lundi 30 octobre 2017

Après l'enthousiasme débordant de Gebran Bassil pour « Rebuild Syria », Saad Hariri est le premier des chefs d'Etat et de gouvernement arabes et occidentaux qui nomme un nouvel ambassadeur en Syrie (Art.479)


Ils n'ont pas jugé utile de commenter la violation verbale de la souveraineté libanaise. C'est noté, allons de l'avant maintenant. Le salon de la « Lebanese National Energy » a eu lieu ce weekend à Beyrouth. Il est inutile de se perdre dans les méandres et les palabres de ce rassemblement économique. Aucun intérêt. Disons-le d'emblée pour faire court, tant que c'est le Hezbollah, et non l'Etat libanais, qui détient le droit de faire « la paix et la guerre » au Liban, il n'y aura ni « stimulation de l'économie libanaise » ni « freinage de la fuite des cerveaux » comme certains l'espèrent. Et pour cause, rappelons-nous l'été 2006. A son début, il devait être marqué par la paix et la prospérité pour le Liban. A sa fin, ce ne fut que désastre et désolation pour les Libanais, des milliers de morts et de blessés, et l'équivalent de la moitié du PIB libanais de l'époque jetée par les fenêtres, soit une bonne dizaine de milliards de dollars. Tout ça pour libérer un criminel des prisons israéliennes, auteur d'une attaque terroriste palestinienne commise sur le territoire israélien en 1979.



Je l'ai dit dans les articles 477 et 478, je le redis, je persiste et je signe, qui ne s'attaque pas aux « trois anomalies » qui plombent l'économie libanaise, le triptyque Daech-Assad-Hezbollah, est soit une autruche qui refuse de regarder la réalité avec courage et discernement, soit un rapace qui la regarde avec opportunisme et cupidité.

Dans tous les cas, gardons le focus sur Gebran Bassil, ministre d'Etat des Affaires étrangères du Liban et chef d'un important bloc parlementaire libanais, allié au Hezbollah et en bons termes avec le régime syrien de Bachar el-Assad, deux entités classées terroristes par la majorité des pays arabes et occidentaux, dont les Etats-Unis et l'Union européenne. Vendredi et Samedi, en présence de Michel Aoun, le chef de l'Etat, Gebran Bassil a tenu les propos suivants :

→ A la cérémonie d'ouverture (27 oct.) : « Est-ce que les malheurs des autres ne peuvent pas être bénéfiques pour nous et nos bénéfices bénéfiques pour eux? Que la reconstruction de la Syrie soit la reconstruction de la Syrie et du Liban. » Raté. Cher Gebran, en général, quand on évoque ce proverbe, c'est toujours dans le sens péjoratif. Si Erasme, Montaigne et Voltaire, ont parlé de ce genre de situation, ils l'ont fait avec cynisme. Oui sur le principe, « que la reconstruction de la Syrie soit la reconstruction de la Syrie et du Liban », mais c'est « à quel prix » en pratique, au sens propre comme au sens figuré ?

→ Toujours à la cérémonie d'ouverture (27 oct.) : « Nous résoudrons le problème des déplacés (syriens au Liban) par le retour des Syriens et l'aller des Libanais en Syrie, non pas comme une invasion mais pour la reconstruction. » Je veux bien, mais cette déclaration ignore deux faits, qu'il serait juste et honnête d'évoquer au préalable : c'est le régime syrien de Bachar el-Assad qui est à l'origine de cette soi-disant « invasion », un terme qui conviendrait plus à l'implication massive des miliciens chiites libanais dans la guerre civile syrienne aux côtés de de ce dernier. 

→ A la cérémonie de clôture (28 oct.): « Les Libanais ont devancé l'Etat sur la question de la reconstruction de la Syrie, qui constitue une grande opportunité à côté du gaz offshore et qui nécessite des réformes structurelles. » 

Ah mais ça ne serait pas toi par exemple, quand tu as rencontré Walid el-Mouallem, le ministre syrien des Affaires étrangères, le 21 septembre à New York? Selon l'agence officielle d'information du régime en Syrie, Sana, « les deux ministres ont discuté des relations bilatérales entre les deux pays frères, y compris de la coordination et de la coopération politique et économique ». Macha2'Allah! Déjà la mention de « pays frères » aurait dû hérisser les poils de notre ministre des Affaires étrangères et le pousser à réagir au communiqué de Sana. On pensait que ce terme de propagande, auquel une grande partie des Libanais est allergique, gisait au fin fond de la corbeille de l'histoire. Eh bien non, il est toujours d'actualité, trônant sur la table de la tyrannie des Assad. Mais bon, Bassil n'a même pas réagi à Rohani, alors zappons. L'agence d'info syrienne nous apprend que Walid el-Mouallem a concentré ses discussions sur la « stabilité des relations libano-syriennes », dictée par « l'histoire et la géographie »,  et l'aspect sécuritaire en Syrie, alors que « pour sa part, Bassil a souligné l'importance des relations entre les deux pays et la coordination entre eux dans divers domaines, affirmant que les développements positifs qu'on observe en Syrie et les victoires de l'armée arabe syrienne sur le terrorisme forceront ceux qui ont une attitude négative envers la Syrie à changer d'avis et à contribuer à la reconstruction de la Syrie ». On y était déjà, dans « Rebuild Syria ». Nulle part il a été question du « retour des réfugiés syriens du Liban » en Syrie, comme on a voulu le faire croire. 

