La
formation du gouvernement Tammam Salam et sa déclaration ministérielle ont
fait couler beaucoup d'encre ces dernières semaines. Je fais partie de
ceux qui ont défendu cette option politique par deux articles: « A défaut d’appliquer le plan A, l’intelligence politique exige d’appliquer un plan B » et « Un pas sur la voie de l’abolition des privilèges du Hezbollah au Liban ». Inutile de vous dire que le premier Conseil des ministres de cette formation était donc très attendu. Il s'est tenu hier au palais présidentiel de Baabda.
Certes, ce gouvernement controversé ne fera pas de miracles. Ma ra7 yichil el zir min el bir, personne n'est dupe. Mais, force est de constater que dès le départ le « service politique rendu » du gouvernement Tammam Salam, pour reprendre la notion de « service médical rendu » des médicaments, est bien supérieur à celui du gouvernement Najib Mikati, dont le chef était pourtant originaire de
Tripoli, cette ville libanaise qui n'en finit pas de saigner. Y'a pas photo ! En conséquence, cela me conforte dans l'idée que mes choix politiques étaient judicieux.
Voici donc un compte rendu des principaux points abordés lors de la réunion de Baabda (extraits du quotidien Annahar). Je me suis permis quelques commentaires perso, bien entendu.
خطة
امنية محكمة للمناطق التي تسودها التوترات ولا سيما منها طرابلس وعرسال (...)
جمع السلاح من المستودعات وازالة الظهور المسلح في كل مناطق
التوتر والاشتباكات واصدار الاستنابات القضائية في حق جميع المطلوبين بما
يطاول قادة المحاور... ويشار الى ان اقرار الخطة الامنية تزامن مع عمليات
دهم قام بها الجيش أمس
في عرسال وادت الى مقتل المطلوب سامي الاطرش (...) "الارهابي
القتيل مطلوب بجرم تجهيز سيارات مفخخة واطلاق صواريخ وقذائف هاون على قرى
وبلدات لبنانية والمشاركة في قتل اربعة مدنيين وقتل عسكريين"... وصرّح وزير
الداخلية نهاد المشنوق لـ"النهار"عن اقرار مجلس الوزراء الخطة
الامنية: "لقد بدأ العد العكسي (...) لحفظ الامن ومنع الاعتداء والارهاب والتفجير والتزوير
والقتل والخطف. وهذه الخطة تطاول المرتكبين فقط أيا كانت مناطقهم وطوائفهم
وانتماءاتهم وذلك وفقا لما يقرره القضاء".
Et ça, c'est de la politique et non des palabres. Mich nazariyett be 3elm el nabett. Quoique, ça peut le devenir, on verra bien dans la mise en œuvre des décisions gouvernementales. Mais d'ores et déjà, face à l'immobilisme de certains dû à l'attente interminable de la chute du régime d'Assad, considérée en plus comme une panacée, enfin, tout Libanais ne peut être que ravi de ce plan d'action sécuritaire dans les régions de Tripoli et de Ersal.
Et ça, c'est de la politique et non des palabres. Mich nazariyett be 3elm el nabett. Quoique, ça peut le devenir, on verra bien dans la mise en œuvre des décisions gouvernementales. Mais d'ores et déjà, face à l'immobilisme de certains dû à l'attente interminable de la chute du régime d'Assad, considérée en plus comme une panacée, enfin, tout Libanais ne peut être que ravi de ce plan d'action sécuritaire dans les régions de Tripoli et de Ersal.
Il était quand même grand temps de charger l'armée libanaise et les Forces de
sécurité intérieur de contrôler la situation, d'interdire toute
apparition armée, de saisir les dépôts d'armes à Tripoli (quartiers
sunnites) et à Jabal Mohsen (quartiers alaouites), et d'arrêter les personnes recherchées par la justice dans toutes les régions libanaises et par tous les moyens nécessaires, y compris ceux impliqués dans les kidnappings, le chantage, les vols de voitures et les délits de faux
et d'usage de faux dans la Békaa.
