ مَلَكْتَهُ      وَإنْ أنْتَ أكْرَمتَ اللّئيمَ تَمَرّدَ    

Personne n'a mieux cerné l'ingratitude de l'être humain que le grand poète arabe, Abou el-Tayeb Al-Mutanabi. Plus de mille ans après, on dirait que ce vers a été taillé sur mesure pour celui qui inonde le monde avec ses jérémiades contre les Libanais, les Arabes et les Occidentaux. Franchement, je n’ai jamais pensé que ce tour d’horizon sur la page Facebook de Faisal al-Kasim serait aussi fructueux. Comme vous avez pu le constater, depuis les attaques terroristes syriennes de Daech et d’al-Nosra contre l’armée libanaise, qui ont entrainé la mort d’une vingtaine de soldats, dont deux par décapitation, le journaliste d’Al Jazeera n’a pas prononcé un seul mot de condamnation et de compassion. Pas un mot de reconnaissance et de gratitude à l’égard du Liban et des Libanais non plus. Ce que le pays du Cèdre et sa population ont fait pour deux millions de Syriens, ils ne l’ont évidemment pas fait pour faire plaisir à un khreiyenn de la trempe de Faisal al-Kasim, qui a absous tous les crimes de la dynastie tyrannique des Assad jusqu’en 2011, en Syrie comme au Liban. Ils l’ont fait par générosité et par humanisme. Et ils continueront à le faire. Tout dérapage ici ou là ne saurait servir de base à un réquisitoire déplacé, injuste et infâme contre notre pays qui se sacrifie pour un voisin qui l’a occupé et martyrisé pendant plus de 29 ans, sans que le khraiyenn d’Al-Jazeera n’en dise un mot. Ce tour d’horizon m’a permis de découvrir que la campagne de dénigrement contre l’armée libanaise lancée par Faisal al-Kasim, ne date pas du 27 septembre. Elle a démarré le 2 août et bien avant. A cette haine profonde pour l’armée libanaise, j’ai découvert aussi l’étendue de son mépris pour les Libanais, les pays arabes et l’Occident. Pire encore, le journaliste syrien camoufle très mal son indulgence pour les organisations terroristes syriennes telles que Daech et al-Nosra. Personne, c'est-à-dire pas un être humain, n'a autant nui à la révolution syrienne que ce genre de personnage ! A ce stade, un nouveau doute me saisit. Je me demande en fin de compte, si Faisal al-Kasim n'est pas une taupe, chargée de nuire à cette révolution par tous les moyens et de jeter de l'huile sur la braise qui couve dans la plaine de la Bekaa pour enflammer le Liban, afin que les flammes de la discorde syro-libanaise ravagent le pays du Cèdre tout entier. Telle est la vérité toute nue, sur l’un des plus gros mensonges des médias arabes. Ce journaliste populiste et hystérique utilise sa notoriété pour semer les graines de la haine dans les cœurs des populations arabes, syrienne et libanaise comprises, et la confusion dans leurs esprits. Ses 5 507 898 fans savent maintenant à qui ils ont affaire et à quoi s'en tenir. A bon entendeur, salut !

Réf.
Les réalisations de l’armée libanaise vues par l’hystérique Faisal al-Kasim (Art.245) / Bakhos Baalbaki

dimanche 28 septembre 2014

Les réalisations de l’armée libanaise vues par l’hystérique Faisal al-Kasim (Art.245)


La voie de la stupidité est souvent impénétrable. « Les réalisations de l’armée libanaise depuis sa création : filmer un clip avec Wael Kfoury, filmer un clip avec Najwa Karam, filmer un clip avec Elissa, filmer un clip avec Haifa et mettre le feu aux camps syriens à Ersal - Mohammad Abou al-Kasim ». C’est le statut partagé par Faisal al-Kasim, la star de la chaine Al-Jazeera, avec ses 5 490 759 fans hier.

Ce statut comporte deux volets. Le premier, concerne les 4 premières phrases qui servent clairement à dénigrer l’armée libanaise en bonne connaissance de cause, en laissant croire que tout ce qu’elle a pu réaliser en 71 ans c’est de filmer des clips avec des chanteurs et des chanteuses libanais. J’entends déjà quelques-uns de nos compatriotes monter au créneau pour défendre la liberté d’expression de l’énergumène en question. Niet, ça ne se passe pas comme ça, ni aux Etats-Unis, ni en France, ni nulle part au monde, sauf dans les pays arabes. Nous avons là, un des plus bels exemples de pure diffamation. Eh oui, la diffamation dans le droit désigne exactement ce genre de procédé. Au pays des confusions, il faut savoir rester lucide. On n’est pas du tout dans l’information du public ou même dans la critique acerbe. Comme l’intention de nuire est manifeste, le journaliste d’Al-Jazeera peut facilement être condamné par n’importe quelle juridiction, américaine, française, libanaise ou qatarie. Tout juriste peut le confirmer.

Le second volet de ce statut porte sur l’allégation de la dernière phrase. D’abord, il convient de préciser qu’il n’y a pas eu de mise à feu « des camps syriens », mais de quelques tentes des camps syriens à Ersal. Une telle généralisation est le moins qu’on puisse dire, impropre à un journaliste de sa trempe. La précision c’est ce qui permet de différencier le professionnel de l’amateur. A propos, il faut aussi préciser, que le journaliste a pris quelques libertés avec la réalité. Un communiqué de l’armée libanaise a précisé que lors des perquisitions des camps de réfugiés syriens, des individus pourchassés par les militaires libanais, ont mis le feu à certaines tentes du campement, justement, pour en accuser l’armée par la suite.