Gebran Bassil n'est pas le seul homme politique libanais aussi enthousiaste pour « Rebuild Syria ». Comme par hasard, le même jour où le ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre s'emballait pour la reconstruction de la Syrie, Saad Hariri a jugé que c'est le moment le plus opportun pour nommer un nouvel ambassadeur afin de représenter le Liban en Syrie, comme si de rien n'était et comme si rien ne s'est passé. La décision du Premier ministre libanais pose problème pour au moins trois raisons:

→ Primo, cette nomination était inattendue, même au niveau de la sphère diplomatique. Il faut savoir que la liste des nominations diplomatiques est révélée depuis trois mois, sauf que le nom de celui qui était pressenti pour ce poste, Saad Zakhia, n'y figurait pas à l'époque. Grâce à une baguette magique, son nom y figure aujourd'hui. Au passage, Tracy Chamoun est ambassadrice du Liban en Jordanie. En sa qualité de quoi, mystère et boule de gomme. Enfin, les postes diplomatiques, ohlala, oubliez toutes les expressions sur le partage de gâteaux et de fromages, on est bien au-delà. Pour la fille de l'ancien président de la République Camille Chamoun, allez savoir, c'est peut-être pour qu'elle ne se présente pas dans le Chouf aux prochaines élections législatives. En tout cas, Gebran Bassil l'a chaleureusement félicité.

→ Secundo, rien n'obligeait le Premier ministre à franchir ce pas. Depuis trois ans, c'est la propre fille de l'inamovible Nabih Berri, le président du Parlement libanais depuis 1992, la dénommée Farah, qui était chargée d'affaires auprès du régime syrien, remplaçant l'ambassadeur en place à l'époque, Michel Khoury, parti à la retraite. Cela étant dit, n'ayez surtout pas d'inquiétude pour Farah Nabih Berri, elle a décroché déjà le poste de directrice générale des expatriés, remplaçant Haïtham Gemaa, vice-président du mouvement Amal (en poste depuis 14 ans et qui part à la retraite). Eh oui, il y a des postes comme ça au Liban, dont l'attribution est fixe et connue d'avance. Et puis, tiens, tiens, la veille des élections ça peut être très utile quand même!

→ Tertio, par cette décision inattendue du Premier ministre libanais, Saad Hariri, qui a évidemment reçu la bénédiction et la signature du Président de la République libanaise, Michel Aoun, ainsi que l'aval des grands partis politiques libanais sans exception (aucun d'entre eux n'a vraiment protesté), le Liban devient le premier pays au monde, en tout cas, parmi les pays arabes et occidentaux, à envoyer un nouvel ambassadeur à Damas pour présenter ses lettres de créance à Bachar el-Assad ! Triste performance. Mais alors, pourquoi diable avoir fait tout ce cirque cet été, pour savoir s'il fallait établir ou non une « coordination » entre le Liban et la Syrie ? En tout cas, cette nomination n'est pas du goût de l'ancien chef des Forces de sécurité intérieure au Liban. Pour le général Achraf Rifi, dont la popularité ne cesse d'augmenter au niveau national et dans la communauté sunnite en particulier, elle constitue un pas vers la « normalisation » des relations avec le « régime chimique » (de Bachar el-Assad) qui va à l'encontre des « intérêts du Liban et de ses relations arabes » et qui accroitra son « isolement ». Pour le dernier des Mohicans de la souveraineté libanaise, « ceux qui se sont couchés (devant le régime syrien et le Hezbollah) » doivent « cesser de porter atteinte à la souveraineté libanaise, à la dignité nationale et au sang des martyrs » et procéder à « l'expulsion de l'ambassadeur du régime syrien au Liban ».