Inutile de s’attarder sur le fait que personne ne s'approchera des armes illégales de la milice chiite ou n'entravera sa libre circulation à la frontière syro-libanaise. On le sait, pas besoin d'un dessin. Tenez, au passage, ce n'est pas parce qu'il n'est pas encore possible de désarmer le Hezbollah, qu'il faut laisser Tripoli et Ersal s'embraser et hors-la-loi. Ceci étant, la petite histoire ne dit pas
que feront les services sécuritaires au cours de ce toumchitt, et lors du passage des régions libanaises au peigne fin, s'ils trébuchent sur les cinq membres du
Hezbollah accusés par le Tribunal Spécial pour le Liban (TSL) de l'assassinat de Rafic Hariri, l'ancien Premier ministre du Liban? Auraient-ils des consignes claires de capturer et d'expédier ces suspects à La Haye pour être jugés? Wlak déjà, auraient-ils des instructions de les rechercher à tout hasard et de leur remettre gentiment les actes d'accusation du TSL ? En tout cas, la petite histoire ne dit pas non plus qu'adviendra de Michel Samaha, ancien ministre du 8 Mars, qui est déjà derrière les barreaux. Nul besoin de le chercher et de passer quoi que ce soit au peigne fin, pas même sa chevelure, il s'est arraché le peu de cheveux qu'il lui restaient sur le crâne depuis qu'il a été pris en flagrant délit avec deux douzaines de bombes ramenées des fabriques syriennes de son ami Bachar el-Assad, afin de préparer des attentats terroristes à caractère confessionnel au pays des 18 communautés (notamment contre le patriarche maronite, Béchara Raï).
أما على محور الاستحقاق الرئاسي فإن تطوراً بارزاً سجّل أمس في تثبيت هيئة مكتب مجلس النواب لأكثرية الثلثين لنصاب كل جلسة انتخابية
Voilà de quoi nous épargner les longues palabres de 2007-2008: la moitié plus un (camp du 14 Mars) ou les deux-tiers (camp du 8 Mars) ? Tout le monde s'est mis d'accord, Dieu merci, pour la séance de l'élection du président de la République libanaise par le Parlement libanais, le quorum de présence requis est égale aux deux-tiers des députés (soit 85 députés). En gros, même avec les girouettes comme les Joumblatt & Co, qui se cachent derrière le centrisme et la neutralité, pour se placer en réalité selon les opportunités politiques, ni le 14 Mars, ni 8 Mars, n'a la possibilité seul, d'assurer la présence des deux-tiers des députés. Eh bien, voilà un casse-tête libanais comme on aime ! Donc, il va falloir encore improviser pour trouver une solution à ce nœud politique gordien, si nous ne voulons vraiment pas de la vacance présidentielle. Il faut déjà commencer par redescendre sur terre et éviter les options surréalistes.
طرحت قضية اللاجئين السوريين فبرزت ثلاثة توجهات: الاول، عبّر عنه وزير
الصحة وائل ابو فاعور يقضي بإنشاء مخيمات داخل لبنان. والثاني، عبّر عنه
وزير الدولة لشؤون مجلس النواب محمد فنيش يقضي بانشاء مخيمات داخل المناطق
الآمنة في سوريا. والثالث عبّر عنه الوزير قزي يقضي بانشاء مخيمات بمراقبة
دولية في مناطق المعارضة السورية الآمنة لانصار المعارضة ومخيمات مماثلة في
مناطق النظام لانصاره
Les réfugiés syriens, nous y voilà. Nous ne sommes pas loin du million et demi de réfugiés pour une population de 4,2 millions d'habitants, soit plus du tiers de la population du pays du Cèdre. Aucun pays au monde et dans toute l'histoire de l'humanité, n'a accueilli une telle proportion de réfugiés sur son sol. Non, jamais dans l'histoire de l'humanité ! Alors, face à ce problème incommensurable, et devant la léthargie de la communauté internationale, le Conseil des ministres libanais a débattu de trois options, sans prendre de décision sur le sujet pour le moment.
Waël Abou-Faour (Parti socialiste de Walid Joumblatt) a proposé de créer des « camps » pour les réfugiés syriens au Liban, un mot auquel beaucoup de Libanais, notamment des communautés chrétiennes, sont hautement allergiques. Il serait
particulièrement naïf, et irresponsable du coup, de croire que dans quelques mois
tout sera réglé en Syrie et que tous les réfugiés syriens retourneront
dans les ruines de leur pays avant la fin de l'année. La guerre
en Syrie durera encore des années sans l'ombre d'un doute et il va falloir en tenir compte. L'option de « camps syriens » au Liban, avancée par Walid Joumblatt, comporte beaucoup de risques, qu'un pays comme le Liban ne peut tout simplement pas assumer. Elle doit donc être définitivement écartée.
La mésaventure palestinienne au Liban, elle aussi, avait un caractère temporaire. 66 ans après, plus de 500 000 personnes vivent dans des conditions misérables dans les « camps palestiniens », sans la possibilité d'être assimilés par la société libanaise, même à long terme, et n'ont aucune chance ni de retourner en Israël et en Palestine, ni d'immigrer dans les autres pays arabes, encore moins occidentaux, pourtant co-responsables de l'expulsion palestinienne de la Terre Sainte (sous mandat britannique de 1917 à 1948), les frontières arabo-occidentales étant hermétiquement fermées aux réfugiés, aussi bien aux Palestiniens d’antan qu'aux Syriens d'aujourd'hui. Ainsi, il est grand temps que les pays arabes et occidentaux assument pleinement leur responsabilité dans la tragédie palestinienne, dans le cadre d'une paix israélo-arabe juste et durable.
