Funérailles à Beyrouth du général Wissam el-Hassan, chef des Services de renseignement des Forces de sécurité intérieure, assassiné le 19 octobre 2012. |
Les « forces obscures » dans notre pays, mais bien connues de tous!, ont adopté cette politique mafieuse depuis novembre 2004 : tout « potentiel » gênant doit être éliminé au Liban. Ils ont réussi souvent, ils ont échoué parfois (*). Ils retardent l’échéance, mais ils ne triomphent pas vraiment.
Rafic Hariri (Premier ministre, leader politique, sunnite, "14 Mars"), Samir Kassir, May Chidiac* et Gebrane Tuéni (journalistes, chrétiens, 14 Mars), Pierre Gemayel (député, ministre, leader politique, chrétien, 14 Mars), Marwan Hamadé*, Walid Eido et Antoine Ghanem (députés; druze, sunnite et chrétien; 14 Mars), François el-Hajj (général de l’armée libanaise, chrétien), Saad Hariri* (Premier ministre, leader politique, sunnite, 14 Mars), Samy Gemayel* (député, leader politique, chrétien, 14 Mars), Samir Geagea* (leader politique, chrétien, 14 Mars), Boutros Harb* (député, chrétien, 14 Mars), Wissam Eid et Wissam el-Hassan (Renseignements des FSI, sunnites, "14 Mars").
Pourquoi préciser la religion et l'appartenance politique ? Parce que je ne suis pas né de la dernière pluie et je ne suis pas adepte de la politique autruchienne ! Et si cela n'a strictement aucune importance aux yeux de certains, alors il faut bien avouer que question probabilité, il y aurait des coïncidences dans la vie politique libanaise qui laissent perplexe. Voilà la triste réalité au pays du Cèdre.
En énumérant cette liste récente, on ne peut ne pas avoir une pensée à tous ceux qui ont été assassinés « en temps de guerre » pour des raisons politiques, dont deux présidents de la République, Bachir Gemayel (14 septembre 1982) et René Mouawad (22 novembre 1989), déjà dans une totale impunité, pire, dans une certaine liesse chez les adversaires. Disons-le clairement : la Tyrannie des Assad, père et fils, est suspecte, jusqu’à la preuve du contraire, de tous les assassinats politiques commis au Liban depuis 1976. C’est une constance. La variable étant les complicités et les exécuteurs.
Tant que la justice n’est pas rendue, rien ne changera. Et tant qu’il n’existe pas d’unanimité populaire, dans les 17 communautés libanaises, bien avant l'unanimité politicienne, pour dénoncer sans ambages le recours odieux à l’élimination physique de l’adversaire, au lieu de se perdre et vouloir nous perdre dans les palabres, les théories du complot et les hypothèses les plus abracadabrantesques, le Liban demeurera dans cette démocratie mafieuse, sa réputation restera ternie par cette pratique infâme et le prestige d'être les descendants des inventeurs de l'alphabet simplifié ne nous sera plus d'aucun secours !