Il
y a des jours qui commencent mal, se terminent mal, et se passent tout aussi
mal, du début à la fin. Le 2 août 2013
en fait partie. Mal m’a pris de ne pas être précis, c’est bien du Hezbollah
dont il s’agira dans ce récit.
Nous
sommes à l’aube du 2 août. Ibrahim el-Amine boucle son article. Il n'est pas content du discours prononcé la veille par le président de la République, Michel Sleiman. Tout comme le Hezbollah. Mais alors pas du tout. Il le fait savoir
avec l'insolence et l'agressivité habituelles. Le journaliste d'Al-Akhbar se demande dans l’édition de
ce jour maudit : « Mais qui
pense pour lui (Michel Sleiman) et à sa place? » Lol, il y a des mots très révélateurs d’un certain état d’esprit,
n'est-ce pas? El m3attar, il croit
que tous les journalistes de la Planète Bleue sortent de l'Ecole des Assad,
attendant dans leur rédaction les orientations du raïss el qa2ed el battal el mouméni3, arnab el joulénn, ghadanfar
lebnénn ! Après 23 questions du même genre, yé3né bel bchabra7 2art 7aké 3al iyéré, Ibrahim el-Amine trouve que
nous avons écouté hier « la nouvelle
lubie du président Sleiman ». 2élét ana het ta nchouf ya fad7al zaménak, chou hiyé
bed3it sleïman el jdidé. Ya chabeb wou ya
sabaya,
la nouvelle lubie de votre président là-voici:
« La mission de
l'armée sera plus difficile, si un ou plusieurs groupes de Libanais s'impliquent dans des conflits en dehors des frontières. Ceci conduit à importer
les crises externes à l'intérieur du pays... La mission de l'armée sera plus
difficile, voire impossible, avec la persistance de la dualité entre les armes
légales et illégales... Il est devenu impératif d'adopter une stratégie nationale de
défense, à la lumière des développements régionaux, et du changement
d'affectation des armes de la Résistance qui ont franchi les frontières
libanaises. »
Avouez qu'il n'y a rien d'extravagant et rien de bien méchant. On ne peut pas dire que Michel Sleiman est un faucon du 14 Mars ! Oui mais, le président de la République ose « penser », et ça ne plait pas au camp du 8 Mars. « Ce que le président a dit signifie qu'il a décidé, sans que l'on sache pourquoi, que la Résistance est devenue dangereuse pour le pays et la sécurité des personnes. Le président a décidé que la Résistance a franchi ses limites, et les frontières du Liban. » Il ne sait pas pourquoi et doute que le Hezbollah ait franchi les limites, ainsi que les frontières ? Encore un amnésique à qui il faut rappeler que quatre membres du Hezbollah sont recherchés pour l’assassinat de Rafic Hariri et 4 000 miliciens du Hezbollah ne font pas que du shopping dans les souks de Damas ! Le pauvre Ibrahim a si peu à dire, et c’est peu dire, qu'après ces deux constats aussi brefs que nases, il passe directement à la conclusion. Wlak chi développement, chi fekra, chi 7kéyé heik 3al méché ! Ma beddo, déghré 3al conclusion. Zi7o min el tari2 3mélo ma3rouf : « Il n'est plus important de discuter avec le président de ce qu'il dit. Il n'est plus utile de discuter avec lui de quoique ce soit... La seule logique, ou l'unique langage, ou la courte phrase qui sert à quelque chose avec lui aujourd'hui et demain: il est temps de quitter ton poste. Dégage ! » Si, si, mes services ont vérifié, Ibrahim el-Amine est Libanais depuis plus de 10 ans. Une dernière chose, jetez un coup d’œil sur la pub en bas de la première page d’Al-Akhbar du 2 août : « Il faut déraciner le germe de la corruption 'Israël' ». Macha2’Allah, tout un programme réjouissant !
Même ambiance du côté de Jean Aziz, qui se dépêche à son tour de boucler la boucle. Ce partisan aouniste -transfuge des Forces libanaises, qui est allé jusqu’à idolâtrer El-Hakim ; si, si, c’est lui, qui a béatifié Samir Geagea de son vivant !- se trouve condamner lui aussi, comme Michel Aoun himself, à défendre l'indéfendable, une organisation considérée comme terroriste par l'ensemble des pays arabes et occidentaux. Le collègue d'Al-Amine, considère que le discours du président de la République, est « une déclaration de guerre d'élimination contre la Résistance, et non contre le Hezbollah uniquement ». Il fait le malin Jean. Lui aussi croit que Michel Sleiman, ne peut pas penser de lui-même: « Celui qui a écrit le discours a pensé, blablabla. » Il ne faut pas oublier quand même, l'Ecole des Assad kharrajit wou assarit 3al 3adid minna el taba2a el siyésiyé woul é3lémiyé, since 1970 ! Aziz est un peu plus prolixe sur la question. Il prend le temps d’argumenter. Il aurait aimé entendre le discours de Michel Sleiman le 7 août 2001, allusion à la répression musclée des opposants libanais, notamment du Courant patriotique libre, par le régime sécuritaire syro-libanais. Il aurait dû préciser à ses fidèles lecteurs du 8 Mars, que c'était l’époque Emile Lahoud, Jamil el-Sayyed, Ghazi Kenaan et Bachar el-Assad, les alliés du Général aujourd’hui. Wlak ya Jean, énno chou, c'est une raison logique d'être aujourd'hui dans les bras du régime des Assad et allié avec ses comparses libanais ? Et pour conclure, Jean Aziz fait un jeu de mots et de langue, en arabe, qui vaut le détour certes, mais n'est pas moins à la mords-moi-le nœud, pour dire que le « temps » du président a expiré. C’est moins cru que « dégage ! », mais tout aussi limpide : hala2tni, n’y pense même pas à la prorogation de ton mandat dans la République des prorogations, dirait le Général ! Eh oui, on s’est passés le mot dans le camp du 8 Mars : désormais, Michel Sleiman est persona non grata.
