Gandhi
ne croyait pas si bien dire, « le monde est fatigué de la
haine ». De part et d'autre, des Libanais et des
Syriens, partisans ou opposants au régime terroriste de Bachar
el-Assad, font consciemment ou pas, par conviction ou par omission,
tout ce qui possible et imaginable pour inciter les populations
libanaise et syrienne à la haine respective des réfugiés syriens
au Liban et de l'armée libanaise. Dans ce melting pot, on trouve
de tout, des citoyens, des déplacés, des activistes, des réfugiés, des journalistes, des leaders
politiques et des hommes religieux, des deux nationalités et de
toutes tendances politiques et appartenances religieuses confondues. Tout le monde s'y met. A suivre l'actualité du Liban ces derniers jours, on dirait que nous
autres Libanais, n'avons pas appris grand-chose du passé, et vous autres Syriens, non plus d'ailleurs. Et ce n'est certainement pas le début des combats sur les chaines montagneuses de l'Anti-Liban, qui séparent le pays du Cèdre de la Syrie, qui apaisera les mentalités des uns et des autres.
I.
LES LEÇONS DE L'EXPERIENCE PALESTINIENNE AU LIBAN (1948-1982)
La
désastreuse expérience palestinienne au Liban entre 1948 et 1982,
aurait dû nous amener à comprendre trois choses.
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Primo, même avec toute la bonne volonté du
monde, aucun pays ne peut accueillir à long terme des réfugiés
en masse d'une même nationalité, sans problèmes et sans risques de
déstabilisation. Le Liban ne fait pas exception, bien au
contraire. Qu'importe les erreurs commises par les Palestiniens et
les Libanais, notre expérience en la matière l'a magistralement
démontré. Tenez, et si on allait voir ce qui se passe ailleurs? En Turquie par exemple.
Erdogan qui a envisagé un temps à l'été 2016, l'éventualité de naturaliser les 2,75 millions de réfugiés syriens en Turquie, n'a pas pu éviter le tollé médiatique que son annonce avait provoqué dans les médias et les réseaux sociaux. Ce fut la goutte d'eau qui avait débordé le vase. Aussitôt des propos anti-réfugiés ont inondé les réseaux sociaux turcs sous le hashtage #ülkemdeSuriyeliistemiyoru, #JeneveuxpasdeSyriensdansmonpays. Personne au Liban comme en Syrie des gaillards de la dernière pluie, n'avait songé traiter les Turcs de racistes et de xénophobes, sachant par ailleurs que la Turquie n'a jamais accepté accorder aux Syriens le statut de réfugiés. Le Liban, si ! L'écrasante majorité de ces derniers n'est pas installée dans des camps et vit dans des conditions précaires, comme l'a souligné un rapport récent du Conseil de l'Europe. Là aussi, personne ne s'en émeuve. C'est comme au Liban en fait, sauf que la Turquie devrait encore accueillir 22 millions de réfugiés syriens, càd toute la population syrienne de Syrie, pour battre notre record, 3 autochtones pour 1 ressortissant syrien. Et là encore, ça ne semble déranger personne de notre contrée.
Erdogan n'est évidemment pas fou, il sait que le taux de natalité de la Turquie est très faible et que des études sur le terrain ont montré que de toute façon, 3/4 des Syriens en Turquie n'envisageaient pas de retourner en Syrie. Ailleurs, en Allemagne, on s'apprête à programmer le retour de 200 000 réfugiés syriens en Syrie, sans que cela ne suscite de déchainements hystériques particuliers contre les Allemands dans les populations libanaises et syriennes. Certes, nous avons des compatriotes aux propos et aux comportements nauséabonds, mais débattre du fardeau des réfugiés syriens au Liban ou ne serait-ce qu'évoquer le problème, et l'on est vite ostracisé par une frange bien pensante de Libanais et de Syriens.
Toujours est-il que l'expérience palestinienne aurait dû nous faire réfléchir sérieusement sur l'accueil massif de ressortissants d'une même nationalité à long terme. Et sur ce point les ex-8Mars et 14Mars sont tout aussi fautifs les uns que les autres.