Dans ce sillage, il est intéressant de revenir sur les grandes lignes de « La stratégie de l'Union européenne pour la Syrie » adoptée par le Conseil de l'Union européenne au mois d'avril 2017: « Mettre un terme à la guerre en amorçant une véritable transition politique, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies... faire en sorte que les auteurs de crimes de guerre, de violations des droits de l'homme et de violations du droit international humanitaire répondent de leurs actes, notamment en cas d'utilisation confirmée d'armes chimiques ». Les Européens ne croyaient pas si bien dire, c'était la veille de l'attaque au gaz sarin de Khan Cheikhoun, attribuée il y a quelques jours par des experts de l'ONU au régime syrien. A cette occasion, l'Union européenne a fait savoir « qu'elle ne sera disposée à contribuer à la reconstruction de la Syrie que lorsqu'une transition politique globale, véritable et inclusive, négociée par les parties syriennes au conflit sur la base de la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies et du communiqué de Genève de 2012, aura réellement été amorcée ». Elle a tenu à rajouter que « les coûts de reconstruction devraient plus particulièrement être pris en charge par ceux qui ont alimenté le conflit », ce qui n'est pas pour plaire à la Russie et à l'Iran. Pour les pays arabes du Golfe, la situation est encore plus simple, il n'y aura pas un dollar d'investi dans une Syrie présidée par Bachar el-Assad! C'est pour dire à quel point les participants à la conférence Rebuild Syria tenue le weekend dernier à Beyrouth, étaient à côté de la plaque.

Par conséquent, les autruches ont beau s'activer et les rapaces s'affairer pour la « reconstruction de la Syrie », comme si de rien n'était et comme si rien ne s'est passé, il y aura des rafistolages par-ci par-là, mais il n'y aura pas une vraie reconstruction de la Syrie. Les conditions nécessaires pour cela, sont loin d'être réunies. Ceci est dû à trois raisons principales : la Syrie ne sera pas sécurisée et stabilisée avant longtemps (les troubles et les affrontements persisteront, même après l'écrasement de l'Etat islamique-Daech, ils prendront des formes différentes), le coût de la reconstruction est astronomique (on l'évalue jusqu'à 300 milliards de dollars... hein, il y a de quoi faire l'évolution des espèces dans l'autre sens et transformer certains hommes en reptiles!), et l'argent nécessaire ne sera pas débloqué (ni du côté des pays arabes ni du côté des pays occidentaux). Bassil et consorts peuvent en rêver autant qu'ils veulent, baver à volonté même, ils pédalent dans le bourghoul. Tant que Bachar el-Assad est au pouvoir, non seulement leurs rêves ne se réaliseront pas, mais plus grave encore, les déplacés syriens au Liban ne retourneront pas en Syrie et personne ne pourra les forcer à aller dans cette direction, légalement. Et pour ceux qui vont s'y aventurer, le régime terroriste d'Assad fera l'impossible pour les faire rebrousser chemin: en compliquant les démarches du retour en Syrie (notamment pour les 150 000 enfants syriens nés au Liban et pour leurs parents), en forçant ceux qui y retournent à soutenir l'effort de guerre contre les opposants au régime et en ayant recours à la terreur pour dissuader les candidats qui voudraient passer emboiter le pas.  

En d'autres termes, tant que Bassil et consorts ne comprendront pas que c'est la chute programmée du régime de Bachar el-Assad qui apportera la paix et la prospérité au Liban, ils aideront ce dernier indirectement à réaliser le double rêve de la tyrannie des Assad, père et fils depuis la nuit des temps et cette sinistre année de 1970 : se débarrasser de millions de ressortissants syriens de confession sunnite, qui représentent une menace potentielle existentielle pour le régime alaouite, et coloniser le Liban via 1,5 million de déplacés syriens. Ye3né bel frenséwé el mchabra7, en se pressant pour présenter les lettres de créance à Bachar el-Assad, tout ce beau monde met la charrue devant les bœufs. Non seulement il ne reconstruira pas la Syrie, mais pire encore, il rendra l'implantation des déplacés syriens au Liban de plus en plus effective. Pardon, vous avez comme une impression du déjà vu? Absolument, c'est à peu près comme ça que ça s'est passé avec les réfugiés palestiniens au Liban. Personne n'avait vraiment de mauvaises intentions en 1948. Et pourtant, rien ne s'est passé comme prévu.

vendredi 27 octobre 2017

Qui ne milite pas contre les trois « anomalies » de Daech, d'Assad et du Hezbollah, ne peut espérer « santé, paix et prospérité » pour le Liban (Art.478)


Attention à l'ordre et faites bien les correspondances. Peu de gens connaissent leur existence, et pourtant, tout le monde recherche leur devise, « Santé, Paix et Prospérité ». Non, il ne s'agit nullement de mes vœux pour 2018. Non seulement c'est dans deux mois, mais en plus, j'ai une aversion comme pas possible pour ce genre de pratiques routinières stériles. Amis, visiteurs et lecteurs, je vous présente la superbe devise de la République des Kiribati, l'un des plus petits pays du monde, perdue au fin fond de l'Océanie, entre Hawaï, les îles Salomon, et Tahiti, que vous ferez bien de découvrir au plus vite, avant qu'il ne soit englouti par les eaux comme l'Atlantide, à cause du réchauffement climatique. 