Avouez qu'il n'y a rien d'extravagant et rien de bien méchant. On ne peut pas dire que Michel Sleiman est un faucon du 14 Mars ! Oui mais, le président de la République ose « penser », et ça ne plait pas au camp du 8 Mars. « Ce que le président a dit signifie qu'il a décidé, sans que l'on sache pourquoi, que la Résistance est devenue dangereuse pour le pays et la sécurité des personnes. Le président a décidé que la Résistance a franchi ses limites, et les frontières du Liban. » Il ne sait pas pourquoi et doute que le Hezbollah ait franchi les limites, ainsi que les frontières ? Encore un amnésique à qui il faut rappeler que quatre membres du Hezbollah sont recherchés pour l’assassinat de Rafic Hariri et 4 000 miliciens du Hezbollah ne font pas que du shopping dans les souks de Damas ! Le pauvre Ibrahim a si peu à dire, et c’est peu dire, qu'après ces deux constats aussi brefs que nases, il passe directement à la conclusion. Wlak chi développement, chi fekra, chi 7kéyé heik 3al méché ! Ma beddo, déghré 3al conclusion. Zi7o min el tari2 3mélo ma3rouf : « Il n'est plus important de discuter avec le président de ce qu'il dit. Il n'est plus utile de discuter avec lui de quoique ce soit... La seule logique, ou l'unique langage, ou la courte phrase qui sert à quelque chose avec lui aujourd'hui et demain: il est temps de quitter ton poste. Dégage ! » Si, si, mes services ont vérifié, Ibrahim el-Amine est Libanais depuis plus de 10 ans. Une dernière chose, jetez un coup d’œil sur la pub en bas de la première page d’Al-Akhbar du 2 août : « Il faut déraciner le germe de la corruption 'Israël' ». Macha2’Allah, tout un programme réjouissant !
Même ambiance du côté de Jean Aziz, qui se dépêche à son tour de boucler la boucle. Ce partisan aouniste -transfuge des Forces libanaises, qui est allé jusqu’à idolâtrer El-Hakim ; si, si, c’est lui, qui a béatifié Samir Geagea de son vivant !- se trouve condamner lui aussi, comme Michel Aoun himself, à défendre l'indéfendable, une organisation considérée comme terroriste par l'ensemble des pays arabes et occidentaux. Le collègue d'Al-Amine, considère que le discours du président de la République, est « une déclaration de guerre d'élimination contre la Résistance, et non contre le Hezbollah uniquement ». Il fait le malin Jean. Lui aussi croit que Michel Sleiman, ne peut pas penser de lui-même: « Celui qui a écrit le discours a pensé, blablabla. » Il ne faut pas oublier quand même, l'Ecole des Assad kharrajit wou assarit 3al 3adid minna el taba2a el siyésiyé woul é3lémiyé, since 1970 ! Aziz est un peu plus prolixe sur la question. Il prend le temps d’argumenter. Il aurait aimé entendre le discours de Michel Sleiman le 7 août 2001, allusion à la répression musclée des opposants libanais, notamment du Courant patriotique libre, par le régime sécuritaire syro-libanais. Il aurait dû préciser à ses fidèles lecteurs du 8 Mars, que c'était l’époque Emile Lahoud, Jamil el-Sayyed, Ghazi Kenaan et Bachar el-Assad, les alliés du Général aujourd’hui. Wlak ya Jean, énno chou, c'est une raison logique d'être aujourd'hui dans les bras du régime des Assad et allié avec ses comparses libanais ? Et pour conclure, Jean Aziz fait un jeu de mots et de langue, en arabe, qui vaut le détour certes, mais n'est pas moins à la mords-moi-le nœud, pour dire que le « temps » du président a expiré. C’est moins cru que « dégage ! », mais tout aussi limpide : hala2tni, n’y pense même pas à la prorogation de ton mandat dans la République des prorogations, dirait le Général ! Eh oui, on s’est passés le mot dans le camp du 8 Mars : désormais, Michel Sleiman est persona non grata.