En tout cas, Faisal al-Kasim ne s’est pas contenté de partager ce statut imbécile et enfantin, il l’a accompagné quelques heures plus tard, par un montage photo tout aussi stupide et puéril. Il reprend la même thématique. « Les réalisations de l’armée libanaise : filmer un vidéo clip avec Elissa, Najwa et Nancy, et la victoire sur les réfugiés (syriens) à Ersal ». Là aussi, il y a deux volets. On a déjà abordé le premier. On peut rajouter que le journaliste d’Al-Jazeera est déterminé à diffamer l’armée libanaise. Il y a donc préméditation et récidive, ce qui aggrave son cas. Au ministère public de bouger. Pour beaucoup moins que ça, le ministre libanais de la Justice, Achraf Rifi, a mobilisé ses services contre des jeunes chrétiens libanais d'Achrafieh qui ont brûlé le drapeau de l’organisation terroriste Daech.

Pour la dernière photo de ce montage, les choses sont un peu différentes du statut. Cette photo a circulé sur les réseaux. On voit des gens qui ont les mains ligotés, allongés face au sol, soi-disant arrêtés dans le cadre des perquisitions effectuées par l’armée libanaise à Ersal. Il faut tout de même rappeler que tout cela fait suite, à l’attaque odieuse des positions de l’armée libanaise situées à Ersal le 2 août, par des terroristes syriens appartenant à « l’Etat islamique » et au « Front al-Nosra », qui étaient cachés parmi les réfugiés syriens de la ville et des environs. Cette attaque terroriste a entrainé la mort et le kidnapping de plusieurs dizaines de militaires libanais, dont deux ont été décapités et un exécuté par balle. Il faut peut être rappelé aussi, que certains réfugiés syriens de Ersal, ont eu le culot, et réussit sans aucune entrave, de brandir le drapeau de « l’Etat islamique » dans cette ville libanaise de la Bekaa, et de supplier le chef de l’autre organisation terroriste syrienne, al-Nosra, de foncer sur Beyrouth. Tout cela n’intéresse évidemment pas le journaliste syrien.

Si Faisal al-Kasim voulait dénoncer la façon dont se sont déroulées certaines arrestations musclées à Ersal, c’est raté. Il aurait dû se contenter de critiquer, voire de se plaindre auprès des services compétents de l’armée libanaise, mais pas de dénigrer une des institutions fondamentales de l'Etat libanais. Il n’avait aucun droit pour le faire. Il a commis une faute très grave, qui aura beaucoup de conséquences indirectes sur le terrain. Son arrogance rappelle tristement à un grand nombre de Libanais, cet « esprit de mépris » des forces d’occupation syrienne des Assad à l’entité libanaise et ses institutions, à une certaine époque où Faysal al-Kasim, queue entre les pattes, faisait des courbettes à Bachar el-Assad et à ses services de renseignement. Le problème de cet ex-fanatique du régime syrien, qui a pendant très longtemps accepté tous les crimes de la dynastie tyrannique des Assad, c’est que son époque n’a pris fin qu’avant-hier. Et quand on a un passé de khraïyenn, il ne suffit pas de se repentir, on se fait tout petit. On ne fait pas de vague, mais on rase les murs, dans la rue et sur Facebook.

Quand Faysal el-Kasim faisait son doctorat de littérature anglaise et se spécialisait dans la « comédie dramatique » en Angleterre, d’où vient le titre de « docteur », les soldats de l’armée libanaise se battaient comme des lions sur le front de Souk el-Gharb contre les troupes syriennes du premier tyran des Assad. Et pendant qu’il s’ingéniait tous les jours et avec un grand zèle pour défendre le régime syrien et le régime des mollahs sur la chaine Al-Jazeera (comme on le voit sur cette vidéo de 2009 !), les soldats de l’armée libanaise se battaient comme des tigres contre les terroristes envoyés par le dernier tyran des Assad à Nahr el-Bared. Voilà pour faire bref, de quoi rafraichir la mémoire de l’amnésique. 

Si cet imbécile heureux croit rendre service aux réfugiés syriens au Liban, en persistant dans sa campagne de dénigrement de l’armée libanaise, c’est que Faisal al-Kasim est un abruti classe triple A. Cette campagne infâme contre un haut symbole de la nation va conduire, dans ce pays qui héberge près de deux millions de ses compatriotes, exactement à l’inverse de ce qu’il pense. Quel imbécile il faut bien être pour dénigrer l'institution qui fait la fierté de tout un peuple, alors que les voyants de tension entre les réfugiés syriens et les ressortissants libanais sont déjà au rouge, à cause du poids que fait peser cette longue présence, massive et anarchique, sur la vie des Libanais et à tous les niveaux (social, économique, sécuritaire et même écologique) ? Le moins qu’on puisse dire c’est que le comportement du journaliste syrien, est irresponsable.