Comme je l'ai dénoncé avant-hier, ce soir à 18h, à 14 059 km de Tarawa-Sud, la capitale des Kiribati, aura lieu la cérémonie d'ouverture du salon de la « Lebanese National Energy » au Biel de Beyrouth. Elle sera suivie d'un diner de gala. Les participants se réunissent pour soi-disant « stimuler l'économie libanaise » et « améliorer la croissance et la prospérité, créer des emplois et arrêter la fuite des cerveaux ». Il faut surtout arrêter de fumer sa moquette et redescendre sur terre ! On parlera d'économie, de tourisme religieux, de tourisme médical, de pétrole, de gaz, de banque, d'assurance et de tout ce qui rapporte de l'argent. Génial sauf qu'on fait tout en parallèle pour expulser les natifs de Beyrouth et la classe moyenne de la ville et rendre la capitale libanaise inaccessible à l'écrasante majorité du peuple libanais ! On aurait pu parler de déchets me diriez-vous, mais bon, avouez que ce n'est pas très glorieux. On réserve ce gâteau au Conseil des ministres. Je regrette qu'on n'aborde pas « le tourisme gastronomique » -et notre triptyque culinaire, le tabboulé, le hommous et le chawarma, un menu des plus exquis et des plus équilibrés sur le plan nutritionnel- le seul véritable trésor national qui nous reste et dont beaucoup de snob-ignares moquent la valeur patrimoniale. On ne parlera pas des principes et des engagements politiques, c'est un sujet qui fâche et ce n'est pas bon pour les affaires. Comme s'il y aura la moindre prospérité sans stabilité politique ! Il sera surtout question du juteux projet de la « Reconstruction de la Syrie », qui fait baver et ramper beaucoup de monde. La cause est très noble, mais je ne dirai pas autant des intentions de certains. 

Parlons peu, parlons bien. Il ne faut rien espérer de bon, ni aujourd'hui ni demain, si on ne mettra pas fin aux trois « ANOMALIES » qui freinent le développement du Liban. Celles-ci sont de trois niveaux: internationale, loco-régionale et nationale. Elles concernent respectivement l'Etat islamique-Daech, la tyrannie des Assad et le Hezbollah. 

→ DAECH est en voie d'extinction, grâce essentiellement à la Coalition internationale lancée en août 2014, aux forces armées irakiennes et aux forces démocratiques syriennes. En Irak, on vient de lancer ce jeudi 26 octobre, la dernière offensive contre les îlots jihadistes de la province al-Anbar. En Syrie, Raqqa est totalement libérée, les FDS progressent du côté de Deir Ezzor et de l'Euphrate. La frontière entre l'Irak et la Syrie devra être rétablie prochainement. Le combat continuera, contre les « jihadistes sans frontières », mais il prendra une autre forme. La France aura par exemple à gérer le retour de près de 700 d'entre eux, on parle même de plus de 400 enfants déradicaliser. Mais on peut dire d'ores et déjà qu'une page est tournée.

→ La nouvelle donne a fait croire à BACHAR EL-ASSAD qu'il s'en tirera comme un lapin du Golan. Niet. Hier aussi, jeudi 26 octobre, T-Rex, le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, a fait savoir : « Nous ne pensons pas qu'il y ait un futur pour le régime Assad et la famille Assad ». C'est ce que l'ancien président américain, Barack Obama, n'a cessé de dire. Et pour ceux qui n'ont pas compris, T-Rex a rajouté : « Je pense l'avoir dit à plusieurs occasions. Le règne de la famille Assad arrive à sa fin, la seule question reste de savoir comment cela sera provoqué ». Eh bien, Asma habibté, il est temps peut-être de faire les valises ! La Russie a tenté pour la neuvième fois, le mardi 24 octobre, de placer le régime terroriste syrien à l'abri des poursuites judiciaires pour ses « crimes de guerre » et ses « crimes contre l'humanité », en mettant un veto sur une nouvelle résolution du Conseil de sécurité qui devait proroger d'un an le mandat de la mission confiée à des experts de l'ONU, pour mieux identifier les responsables des attaques chimiques en Syrie et recueillir des preuves irréfutables contre eux. Et comme d'habitude, la Chine s'est abstenue. En tout cas, jeudi 26 octobre aussi, un nouveau rapport rédigé conjointement par ces experts de l'ONU et de l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques), attribue une nouvelle fois au régime syrien de Bachar el-Assad, l'attaque au gaz sarin du 4 avril survenue à Khan Cheikhoun et qui a fait près de 90 morts (un tiers d'enfants). 

