Etant occupé ces derniers jours sur un
sujet beaucoup plus grave concernant un des chapitres sombres de la guerre civile libanaise, je n’ai pas eu
le temps de commenter l’affaire de la caricature parue dans le journal « Asharq
al-Awsat » le 1er avril 2016. Alors je rattrape mon retard avec ces trois réflexions.
Primo, il ne peut être question de
remettre en cause le droit d'un caricaturiste et du quotidien Asharq al-Awsat à s’exprimer
librement. Cela va sans dire. Rajoutons dans ce cadre, que rien ne peut
justifier le saccage même soft, des locaux du journal à Beyrouth à cause d’une caricature.
Quiconque n’est pas content de ce dessin, qu’il soit nationaliste sincère ou
hypocrite, en estimant qu’il porte atteinte au Liban, n’a qu’à saisir les
tribunaux ou ses neurones. Maintenant, s’il a des comptes à régler avec l’Arabie
saoudite et la famille Al-Saoud, il y a d’autres manières plus civilisées pour
le faire dans le respect des lois en vigueur au Liban.
Secundo, il faut reconnaitre que la
caricature en question est quand même réussie. Dire que « l’Etat du Liban »
est un « poisson d’avril », c’est simple, efficace et drôle. Le but d’une
caricature n’est pas d’être juste, encore moins de ménager l’objet de la
caricature. Bien au contraire, une caricature doit exagérer un fait réel, sinon elle ne sera pas drôle, et
faire sourire. Sur ce point, l’auteur de la caricature, Amjad Rasmi, a atteint son objectif.
Tertio, ce qu’on peut reprocher au
caricaturiste et au quotidien saoudien, est ailleurs. Critiquer l’Etat libanais,
allons bon, ce n’est pas bien compliqué, c’est un jeu d’enfant. Justement, nous, enfants de la
patrie, on ne se gêne pas, on n’y va pas de main morte. Par contre, s’abstenir de
caricaturer et de critiquer le Royaume saoudien, alors qu’il y a matière à s’en
donner à cœur joie, quand on est caricaturiste ou quotidien d’information, est
le moins qu’on puisse dire, lâche.
Pour revenir à l'introduction de cette note, une réflexion bonus. Qui a eu l'occasion de suivre le débat passionné sur ce mon mur concernant l'article que j'ai consacré au catalyseur du Samedi noir, doit se demander si dans la tête de certains compatriotes -pas les mêmes, attention!- non seulement l'Etat du Liban, mais aussi la cohabitation fraternelle islamo-chrétienne, ne sont pas des poissons d'avril ! Eh bien là, croyez-moi, c'est beaucoup plus grave qu'une blague bon enfant d'un caricaturiste étranger.
Cela dit, place à la détente, voici quelques dessins du caricaturiste jordanien Amjad Rasmi sur l'Arabie saoudite, les pays du Golfe, le Liban, le Hezbollah, la Syrie, Daech et la politique des Etats-Unis, de l'Iran et de la Russie au Moyen-Orient. A vous de juger.
Pour revenir à l'introduction de cette note, une réflexion bonus. Qui a eu l'occasion de suivre le débat passionné sur ce mon mur concernant l'article que j'ai consacré au catalyseur du Samedi noir, doit se demander si dans la tête de certains compatriotes -pas les mêmes, attention!- non seulement l'Etat du Liban, mais aussi la cohabitation fraternelle islamo-chrétienne, ne sont pas des poissons d'avril ! Eh bien là, croyez-moi, c'est beaucoup plus grave qu'une blague bon enfant d'un caricaturiste étranger.
Cela dit, place à la détente, voici quelques dessins du caricaturiste jordanien Amjad Rasmi sur l'Arabie saoudite, les pays du Golfe, le Liban, le Hezbollah, la Syrie, Daech et la politique des Etats-Unis, de l'Iran et de la Russie au Moyen-Orient. A vous de juger.