vendredi 4 janvier 2019

Voici 2019, voilà 2018 : les perspectives pour le Liban (Art.587)


Pour savoir où nous allons, il faut connaitre où nous étions. Le Liban entre 2018 et 2019, les perspectives en 21 points.


1. Elémentaire me diriez-vous. Pas pour les adeptes de la politique de l'autruche, le député chrétien Nicolas Sehnaoui en tête, qui s'est précipité pour publier une vidéo du réveillon du Nouvel an, indiquant avec une fierté débordante que « ce n'est ni New York, ni Paris, ni Londres... c'est Achrafieh, place Sassine ». C'est un peu limité comme ambition. On aurait demandé à un môme de sept ans de remplacer les trois points de suspension par la suite logique, il aurait sans doute mis Beyrouth. Oui mais Beyrouth, c'est Basta et Zqak el-Blatt aussi. Enfin, ce n'est pas le cas non plus pour les fidèles à la tartufferie sur les réseaux sociaux, plus (pré)occupés par cette députée musulmane, Rola Tabsh-Jaroudi (Courant du Futur), qui a eu le malheur de « s'excuser auprès de Dieu » et devant le mufti, après avoir été bénie par un prêtre dans une église, qui a posé le ciboire contenant les hosties sur sa tête, un comportement à deux volets qui a doublement déplu à une frange de zélotes des deux religions monothéistes, chacun y allant de son couplet et de son zèle !

2. Et comment voulez-vous ne pas s'attarder encore sur 2018, cette année de désastres, pour le Liban, la France, le Brésil, les Etats-Unis, le Moyen-Orient, le monde et la Planète bleue. C'est d'autant plus factuel qu'on ne peut rien archiver pour l'instant, tout sera d'actualité en 2019. Il n'y a qu'à jeter un coup d'oeil sur quelques titres de mes 59 articles et mes 22 notes de l'année écoulée pour s'en convaincre. Pour éviter de nous disperser, nous allons nous limiter au cas du pays du Cèdre.

3. Dans le blog Focus sur le Liban, on trouve 16 articles sur la politique libanaise. Un tout petit millésime par rapport aux autres années marquées par 21 à 39 articles par an (depuis 2011) et une moyenne de 30 articles annuels, 2013 restant l'année record, 50 articles au compteur. J'étais jeune et idéaliste, je croyais encore à l'avenir de notre pays. Et puis, il se passait quelque chose d'intéressant à l'époque. Aujourd'hui, plus aucun espoir. Les dirigeants et une majorité des citoyens libanais sont aux abonnés absents, le Liban est mal en point et nous sommes une minorité à nous en soucier.

4. L'année m'a donné l'occasion de dénoncer trois scandales, la résidence à vie accordée aux propriétaires étrangers (l'affaire de l'article 49), le décret de naturalisation de ressortissants palestiniens et syriens peu recommandables (l'affaire Aoun-Hariri-Machnouk) et la dispense des ressortissants iraniens de se faire tamponner le passeport lors de leurs visites au Liban (l'affaire Ibrahim-Berri-Nasrallah). Et pourtant, « Derrière le 'décret secret' de naturalisation, la volonté libanaise de prendre part au business de la reconstruction de la Syrie et la détermination syrienne de coloniser le Liban ». Mais rien à faire. Les concernés nous ont promis toute la vérité sur ces trois affaires et depuis, c'est le silence radio. Il faut dire que Quelle mascarade! Il faut dire que les promesses n'engagent que ceux qui les croient, les dindons de la farce.

5. J'avais commencé l'année par deux événements surréalistes : la joute oratoire entre Gebrane Bassil et Nabih Berri (traité de 'baltajé' avant de se rétracter sous la pression des partisans de l'estéz) et l'histoire rocambolesque de la lieutenant-colonel Suzanne el-Hajj avec le comédien Ziad Itani (une tragi-comédie inouïe en onze actes). Le premier s'est terminé par une séance de tébwiss léhé, en attendant le prochain épisode, et le second attend sa mise en scène au théâtre et au parquet.

