vendredi 27 octobre 2017

Qui ne milite pas contre les trois « anomalies » de Daech, d'Assad et du Hezbollah, ne peut espérer « santé, paix et prospérité » pour le Liban (Art.478)


Attention à l'ordre et faites bien les correspondances. Peu de gens connaissent leur existence, et pourtant, tout le monde recherche leur devise, « Santé, Paix et Prospérité ». Non, il ne s'agit nullement de mes vœux pour 2018. Non seulement c'est dans deux mois, mais en plus, j'ai une aversion comme pas possible pour ce genre de pratiques routinières stériles. Amis, visiteurs et lecteurs, je vous présente la superbe devise de la République des Kiribati, l'un des plus petits pays du monde, perdue au fin fond de l'Océanie, entre Hawaï, les îles Salomon, et Tahiti, que vous ferez bien de découvrir au plus vite, avant qu'il ne soit englouti par les eaux comme l'Atlantide, à cause du réchauffement climatique. 



Comme je l'ai dénoncé avant-hier, ce soir à 18h, à 14 059 km de Tarawa-Sud, la capitale des Kiribati, aura lieu la cérémonie d'ouverture du salon de la « Lebanese National Energy » au Biel de Beyrouth. Elle sera suivie d'un diner de gala. Les participants se réunissent pour soi-disant « stimuler l'économie libanaise » et « améliorer la croissance et la prospérité, créer des emplois et arrêter la fuite des cerveaux ». Il faut surtout arrêter de fumer sa moquette et redescendre sur terre ! On parlera d'économie, de tourisme religieux, de tourisme médical, de pétrole, de gaz, de banque, d'assurance et de tout ce qui rapporte de l'argent. Génial sauf qu'on fait tout en parallèle pour expulser les natifs de Beyrouth et la classe moyenne de la ville et rendre la capitale libanaise inaccessible à l'écrasante majorité du peuple libanais ! On aurait pu parler de déchets me diriez-vous, mais bon, avouez que ce n'est pas très glorieux. On réserve ce gâteau au Conseil des ministres. Je regrette qu'on n'aborde pas « le tourisme gastronomique » -et notre triptyque culinaire, le tabboulé, le hommous et le chawarma, un menu des plus exquis et des plus équilibrés sur le plan nutritionnel- le seul véritable trésor national qui nous reste et dont beaucoup de snob-ignares moquent la valeur patrimoniale. On ne parlera pas des principes et des engagements politiques, c'est un sujet qui fâche et ce n'est pas bon pour les affaires. Comme s'il y aura la moindre prospérité sans stabilité politique ! Il sera surtout question du juteux projet de la « Reconstruction de la Syrie », qui fait baver et ramper beaucoup de monde. La cause est très noble, mais je ne dirai pas autant des intentions de certains. 

Parlons peu, parlons bien. Il ne faut rien espérer de bon, ni aujourd'hui ni demain, si on ne mettra pas fin aux trois « ANOMALIES » qui freinent le développement du Liban. Celles-ci sont de trois niveaux: internationale, loco-régionale et nationale. Elles concernent respectivement l'Etat islamique-Daech, la tyrannie des Assad et le Hezbollah. 

→ DAECH est en voie d'extinction, grâce essentiellement à la Coalition internationale lancée en août 2014, aux forces armées irakiennes et aux forces démocratiques syriennes. En Irak, on vient de lancer ce jeudi 26 octobre, la dernière offensive contre les îlots jihadistes de la province al-Anbar. En Syrie, Raqqa est totalement libérée, les FDS progressent du côté de Deir Ezzor et de l'Euphrate. La frontière entre l'Irak et la Syrie devra être rétablie prochainement. Le combat continuera, contre les « jihadistes sans frontières », mais il prendra une autre forme. La France aura par exemple à gérer le retour de près de 700 d'entre eux, on parle même de plus de 400 enfants déradicaliser. Mais on peut dire d'ores et déjà qu'une page est tournée.