Toujours est-il que si l’hystérique Faisal al-Kasim, il faut le voir en live pour me croire !, qui est donc de nationalité syrienne, détail utile pour mieux comprendre la raison de son agressivité, avait passé les dix dernières années à balayer devant la porte du Qatar en général, et d’Al-Jazeera où il travaillait en particulier, au lieu de faire du populisme-journalistique, cette nouvelle discipline qu'il a inventée (attention à l’ordre des mots), je suis persuadé que le monde arabe ne serait pas actuellement dans ce merdier, les trois organisations terroristes, Daech, Hamas et al-Qaeda, se seraient moins engraissées, et surtout, on aurait aujourd’hui moins de haine paralysante dans les cœurs et les esprits des citoyens de ses pays.

Ce mépris pour l'armée libanaise affiché en toute fierté -et approuvé par des dizaines de milliers de ses fans- avec une malhonnêteté intellectuelle évidente, une ingratitude impardonnable envers les Libanais, et une incapacité maladive à critiquer l'extrémisme syrien anti-Bachar, en Syrie comme au Liban, à l'heure où le pays du Cèdre et l'armée libanaise font face aux terroristes syriens de Daech et d’al-Nosra, est tout simplement, ignoble. Au lieu de publier des âneries sur les réalisations de l’armée libanaise, Faisal al-Kasim ferait mieux de se pencher sur les réalisations des armées syriennes, loyalistes et d'opposition, et sur le désastre qu’elles ont causé dans son pays et dans le nôtre. A moins qu’il en soit incapable parce qu'il souffre comme tant d'Arabes, de cette manie chronique qui consiste à chercher systématiquement des boucs émissaires et à jeter la faute sur les autres.

Réf.
Le racisme, le mépris et la haine de Faisal el-Kasim, le journaliste d’Al-Jazeera, à l'encontre du Liban, des pays arabes et de l’Occident, et son indulgence et sa bienveillance à l’égard de Daech et d’Al-Nosra (Art.246) / Bakhos Baalbaki

mardi 23 septembre 2014

Alors que Gebran Bassil était attendu au Conseil de sécurité à New York, on l’a retrouvé à l’église Saint Garabet à Las Vegas (Art.244)


Décidément, les douches écossaises se suivent mais ne se ressemblent pas. Lundi 15 septembre, 7h du mat. Paris s’active pour accueillir les vingt-quatre pays qui participent à la Conférence internationale sur la paix et la sécurité en Irak. L’objectif de cette réunion à haut niveau est d’affiner le plan d’aide de la communauté internationale au nouveau gouvernement irakien de Haïder al-Abadi, pour faire face à la menace terroriste de « l’Etat islamique ». Ainsi, se sont retrouvés au Quai d’Orsay, John Kerry, Laurent Fabius, Sergueï Lavrov, Gebran Bassil et un tas d’autres ministres des Affaires étrangères.

Au début de sa courte allocution, le représentant du Liban est apparu comme un homme résolu. « Nous nous réunissons aujourd'hui pour réaffirmer notre détermination à lutter contre le terrorisme (...) Nous devons réunir nos efforts en vue d'éliminer cette épidémie (...) Nous sommes dans une alliance contre l’obscurantisme de Daech. » Jusqu’ici rien à redire. C’est par la suite que ça s’est gâté. « On ne peut pas exclure quiconque de cet effort collectif (allusion à la Syrie et à l’Iran), et personne n'a le droit de démissionner de cette obligation (allusion aux pays arabes, ça se retournera contre lui) ». Je ne m’étalerai pas sur ce point, chacun ses raisons. Je suis pour l’exclusion des deux alliés de Gebran Bassil (qui appartient au Courant patriotique libre de Michel Aoun), des régimes terroristes, qui sont les principales sources qui nourrissent l’organisation terroriste. J’ai exposé les raisons dans mon article sur la « quatrième guerre du Golfe ». En tout cas, le ministre libanais n'a pas hésité à réclamer un « soutien immédiat des forces armées libanaises » de la part de la communauté internationale.

Pour impressionner son auditoire Gebran Bassil s’est enorgueilli d’avoir contacté le procureur de la Cour pénale internationale afin d’évoquer les « crimes contre l’humanité » commis par Daech. Tout à l’honneur du Liban. Il a rappelé aussi qu’il a écrit à tous les pays de la coalition et aux pays amis du Liban, pour obtenir leur soutien dans ce domaine afin d’accélérer la lutte judiciaire contre « l’Etat islamique », et qu’il espérait prouver par cette démarche, l’efficacité de la justice internationale. En l’écoutant, même Lavrov avait la larme à l’œil. Qu’est-ce qu’on n’a pas entendu de la part de son parti politique sur une autre haute juridiction internationale, le Tribunal Spécial pour le Liban ? C’est un « plat de graviers » nous a dit un jour Michel Aoun. Et puis dans la foulée, ne pouvait-il pas saisir la Cour pénale internationale à propos de « l’album de César » dans lequel on retrouve 54 000 (é)preuves accablantes de « crimes contre l’humanité » commis depuis plus de trois ans par Bachar el-Assad, sur 11 000 prisonniers syriens torturés et affamés par son régime ? Ou tenez, ne pouvait-il pas dans la foulée, saisir la Cour pénale internationale sur les « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » commis par les troupes de Bachar el-Assad à travers le gazage de près de 1 500 Syriens, dont 426 enfants, il y a un peu plus d’un an ? Evidemment pas. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement puisque le big boss de Bassil lui-même, aurait déclaré en privé en juin dernier « qu’il soutient le président syrien Bachar el-Assad, auquel il faudrait décerner un prix Nobel de la paix pour sa lutte contre le terrorisme ». Certes, Gebran Bassil a essayé de glisser que les opérations aériennes contre Daech doivent être menées dans le cadre de la légalité internationale et que les opérations au sol doivent être effectuées par les composantes de la région, deux allusions au régime syrien de Bachar el-Assad, mais personne ne l’a écouté. Le big boss de Kerry avait déjà donné les grandes lignes de cette longue bataille, le 10 septembre : « Dans la lutte contre l’EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant), nous ne pouvons pas compter sur le régime d’Assad qui terrorise son propre peuple, un régime qui ne retrouvera jamais la légitimité qu'il a perdue ».

