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D’habitude
la miss nous bassine systématiquement avec d’obscures tournures, du genre « une source anonyme », « une
source proche d’un tel », « une source sécuritaire », « une
source diplomatique », « une source bien informée », « une
source qui veut garder l’anonymat », j’en passe et des meilleures,
enfin que de formulations bidon, oh combien commodes, pour dire tout haut par la
bouche d’une « anonymous source », tout ce qu’elle se dit elle-même tout bas,
sans jamais oser l’assumer publiquement, pour ne pas apparaître comme une
militante de premier rang d’une certaine couleur éclatante, ou d'une double couleur éclatante pour être précis, et pour donner un
peu plus de poids à une argumentation rachitique. C’est ce qui lui a valu le titre de « miss anonymous source », un surnom que je lui ai décerné cet été
pour un article vraiment historique, de mémoire moyen-orientale, où elle a eu recours à dix reprises à ces
mystérieuses « sources ».
Eh
bien, figurez-vous que dans son dernier article, « L’Arabie sur la sellette aux yeux du Hezbollah », il n’est
nullement question de « sources
anonymes ». Pas une seule fois ! La journaliste de l’OLJ a décidé
manifestement de remplacer ces diverses sources par de vagues formulations
généralistes du genre « les médias
israéliens évoquent », « plusieurs commentateurs affirment », « ceux
qui connaissent sayyed Nasrallah affirment », « les milieux proches
du Hezbollah estiment », « pour ces milieux proches du
Hezbollah », « mais ces milieux sont convaincus », etc. Ne
soyons pas mauvaises langues, montrons-nous magnanimes en ce jour du Seigneur,
prenons acte et faisons semblant qu’on n’a rien vu, ni entendu, ni lu et qu’on
ne s’est même pas rendu compte de la malice de la miss.
Avant de passer à autre chose, notamment à l'incontournable toum dominical, j’aimerais vous retenir
encore quelques minutes, pour vous parler d’un petit paragraphe qui m’a
interpellé. Il résume parfaitement l’état d’esprit de Scarlett Haddad et lamine
le peu de crédit que certains seraient tentés de donner à son « Eclairage », sa rubrique dans le principal quotidien francophone
du Liban. « Ceux qui connaissent
sayyed Nasrallah affirment qu'il est réellement soucieux d'éviter toute
discorde entre sunnites et chiites qui serait destructrice et quasiment
suicidaire. Par conséquent, il
n'aurait jamais lancé de telles accusations (contre l’Arabie saoudite) s'il ne
possédait pas des éléments concrets qui lui permettent de le faire. Il a
donc bien pesé le pour et le contre avant d'être aussi direct. » Tach cha3er badané ya jame3a ! Wlé, wli,
comment peut-on être à ce point sans scrupules et sans vergogne, et avoir le
culot par-dessus le marché pour écrire une telle ânerie ? Incroyable.
Bassita, le nouveau dérapage de la miss de l'OLJ me donne l’occasion
de rappeler à celle qui est manifestement frappée d’une double amnésie, par conviction
et par omission, onze points essentiels qu’elle ferait bien de ne plus oublier.
1. Cinq membres
de la milice chiite du Hezbollah sont accusés par la plus haute juridiction
internationale, le Tribunal Spécial pour le Liban (TSL), de l’assassinat de Rafic Hariri, le plus grand leader de la
communauté sunnite libanaise de tous les temps, et de 22 autres personnes.
2. L’assassinat
de Rafic Hariri est le summum de la discorde entre les sunnites et les chiites
libanais.
3. Le TSL
n’aurait jamais lancé de telles accusations s’il ne possédait pas des éléments
concrets qui lui permettent de le faire.
4. Contrairement à ce que les forces du 8 Mars veulent faire croire, les cinq accusés du Hezbollah ne s'ennuyaient pas dans une cage d'escalier de la
banlieue sud de la capitale libanaise en sirotant une bière chaude sans alcool, quand ils ont décidé, pour
tuer leur ennui mortel, d'assassiner le puissant ex-Premier ministre
du Liban avec une charge explosive de 1800 kg d'équivalent TNT qu'ils ont achetés
en solde la veille de ce funeste lundi du 14 février 2005 à souk el-a7ad, le marché aux puces de Beyrouth. Wlak, il y a des limites à tout délire!
5. Hassan Nasrallah refuse catégoriquement, et pour cause !, de remettre les accusés
au tribunal de La Haye. Ces derniers ne se sont pas inquiétés outre mesure par le gouvernement de Nagib Mikati qui est censé les arrêter, et qui a traité cette mission dès le départ, comme une banale « affaire courante », bien avant qu'il ne se déclare officiellement démissionnaire sur tous les plans.
6. Toutes les manœuvres
de diversion contre l’Arabie saoudite et les prétextes grotesques ne sauraient faire oublier l’intervention
odieuse du Hezbollah dans la guerre civile syrienne depuis plus de
deux ans.