La mésaventure palestinienne au Liban, elle aussi, avait un caractère temporaire. 66 ans après, plus de 500 000 personnes vivent dans des conditions misérables dans les « camps palestiniens », sans la possibilité d'être assimilés par la société libanaise, même à long terme, et n'ont aucune chance ni de retourner en Israël et en Palestine, ni d'immigrer dans les autres pays arabes, encore moins occidentaux, pourtant co-responsables de l'expulsion palestinienne de la Terre Sainte (sous mandat britannique de 1917 à 1948), les frontières arabo-occidentales étant hermétiquement fermées aux réfugiés, aussi bien aux Palestiniens d’antan qu'aux Syriens d'aujourd'hui. Ainsi, il est grand temps que les pays arabes et occidentaux assument pleinement leur responsabilité dans la tragédie palestinienne, dans le cadre d'une paix israélo-arabe juste et durable.
Par contre, Mohamad Fneich
(Hezbollah) propose de créer des camps à l'intérieur des régions sûres en
Syrie. Quant à Sejaan Azzi
(Kataeb), il propose des camps en Syrie, à la fois dans les régions
contrôlées par les rebelles et dans celles contrôlées par le
régime. Les deux propositions conviennent mieux à la situation explosive des réfugiés syriens, toute la question étant de savoir comment y procéder. Affaire à suivre.
طرح الوزير باسيل بصفته وزيرا سابقا للطاقة مشروع زيادة تعرفة الكهرباء فلم يستجب له
Mais, il ne décroche pas Gebran Bassil ! Jeu, cherchez l'erreur: « le nouveau ministre des Affaires étrangères a proposé d'augmenter le tarif de l'électricité au Liban ». Fastoche: mais bordel, en qualité de quoi un ministre des Affaires étrangères se penche sur la tarification électrique au Liban? Eh bien, en qualité d'ancien ministre de l'Energie. Lol! Wlé chou wazir elta2a mada el7ayett ! Khalas, décroche, c'est terminé, échec et mat. La demande de Bassil a été ignorée. En tout cas, il serait plus pertinent de commencer par obliger les nombreux fraudeurs libanais à payer leur consommation, avant d'augmenter la tarification pour ceux qui ne se branchent pas illégalement sur le réseau électrique de l'Etat et payent honnêtement leurs factures. Pour rappel, selon les régions en dehors de Beyrouth, 40 à 80 % de l'électricité distribuée est volée (consommation non facturée et factures
non payées). Pour rappel aussi, Gebran Bassil a promis aux Libanais en juin 2010, l'électricité 24h/24 pour 2015. Pas la peine de développer. Bienvenue au Liban.
طرح وزير الاتصالات بطرس حرب موضوع تسليم كامل "الداتا" الى الاجهزة
الامنية، فجرى نقاش هادئ في شأنه وانتهى بتسجيل اعتراض وزراء "حزب الله"
و"التيار الوطني الحر" وتحفظ وزراء حركة "أمل"
C'est
sans aucun doute le changement le plus important par rapport au
gouvernement hezbollahi précédent. Au grand dam des ministres du 8 Mars,
il a été décidé hier par le gouvernement Tammam Salam, de remettre les données de télécommunication aux services libanais de renseignement qui enquêtent sur les assassinats, les tentatives d'assassinat et les attentats commis au Liban, dans le respect des lois en vigueur, loin des décisions capricieuses politiciennes des individus. C'est une grande victoire pour les ministres du 14 Mars du gouvernement Tammam Salam, le trio Rifi-Machnouk-Harb, respectivement ministres de la Justice, de l'Intérieur et des Télécoms. Les ministres de Nabih Berri ont exprimé des réserves. Des réserves et non une franche opposition, une nuance qui s'explique par la volonté du vieux renard de préparer déjà son
mandat 2014-2020, ce qui lui ferait un règne de 28 ans sans interruption à la tête du
Parlement libanais ! Les ministres de Hassan Nasrallah et de Michel Aoun, se sont opposés en vain à cette décision, se cachant hypocritement derrière « le respect de la vie privée et des libertés individuelles ». « Hors sujet », leur a rétorqué Boutros Harb ! Ah, comme ça fait plaisir d'entendre certaines répliques.