Au cours d’un aparté entre le représentant du pays le plus souverain de la planète et celui du pays le moins souverain du monde, immortalisé par cette photo très parlante, John Kerry a énuméré avec beaucoup de patience à Gebran Bassil, qui était tout ouïe comme on le voit sur l’image, les différents aspects du plan d’actions engagées par les Etats-Unis et leurs alliés arabes et occidentaux, pour affaiblir et détruire l’organisation terroriste Daech. A l’issue de cet entretien, John Kerry a donné rendez-vous à son homologue libanais à New York en fin de semaine, pour approfondir le plan de lutte contre « l’Etat islamique ».

La semaine est passée comme un clin d’œil. Nous voilà le vendredi 19 septembre. Sur la côte Est des Etats-Unis, il y a une réunion exceptionnelle du Conseil de sécurité. A cette 7271e séance, présidée par les Etats-Unis, le fer de lance de lutte contre Daech, « 40 représentants d’Etat dont 27 ministres des Affaires étrangères, déclarent une lutte sans merci contre l’Etat islamique en Irak et au Levant ». John Kerry, le Secrétaire d’Etat américain, profite de l'occasion pour appeler tous les participants à s’engager dans une campagne globale afin d'empêcher l’EIIL de trouver un refuge en Irak, en Syrie et ailleurs. Le Conseil de Sécurité reconnait que le Liban figure sur la liste des pays qui subissent des attaques terroristes de la part de « l’Etat islamique », ce qui est indispensable pour réclamer à l’avenir l’aide de la communauté internationale dans ce domaine. Tout se passait comme prévu, mais au beau milieu de la réunion, John Kerry se tourne vers moi et me chuchote à l’oreille : « hey BB, mais où est passé Bassil ? » Ya ard ncha2é wou bla3iné, comment lui répondre franco ? D’un air désespéré, je hausse mes sourcils, fais la grimace, inspire profondément et lui dis sec : « Il est à l’Ouest, John ! »

Le comble, c’est qu’il était vraiment à l’Ouest, au sens propre comme au sens figuré. Eh oui, le ministre libanais des Affaires étrangères a décliné l’invitation de participer à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la lutte contre Daech, pour rencontrer de toute urgence, tenez-vous bien, el jéliyé el lebnéniyé, la diaspora libanaise à Los Angeles, et pour assister à la messe dans l’église maronite Saint Charbel et l’église arménienne orthodoxe de Saint Garabet à Las Vegas. Wé7yett min jama3na, aussi incroyable que ça puisse paraître ! A vrai dire, il fallait s’en douter depuis Paris, qu'il n'allait pas venir, rien qu’en regardant la photo-souvenir de la conférence : c’est à peine si j'ai réussi à le retrouver, la pire des photos de classe de tous les temps, il est tassé au dernier rang, pas trop fier d’y être on dirait !

Entre deux déclarations populistes, sur la nécessité que les émigrés libanais n’oublient pas leur langue maternelle et investissent dans leur pays natal -alors que le CPL est contre le vote des expatriés à l’étranger selon le caza de leurs lieux de naissance- et l’élection du président de la République au suffrage universel -alors que le CPL viole la Constitution et les principes démocratiques en bloquant l’élection présidentielle au suffrage parlementaire- le ministre est revenu sur la lutte contre Daech. Il a précisé que « le Liban a participé (à la coalition) politiquement, car il est au cœur de la bataille, il combat déjà Daech sur le terrain ». Il faut comprendre par-là, que notre pays est donc dispensé de faire plus, et par conséquent, la présence de son ministre des Affaires étrangères à New York vendredi dernier était facultative. Continuons. Il reconnait tout de même que « nous (le gouvernement libanais) avons participé (à la coalition) car le cadre international de cette intervention est juste... mais nous avons besoin d’armes, d’avions et d’argent (pour combattre Daech). » Mais alors pourquoi diable il n’est pas à New York avec ses homologues du monde entier pour les réclamer ? Bon, ne cherchez pas, Gebran Bassil craint sans doute d’avoir à s’expliquer pourquoi son parti, le Courant patriotique libre (CPL/Michel Aoun) et son camp (8 Mars), qui sont au pouvoir depuis le début de l’année 2011 (soit deux mois avant le début du soulèvement populaire syrien et ses conséquences du côté libanais), n’ont donné, trois ans et demi après, malgré la grave menace terroriste qui pèse sur le Liban depuis deux ans, aucun ordre politique à l’armée libanaise pour tenir d’une main de fer la frontière syro-libanaise, dans les deux sens, empêchant les « djihadistes chiites » du Hezbollah d’aller combattre aux côtés des troupes de Bachar el-Assad en Syrie, et les « djihadistes sunnites » de Daech de mener en représailles des actions terroristes au Liban ?