7. L’intervention
de la milice chiite libanaise, à la demande du régime chiite des mollahs iraniens, aux côtés du régime alaouite syrien, dans sa
guerre contre le soulèvement de la population sunnite syrienne, est le summum
de la discorde entre les sunnites, qu'ils soient syriens ou arabes, et les chiites, qu'ils soient libanais ou perses. L'évocation par-ci par-là de la cause palestinienne, qui est chère aux cœurs des populations arabes, est totalement insuffisante pour panser la blessure historique profonde laissée par cette ingérence déplacée.
8. Après avoir nié son implication en Syrie pendant
longtemps, le Hezbollah a prétendu dans un premier temps que certains ressortissants
libanais chiites allaient combattre de l’autre côté de l’Anti-Liban de leur
propre initiative, avant d’avouer sa pleine participation aux combats,
décrétant même que les centaines de miliciens qu’il a perdus à ce jour, sont
morts « dans l’accomplissement de leur devoir djihadiste ».
9. Le dévouement du courant aouniste à son allié de Mar Mikhael ne changera
rien à l’isolement grandissant du
Hezbollah sur la scène nationale et internationale.
10. Le positionnement du général Michel Aoun sur
l’échiquier politique libanais, son alliance avec le Hezbollah depuis un peu
moins de huit ans, fut une erreur monumentale. Si dans l’erreur, il y est, wallah el3azim, il n’est pas obligé d’y rester.
11. Il faudrait
des milliers d’articles comme celui de Scarlett Haddad et toutes les manœuvres de diversion
possibles et imaginables du Hezbollah, pour brouiller l'esprit des Libanais et leur faire oublier ce qui les attend au
début de l’année 2014, une des plus importantes échéances de leur histoire et un grand
rendez-vous avec la justice, après tous les assassinats politiques qu’ils ont
connus au cours des 38 années de guerre civile : depuis Bachir Gemayel, président
de la République libanaise, à Wissam el-Hassan, chef des services de
renseignement des Forces de sécurité intérieure, tous deux tués dans l'exercice de leur fonction.
Le procès du Hezbollah est
prévu pour le 13 janvier prochain. C’est donc dans 36 jours exactement que débuteront les audiences du Tribunal Spécial pour le Liban à La Haye. Le compte à
rebours est déclenché. Le Hezb et ses alliés le savent, il y aura un avant
et un après le procès de Rafic Hariri. L'après a déjà commencé d'ailleurs. On ne peut plus, par exemple, accepter de former un gouvernement avec des accusés du meurtre d'un ancien haut représentant de l'Etat libanais ! Là aussi, il y a des limites à la bienséance et à la bienfaisance. Avec les révélations du procès à venir, les choses iront en se compliquant pour le Hezb, enlisé de surcroît dans la guerre civile syrienne. Il deviendra de plus en plus indéfendable et de moins en moins fréquentable. Avis général de tempête !
Ce semblant d’assurance, qui vire à l'insolence, qu’on retrouve chez tous les acteurs du 8 Mars depuis un certain temps, ne saurait cacher leur extrême fébrilité à l’approche de la date fatidique. A part de la vitamine C et 1000 mg de paracétamol toutes les 8 heures, quelques joints carabinés de chez mon amie Marie-Jeanne de la Bekaa, ainsi que le lancement d'éléphants roses dans l'espace aérien libanais de temps à autre -comme cette ridicule histoire de la miss sur la « possibilité d'une alliance entre Israël et l'Arabie saoudite »- il faudrait qu'ils prennent leur mal en patience. Quoiqu'ils fassent, il est déjà trop tard pour eux sur tous les fronts. Tout ce qui leur reste à faire, c'est d'éviter de rentrer leurs éléphants roses dans les magasins de porcelaine.
Ce semblant d’assurance, qui vire à l'insolence, qu’on retrouve chez tous les acteurs du 8 Mars depuis un certain temps, ne saurait cacher leur extrême fébrilité à l’approche de la date fatidique. A part de la vitamine C et 1000 mg de paracétamol toutes les 8 heures, quelques joints carabinés de chez mon amie Marie-Jeanne de la Bekaa, ainsi que le lancement d'éléphants roses dans l'espace aérien libanais de temps à autre -comme cette ridicule histoire de la miss sur la « possibilité d'une alliance entre Israël et l'Arabie saoudite »- il faudrait qu'ils prennent leur mal en patience. Quoiqu'ils fassent, il est déjà trop tard pour eux sur tous les fronts. Tout ce qui leur reste à faire, c'est d'éviter de rentrer leurs éléphants roses dans les magasins de porcelaine.
Réf.
L’article indécent, consternant et suspect de Scarlett Haddad dans l'Orient-Le Jour (Art.154) / Bakhos Baalbaki (12 juin 2013)