→ Le HEZBOLLAH a lui aussi cru un moment pouvoir redorer son blason dans les Jouroud et endormir les Libanais sur ses lauriers. Niet. Les Etats-Unis viennent tout juste, ce mercredi 25 octobre, de renforcer les sanctions contre la milice chiite, notamment contre les « entités » qui la soutiennent. Le président américain, Donald Trump, son vice-président, Mike Pence, et le secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, ont tous les trois tenu à rappeler en choeur ce lundi 23 octobre que le Hezbollah est le responsable de l'attaque terroriste de 1983attentat-suicide via un camion piégé, ayant visé les QG des marines américaines et des parachutistes français à Beyrouth et qui a fait 305 morts. Par conséquent, dans l'intérêt général du Liban, le Hezbollah doit respecter la Constitution libanaise, renoncer à la République islamique, remettre ses "saints" accusés au Tribunal Spécial pour le Liban et devenir un parti politique comme les autres. Et tout ce qui en dehors de ça n'est qu'anomalies qui nuisent gravent à la santé, à la paix et à la prospérité des Libanais.

« Nous avons foi dans notre économie. Vous aussi, si vous êtes énergiques, soyez avec nous à la Conférence 'L'énergie nationale libanaise' pour parler du Liban dont nous rêvons », signé Gebran Bassil, hier. Non mais effectivement, on rêve. Deux jours avant, le ministre libanais des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre est allé fêter avec les étudiants du Hezbollah « L'aube des victoires » à l'USJ où il a tenu à faire savoir urbi et orbi, la veille des élections législatives, que « la diabolisation du Hezbollah est une recette contre l'unité nationale, c'est quelque chose d'artificiel et de contraire à la réalité ». Pire encore, il ne s'est toujours pas donné la peine, alors que la semaine est écoulée, de répondre à l'attaque du président iranien contre la souveraineté libanaise. Wou qal chou, il veut qu'on vienne le rejoindre ce soir et demain, pour parler du Liban dont nous rêvons ! 

Il ne faut pas se leurrer. Qui ne se battra pas clairement contre ces trois « anomalies », se place de facto contre la devise de la République des Kiribati et contribue à freiner le retour de la santé, de la paix et de la prospérité au LibanBassil et consorts ont beau milité pour ce salon économique et pour « Rebuild Syria », comme si de rien n'était et comme si rien ne s'est passé, ils ne stimuleront pas « sérieusement et durablement » l'économie libanaise. Ils se feront passer au mieux, pour des autruches, au pire, pour des rapaces

Plus grave encore, qui ne se prononcera pas contre ces trois « anomalies », notamment sur celle portant sur la fin politique de la tyrannie des Assad, contribuera bon gré mal gré à l'exécution du plan diabolique de Bachar el-Assad, qu'il a hérité de son père Hafez et que j'ai évoqué dans un article par le passé: le maintien et la colonisation du Liban par 1,5 million de déplacés syriens

jeudi 19 octobre 2017

Rendre la justice pour Bachir Gemayel ne suffit pas, il faut aller au-delà (Art.475)


Non mais, il doit bien y avoir des dénominateurs communs entre les Libanais, toutes tendances politiques et appartenances communautaires confondues! Une base qui constitue les « dix commandements de la nation ». Certains, à juste titre, mettraient la Constitution en haut de la liste. D'autres, les lois en vigueur. Certes, c'est un bon départ pour établir cette dernière, mais dans un cas comme dans l'autre, on trouvera toujours à redire. Alors, qu'est-ce qui nous réuni finalement et sur quoi est-on d'accord? A bien y réfléchir, il y a un commandement que personne de censé ne peut remettre en cause: tu ne tueras point ton adversaire politique.


1. L'ASSASSINAT DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE LIBANAISE BACHIR GEMAYEL 


Le 14 septembre 1982 à 16h10, une importante explosion détruit la permanence du parti des Kataeb dans le quartier d'Achrafieh à Beyrouth. Elle tue sur le coup le président de la République libanaise, Bachir Gemayel, élu trois semaines plus tôt, et 32 autres personnes. Pendant que certains compatriotes célébraient l'attaque terroriste dans une grande joie, le « réduit chrétien » est alors plongé dans une tristesse indescriptible. J'ai rarement vécu un événement collectif aussi intense. Rapidement les auteurs de cet assassinat politique sont identifiés : Habib Chartouni, l'exécutant installé à Beyrouth-Est, et Nabil Alam, l'organisateur basé à Beyrouth-Ouest. 

Les deux hommes sont actuellement en fuite. Mais ce ne fut pas toujours le cas pour le premier. Habib Chartouni a été arrêté peu de temps après l'explosion criminelle, par les services de sécurité de la milice des Forces libanaises. Il fut remis aux autorités libanaises et incarcéré. Une semaine plus tard, Amine Gemayel, frère de Bachir, est élu président de la République. Pendant les six années de son mandat, pour des raisons encore inexpliquées à ce jour, et qu'il va falloir expliquer un jour, le meurtrier du 7e président de la République libanaise ne sera pas jugé. A comparer évidemment avec l'efficacité qui a suivi le meurtre de l'ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, édifiant. Toujours est-il qu'à l'aube du 13 octobre 1990, Habib Chartouni croupissait en prison à Roumieh. Il sera libéré quelques heures plus tard par les troupes d'occupation syrienne, lors de leur invasion du « réduit chrétien » pour déloger le général Michel Aoun. 