Quoi qu’il en soit, pendant que le Conseil de sécurité discutait de la lutte de la communauté internationale contre « l’Etat islamique », Gebran Bassil expliquait à la diaspora libanaise, « qu’en somme, le Liban ne servira pas de base pour mener des attaques étrangères sur Daech dans la région, ni un couloir pour leurs avions (de la coalition internationale), car la bataille est sur notre sol et qui veut aider, n’a qu’à aider notre armée et nous ferons le travail ». Foutaises. Encore un gars qui a peur de se mouiller alors qu’il se noie ! De grâce, de quel travail il parle ? Depuis la fin de l’occupation syrienne du pays du Cèdre en 2005, le Liban n’est pas fichu, comme tout pays normalement constitué, de déployer son armée à la frontière avec la Syrie car les alliés de Gebran Bassil, le Hezbollah et le régime syrien, ne veulent pas en entendre parler. Encore une fois, l’explication de texte réside dans cette situation embarrassante dans laquelle s’est placé le parti de Michel Aoun depuis 2006, allié d’entités pestiférées -la tyrannie des Assad, le régime des mollahs et la milice du Hezbollah- condamné à les défendre coute que coute, en dépit des intérêts du Liban en général et des communautés chrétiennes en particulier.

Eh oui, alors que le Conseil de sécurité décrétait de New York « une lutte sans merci contre l’Etat islamique », le ministre libanais des Affaires étrangères, précisait à Las Vegas devant la diaspora libanaise, c'est à peine s'il ne s'est pas photographié avec une man2ouché et un Coca-Cola, avec un culot schizophrénique hallucinant que « le plus important et le plus grave, c’est que nous devons retirer Daech des esprits (...) en encourageant la modération islamique (sunnite), afin que Daech ne gagne pas l’esprit des gens (sunnites) ». Allez donc comprendre comment fait-il pour encourager la « modération sunnite », au Liban et en Syrie, en rangeant son parti « chrétien » du côté d’un régime « alaouite » syrien qui ne représente que 10 % de la population, du régime « chiite » iranien et d’une milice « chiite » libanaise, qui se liguent pour combattre un soulèvement « sunnite » syrien qui représente 70% de la population ? Encourager la « modération sunnite » par une « alliance des minorités » du « courant chrétien » de Michel Aoun avec des « extrémistes chiites et alaouites », relève de l’illusionnisme politique. C’est comme cette dernière bed3a : « La République islamique d’Iran » aurait sa place dans la lutte contre « l’Etat islamique d’Irak et du Levant ». Rien que sur le plan sémantique, cette hérésie fait sourire. Allez, il semble que la douche écossaise ait de nombreux bienfaits. Espérons que c’est vrai.

samedi 20 septembre 2014

Une douche écossaise pour Saleh Machnouk et consorts (Art.243)


« Waiting for the next President ». Tout est dans le titre. « Shatapp your maoss obama », aurait pu être le sous-titre. Saleh el-Machnouk est déçu et le fait savoir. Il n’est pas le seul d’ailleurs. D’autres le font savoir avec beaucoup moins d’élégance. Il disserte en long, en large, mais aussi de travers, il faut bien le dire, sur la « politique désastreuse de Barack Obama ». Si je me donne la peine de vous faire part de ce texte, c’est parce que je trouve qu’il est révélateur d’une façon de penser qui a beaucoup nui aux causes arabes.

Saleh el-Machnouk nous explique, et son droit, que « les récents événements en Syrie auraient pu présenter une occasion au président (américain) de revoir sérieusement sa politique globale ». Admettons. Alors qu’il ne se gêne pas pour critiquer avec sévérité cette politique, « Obama a choisi de poursuivre la même approche étroite d'esprit », il est étonnant de constater comment ce jeune politicien esquive la gravité du phénomène djihadiste en Syrie. « Alors que les rebelles veulent des armes pour vaincre le régime, Obama est strictement préoccupé par leur rôle de contrepoids à des extrémistes. » Ah bon, c’est aussi simple que ça ? Mais bordel, qu’est-ce qui garantira que ces armes ne tomberont pas entre les mains des djihadistes comme en Libye ? Peu de choses pour l’instant. Il en parle comme si les djihadistes allaient s’évaporer comme par enchantement à la chute du régime de Bachar el-Assad, qui n’est d’ailleurs pas à l’ordre du jour. Il ignore lui et tant d’autres, que ce n’est pas rendre service aux rebelles syriens que de minimiser le phénomène djihadiste en Syrie. Il n’y aura pas d’armes à profusion ni des pays occidentaux, ni même des pays arabes, tant que les rebelles syriens ne montreront pas qu’ils sont en mesure de contenir sérieusement le phénomène djihadiste en Syrie. Le désastre libyen, et son débordement sur le Mali, est encore dans toutes les mémoires. En tout cas, si la Bosnie « fournit de précieuses leçons », Saleh el-Machnouk a oublié les plus importantes d’entre elles : malgré les horreurs commises, les autorités bosno-serbes n’avaient strictement rien à voir avec les autorités syro-iraniennes et le phénomène djihadiste était inexistant en Bosnie. Eh oui, deux nuances qui changent tout.

