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Le
Beik a tout fait depuis un an et demi pour torpiller tous les projets de loi
qui corrigent cette tare. Avec le recul et pour l’histoire, on peut dire qu’il
fut une époque où Michel Aoun (Courant patriotique libre) était farouchement opposé à la loi
orthodoxe (si, si!), Saad Hariri (Courant du Futur) avait accepté de
réfléchir sur le principe des petites circonscriptions et l’introduction d’une
dose de proportionnelle dans le scrutin (accepté ne veut pas dire adopter!),
seul Walid Joumblatt ne voulait pas en entendre parler, afin de maintenir sa
taille politique. Il se prend même pour le nombril du monde : « Je ne veux pas de la proportionnelle,
quelle que soit sa forme, parce qu’elle me prend pour cible ». C’est son
droit, sauf quand sa position bloque le Liban tout entier et menace la
tenue même des élections législatives; là, ce n'est plus un simple droit démocratique mais un calcul politicien communautaire étriqué particulièrement méprisable.
Sans
une nouvelle loi électorale, les prochaines élections se dérouleront sous la
loi électorale en vigueur, la loi de 1960. Cela arrangerait beaucoup les
affaires de la girouette de Moukhtara. D'ailleurs, les candidats du Beik ont déposé leurs candidatures sur la base de la loi de 1960 aujourd'hui même, alors qu'à ce jour il n'y avait qu'une quinzaine de candidatures, un chiffre ridicule pour les 136 sièges à pourvoir! C'est pour dire, l'attachement de Walid Joumblatt à la maudite loi de 1960. Celle-ci découpe le Liban en de
grandes circonscriptions (26 circonscriptions au scrutin majoritaire). Elle convient à tout le monde sauf aux communautés
chrétiennes. Je l’ai dit il y a quelques jours, en démissionnant, le Premier
ministre s’est fixé un but, celui d’imposer la loi électorale de 1960 aux
partis chrétiens, Forces libanaises, Kataeb, Marada et Courant patriotique
libre. Il est navrant de constater que, ni Najib Mikati, ni Walid Joumblatt, ni
Saad Hariri, ni Michel Sleiman, n’ont
compris la détermination des leaders chrétiens d’en finir avec la loi de 1960. Heureusement,
que ces derniers, se sont montrés à la hauteur de l’enjeu lors de leur réunion
hier à Bkerké.

Tout
ce qui est bâti sur du sable mouvant s’écroulera! Walid Joumblatt est le
sable mouvant au pays du Cèdre. Saad Hariri est bien placé pour le savoir. C’est
le Beik qui a remis les rênes du pouvoir au Hezbollah le 12 janvier 2011. Il le
refera sans l'ombre d'un doute à la prochaine occasion opportuniste. En se rapprochant de
Walid Joumblatt, notamment pour la désignation du prochain Premier ministre (entente sur le nom de Tammam Salam), le
courant du Futur commet une erreur. Il n’a rien à gagner ou que des broutilles.
L’enjeu de cette période ne réside pas dans la formation superflue d’un gouvernement
éphémère, le gouvernement démissionnaire peut expédier les affaires courantes ad vitam aeternam et le Parlement peut légiférer jusqu'au dernier jour de la législature, le 20 juin 2013. L'enjeu réside dans la tenue des élections législatives à temps, c’est-à-dire le
9 juin 2013, ce n'est plus possible sauf si elles doivent avoir lieu sous la loi de 1960, ou avec un ajournement technique de plusieurs mois, le temps de faire voter une nouvelle loi et d'entreprendre les préparatifs nécessaires, un report qu'il va falloir quand même voter avant la fin de la législature pour ne pas tomber dans un vide constitutionnel. Rappelons pour la énième fois, seules les élections législatives AU LIBAN sont à même de sortir notre pays
de son marasme, sans attendre les miracles illusoires des conversions sur la route de Damas!
Dans une décision responsable et de bonne volonté, les partis chrétiens ont suspendu publiquement leur soutien au projet de loi orthodoxe qui instaure le vote intracommunautaire et corrige complètement la tare de la démocratie libanaise, afin de donner toutes les chances pour une entente nationale sur la loi électorale. Certes, le Hezbollah et Amal, qui verrouillent les régions chiites manu militari, rejettent sans état d'âme les projets de loi favorisant la petite circonscription et la proportionnelle, qui corrigent bel et bien cette tare démocratique, il n'empêche que les partis chiites ont compris tous les avantages qu’ils peuvent en tirer d’un soutien au projet de loi orthodoxe où le Liban est une circonscription unique, qui met en difficulté leur principal adversaire, le parti sunnite du courant du Futur. A ce jour, à part le projet de loi orthodoxe, seul le projet électoral inspiré de la proposition de Nabih Berri -eh oui, avec l'Estèz, c'est probablement reparti jusqu'en 2017 où il battra son propre record, 25 ans de règne à la tête du Parlement libanais!- qui prévoit un scrutin mixte, la moitié des sièges à la majorité et l'autre moitié à la proportionnelle, en découpant le Liban en plus d'une quarantaine de circonscriptions, est susceptible de dégager une majorité au Parlement. Mais, Walid Joumblatt et Michel Aoun, y sont opposés.
Dans une décision responsable et de bonne volonté, les partis chrétiens ont suspendu publiquement leur soutien au projet de loi orthodoxe qui instaure le vote intracommunautaire et corrige complètement la tare de la démocratie libanaise, afin de donner toutes les chances pour une entente nationale sur la loi électorale. Certes, le Hezbollah et Amal, qui verrouillent les régions chiites manu militari, rejettent sans état d'âme les projets de loi favorisant la petite circonscription et la proportionnelle, qui corrigent bel et bien cette tare démocratique, il n'empêche que les partis chiites ont compris tous les avantages qu’ils peuvent en tirer d’un soutien au projet de loi orthodoxe où le Liban est une circonscription unique, qui met en difficulté leur principal adversaire, le parti sunnite du courant du Futur. A ce jour, à part le projet de loi orthodoxe, seul le projet électoral inspiré de la proposition de Nabih Berri -eh oui, avec l'Estèz, c'est probablement reparti jusqu'en 2017 où il battra son propre record, 25 ans de règne à la tête du Parlement libanais!- qui prévoit un scrutin mixte, la moitié des sièges à la majorité et l'autre moitié à la proportionnelle, en découpant le Liban en plus d'une quarantaine de circonscriptions, est susceptible de dégager une majorité au Parlement. Mais, Walid Joumblatt et Michel Aoun, y sont opposés.
Nous ne sommes pas dans une impasse, nous sommes en pleines manœuvres! Après la
déclaration de Bkerké hier, il revient au
courant du Futur précisément, qui dispose d'une marge de manœuvre
intéressante et qui est soucieux de l'avenir du pays, de saisir cette
nouvelle occasion, d'arrêter de flirter avec Walid Joumblatt, de trancher sur le nœud électoral et d'intensifier les discussions avec les autres partis concernant le projet mixte afin de parvenir le plus rapidement possible à une loi électorale équitable et représentative pour le Liban. Et que les meilleurs gagnent, en toute démocratie.