Il a fallu attendre 1996 pour qu'un acte d'accusation soit publié, sans suite, et 2012, à la demande de Nadim Gemayel, le fils de Bachir, aujourd'hui député de Beyrouth, pour que la machine judiciaire libanaise daigne se pencher sérieusement sur ce qui peut être considéré comme la plus importante attaque contre la démocratie et l'Etat de droit au Liban. Le procès n'a commencé qu'à la fin de l'année 2016, soit 34 ans après l'attentat terroriste. La Cour de justice de la République libanaise, présidée par Jean Fahed qui a la charge de juger toute atteinte imprescriptible à la sécurité intérieure, a rendu son verdict dans l'affaire ce vendredi 20 octobre. J'y reviendrai à la fin de l'article. Il est sans appel. Inutile de vous combien il était attendu. Cette date est historique. 

2. AU-DELÀ DE LA CONDAMNATION DE HABIB CHARTOUNI, LES QUESTIONS QUI RESTENT SANS RÉPONSES 


Habib Tanious Chartouni est un chrétien maronite originaire de la région d'Aley. Il a fait des études de commerce à Paris avant de retourner au Liban en 1977. C'est en France qu'il rencontre Nabil Alam, ancien chef des renseignements de la milice du Parti Social-Nationaliste Syrien, qu'on appelle au Liban « hezb el-qawmé el-souré ». Il avait 24 ans au moment des faits et habitait avec sa famille, deux étages au-dessus du QG des Kataeb. Il devient membre officiel du PSNS en 1977. 


Cette brève bio nous conduit à une question élémentaire. Tout le monde y pense, mais personne ose en débattre encore. Tout-e libanais-e né-e avant 1970, disons qui était adolescent-e en 1982, savait à quel point le PSNS haïssait les partis des Kataeb et les Forces libanaises. Alors, s'il était grand temps de rendre la justice concernant ce crime odieux, il est temps aussi que les Libanais en général et les partisans de Bachir en particulier sachent comment se fait-il qu'on ait permis à un membre du PSNS de continuer à résider dans l'immeuble qui abritait un local des Kataeb, après le 23 août, comme de si de rien n'était, et qu'on n'ait pas procédé à une fouille minutieuse de fond en comble du lieu où devait se rendre un président élu qui avait tant d'ennemis, à une date déterminée et connue d'avance, afin de faire ses adieux à des centaines de responsables de la milice des Forces libanaises, dont il était le chef quelques semaines plus tôt? L'amateurisme de la gestion de la sécurité de Bachir Gemayel, au niveau des Kataeb (qui contrôlaient le local), des Forces libanaises (qui contrôlaient les hommes) et de l'Etat libanais (en tant que président élu), est tout simplement consternant. 


Il y a une autre information qui soulève beaucoup de questions aussi. On a estimé la charge explosive qui a tué Bachir Gemayel et ses compagnons à près de 200 kg de TNT. Alors, je ne sais pas, mais il faudra un jour crevé l'abcès et expliquer aux Libanais, comment Habib Chartouni a pu introduire cette masse colossale dans un bâtiment censé être étroitement surveillé, en plein guerre ? En petite quantité, ça fait une vingtaine de kilos par jour sous les yeux des gardes! En grande quantité? C'est la taille d'un ancien poste de télévision! Par le toit, par l'escalier, par les fenêtres, par les égouts, non mais, par où et comment est-il passé avec 200 kg de TNT jusqu'au 2e étage du QG des Kataeb? Mystère et boule de gomme. 


L'oncle de Habib Chartouni était un garde du corps de cheikh Pierre Gemayel, le père, et la sœur avait comme ami un assistant de Bachir Gemayel, son fils. Ce n'est pas tout, il avait en plus, un laissez-passer du chef des services de sécurité de la milice chrétienne, Elie Hobeika. Habib Chartouni était encore dans le bâtiment à l'arrivée de Bachir Gemayel. Il devait s'assurer que le président élu y était, surtout qu'il avait du retard pour ce rendez-vous. Rassuré, il partira tranquillement. Toutefois, comme il était soucieux de sauver sa sœur, il l'appelle pour lui demander de quitter immédiatement les lieux et de le rejoindre. Affolée à la limite de l'hystérie, la pauvre femme descend pour crier son désarroi. Trop tard, une explosion vient de retentir et d'arracher l'immeuble de ses fondations. Elle a été déclenchée à distance grâce à un dispositif de fabrication japonaise, qui aurait été acheté aux services bulgares par le régime syrien de Hafez el-Assad, très probablement. Interrogée aussitôt, la sœur met les services de sécurité sur la piste de son frère. Habib Chartouni est rapidement attrapé par les Forces libanaises et remis aux autorités libanaises. 