Il est navrant de constater que le point de vue de Saleh el-Machnouk résume bien l’attitude désespérante d’une partie des Arabes, leaders et populations -Libanais compris, Chrétiens inclus, pour qu’il n’y ait pas de 2al wou 2il- que j’ai dénoncée dans mon dernier article. Voilà pourquoi j’ai décidé de rédiger cette note ce matin. Je suis effaré par cette tendance systématique de certains à asséner les revendications, à attendre beaucoup des autres et à ne jamais, au grand jamais, se remettre en question. Je ne comprends pas cette attitude schizophrénique de certains, pas spécialement Saleh el-Machnouk, qu’ils soient musulmans ou chrétiens, qui cachent mal leur anti-américanisme primaire, alors qu’ils misent toujours sur les Etats-Unis. Je suis consterné par ce penchant naturel à l’ingratitude envers les Etats-Unis -même chez les Chrétiens libanais, j’insiste sur ce point- qui, comme je le dis dans mon dernier article, « engagent leurs forces armées pour défendre leurs intérêts mais aussi les nôtres afin d’anéantir l'Etat islamique, alors que celui-ci représente une grave menace pour tous les pays de la région sans exception, davantage que pour les Etats-Unis eux-mêmes ». Rien que sur la question des djihadistes étrangers, il n’y aurait que 70 djihadistes américains, contre 3 000 tunisiens, 2 500 saoudiens, 2 000 jordaniens, 1 500 marocains et 1 000 libanais. C’est pour dire !

A la lecture de cet article, il me semble que celui qui a vraiment « une profonde et inébranlable incompréhension du conflit syrien », c’est bien lui, l’auteur de l’article himself, Saleh el-Machnouk, non Barack Obama, et tous ceux qui partagent un tel avis. Au lieu de continuer à perdre son temps, pour deux ans renouvelables, et de donner de fausses espérances aux gens, Syriens et Libanais, en s’imaginant que « le prochain président va appuyer sur le bouton "reset" de la politique de la Syrie aux Etats-Unis » pour les beaux yeux des Orientales et des Orientaux, nous devrions œuvrer dès à présent, comme je l’ai exposé dans mon dernier article à :

1. Faire comprendre aux rebelles syriens qu’il est temps de tirer les « bonnes » conclusions de plus de trois ans et demi de révolte, de révolution et de guerre. La fermeture des yeux sur l’islamisation de la guerre et la dérive djihadiste en Syrie, dans le but de déloger Bachar el-Assad, ont été néfastes pour la Révolution syrienne. C’est cela qui a permis à « l’Etat islamique » de se développer. Pas la peine de fuir la réalité. Tant que le phénomène djihadiste n’est pas cerné, la politique occidentale en Syrie suivra un cours prudent, que nous le voulions ou pas nous autres Arabes. Il faut donc présenter aux Occidentaux un plan d’actions pour contrer les djihadistes sur le terrain, avec un risque maitrisé de dissémination des armes occidentales, afin d’éviter de réitérer l’erreur commise sur le front Libye-Mali.

2. Faire comprendre aux pays arabes, notamment au Qatar et à la Turquie, qu’il est temps de mettre un terme à leurs politiques irresponsables de financement des mouvements djihadistes et des frontières permissives, qui ont aidé à l’épanouissement de Daech & Co en Syrie.

3. Faire comprendre au gouvernement libanais de Tammam Salam, où siège Nouhad Machnouk, le père du jeune politicien, comme ministre de l’Intérieur, ainsi qu'à sa famille politique, le courant du Futur, qu'il est impératif de procéder à la fermeture hermétique de la frontière syro-libanaise dans les deux sens par le déploiement de l’armée libanaise. Si les circonstances ne nous permettent pas de le faire, il faut alors reconnaitre que les Américains ont eux aussi des circonstances qui ne leurs permettent pas d’exaucer nos vœux et nos caprices.

Avant de donner des leçons aux autres, il faut peut-être commencer par balayer devant notre porte. Saleh el-Machnouk et tant d’autres ont évidemment le droit de tirer à boulets rouges sur Barack Obama. « Après trois ans de conflit, avec plus de 200.000 morts et 9 millions de réfugiés, l'affaiblissement de l'opposition et la montée en puissance de l’EIIL, il est temps de renoncer à l'actuel président des États-Unis. » Toutefois, ceux qui partagent cette conclusion insolente du jeune politicien, doivent aussi savoir que d’autres personnes disent « qu’après trois ans de conflit, avec plus de 200.000 morts et 9 millions de réfugiés, l'affaiblissement de l'opposition et la montée en puissance de l’EIIL, et parce que les Américains n’ont pas vocation à mourir à la place des Libanais et des Arabes, dans l’ingratitude la plus totale de surcroit, comme ce fut le cas au Liban (1983) et en Irak (2003-2011), il est temps de renoncer à la lutte armée et de compter sur eux ». L’un comme l’autre, ces deux raisonnements ne rendent pas service aux Arabes, Libanais, Irakiens et Syriens inclus.  