Erdogan qui a envisagé un temps à l'été 2016, l'éventualité de naturaliser les 2,75 millions de réfugiés syriens en Turquie, n'a pas pu éviter le tollé médiatique que son annonce avait provoqué dans les médias et les réseaux sociaux. Ce fut la goutte d'eau qui avait débordé le vase. Aussitôt des propos anti-réfugiés ont inondé les réseaux sociaux turcs sous le hashtage #ülkemdeSuriyeliistemiyoru, #JeneveuxpasdeSyriensdansmonpays. Personne au Liban comme en Syrie des gaillards de la dernière pluie, n'avait songé traiter les Turcs de racistes et de xénophobes, sachant par ailleurs que la Turquie n'a jamais accepté accorder aux Syriens le statut de réfugiés. Le Liban, si ! L'écrasante majorité de ces derniers n'est pas installée dans des camps et vit dans des conditions précaires, comme l'a souligné un rapport récent du Conseil de l'Europe. Là aussi, personne ne s'en émeuve. C'est comme au Liban en fait, sauf que la Turquie devrait encore accueillir 22 millions de réfugiés syriens, càd toute la population syrienne de Syrie, pour battre notre record, 3 autochtones pour 1 ressortissant syrien. Et là encore, ça ne semble déranger personne de notre contrée.
Erdogan n'est évidemment pas fou, il sait que le taux de natalité de la Turquie est très faible et que des études sur le terrain ont montré que de toute façon, 3/4 des Syriens en Turquie n'envisageaient pas de retourner en Syrie. Ailleurs, en Allemagne, on s'apprête à programmer le retour de 200 000 réfugiés syriens en Syrie, sans que cela ne suscite de déchainements hystériques particuliers contre les Allemands dans les populations libanaises et syriennes. Certes, nous avons des compatriotes aux propos et aux comportements nauséabonds, mais débattre du fardeau des réfugiés syriens au Liban ou ne serait-ce qu'évoquer le problème, et l'on est vite ostracisé par une frange bien pensante de Libanais et de Syriens.
Toujours est-il que l'expérience palestinienne aurait dû nous faire réfléchir sérieusement sur l'accueil massif de ressortissants d'une même nationalité à long terme. Et sur ce point les ex-8Mars et 14Mars sont tout aussi fautifs les uns que les autres.
.
Secundo, la souveraineté de l'Etat libanais doit être totale sur
le territoire libanais, y compris et surtout, dans les camps de
réfugiés. Aucune exception ne peut être tolérée sous quelque
prétexte que ce soit. Le camp d'Ain el-Heloui au Sud-Liban même de
nos jours, comme celui de Nahr el-Bared au Liban-Nord il y a quelques années, qui sont de
facto des territoires palestiniens non soumis à la souveraineté
libanaise, nous rappelle que ce point est capital. Il ne faut pas
seulement voir les choses telles qu'elles sont aujourd'hui, mais
telles qu'elles peuvent l'être demain. La guerre civile en Syrie
peut se libaniser et même se soudaniser, voire s'éterniser. Tout a commencé avec
quelques milliers de réfugiés en 2012, il y a aujourd'hui près de
1,5 million de réfugiés et de déplacés syriens sur le territoire
libanais. On parle déjà de 150 000 Syriens nés au Liban. Certains
ressortissants syriens y sont depuis plus de 5 ans. Ils peuvent
rester encore 5, 10 ou 15 ans, voire plus. Qui exclut une telle éventualité est
soit un naïf qui passent trop de temps sur Instagram, soit un suspect
qui a un agenda obscur.
.
Tertio, il est irresponsable et très dangereux de faire des
réfugiés, des ennemis. Aujourd'hui, plus de 450 000 réfugiés
palestiniens sont installés au Liban. L'exode avait commencé avec
la création illégale de l'Etat d'Israël sur la Palestine. A moins
d'un miracle, ils ne retourneront jamais ni en Palestine ni en Israël.
On ne pourra pas, et on ne voudra pas, les naturaliser pour des raisons
à la fois démographiques communautaires (la majorité étant
sunnite), mais aussi pour des raisons patriotiques (leur amour du
Liban laisse à désirer et leur relation avec les chrétiens
libanais est assez mauvaise). Les villes dans lesquelles ils vivent,
appelées encore des camps, sont de facto des territoires
palestiniens pas vraiment soumis à la souveraineté libanaise, gérés
par différentes milices palestiniennes armées, en violation des lois libanaises, de la Constitution libanaise et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Pour résumer,
disons que les Palestiniens du Liban ne peuvent ni rester ni partir.
