La voie de la stupidité est souvent impénétrable. « Les
réalisations de l’armée libanaise depuis sa création : filmer un clip avec
Wael Kfoury, filmer un clip avec Najwa Karam, filmer un clip avec Elissa,
filmer un clip avec Haifa et mettre le feu aux camps syriens à Ersal -
Mohammad Abou al-Kasim ». C’est le statut partagé par Faisal al-Kasim, la star de la chaine Al-Jazeera, avec ses
5 490 759 fans hier.
Ce statut comporte deux volets. Le premier, concerne les 4 premières phrases qui servent clairement
à dénigrer l’armée libanaise en bonne connaissance de cause, en laissant
croire que tout ce qu’elle a pu réaliser en 71 ans c’est de filmer des clips
avec des chanteurs et des chanteuses libanais. J’entends déjà quelques-uns de nos compatriotes monter au créneau pour défendre la liberté
d’expression de l’énergumène en question. Niet, ça ne se passe pas comme ça, ni aux Etats-Unis, ni en France, ni nulle part au monde, sauf dans les pays arabes. Nous avons là, un des
plus bels exemples de pure diffamation. Eh oui, la diffamation dans le droit désigne exactement ce genre de procédé. Au pays des confusions, il faut
savoir rester lucide. On n’est pas du tout dans l’information du public ou même dans
la critique acerbe. Comme l’intention de
nuire est manifeste, le journaliste d’Al-Jazeera peut facilement être
condamné par n’importe quelle juridiction, américaine, française, libanaise ou qatarie. Tout juriste
peut le confirmer.
Le second volet de ce statut porte sur l’allégation de la dernière phrase. D’abord,
il convient de préciser qu’il n’y a pas eu de mise à feu « des camps
syriens », mais de quelques tentes des camps syriens à Ersal. Une telle
généralisation est le moins qu’on puisse dire, impropre à un journaliste de sa
trempe. La précision c’est ce qui permet de différencier le professionnel de
l’amateur. A propos, il faut aussi préciser, que le journaliste a pris quelques libertés avec la réalité. Un communiqué de l’armée libanaise a
précisé que lors des perquisitions des camps de réfugiés syriens, des individus pourchassés par les
militaires libanais, ont mis le feu à certaines tentes du campement,
justement, pour en accuser l’armée par la suite.
En tout cas, Faisal al-Kasim ne s’est pas contenté de
partager ce statut imbécile et enfantin, il l’a accompagné quelques heures plus
tard, par un montage photo tout aussi stupide et puéril. Il reprend la même thématique. « Les réalisations de
l’armée libanaise : filmer un vidéo clip avec Elissa, Najwa et Nancy, et
la victoire sur les réfugiés (syriens) à Ersal ». Là aussi, il y a
deux volets. On a déjà abordé le premier. On peut rajouter que le journaliste d’Al-Jazeera est déterminé à
diffamer l’armée libanaise. Il y a donc préméditation et récidive, ce qui
aggrave son cas. Au ministère public de
bouger. Pour beaucoup moins que ça, le ministre libanais de la Justice,
Achraf Rifi, a mobilisé ses services contre des jeunes chrétiens libanais d'Achrafieh qui
ont brûlé le drapeau de l’organisation terroriste Daech.
Pour la dernière
photo de ce montage, les choses sont un peu différentes du statut. Cette
photo a circulé sur les réseaux. On voit
des gens qui ont les mains ligotés, allongés face au sol, soi-disant arrêtés dans le
cadre des perquisitions effectuées par l’armée libanaise à Ersal. Il faut tout de même rappeler que tout cela
fait suite, à l’attaque odieuse des positions de l’armée libanaise situées à
Ersal le 2 août, par des terroristes syriens appartenant à « l’Etat
islamique » et au « Front al-Nosra », qui étaient cachés parmi
les réfugiés syriens de la ville et des environs. Cette attaque terroriste a entrainé la mort et le kidnapping de
plusieurs dizaines de militaires libanais, dont deux ont été décapités et un
exécuté par balle. Il faut peut être rappelé aussi, que certains réfugiés
syriens de Ersal, ont eu le culot, et réussit sans aucune entrave, de brandir le drapeau de « l’Etat
islamique » dans cette ville libanaise de la Bekaa, et de supplier le chef de
l’autre organisation terroriste syrienne, al-Nosra, de foncer sur Beyrouth. Tout cela
n’intéresse évidemment pas le journaliste syrien.