6. J'ai couvert les élections législatives les plus bizarroïdes depuis notre seconde indépendance, à travers six articles portant sur la tactique politicienne saugrenue des protagonistes, l'arbre de décision de l'électeur responsable et la remise des prix aux plus méritants. Si nous voulons améliorer notre démocratie bananière, il va falloir agir sur beaucoup de paramètres, à commencer par la loi électorale. Elle est mauvaise pour diverses raisons, nous venons de la tester. Antoine Constantine Pano (Beyrouth/CPL) est un représentant de la nation avec 539 voix préférentielles et Eddy Demirdjian (Zahlé/indépendant) est élu avec 77 voix préférentielles seulement, représentant 0,7% des suffrages préférentiels exprimés. La loi électorale est en partie responsable de la paralysie du pouvoir. Je reste partisan de la circonscription uninominale à un tour, avec réduction du nombre de député de moitié (64 députés, c'est largement suffisant pour le Liban), combinée à un dose de tirage au sort (pour dynamiser la démocratie libanaise). Sur ce dernier point, je suis aussi sérieux que l'étaient Aristote, Rousseau et Montesquieu. En tout cas, ces deux modes de scrutin permettront de déconfessionnaliser partiellement les élections au Liban, ce qui serait déjà pas mal.

7. Au pays d'entre les deux gendres, l'actualité fut marquée aussi par les tenants du titre, bien évidemment: « Michel Aoun, Gebrane Bassil et Chamel Roukoz : de grandes manoeuvres politiques en famille ». Par souci d'équité, j'ai rédigé deux articles politiques sur Chamel Roukouz et deux autres sur Gebrane Bassil. Mais tout le monde sait que ce dernier est à la fois le chouchou de Michel Aoun et le dada de Bakhos Baalbaki. Pour le président de la République, je ne sais pas pourquoi. Mais de mon côté, si le gendre prodige mérite tant d'attention, c'est parce qu'il se croit mieux que les autres et qu'il est même le meilleur de tous, alors qu'il est comme les autres, avec la particularité bien fâcheuse d'être le champion du lâcher d'éléphants roses qui encombrent le ciel libanais. Il était donc normal que je lui consacre les deux articles phares de mon blog-Liban et du millésime 2018 : « Gebrane Bassil, l'homme qui se prend pour Don Quichotte de la République libanaise », à la suite des élections législatives, et « Faut-il voter une loi qui interdit à Gebrane Bassil tout ministère public et d'inscrire dans la Constitution l'impossibilité de l'élire comme présidence de la République? », à l'occasion d'un retour sur son projet de 2013, « Rêve d'une nation », où il avait promis aux Libanais pour 2020, entre autres, l'électricité 24h/24, un parc d'attraction sur la décharge de Bourj Hammoud, le métro pour les Beyrouthins et de l'eau potable pour Chypre. Tout cela pour l'année prochaine! Et dire qu'on trouve encore des Libanais froissés par les titres de mes articles.

8. Des événements marquants ont mérité un article à part. Parmi eux, il y a la fin du réquisitoire accablant et des plaidoiries du Tribunal spécial pour le Liban, où sont jugés cinq membres du Hezbollah pour leur implication dans l’attentat terroriste du 14 février 2005, qui a causé la mort de 22 personnes, dont l’ancien Premier ministre du Liban, Rafic Hariri. C'était l'occasion d'évoquer l'attribution du nom du chef présumé de la cellule terroriste, Moustapha Badreddine, à une rue de la banlieue-sud de Beyrouth, et l'indifférence générale du pouvoir libanais -notamment du président de la République Michel Aoun et du président du Parlement Nabih Berri- au sujet du TSL.

9. Comme événement marquant, on trouve aussi la rencontre historique entre Geagea et Frangié, plutôt apolitique et désintéressée. Celle-ci m'a donné l'occasion de revenir sur une autre réconciliation interchrétienne, politique et intéressée, entre Geagea et Aoun, un fiasco qui restera dans les annales. Rappelez-vous c'était pour enterrer la hache de guerre entre le Courant patriotique libre et le parti des Forces libanaises, et mettre fin à la vacance du pouvoir. Mieux vaut en rire.