A qui la faute? Aux Juifs sionistes, aux Ottomans, aux Anglais, aux
Palestiniens, aux Libanais, aux Arabes et à toute la communauté
internationale, qu'importe. Le Liban a un énorme problème chronique
qui n'est pas prêt de disparaître par enchantement. Alors, il faudra décider, est-ce
qu'on veut vraiment aujourd'hui transformer les 1,5 million de ressortissants
syriens installés au Liban pour un temps indéterminé, en ennemis ?
II.
L'APPLICATION DES LEÇONS PALESTINIENNES AU DOSSIER DES REFUGIES
SYRIENS
Partant
de ces trois leçons, qui aborde sérieusement et impartialement le
dossier des réfugiés syriens au Liban, doit parvenir respectivement
à ces trois conclusions.
.
D'abord, il est impératif d'envisager l'établissement de camps
de réfugiés en territoire syrien dans les zones frontalières ou
dans les régions syriennes situées en dehors des combats. La
construction de ces camps, l'installation des réfugiés-déplacés
et la sécurisation des personnes, doivent être menées sous l'égide
de l'ONU.
Poste d'observation de l'armée libanaise dans la région de Jurd Ersal (chaines Anti-Liban) Photo Hussein Malla, AP (juin 2016) |
.
Enfin, il serait particulièrement stupide de considérer de
paisibles réfugiés syriens au Liban de potentiels terroristes.
Dans ce domaine, la règle est très simple, la loi libanaise doit
s'appliquer à tous, Libanais comme Syriens. Et qui jugent que la loi
libanaise est insuffisante, pour gérer la concurrence économique
déloyale par exemple, n'a qu'à militer pour la changer, et non pour
appliquer ses propres fatwas. Rouer de coups un Syrien, quelle que
soit la raison, est un acte abominable, mais ça reste un fait divers
contrairement à ce que voudraient faire croire certains Libanais et Syriens. Ce qui est
beaucoup plus inquiétant, c'est l'interdiction de circuler la nuit,
imposée par certaines municipalités libanaises à tous les
ressortissants syriens de leurs communes. Cette discrimination doit cesser.
III.
LES LEÇONS DE L'EXPERIENCE SYRIENNE AU LIBAN (1976-2005)
La
désastreuse expérience syrienne au Liban entre 1976 et 2005, aurait
dû elle aussi nous apprendre trois choses.
Bachar el-Assad, prédateur de la liberté de la presse (RSF 2013) |
D'abord,
en restant au pouvoir sans envisager une transition politique, ce
qui conduira inévitablement à l'enlisement du conflit
militaro-politique en Syrie et au prolongation ipso facto du séjour
des réfugiés syriens au Liban.
Ensuite,
en concoctant des projets de déstabilisation du pays du Cèdre
à chaque fois qu'il sentira que les intérêts de son régime au
Liban sont menacés. Rien de nouveau avec la tyrannie des Assad. De
Bachir Gemayel à Rafic Hariri, l'assassinat politique est une
pratique très prisée par les tyrans de Damas. Tel père, tel fils,
deux malédictions pour le Liban comme pour la Syrie, depuis 1970.
Outre les assassinats politiques, il faut rajouter les tueries de
masse. Les deux dernières fois c'était à travers un double
attentat à Tripoli devant des mosquées sunnites (dont l'exécution
était confiée aux leaders alaouites libanais, les Eid ; c'était en
aout 2013, 42 morts et 500 blessés ; le fils recherché par la
justice libanaise est actuellement réfugié en Syrie), mais aussi à
travers le grand projet terroriste pour embrasser et replonger le
Liban dans les tensions communautaires dont l'exécution était
confiée à Michel Samaha (arrêté en août 2012 et condamné en
2016 à 13 ans de prison et de travaux forcés ; le projet d'Assad
prévoyait plus d'une vingtaine d'attentats au véhicule piégé et
des assassinats ciblés, visant des hommes religieux sunnites et
maronites).