3. LA SOMBRE HISTOIRE DU PARTI SOCIAL-NATIONALISTE SYRIEN, HEZB EL-QAWMÉ EL-SOURÉ 


Contrairement à ce que pourrait laisser penser son nom, ce parti est libanais. Il a été fondé en 1932 par Antoun Saadé, un homme politique de confession chrétienne orthodoxe. Il défend une certaine idée de la laïcité, mais aussi l'union avec la Syrie. Eh oui, on l'oublie parfois, mais il n'y avait pas que des sunnites libanais qui défendaient un moment cette idée. Beaucoup d'intellectuels chrétiens libanais y étaient favorables. 

Pour comprendre l'idéologie du PSNS, il faut savoir que son fondateur Antoun Saadé avait trois comptes à régler : un avec le monde arabe (il était farouchement opposé au nationalisme arabe jusqu'en 1969), un avec l'identité libanaise (une sorte de haine de soi) et un avec la communauté maronite (avec notamment Pierre Gemayel, fondateur du parti des Kataeb). De ce fait, la force de pénétration de l'idéologie du PSNS dans les communautés libanaises n'était pas tout à fait égale: les maronites et surtout les sunnites, sont restés moins réceptifs que les autres communautés au mouvement, mais pas pour les mêmes raisons. 


La particularité du projet du PSNS, la Grande Syrie ou Bilad el-Cham, est d'inclure dans cette union, la Palestine (sans Israël, bien entendu), la Jordanie, l'Irak et le Koweit, mais aussi, tenez-vous bien, Chypre, ainsi que des régions de la Turquie, de l'Iran, d'Arabie saoudite et d'Egypte, le tout établi sans aucune consultation préalable avec les peuples concernés.



NSDAP vs. PSNS
Parti national-socialiste vs. Parti social-nationaliste
Parti nazi vs. Hezb elQawmé elSouré
On accuse le PSNS de s'être inspiré du modèle fasciste du NSDAP, le parti nazi. Ne serait-ce que pour le nom, parti national-socialiste vs. social-nationaliste, et le logo, la croix gammée vs. el-zawb3a, on y retrouve les mêmes couleurs d'ailleurs. Quoique, le logo libanais, de très mauvais goût sur le plan artistique, rappelle plus la lame d'un robot d'électroménager, alors que le logo allemand aurait pu être celui d'une grande marque, plutôt que d'un sinistre parti. Et ce n'est pas tout, Antoun Saadé qui s'est rendu à Berlin pour rencontrer Hitler, s'est même fait appelé à son retour, le « Führer ». 

Depuis sa création en 1932, le PSNS s'est illustré par son recours à la violence et au terrorisme pour atteindre ses objectifs politiques. Il fut interdit à plusieurs reprises. A son actif: 

. deux tentatives de coup d'Etat (1949 et 1961); le premier du vivant d'Antoun Saadé, conduira le fondateur du parti devant un peloton d'exécution; 

. assassinat du Premier ministre libanais, Riad el-Solh (1951); 
. constitution d'une milice armée, alliée avec les groupes palestiniens présents au Liban (lors du déclenchement de la guerre civile libanaise le 13 avril 1975) et aux troupes d'occupation syriennes (lors de l'invasion du « réduit chrétien » le 13 octobre 1990); 
. assassinats, attentats à la voiture piégée et attentats-suicides contre les forces d'occupation israéliennes (la première femme kamikaze venait des rangs du PSNS); 
. invasion milicienne de Beyrouth (le 7 mai 2008); 
. création de la milice de Saraya el-Moukawama conjointement avec le Hezbollah; 
. intervention dans la guerre civile syrienne (depuis 2011). 

4. LES ENJEUX DU VERDICT CONCERNANT L'ATTENTAT TERRORISTE DU 14 SEPTEMBRE 1982 


Habib Chartouni et Nabil Alem ont été condamnés par la justice libanaise. Mais là n'est pas la question, il ne pouvait en être autrement. L'enjeu de ce procès et du jugement est ailleurs et il est triple


. Primo, il s'agit de rendre la justice, pour la première fois de l'histoire contemporaine du Liban, concernant un acte terroriste, l'assassinat politique du plus haut représentant de l'Etat libanais, le président de la République, tué pratiquement dans l'exercice de ses fonctions (à neuf jours près). C'est fait. 