Enfin, « s’il est presque certain d'échouer (le plan d’Obama pour affaiblir et anéantir Daech) », on se passerait bien de cette allégation de mauvais augure du jeune homme, ce n’est pas pour les raisons bidon qu’il a évoquées. C’est avant tout parce qu’une grande partie du monde libano-arabo-perso-musulman (Liban, Qatar, Koweït, Egypte, Iran, Turquie, etc.) n’est ni suffisamment consciente ni pleinement motivée pour remplir sa part du « contrat » de lutte contre « l’Etat islamique ». Hélas, il faut dire les choses telles qu’elles sont. Que les Libanais, les Turcs, les Perses et les Arabes, remplissent leurs parts de ce « contrat », au lieu de passer leur temps à palabrer comme des enfants gâtés sur ce que Barack Obama doit faire ou ne pas faire, dans ce putain de bordel du Moyen-Orient !

Réf.
Ça sera la « quatrième guerre du Golfe » ! Objectif : l’anéantissement de « l’Etat islamique » (Art.242) / Bakhos Baalbaki

dimanche 7 septembre 2014

L’hypocrisie du 8 Mars au sujet d'éventuelles négociations du Liban avec "l’Etat islamique" concernant les otages libanais (Art.241)


<error/like-button> { "id": "http://focussurleliban.blogspot.fr/2014/09/lhypocrisie-du-8-mars-au-sujet-des.html", “shares”: > 130 }

Et l’horreur devient routinière ! Un autre soldat libanais aurait été égorgé par « l’Etat islamique » ce weekend. Et de nouveau la sincérité des uns doit affronter l’hypocrisie des autres. D’un côté, des larmes de sang et de l’autre côté, des larmes de crocodile. Et au lieu de tout faire pour protéger le Liban de ce genre de crime odieux, les hypocrites sans frontières veulent enfoncer davantage le pays, son armée et son peuple, dans le bain de sang syrien.

Alors que le Liban se trouve dans un sacré merdier, le 8 Mars s’oppose -encore, toujours et plus que jamais- au déploiement de « l’armée libanaise » à la frontière syro-libanaise, comme cela se fait en toute logique et dans tout pays normal. Bala laff wou dawarann, tout le monde sait que cette opposition vise à permettre à la « milice chiite libanaise » d’aller combattre les « milices sunnites syriennes », pour mieux aider la « dictature alaouite syrienne » à bien écraser le « soulèvement sunnite syrien ». C’est quand même hallucinant quand on y pense. Et l’on s’étonne encore des répercussions de cette agression intercommunautaire transfrontalière. Non mais, de grâce que les forces du 8 Mars nous épargnent leurs manœuvres de diversion, afin de brouiller les esprits des Libanais avec des allusions farfelues sur la complicité du 14 Mars avec « Daech », wel bi2a el 7adina. C’est d’un grotesque !

Dans tous les cas, un peu de logique n’a jamais fait de mal à personne, sauf aux abrutis et aux hypocrites. Les islamistes emprisonnés à Roumieh sont de diverses nationalités. Il y a beaucoup de Libanais, mais aussi des Syriens et des Palestiniens. Certains sont impliqués dans des attentats récents, d’autres dans des attentats beaucoup plus anciens. Une partie purge sa peine, l’autre croupit en prison depuis des années, sans jugement. Toujours est-il que les djihadistes de « l’Etat islamique » réclament leur remise en liberté en échange de la libération d’une trentaine de militaires libanais, de l’armée libanaise et des Forces de sécurité intérieure, kidnappés à Ersal au début du mois d’août.  

Comme on le voit le problème des « islamistes de Roumieh » est beaucoup plus complexe que ne veulent faire croire les simplistes de tous bords. Ceux qui sont détenus sans jugement, n’ont pas été jugés justement parce que certains responsables veulent éviter d’avoir à les condamner et de subir par la suite, la terreur des terroristes. Alors, en gros, on fait l’autruche. Une solution « à la libanaise » qui s’inscrit dans une tradition nationale qu’on peut résumer par la boutade philosophique d’Alfonse Allais, « ne remets pas à demain, ce que tu peux faire après-demain ». Ce qui est plus grave c'est que d'autres responsables libanais ne veulent pas les juger, pour ne pas avoir à juger dans la foulée, trois grands terroristes « made in Lebanon », des criminels qui n’ont rien à envier aux islamistes de Roumieh et aux djihadistes de Daech. Eh na3am ! 

