dimanche 8 décembre 2013

Le dernier délire de la miss de l’OLJ : « Nasrallah est soucieux d'éviter toute discorde entre sunnites et chiites » (Art.196)


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Ah, quel bonheur de constater qu’on ne milite pas pour rien ! Mes chers amis, très chers compatriotes, j’ai le plaisir de vous annoncer que Scarlett Haddad, journaliste à L’Orient-Le Jour, tient désormais compte des remarques désobligeantes du diablotin-en-chef, le dénommé Bakhos Baalbaki, ci-présent, votre dévoué écrivain. Non, je ne suis pas mégalo, pas encore, pas complètement, je suis toujours en phase d'apprentissage par rapport à d’autres. En tout cas, tenez, lisez son dernier article et constatez vous-même, cette étonnante évolution.

D’habitude la miss nous bassine systématiquement avec d’obscures tournures, du genre « une source anonyme », « une source proche d’un tel », « une source sécuritaire », « une source diplomatique », « une source bien informée », « une source qui veut garder l’anonymat », j’en passe et des meilleures, enfin que de formulations bidon, oh combien commodes, pour dire tout haut par la bouche d’une « anonymous source », tout ce qu’elle se dit elle-même tout bas, sans jamais oser l’assumer publiquement, pour ne pas apparaître comme une militante de premier rang d’une certaine couleur éclatante, ou d'une double couleur éclatante pour être précis, et pour donner un peu plus de poids à une argumentation rachitique. C’est ce qui lui a valu le titre de « miss anonymous source », un surnom que je lui ai décerné cet été pour un article vraiment historique, de mémoire moyen-orientale, où elle a eu recours à dix reprises à ces mystérieuses « sources ».

Eh bien, figurez-vous que dans son dernier article, « L’Arabie sur la sellette aux yeux du Hezbollah », il n’est nullement question de « sources anonymes ». Pas une seule fois ! La journaliste de l’OLJ a décidé manifestement de remplacer ces diverses sources par de vagues formulations généralistes du genre « les médias israéliens évoquent », « plusieurs commentateurs affirment », « ceux qui connaissent sayyed Nasrallah affirment », « les milieux proches du Hezbollah estiment », « pour ces milieux proches du Hezbollah », « mais ces milieux sont convaincus », etc. Ne soyons pas mauvaises langues, montrons-nous magnanimes en ce jour du Seigneur, prenons acte et faisons semblant qu’on n’a rien vu, ni entendu, ni lu et qu’on ne s’est même pas rendu compte de la malice de la miss.

Avant de passer à autre chose, notamment à l'incontournable toum dominical, j’aimerais vous retenir encore quelques minutes, pour vous parler d’un petit paragraphe qui m’a interpellé. Il résume parfaitement l’état d’esprit de Scarlett Haddad et lamine le peu de crédit que certains seraient tentés de donner à son « Eclairage », sa rubrique dans le principal quotidien francophone du Liban. « Ceux qui connaissent sayyed Nasrallah affirment qu'il est réellement soucieux d'éviter toute discorde entre sunnites et chiites qui serait destructrice et quasiment suicidaire. Par conséquent, il n'aurait jamais lancé de telles accusations (contre l’Arabie saoudite) s'il ne possédait pas des éléments concrets qui lui permettent de le faire. Il a donc bien pesé le pour et le contre avant d'être aussi direct. » Tach cha3er badané ya jame3a ! Wlé, wli, comment peut-on être à ce point sans scrupules et sans vergogne, et avoir le culot par-dessus le marché pour écrire une telle ânerie ? Incroyable.


Bassita, le nouveau dérapage de la miss de l'OLJ me donne l’occasion de rappeler à celle qui est manifestement frappée d’une double amnésie, par conviction et par omission, onze points essentiels qu’elle ferait bien de ne plus oublier.


1. Cinq membres de la milice chiite du Hezbollah sont accusés par la plus haute juridiction internationale, le Tribunal Spécial pour le Liban (TSL), de l’assassinat de Rafic Hariri, le plus grand leader de la communauté sunnite libanaise de tous les temps, et de 22 autres personnes. 

2. L’assassinat de Rafic Hariri est le summum de la discorde entre les sunnites et les chiites libanais.

3. Le TSL n’aurait jamais lancé de telles accusations s’il ne possédait pas des éléments concrets qui lui permettent de le faire.

4. Contrairement à ce que les forces du 8 Mars veulent faire croire, les cinq accusés du Hezbollah ne s'ennuyaient pas dans une cage d'escalier de la banlieue sud de la capitale libanaise en sirotant une bière chaude sans alcool, quand ils ont décidé, pour tuer leur ennui mortel, d'assassiner le puissant ex-Premier ministre du Liban avec une charge explosive de 1800 kg d'équivalent TNT qu'ils ont achetés en solde la veille de ce funeste lundi du 14 février 2005 à souk el-a7ad, le marché aux puces de Beyrouth. Wlak, il y a des limites à tout délire!