Enfin,
en manipulant le dossier des réfugiés syriens. Et là
curieusement, les intérêts du régime terroriste d'Assad rejoignent
ceux des organisations terroristes islamistes (Daech, Nosra, etc.).
Ce nouveau front vise le même objectif avec la même détermination
: l'installation à long terme des ressortissants syriens réfugiés
et déplacés au Liban. Pour Daech c'est évident, le Liban n'existe
pas, il fait partie du califat islamique. Pour le régime, c'est
encore plus clair: les Assad père et fils, n'ont jamais accepté de
tracer les frontières entre le Liban et la Syrie, car viscéralement
ils considèrent le pays du Cèdre comme une partie intégrante de la
Syrie. C'est de loin, la capacité de nuisance la plus grave, d'où
la suite.
.
Secundo, si en plaisantant on dit à juste raison qu'un Assad est un « lapin dans le Golan » mais un « lion au Liban », on pourra rajouter que père et fils sont des
renards rusés. Par exemple, de 1976 à 2005, la Syrie
n'occupait pas officiellement le Liban, les troupes syriennes
répondaient à une demande légale émanant du pouvoir libanais.
C'est contraint, forcé et humilié que Bachar el-Assad s'est vu
obliger de rapatrier les troupes syriennes du Liban, grâce à la
pression conjointe du peuple libanais (rassemblé le 14 mars 2005 après
l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri ; à
l'exception des partisans du Hezbollah et du régime) et de la
communauté internationale. Son obsession depuis le 26 avril 2005,
c'est d'y revenir.
Aujourd'hui, la guerre civile syrienne offre à tous les nationalistes syriens qui ignorent la souveraineté libanaise, comme Daech et Al-Nosra, ou qui ne la reconnaissent que du bout des lèvres, notamment le régime de Bachar el-Assad, une chance historique de « coloniser » le Liban via les réfugiés et les déplacés syriens installés au Liban. Par la colonisation du Liban avec des ressortissants syriens, Bachar el-Assad réalisera le rêve de son père et le désir des nationalistes syriens, qu'ils soient islamistes ou pas.
Pour ce faire, ce « front anti-Liban » doit passer par trois moyens : inciter les populations syriennes réfugiés au Liban à haïr le Liban, les Libanais et l'armée libanaise (présentés respectivement comme un pays hostile, des racistes et des brutes; comme le démontre la campagne haineuse qui a suivi l'opération militaire du 30 juin dans les camps syriens d'Ersal), taper sur la fibre nationaliste de la Grande Syrie (pour faire oublier la guerre civile), empêcher les réfugiés et les déplacés syriens au Liban de rentrer en Syrie (d'où le refus absolus du régime depuis 2012 de construire des camps de réfugiés en territoire syrien et l'insistance suspecte sur la coordination entre l'Etat libanais et l'Etat syrien).
Certes, Bachar el-Assad voudrait faire rentrer les Syriens déplacés chez eux au plus vite, pour annoncer la fin de la guerre et se déclarer grand vainqueur. Mais, il n'en a plus besoin. Ce n'est qu'un secret de Polichinelle, le maintien au pouvoir de Bachar el-Assad à long terme est une chose pratiquement acquise sauf grand miracle. Aujourd'hui son objectif est plutôt de laisser une grande partie des réfugiés et des déplacés syriens au Liban, ad vitam aeternam. C'est tout bénef. D'une part, ils seront à la charge des autres et il n'aura pas à s'en occuper, et d'autre part, il pourra ainsi réaliser civilement ce que lui et son père n'ont pas réussi à faire militairement, annexé le Liban par la Syrie, de facto dans un premier temps, et de jure dans un second temps. Encore une fois, il faut se projeter dans l'avenir et envisager le pire. Qui aurait cru que la Russie annexerait la Crimée un jour ?
Aujourd'hui, la guerre civile syrienne offre à tous les nationalistes syriens qui ignorent la souveraineté libanaise, comme Daech et Al-Nosra, ou qui ne la reconnaissent que du bout des lèvres, notamment le régime de Bachar el-Assad, une chance historique de « coloniser » le Liban via les réfugiés et les déplacés syriens installés au Liban. Par la colonisation du Liban avec des ressortissants syriens, Bachar el-Assad réalisera le rêve de son père et le désir des nationalistes syriens, qu'ils soient islamistes ou pas.