A leur tête, Michel Samaha, un comparse chrétien issu des rangs du 8 Mars. Cet ancien ministre se préparait à la demande personnelle de Bachar el-Assad via Ali Mamlouk, le chef de la sécurité nationale syrienne, à commettre avec 24 charges explosives ramenées de Syrie, 24 attentats à caractère confessionnel et djihadiste dans le Nord du Liban, dont certains devaient viser le patriarche maronite, Béchara Raï, et des députés sunnites dans la région de Akkar. Il a été arrêté en août 2012 et se trouve donc en prison depuis plus de deux ans. Il n’a toujours pas été jugé alors que son dossier est bouclé depuis qu’il a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Et ces faits qui relèvent du terrorisme, sont suffisamment graves que les forces du 8 Mars ne pouvaient plus le protéger, alors qu’elles étaient seules au pouvoir entre 2011 et 2013, sauf en faisant l’impossible pour retarder son jugement, qui pourrait conduire d’après la législation libanaise, à son exécution. D’ailleurs, la peine de mort a été requise à son encontre par le juge d'instruction de l'armée libanaise. Mais, faut pas rêver, qui de la classe politique au Liban aujourd’hui, oserait laisser condamner et exécuter Michel Samaha ? Personne, bien évidemment. A part ça, le 8 Mars a encore le culot de prétendre qu’on pouvait se passer du Tribunal Spécial pour le Liban (TSL). C’est c’là oui ! A ce sujet, rappelons au passage, que si les cinq accusés de l'assassinat odieux de l’ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, tous membres du Hezbollah (8 Mars), sont actuellement jugés en contumace par le TSL à La Haye, c'est grâce au 14 Mars. Par contre, si personne n'ose les arrêter pour les faire comparaitre devant le tribunal international, c'est à cause du 8 Mars, parce que le secrétaire générale de cette milice armée jusqu'aux dents, a eu l'arrogance de les élever au rang de "saints". Sur la liste des grands terroristes bien de chez nous, que personne n’ose encore juger comme pour certains islamistes, même par contumace, se trouvent aussi les Eid, father & son, les leaders alaouites libanais du 8 Mars. Ils sont impliqués dans un double attentat survenu devant les mosquées sunnites de Tripoli, à la sortie de la prière, il y a plus d’un an déjà, et qui a fait une cinquantaine de morts (août 2013). Les preuves sont accablantes au point de pousser le juge d'instruction de l'armée libanaise, là aussi, à requérir la peine de mort à l'encontre du rejeton. Ces grandes gueules se sont réfugiés chez leurs coreligionnaires syriens et se sont mis, comme par hasard, sous la protection du régime de Bachar el-Assad. Là également, on se pose la question, qui de la classe politique au Liban aujourd’hui, oserait laisser condamner et exécuter Ali et Rifaat Eid ?

Et question hypocrisie, les dirigeants du 8 Mars ne se gênent point. L’équation étant ce qu’elle est, ce camp s’offusque à l’idée même, que les autorités libanaises puissent négocier avec les ravisseurs, la libération de la trentaine de militaires libanais, contre 400 islamistes emprisonnés à Roumieh, et 5 millions de dollars, peut-être pour réinsérer les détenus, dans le djihad sans doute ! On pourrait les comprendre s’il ne s’agissait pas du 8 Mars et du Hezbollah spécialement. Aux amnésiques par conviction et par omission, il faut rappeler sans doute que l’histoire raconte qu’au petit matin du 12 juillet 2006, des miliciens du Hezbollah franchissent la frontière israélo-libanaise, sans aucune autorisation de qui que ce soit de la part de l’Etat libanais, attaque une patrouille israélienne, en territoire israélien, tue sur le champ huit soldats et kidnappe deux autres (ils étaient morts). L’opération « al wa3éd el sadeq » (promesse sincère) avait pour but dès l’origine, de négocier avec « l’ennemi israélien » la libération de trois miliciens libanais détenus en Israël, dont le célèbre Samir Kuntar, un membre du Front de Libération de la Palestine, condamné pour l’assassinat d’une fillette israélienne de 4 ans avec la crosse de son fusil lors d’une opération palestinienne dans l’Etat hébreux en 1979. La libération de Samir Kuntar a eu lieu après deux ans de négociations entre le Hezbollah et Israël. Elle a coûté au Liban une guerre de 34 jours, près de 1 500 morts, 10 000 blessés, 750 000 déplacés et plus de 10 milliards de dollars de dégâts matériels et de pertes économiques, soit l’équivalent de 50 % de notre PIB de l’époque (3 % du côté israélien). Oui mais, gare à toute négociation entre le Liban et l’Etat islamique pour libérer les militaires libanais !

Si la libération des islamistes libanais, et palestiniens résidant au Liban, pose un grave problème pour la sécurité nationale, qu’il ne faut pas sous-estimer dans le contexte régional actuel, il est clair qu’on ne pourra pas les renvoyer en Syrie, comme le souhaitent certains politiciens du 14 Mars. Il est clair aussi que la volonté du gouvernement libanais de Tammam Salam, constitué par une cohabitation entre le 8 Mars et le 14 Mars, exprimée il y a trois jours, sous la pression des leaders du 8 Mars, de continuer à détenir les islamistes de nationalité étrangère, notamment syriens, au Liban, n’est pas sans arrière-pensée. Cette obstination à ne pas vouloir déployer l’armée libanaise le long de la frontière syro-libanaise et à convaincre l’allié du camp du 8 Mars, Bachar el-Assad, de créer des camps de réfugiés syriens en territoire syrien, en sont les meilleurs preuves. Il est navrant de constater que la stratégie délibérée du 8 Mars consiste aujourd’hui, qu'on le veuille ou pas, à maintenir de facto cette « affection inflammatoire islamiste » au Liban et la libre-circulation transfrontalière des hommes et des armes, afin de donner une raison de plus et la possibilité aux djihadistes d’intervenir au Liban, justifiant du coup l’implication et surtout l’enlisement du Hezbollah libanais dans l'interminable guerre civile syrienne. Le problème, c’est que celle-ci peut durer encore de longues années !

Réf.
Contrôle de la frontière syro-libanaise et création de camps de réfugiés en territoire syrien, sinon, à la prochaine ! (Art.240) / Bakhos Baalbaki