10. Pour terminer l'année sur une note politique positive, quand même, j'avais proposé aux députés et au peuple libanais un deal : « Elisez-moi président de la République et je donnerai au Liban un gouvernement en 180 secondes », un titre cynique pour mieux ressortir l'incompétence de la classe politique libanaise, toutes tendances politiques confondues, et évoquer sérieusement les réformes constitutionnelles d'urgence pour faire fonctionner l'Etat libanais, avec trois idées phares : le « conclave présidentiel » enfermant les députés place de l'Etoile jusqu'à l'élection du président de la République, la « non-rémunération des parlementaires » en cas d'autoprorogation de leur mandat et le « tirage au sort ministériel » pour l'attribution des ministères au cours de la formation d'un nouveau gouvernement.

J'avais oublié que nul n'est prophète en son pays et les dindons de la farce sont légion dans nos contrées. Aucun leader d'aucun parti politique libanais ne propose une esquisse d'ébauche de procédure draconienne aux trois problèmes récurrents qui sabotent la vie démocratique au Liban : la vacance du pouvoir présidentiel, l'autoprorogation du mandat du pouvoir législatif et l'enlisement dans la formation du pouvoir exécutif. Les solutions existent, mais pas la volonté politique, et la majorité du peuple et des médias au Liban est aux abonnés absents. Dans ces conditions, espérer le moindre changement relève de l'utopie.

11. Dans le blog Focus sur le Monde, plusieurs articles concernent le Liban en totalité ou en partie. Le premier fait suite aux menaces proférées par le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, le faucon d'extrême droite, d'origines soviétique et moldave, qui n'a retrouvé le chemin de la Terre promise qu'en 1978 svp, de renvoyer « tout Beyrouth dans les abris », si le Liban tente d'exploiter le gisement de gaz du bloc numéro 9, situé en partie dans les eaux territoriales libanaises. L'affaire est suspendue à l'arbitrage de la communauté internationale et aux cadeaux-surprises du Hezbollah chiite à l'Etat hébreux. Tenez, un tunnel transfrontalier par exemple, quoi d'autre?

12. Dans ce sillage, notez que j'ai consacré un article à une info qui n'a pas fait beaucoup de bruit au pays du Cèdre, et pourtant c'était un petit événement. L'armée libanaise a reçu en mai dernier quatre avions militaires Super Tucano (A-29), commandés par le Liban, fabriqués par le Brésil, financés par l'Arabie saoudite et livrés par les Etats-Unis. Les défenseurs zélés de la troupe, des hezbollahi-compatibles en partie, ont préféré avaler leur langue et détourner les yeux, comme pour mieux laisser perpétuer l'anomalie que constitue la situation milicienne du Hezbollah au Liban.

13. Sillage pour sillage, dans le blog-Monde, j'ai consacré plusieurs articles à la Syrie, où il était question du Liban. « La guerre en Syrie : le point sur la situation alors que les batailles d'Idlib et de la réhabilitation de Bachar el-Assad sont engagées », m'a permis d'évoquer les principaux protagonistes et leurs intérêts, le Hezbollah libanais en tête, à l'aube de la fin d'un chapitre important de cette interminable guerre qui a fait des centaines de milliers de morts, autant de blessés, plusieurs millions de déplacés et un volume de destruction évalué à 400 milliards de dollars, qui fait baver tant de gens au Liban et ailleurs dans le monde. Dans un autre article j'ai dénoncé les « idiots utiles » de Bachar el-Assad, en Orient comme en Occident, suite à la politique éditoriale adoptée par la web-tv française d'obédience mélenchoniste, qui a décidé de ne pas montrer des images sanglantes du conflit, car « aucune » ne serait vérifiée, comme pour mieux minimiser les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis par le tyran de Damas, afin de rendre sa réhabilitation possible.