. Secundo, il s'agit de savoir si l'Etat libanais est en mesure d'exécuter cette sentence souveraine. Cela suppose de rechercher et d'arrêter les criminels visés. L'affaire Bachir Gemayel n'est pas sans nous rappeler par ailleurs et amèrement que cinq membres du Hezbollah, accusés de l'assassinat d'un autre haut ancien représentant de l'Etat libanais, Rafic Hariri, élevés au rang de « saints » par le chef de la milice chiite, Hassan Nasrallah, sont toujours en fuite (un d'eux aurait été tué en Syrie), alors qu'ils sont appelés à comparaitre à La Haye, devant le Tribunal Spécial pour le Liban. 


. Tertio, il s'agit de savoir si la Cour de justice est capable d'aller au-delà des exécutants, pour se prononcer sur les commanditaires de cet assassinat politique. Elle ne l'a pas fait. Nul ne peut douter un instant que Habib Chartouni était incapable d'organiser un acte terroriste de cette envergure seul, sans la participation du Parti social-nationaliste syrien et du régime syrien de Hafez el-Assad. Et pourtant, qu'importe. Après ce verdict historique, toute personne ou toute institution, qui considère les criminels Habib Chartouni et Nabil Alam, comme des « héros », peuvent et doivent être poursuivis par la justice libanaise pour « apologie du terrorisme » et « incitation aux actes de terrorisme ». En France, un tel crime est puni de sept ans d'emprisonnement et d'une amende de 100 000 euros, selon l'article 421-2-5 du Code pénal français. Il revient donc aux candidats aux prochaines législatives, de s'engager à faire en sorte qu'une telle disposition judiciaire figure clairement dans le Code pénal libanais et qu'elle soit scrupuleusement appliquée par la justice libanaise, une fois que les procès et les verdicts sont publiés, qua ça soit pour Kamal Joumblatt ou pour Moussa el-Sadr, pour Rafic Hariri comme pour Bachir Gemayel. Lorsque des accusés sont déclarés coupables et condamnés, et que les recours en justice sont épuisés, nul ne doit avoir le droit d'être négationnistes et d'élever des criminels au rang d'héros, comme c'est le cas pour les auteurs de l'attentat terroriste du 14 septembre 1982 (membres du PSNS), et de saints, comme c'est le cas pour les auteurs de l'attentat terroriste du 14 février 2005 (membres du Hezbollah). 


5. ET SI LA MÊME CLIQUE CRIMINELLE, LA TYRANNIE DES ASSAD ET SES VASSAUX, N'AVAIT PAS TUÉ BACHIR GEMAYEL ET RAFIC HARIRI ?


Si la même clique criminelle n'avait pas décidé d'abréger le séjour de Bachir Gemayel et de Rafic Hariri parmi nous, étant donné qu'ils étaient de la même génération (1947/1944), non seulement ils se seraient rencontrés mais ils se seraient entendus probablement. Je dirais même plus, ils auraient gouverné ensemble, réformé ensemble et reconstruit le Liban ensemble. Beaucoup de choses unissent ces deux hommes, bien plus que l'attitude pleine de panache et le pouvoir charismatique indéniable dont ils jouissaient. D'abord, il y a cette énorme capacité à rassembler au-delà de leur communauté et la fulgurante ascension au sommet de l'Etat. Ensuite, il y a l'amour immodéré de leur patrie. 10 452 km2 et Lubnan awalan, deux slogans pour un même combat. Enfin, comment oublier que les deux hommes ont été martyrisés par la même dynastie tyrannique, celle des Assad, l'un par le père et l'autre par le fils.


Comme le montre la photo ci-jointe, Bachir Gemayel, a réussi l’exploit, alors qu'il était chef de la milice des Forces libanaises et à l’ombre des chars israéliens, d'obtenir le soutien des communautés chrétienne (du futur patriarche maronite Mar Nasrallah Boutros Sfeir à Camille Chamoun), sunnite (Saëb Salam), chiite (Kamel el-Assaad) et druze (Majid Erslane). C’est d’ailleurs la principale raison de son assassinat trois semaines après son élection. Il allait rendre les occupations syrienne et israélienne du Liban caduques, avec une avance sur l'Histoire de 23 et de 18 ans. Le Liban serait aujourd'hui forcément ailleurs. Le Hezbollah n'aurait probablement jamais existé.

Si on ne peut pas refaire l'Histoire, il n'empêche qu'on a le droit à un essai. En condamnant les auteurs de l'attentat terroriste du 14 septembre 1982, qui a couté la vie à 33 personnes, à la peine maximale prévue par les lois en vigueur, la mort, la Cour de justice a non seulement rendu la justice, mais elle a aussi écrit l'histoire. Désormais, il y aura un avant et un après. On ne tue pas impunément au Liban, l'assassinat politique n'a pas sa place au pays du Cèdre, la justice est rendue même 35 ans après les faits criminels. C'est le retour de l'Etat de droit. Les Libanais sont appelés à le célébrer, ce vendredi à 18h30 place Sassine à Achrafieh. Aujourd'hui, Bachir Gemayel peut reposer en paix. Demain, ça sera le tour de Rafic Hariri