1. C'est le "8 Mars" qui contrôle le ministère de l'Energie depuis 1990 qui est responsable du désastre du secteur électrique au Liban. Question: Comment leur faire confiance encore?
2. Aucun ministre, quelques soient les prérogatives accordées par l'Accord de Taef, ne peut réclamer à titre personnel une enveloppe de 5 milliards $ (dont le fameux 1,2 milliard $ immédiatement). Des projets de cette taille engagent la responsabilité de tout le gouvernement. Question: Pourquoi Aoun & Bassil insistent pour pouvoir disposer personnellement d'une telle enveloppe à moins de 2 ans des élections législatives?
3. La loi exige la création d'un organisme pour superviser l'exécution du projet. Questions: Pourquoi Aoun & Bassil insistent pour contourner cet organisme et éviter le contrôle des dépenses? En l'absence d'un tel organisme qui va contrôler les appels d’offres et les adjudications? Le ministre et son entourage? Encore une fois, on a un problème de confiance: l'expérience avec Clémentine (voir PS3), l'agence de communication familiale, chargée de certaines campagnes publicitaires du ministre de l'Energie Gebran Bassil (“Lebanon On/Lebanon Off” et “Comme ça, c’est beaucoup moins cher”), nous laisse dubitatif.
4. Dans certaines régions libanaises, 78% de l'électricité produite est volée et 38% des factures ne sont pas payées. Question: Qui nous dit que demain l'EDL ne sera pas dans la même situation au niveau des pertes électriques (avec plus de vol) et économiques (aujourd'hui nous sommes déjà à 5,5 millions $/j!)?
5. Et si pour une raison walifakihienne, le Hezbollah déclenchait une nouvelle guerre contre Israel comme en 2006. Nul besoin de déranger Michel Hayek pour savoir que l'aviation israélienne détruira nos centrales électriques flambant neuves, nous ramenant à la case départ et à la bougie!!! Questions: Qui payera la reconstruction? Est-il raisonnable que l'Etat libanais s'engage pour 5 milliards $ alors qu'il ne contrôle pas la décision de "faire la guerre"?
6. Pourquoi diable on prévoit de dépenser 5 milliards $ et on ignore le cri des populations du Metn et du Kesrouan -qui saluent leurs députés aounistes au passage!- qui réclament l'enterrement des lignes à haute tension qui passent au-dessus de leurs têtes et qui ne coûtera que quelques dizaines de millions de dollars? Question: Est-ce que la santé de la population libanaise est "en option" chez Aoun & Bassil?
Pour toutes ces raisons, Gebran Bassil ferait mieux de retirer son plan rachitique et de revoir sa copie ou de présenter sa démission.
Post-Scriptum
1. Le 14 Mars, Samir Geagea compris, évoque les 3 premiers points. Mais ce n'est pas assez! Quid des 3 derniers points? Les ignorer nous condamne à retomber dans le gouffre et à un éternel recommencement! Les libanais doivent savoir que Aoun & Bassil veulent les engager dans des dépenses pharaoniques, sans garantie de sortir du gouffre convenablement et surtout durablement! Ce n'est pas parce le plan a été élaboré sous le gouvernement Hariri et que la fraude touche sérieusement les régions chrétiennes, que le 14 Mars doit se sentir obliger de faire l'autruche!
2. Nul besoin de réveiller prématurément Michel Hayek de son hibernation pour savoir que Michel Aoun restera ferme sur ces positions. Alors au camp du 14 Mars je dirai qu'il ne faut pas trop se réjouir des disputes au sein du gouvernement car Aoun peut se payer le luxe de paralyser le gouvernement, surtout sur un sujet primordial pour les libanais! Il ne risque rien, bien au contraire ceci augmenterait son crédit dans la communauté chrétienne! C'est sa stratégie de communication depuis toujours! Encore une fois ce sont les "autres" qui céderont. Il faut reconnaître qu'au moins sur ce point il sait parfois manœuvrer! Nous devons donc l'affronter énergiquement.
3. Pour changer de sujet, ça vous dirait une Clémentine?
http://un-cri.blogspot.com/2011/03/je-vous-ai-apporte-une-clementine.html