14. Dans mes divers blogs, on y trouve aussi, plusieurs articles et notes sur Donald Trump. A chaque fois que l'occasion s'est présentée, j'ai mis en garde ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et les ai prévenus que le locataire de la Maison Blanche est un bouffon, un tocard, un abruti, et j'en passe et des meilleurs. Et il le restera à jamais. Beaucoup de compatriotes ne m'ont pas cru. Ils se sont réjouis du durcissement de la politique américaine à l'égard de l'Iran et des frappes folkloriques américaines sur les positions des troupes d'Assad en Syrie. Il n'a fallu que quelques mois, pour que le fan club du président américain au Liban déchante. Donald Trump a terminé l'année 2018 en annonçant le retrait sans conditions des troupes américaines de Syrie et a commencé l'année 2019 en donnant aux Iraniens le feu vert de « faire ce qu'ils veulent » en Syrie. Cet homme est un désastre ! L'incapacité de former un gouvernement au Liban depuis huit mois, est une des conséquences des décisions stupides prises par Donald Trump. En somme, il fait beaucoup d'heureux dans la région : Assad, Nasrallah, Khamenei et Poutine, bien sûr, Daech aussi, et surtout, Erdogan, le grand gagnant de cette farce, qui a désormais carte blanche pour écraser les forces kurdes de Syrie, alors que celles-ci ont combattu avec beaucoup de courage les jihadistes de l'Etat islamique.

15. La grande surprise de l'année dernière, une bonne nouvelle quand même, est venue d'une étude internationale menée par le Pew Research Center, un think tank américain, qui laisse penser que nous sommes parmi les populations les plus attachées à la démocratie représentative au monde ! Certes, ils ne donnent pas l'air de l'être, mais les Libanais sont 5e au classement, juste derrière les Suédois, loin devant les Français. Qui l'aurait cru? Bon, c'était pour la théorie. Dans la pratique, notre pays est rongé et paralysé par l'esprit confessionnel, comme le montrent les deux événements de l'intro du présent article.

16. Dans le blog Impressions du Liban et du Monde, consacré aux articles non politiques, le Liban occupe une bonne place. Au cours de l'année, il a été question pêle-mêle d'une énième tentative de censurer un film de Steven Spielberg, The Post - Pentagon Papers, parce que le réalisateur américain a fait un don d'un million de dollars à Israël au cours de la guerre de Juillet 2006 ; de la leçon déplacée de Manar Sabbagh, journaliste chiite d'al-Manar, la chaine de télévision du Hezbollah, adressée à la « bande d'intellectuels » et aux « fils de la Phénicie » (sous-entendant les chrétiens en général et les maronites en particulier), qui ont exprimé leur joie et leur fierté après la victoire de Nadine Labaki au Festival du film de Cannes, accompagnée d'un photo-montage d'une cinquantaine de combattants du Hezbollah morts à Qousseir en Syrie, qualifiés de « saints-martyrs », précisant au passage que « le Liban peut se contenter de cette gloire pour des siècles » ; et de l'initiative sexiste et ringarde de Pierre Achkar, chef de la municipalité de Broumana et président du syndicat des hôteliers du Liban, d'embaucher des jeunes femmes pour les déguiser en policières et les habiller en short, serré et pas très couvrant, pour soi-disant attirer les touristes occidentaux, alors que l'offre global d'hébergement touristique au Liban est non seulement très insuffisante, mais chère par rapport à d'autres pays touristiques comme la France, l'Italie, l'Espagne, la Grèce et la Turquie.

17. Au cours de 2018, je fus amené à dénoncer les pratiques indignes de certaines écoles privées au Liban. Si certains établissements religieux et laïcs n'ont plus une éthique et des valeurs pour prendre en compte les difficultés financières des Libanais, il revient à l'Etat libanais de légiférer en la matière pour mettre un terme aux abus et aux dérives dans ce secteur. Dans un autre domaine aussi, nous devons légiférer d'urgence car « c'est aux juges et non aux policiers et militaires de constater et de sanctionner les éventuels abus en matière de liberté d'expression au Liban ». C'était à l'occasion des ennuis qu'ont connu, entre autres, le journaliste Marcel Ghanem, et les activistes Imad Bazzi, Walid Asmar et François Maraoui. Là encore, les partis politiques libanais ne sont pas à la hauteur.