Si Faisal
al-Kasim voulait dénoncer la façon dont se sont déroulées certaines arrestations
musclées à Ersal, c’est raté. Il aurait dû se contenter de critiquer,
voire de se plaindre auprès des services compétents de l’armée libanaise, mais
pas de dénigrer une des institutions fondamentales de l'Etat libanais. Il n’avait aucun
droit pour le faire. Il a commis une faute très grave, qui aura beaucoup de
conséquences indirectes sur le terrain. Son
arrogance rappelle tristement à un grand nombre de Libanais, cet « esprit de
mépris » des forces d’occupation syrienne des Assad à l’entité libanaise et ses institutions, à une certaine époque où Faysal al-Kasim, queue entre les pattes, faisait des
courbettes à Bachar el-Assad et à ses services de renseignement. Le problème de cet ex-fanatique du régime
syrien, qui a pendant très longtemps accepté tous les crimes de la dynastie tyrannique
des Assad, c’est que son époque n’a pris fin
qu’avant-hier. Et quand on a un passé de khraïyenn, il ne suffit pas de se repentir, on se fait tout petit. On ne fait pas de vague, mais on
rase les murs, dans la rue et sur Facebook.
Quand Faysal el-Kasim faisait son doctorat de
littérature anglaise et se spécialisait dans la « comédie dramatique »
en Angleterre, d’où vient le titre de « docteur », les soldats de l’armée libanaise se
battaient comme des lions sur le front de Souk el-Gharb contre les troupes
syriennes du premier tyran des Assad. Et pendant qu’il s’ingéniait tous les jours et avec un grand zèle pour défendre le régime syrien et le régime des mollahs sur la chaine Al-Jazeera (comme on le voit sur cette vidéo de 2009 !), les soldats de
l’armée libanaise se battaient comme des tigres contre les terroristes envoyés
par le dernier tyran des Assad à Nahr el-Bared. Voilà pour faire bref, de quoi rafraichir la
mémoire de l’amnésique.
Si cet imbécile heureux croit rendre service aux
réfugiés syriens au Liban, en persistant dans sa campagne de dénigrement de
l’armée libanaise, c’est que Faisal al-Kasim est un abruti classe triple A. Cette campagne infâme contre un haut symbole
de la nation va conduire, dans ce pays qui
héberge près de deux millions de ses compatriotes, exactement à l’inverse de ce qu’il pense. Quel imbécile il faut bien être pour dénigrer l'institution qui fait la fierté de tout un peuple, alors que les voyants de
tension entre les réfugiés syriens et les ressortissants libanais sont déjà au
rouge, à cause du poids que fait peser cette longue présence, massive et anarchique, sur la vie des
Libanais et à tous les niveaux (social, économique, sécuritaire et même écologique) ? Le moins qu’on puisse dire c’est que le
comportement du journaliste syrien, est irresponsable.
Toujours est-il que si l’hystérique Faisal al-Kasim, il faut le voir en live pour me
croire !, qui est donc de nationalité syrienne, détail utile pour mieux comprendre
la raison de son agressivité, avait
passé les dix dernières années à balayer devant la porte du Qatar en général,
et d’Al-Jazeera où il travaillait en particulier, au lieu de faire du populisme-journalistique, cette nouvelle discipline qu'il a inventée (attention à l’ordre des mots), je suis persuadé que le monde arabe ne serait pas actuellement dans ce merdier, les trois organisations terroristes, Daech, Hamas et
al-Qaeda, se seraient moins engraissées, et surtout, on aurait aujourd’hui
moins de haine paralysante dans les cœurs et les esprits des citoyens de ses pays.
Ce mépris pour
l'armée libanaise affiché en toute fierté -et approuvé par des dizaines de milliers de ses fans- avec une
malhonnêteté intellectuelle évidente, une ingratitude impardonnable envers les
Libanais, et une incapacité maladive à
critiquer l'extrémisme syrien anti-Bachar, en Syrie comme au Liban, à
l'heure où le pays du Cèdre et l'armée libanaise font face aux terroristes
syriens de Daech et d’al-Nosra, est tout simplement, ignoble. Au lieu de publier
des âneries sur les réalisations de l’armée libanaise, Faisal al-Kasim ferait mieux de se pencher sur les réalisations des armées syriennes, loyalistes et d'opposition, et sur le désastre qu’elles ont causé dans son pays et dans le nôtre. A
moins qu’il en soit incapable parce qu'il souffre comme tant d'Arabes, de cette manie chronique qui consiste
à chercher systématiquement des boucs émissaires et à jeter la faute sur les
autres.
Réf.