Pour ce faire, ce « front anti-Liban » doit passer par trois moyens : inciter les populations syriennes réfugiés au Liban à haïr le Liban, les Libanais et l'armée libanaise (présentés respectivement comme un pays hostile, des racistes et des brutes; comme le démontre la campagne haineuse qui a suivi l'opération militaire du 30 juin dans les camps syriens d'Ersal), taper sur la fibre nationaliste de la Grande Syrie (pour faire oublier la guerre civile), empêcher les réfugiés et les déplacés syriens au Liban de rentrer en Syrie (d'où le refus absolus du régime depuis 2012 de construire des camps de réfugiés en territoire syrien et l'insistance suspecte sur la coordination entre l'Etat libanais et l'Etat syrien).
Certes, Bachar el-Assad voudrait faire rentrer les Syriens déplacés chez eux au plus vite, pour annoncer la fin de la guerre et se déclarer grand vainqueur. Mais, il n'en a plus besoin. Ce n'est qu'un secret de Polichinelle, le maintien au pouvoir de Bachar el-Assad à long terme est une chose pratiquement acquise sauf grand miracle. Aujourd'hui son objectif est plutôt de laisser une grande partie des réfugiés et des déplacés syriens au Liban, ad vitam aeternam. C'est tout bénef. D'une part, ils seront à la charge des autres et il n'aura pas à s'en occuper, et d'autre part, il pourra ainsi réaliser civilement ce que lui et son père n'ont pas réussi à faire militairement, annexé le Liban par la Syrie, de facto dans un premier temps, et de jure dans un second temps. Encore une fois, il faut se projeter dans l'avenir et envisager le pire. Qui aurait cru que la Russie annexerait la Crimée un jour ?
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Tertio, dans l'Orient compliqué, tout est politisé, le prénom, l'accent ou même la façon de s'habiller. Le dossier des réfugiés syriens au Liban n'échappe pas à la règle.
Un quart des habitants du Liban aujourd'hui sont Syriens. Depuis
2011, 150 000 Syriens sont nés sur le territoire libanais. Pour des
raisons diverses, certains d'entre eux sont apatrides. Si on tient
compte de l'enlisement de la guerre civile syrienne, des visées
nationalistes du régime syrien comme de Daech sur le pays du Cèdre,
du contentieux historique entre le Liban et la Syrie, de l'animosité
qui existe entre les deux peuples et du désir d'une frange de réfugiés
syriens de ne pas rentrer dans leur pays, la présence des
ressortissants syriens au Liban constitue une situation forcément
explosive.
C'est ce qui a amené le Premier ministre libanais, Saad Hariri, de confession sunnite, à dire il y a quelques mois (fin mars), que la crise des réfugiés syriens au Liban, qui sont en majorité de confession sunnite aussi, a « atteint un point de rupture » et que les tensions entre les Libanais et les Syriens peuvent dégénérer en « troubles civils ». Contrairement à ce que certains esprits maléfiques voudraient faire croire, celles-ci ne concernent pas seulement les communautés chrétiens libanaises. Là aussi le Premier ministre l'a bien rappelé « dans la plupart des communautés hôtes aujourd'hui (sunnite comprise), il y a une grande tension entre Libanais et Syriens (…) Ils (des présidents de municipalités) me demandent de trouver un moyen de les laisser repartir en Syrie ».
C'est ce qui a amené le Premier ministre libanais, Saad Hariri, de confession sunnite, à dire il y a quelques mois (fin mars), que la crise des réfugiés syriens au Liban, qui sont en majorité de confession sunnite aussi, a « atteint un point de rupture » et que les tensions entre les Libanais et les Syriens peuvent dégénérer en « troubles civils ». Contrairement à ce que certains esprits maléfiques voudraient faire croire, celles-ci ne concernent pas seulement les communautés chrétiens libanaises. Là aussi le Premier ministre l'a bien rappelé « dans la plupart des communautés hôtes aujourd'hui (sunnite comprise), il y a une grande tension entre Libanais et Syriens (…) Ils (des présidents de municipalités) me demandent de trouver un moyen de les laisser repartir en Syrie ».
IV.