18. Comment couvrir l'actualité de l'année sans aborder le plus grand scandale de l'histoire du Liban, l'électricité. Près de 30 ans après la fin de la guerre, nous ne pouvons toujours pas bénéficier d'une électricité 24h/24, fournie par un Etat souverain à un prix raisonnable, sans passer par les rapaces des générateurs privés. Depuis dix ans, le ministère de l'Energie est entre les mains du Bloc du Changement et de la Réforme, une coalition parlementaire formée autour du Courant patriotique libre. Le parti qui a le plus contrôlé le ministère de l'Energie est justement le CPL, celui de Michel Aoun et de Gebrane Bassil. Le ministre qui a passé le plus de temps au ministère de l'Energie est justement, l'actuel chef du CPL, le gendre de Michel Aoun, Gebrane Bassil, 4 ans et 3 mois. Ce fut donc une occasion d'interpeller l'intéressé avec « Wlak weiniyé hal kahraba el charm**** 24/24 ya Gebrane, where is this fu***** electricity 24 hours a day ya Bassil, non mais, où est cette pu***** d'électricité 24h/24 ya Gebrane Bassil? » L'article fut rédigé comme une expo-revue de presse, une vingtaine d'étapes qui couvrent la période entre 2010 et 2018.

19. Et comme pour mieux illustrer la gestion calamiteuse du secteur électrique par le Hezbollah (2005-2008) et le Courant patriotique libre (2008-2018), il a fallu terminer l'année par le scandale de « L'échange surréaliste de César Abi Khalil, le ministre libanais de l'Energie, avec Joe Kaeser, le PDG de Siemens », qui m'a amené à me poser sérieusement la question s'il ne fallait pas destituer César Abi Khalil, bannir Gebrane Bassil et engager Joe Kaeser, pour que, enfin, les Libanais aient le courant électrique 24h/24. Abi Khalil, ex-conseiller de Bassil, s'est permis de dédaigner les propositions de la chancelière allemande Angela Merkel et du PDG de Siemens Joe Kaeser, pour améliorer la production électrique au Liban, alors qu'une étude portant sur la qualité d'approvisionnement en électricité des populations dans le monde montre que le Liban n'arrive qu'à la 134e place (sur 137) et que le secteur électrique coûte près de 5 milliards de dollars par an (énergie de l'Etat libanais via EDL, des centrales flottantes en location et des générateurs privés). Il a fallu une vive polémique à laquelle j'ai pris part, pour qu'enfin Abi Khalil, le ministre libanais de l'Energie, daigne s'intéresser à l'offre de Siemens, avec 4 mois de retard. Il faut dire que César et Bassil sont plus (pré)occupés à promouvoir l'aberrante idée des centrales flottantes turques. Et c'est loin d'être fini.

20. Mes deux derniers articles en 2018 concernent l'environnement. Le premier était consacré à l'embouteillage monstre la veille de la célébration du 75e anniversaire de l'indépendance du Liban. En cause, apparente, les préparatifs du défilé militaire du 22 novembre. Tout le monde avait tiré à boulets rouges sur l'armée libanaise, comme si l'axe routier est une promenade de santé le reste de l'année, alors que le problème est beaucoup plus profond: « Et si on parlait du désastreux aménagement urbain du Liban et de Beyrouth en particulier ». Le second était consacré aux révélations d'une étude hollandaise récente qui montre que « Nous respirons un air empoisonné au Liban et personne ne s'en soucie ». Tout le pays, du nord au sud, et de l'est à l'ouest, est au seuil maximal de pollution au dioxyde d'azote. Le territoire libanais est plus pollué que les régions parisiennes et milanaises confondues. Ainsi, tous les Libanais, respirent un air toxique pour la santé humaine, qui provoque 500 000 morts par an dans le Grand Moyen-Orient. Pour l'aménagement urbain et la pollution atmosphérique, les solutions existent. Certaines coutent chères d'autres pas. Une chose est sûre : la prise de conscience, la volonté politique et l'incorruptibilité font défaut au Liban. Encore des affaires à suivre.


21. Ce fut une année bien remplie. Comme on peut s'en rendre compte aussi, la majorité des sujets abordés en 2018, seront toujours d'actualité en 2019. Ainsi, question écriture et lecture, nous ne chômerons pas, ni vous ni moi. Mais hélas, si quelques hirondelles ne font pas le printemps, une minorité de Libanais éclairés ne fera pas la renaissance. Mais être réalistes ne doit pas nous empêcher de nous battre pour laisser le Liban dans un meilleur état que celui dans lequel nous l'avons trouvé. C'est pour dire, nous aurons du boulot.