5. Hassan Nasrallah refuse catégoriquement, et pour cause !, de remettre les accusés au tribunal de La Haye. Ces derniers ne se sont pas inquiétés outre mesure par le gouvernement de Nagib Mikati qui est censé les arrêter, et qui a traité cette mission dès le départ, comme une banale « affaire courante », bien avant qu'il ne se déclare officiellement démissionnaire sur tous les plans.

6. Toutes les manœuvres de diversion contre l’Arabie saoudite et les prétextes grotesques ne sauraient faire oublier l’intervention odieuse du Hezbollah dans la guerre civile syrienne depuis plus de deux ans.

7. L’intervention de la milice chiite libanaise, à la demande du régime chiite des mollahs iraniens, aux côtés du régime alaouite syrien, dans sa guerre contre le soulèvement de la population sunnite syrienne, est le summum de la discorde entre les sunnites, qu'ils soient syriens ou arabes, et les chiites, qu'ils soient libanais ou perses. L'évocation par-ci par-là de la cause palestinienne, qui est chère aux cœurs des populations arabes, est totalement insuffisante pour panser la blessure historique profonde laissée par cette ingérence déplacée. 

8. Après avoir nié son implication en Syrie pendant longtemps, le Hezbollah a prétendu dans un premier temps que certains ressortissants libanais chiites allaient combattre de l’autre côté de l’Anti-Liban de leur propre initiative, avant d’avouer sa pleine participation aux combats, décrétant même que les centaines de miliciens qu’il a perdus à ce jour, sont morts « dans l’accomplissement de leur devoir djihadiste ».

9. Le dévouement du courant aouniste à son allié de Mar Mikhael ne changera rien à l’isolement grandissant du Hezbollah sur la scène nationale et internationale.

10. Le positionnement du général Michel Aoun sur l’échiquier politique libanais, son alliance avec le Hezbollah depuis un peu moins de huit ans, fut une erreur monumentale. Si dans l’erreur, il y est, wallah el3azim, il n’est pas obligé d’y rester.

11. Il faudrait des milliers d’articles comme celui de Scarlett Haddad et toutes les manœuvres de diversion possibles et imaginables du Hezbollah, pour brouiller l'esprit des Libanais et leur faire oublier ce qui les attend au début de l’année 2014, une des plus importantes échéances de leur histoire et un grand rendez-vous avec la justice, après tous les assassinats politiques qu’ils ont connus au cours des 38 années de guerre civile : depuis Bachir Gemayel, président de la République libanaise, à Wissam el-Hassan, chef des services de renseignement des Forces de sécurité intérieure, tous deux tués dans l'exercice de leur fonction. 

Le procès du Hezbollah est prévu pour le 13 janvier prochain. C’est donc dans 36 jours exactement que débuteront les audiences du Tribunal Spécial pour le Liban à La Haye. Le compte à rebours est déclenché. Le Hezb et ses alliés le savent, il y aura un avant et un après le procès de Rafic Hariri. L'après a déjà commencé d'ailleurs. On ne peut plus, par exemple, accepter de former un gouvernement avec des accusés du meurtre d'un ancien haut représentant de l'Etat libanais ! Là aussi, il y a des limites à la bienséance et à la bienfaisance. Avec les révélations du procès à venir, les choses iront en se compliquant pour le Hezb, enlisé de surcroît dans la guerre civile syrienne. Il deviendra de plus en plus indéfendable et de moins en moins fréquentable. Avis général de tempête !

Ce semblant d’assurance, qui vire à l'insolence, qu’on retrouve chez tous les acteurs du 8 Mars depuis un certain temps, ne saurait cacher leur extrême fébrilité à l’approche de la date fatidique. A part de la vitamine C et 1000 mg de paracétamol toutes les 8 heures, quelques joints carabinés de chez mon amie Marie-Jeanne de la Bekaa, ainsi que le lancement d'éléphants roses dans l'espace aérien libanais de temps à autre -comme cette ridicule histoire de la miss sur la « possibilité d'une alliance entre Israël et l'Arabie saoudite »- il faudrait qu'ils prennent leur mal en patience. Quoiqu'ils fassent, il est déjà trop tard pour eux sur tous les fronts. Tout ce qui leur reste à faire, c'est d'éviter de rentrer leurs éléphants roses dans les magasins de porcelaine. 

Réf.
L’article indécent, consternant et suspect de Scarlett Haddad dans l'Orient-Le Jour (Art.154) / Bakhos Baalbaki (12 juin 2013)