L'APPLICATION DES LEÇONS PALESTINIENNES ET SYRIENNES A LA CRISE DES
REFUGIES SYRIENS AU LIBAN
Parlons
peu, parlon bien. Le diagnostic du gouvernement libanais
concernant le dossier des réfugiés syriens au Liban est bon. Mais
son traitement ne l'est.
Il
n'est question dans cet article ni d'exagérer les faits ni de les
minimiser d'ailleurs, mais de réfléchir sur un problème qui
risque de s'aggraver avec le temps et de nuire à tout le monde.
Syriens et Libanais doivent dépasser les faits divers aussi ignobles soient-ils, les erreurs, les peurs et
les égarements. Ils doivent se concentrer sur l'essentiel. Ils partagent et subissent la même tyrannie, celle des Assad, depuis 1970. Cela devrait les
unir pour faire face au projet diabolique et pernicieux de Bachar el-Assad : empêcher le retour des réfugiés et des déplacés syriens du Liban en
Syrie, afin de permettre la colonisation du pays du Cèdre par les
ressortissants syriens, en vue de son annexion éventuelle dans bilad el-cham un
jour lointain.
Le
Liban remplit son devoir humanitaire envers le drame syrien au-delà de ses capacités et de tout ce qui est possible
et imaginable, n'en déplaise à tous les libanophobes, qu'ils soient Libanais ou Syriens. Aucun pays au monde n'a donné aux Syriens autant que les Libanais. Surement pas la Turquie, comme on l'a vu au début de l'article. Mais il est temps de tirer la sonnette d'alarme. S'il
est important de mettre fin à la guerre en Syrie au plus vite, il
est urgent de sortir du statu quo. Sinon le pire est à venir.
Cela passe par la création de camps de réfugiés dans des zones sécurisées du territoire syrien, l'anéantissement total des organisations terroristes Daech et Nosra, la mise en place d'une transition politique en Syrie qui prévoie le renvoie d'Assad en Sibérie à défaut de La Haye. En parallèle, il est impératif d'assurer un meilleur accueil des réfugiés syriens dans les pays concernés et surtout, une répartition du fardeau des réfugiés syriens sur toute la communauté internationale, selon les degrés de responsabilité dans cette grave crise humanitaire, càd sur l'Iran, le Qatar, l'Arabie saoudite, les Etats-Unis, la Chine et évidemment, la Russie. Si ces deux derniers pays n'avaient pas bloqué sept résolutions de l'ONU concernant la Syrie, nous ne serons pas dans cette impasse si dangereuse à la fois pour le Liban et pour l'Europe toute entière, un pays et un continent qui ne sont pour rien dans cette histoire. En attendant, tous les gens de bonne volonté doivent commencer à conjuguer leurs forces pour mettre en oeuvre l'accord Trump-Poutine conclu lors du G20 il y a deux semaines, qui prévoit un cessez-le-feu et la création de zones de désescalade dans le sud-ouest de la Syrie. C'est dans l'intérêt de tous, Libanais et Syriens.
Cela passe par la création de camps de réfugiés dans des zones sécurisées du territoire syrien, l'anéantissement total des organisations terroristes Daech et Nosra, la mise en place d'une transition politique en Syrie qui prévoie le renvoie d'Assad en Sibérie à défaut de La Haye. En parallèle, il est impératif d'assurer un meilleur accueil des réfugiés syriens dans les pays concernés et surtout, une répartition du fardeau des réfugiés syriens sur toute la communauté internationale, selon les degrés de responsabilité dans cette grave crise humanitaire, càd sur l'Iran, le Qatar, l'Arabie saoudite, les Etats-Unis, la Chine et évidemment, la Russie. Si ces deux derniers pays n'avaient pas bloqué sept résolutions de l'ONU concernant la Syrie, nous ne serons pas dans cette impasse si dangereuse à la fois pour le Liban et pour l'Europe toute entière, un pays et un continent qui ne sont pour rien dans cette histoire. En attendant, tous les gens de bonne volonté doivent commencer à conjuguer leurs forces pour mettre en oeuvre l'accord Trump-Poutine conclu lors du G20 il y a deux semaines, qui prévoit un cessez-le-feu et la création de zones de désescalade dans le sud-ouest de la Syrie. C'est dans l'intérêt de tous, Libanais et Syriens.