→ La nouvelle donne a fait croire à BACHAR EL-ASSAD qu'il s'en tirera comme un lapin du Golan. Niet. Hier aussi, jeudi 26 octobre, T-Rex, le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, a fait savoir : « Nous ne pensons pas qu'il y ait un futur pour le régime Assad et la famille Assad ». C'est ce que l'ancien président américain, Barack Obama, n'a cessé de dire. Et pour ceux qui n'ont pas compris, T-Rex a rajouté : « Je pense l'avoir dit à plusieurs occasions. Le règne de la famille Assad arrive à sa fin, la seule question reste de savoir comment cela sera provoqué ». Eh bien, Asma habibté, il est temps peut-être de faire les valises ! La Russie a tenté pour la neuvième fois, le mardi 24 octobre, de placer le régime terroriste syrien à l'abri des poursuites judiciaires pour ses « crimes de guerre » et ses « crimes contre l'humanité », en mettant un veto sur une nouvelle résolution du Conseil de sécurité qui devait proroger d'un an le mandat de la mission confiée à des experts de l'ONU, pour mieux identifier les responsables des attaques chimiques en Syrie et recueillir des preuves irréfutables contre eux. Et comme d'habitude, la Chine s'est abstenue. En tout cas, jeudi 26 octobre aussi, un nouveau rapport rédigé conjointement par ces experts de l'ONU et de l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques), attribue une nouvelle fois au régime syrien de Bachar el-Assad, l'attaque au gaz sarin du 4 avril survenue à Khan Cheikhoun et qui a fait près de 90 morts (un tiers d'enfants). 

→ Le HEZBOLLAH a lui aussi cru un moment pouvoir redorer son blason dans les Jouroud et endormir les Libanais sur ses lauriers. Niet. Les Etats-Unis viennent tout juste, ce mercredi 25 octobre, de renforcer les sanctions contre la milice chiite, notamment contre les « entités » qui la soutiennent. Le président américain, Donald Trump, son vice-président, Mike Pence, et le secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, ont tous les trois tenu à rappeler en choeur ce lundi 23 octobre que le Hezbollah est le responsable de l'attaque terroriste de 1983attentat-suicide via un camion piégé, ayant visé les QG des marines américaines et des parachutistes français à Beyrouth et qui a fait 305 morts. Par conséquent, dans l'intérêt général du Liban, le Hezbollah doit respecter la Constitution libanaise, renoncer à la République islamique, remettre ses "saints" accusés au Tribunal Spécial pour le Liban et devenir un parti politique comme les autres. Et tout ce qui en dehors de ça n'est qu'anomalies qui nuisent gravent à la santé, à la paix et à la prospérité des Libanais.

« Nous avons foi dans notre économie. Vous aussi, si vous êtes énergiques, soyez avec nous à la Conférence 'L'énergie nationale libanaise' pour parler du Liban dont nous rêvons », signé Gebran Bassil, hier. Non mais effectivement, on rêve. Deux jours avant, le ministre libanais des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre est allé fêter avec les étudiants du Hezbollah « L'aube des victoires » à l'USJ où il a tenu à faire savoir urbi et orbi, la veille des élections législatives, que « la diabolisation du Hezbollah est une recette contre l'unité nationale, c'est quelque chose d'artificiel et de contraire à la réalité ». Pire encore, il ne s'est toujours pas donné la peine, alors que la semaine est écoulée, de répondre à l'attaque du président iranien contre la souveraineté libanaise. Wou qal chou, il veut qu'on vienne le rejoindre ce soir et demain, pour parler du Liban dont nous rêvons ! 

Il ne faut pas se leurrer. Qui ne se battra pas clairement contre ces trois « anomalies », se place de facto contre la devise de la République des Kiribati et contribue à freiner le retour de la santé, de la paix et de la prospérité au LibanBassil et consorts ont beau milité pour ce salon économique et pour « Rebuild Syria », comme si de rien n'était et comme si rien ne s'est passé, ils ne stimuleront pas « sérieusement et durablement » l'économie libanaise. Ils se feront passer au mieux, pour des autruches, au pire, pour des rapaces

Plus grave encore, qui ne se prononcera pas contre ces trois « anomalies », notamment sur celle portant sur la fin politique de la tyrannie des Assad, contribuera bon gré mal gré à l'exécution du plan diabolique de Bachar el-Assad, qu'il a hérité de son père Hafez et que j'ai évoqué dans un article par le passé: le maintien et la colonisation du Liban par 1,5 million de déplacés syriens