Il
faut dire que les deux journalistes d’Al-Akhbar et d’OTV, avaient de quoi être
en rogne. El-Amine et Aziz ont zappé les parties les plus dérangeantes du discours présidentiel. Tayeb, enno mettez-vous à
leur place ! Imaginons vous étiez dans votre canapé à siroter votre bière
en mangeant des chips et tout d’un coup « l’épouvantail » de votre écran plat et de
la République -enfin, c'est ce que vous croyiez- vous balance dans les oreilles :
« Il est temps que l’État avec son armée et son haut commandement politique, soit le régulateur principal et le décideur de l’utilisation de cette capacité (de résister et de défendre le Liban exclusivement)... L’armée sera donc mieux disposée et mieux équipée, ce qui lui permettra d'être chargée à elle seule de défendre le Liban, sa souveraineté, ses frontières (...) et de finaliser l’application de toutes les clauses de la résolution 1701 (qui prévoit le désarmement de toutes les milices et groupes armés libanais, Hezbollah compris). Je dis à voix haute que le vrai martyre est seulement pour la patrie, pour défendre son unité, son territoire et sa dignité. Ce que le peuple libanais veut, c’est se sacrifier pour le Liban. Ce que le peuple libanais ne veut pas, c’est que le sang de ses enfants irrigue un sol autre que le sol sacré de sa patrie. »
Waouh, un discours digne d'un grand président de la République ! Notez bien le choix des termes, « son armée », représentée par le commandant et l’état-major de l’armée libanaise, que la milice du Hezbollah ne s'est même pas donnée la peine de consulter avant d'envoyer le drone Ayoub (oct. 2012), ni de leur transmettre les clichés d’espionnage qui ont été remis uniquement à l'Iran, et surtout « son haut commandement politique », c’est-à-dire, le Conseil des ministres, conformément à l’accord de Taëf, ainsi que le président de la République, haut commandant des forces armées et le ministre de la Défense ! Yé3né, tout pour déplaire à la milice chiite du Hezbollah.
Quelques heures après cette puissance de feu dont a fait preuve le général Michel Sleiman, vers minuit, deux roquettes tombent sur la région de Baabda, une zone militaire sous contrôle de l'armée libanaise, qui comprend le palais présidentiel, le ministère de la Défense, le commandement de l'armée libanaise, l'état-major de l'armée et de nombreuses casernes. Les roquettes ont été tirées de Dhour Aramoun, où est basé le Front populaire de libération de la Palestine d'Ahmad Jibril (Commandement Général), une milice palestinienne opérant au Liban, fidèle au régime de Bachar el-Assad. C'est le 3e incident en moins de 3 mois, dans la région de Beyrouth. Et quand je pense, que les organisateurs du Festival International de Baalbeck ont délocalisé cet événement culturel et traditionnel de la ville du soleil, Baalbek, pour le foutre dans les ruelles de Beyrouth, vers Séd el-Bouchriyé à Jdeidé, pour des raisons de sécurité, on a envie d'en rire. En tout cas, ces roquettes nous rappellent pour la énième fois, que le pays qui ne contrôle pas ses frontières, privatise sa souveraineté et ne cherche pas à étendre cette dernière sur tout son territoire, sera toujours le théâtre de tragédies.
« Il est temps que l’État avec son armée et son haut commandement politique, soit le régulateur principal et le décideur de l’utilisation de cette capacité (de résister et de défendre le Liban exclusivement)... L’armée sera donc mieux disposée et mieux équipée, ce qui lui permettra d'être chargée à elle seule de défendre le Liban, sa souveraineté, ses frontières (...) et de finaliser l’application de toutes les clauses de la résolution 1701 (qui prévoit le désarmement de toutes les milices et groupes armés libanais, Hezbollah compris). Je dis à voix haute que le vrai martyre est seulement pour la patrie, pour défendre son unité, son territoire et sa dignité. Ce que le peuple libanais veut, c’est se sacrifier pour le Liban. Ce que le peuple libanais ne veut pas, c’est que le sang de ses enfants irrigue un sol autre que le sol sacré de sa patrie. »
Waouh, un discours digne d'un grand président de la République ! Notez bien le choix des termes, « son armée », représentée par le commandant et l’état-major de l’armée libanaise, que la milice du Hezbollah ne s'est même pas donnée la peine de consulter avant d'envoyer le drone Ayoub (oct. 2012), ni de leur transmettre les clichés d’espionnage qui ont été remis uniquement à l'Iran, et surtout « son haut commandement politique », c’est-à-dire, le Conseil des ministres, conformément à l’accord de Taëf, ainsi que le président de la République, haut commandant des forces armées et le ministre de la Défense ! Yé3né, tout pour déplaire à la milice chiite du Hezbollah.
Quelques heures après cette puissance de feu dont a fait preuve le général Michel Sleiman, vers minuit, deux roquettes tombent sur la région de Baabda, une zone militaire sous contrôle de l'armée libanaise, qui comprend le palais présidentiel, le ministère de la Défense, le commandement de l'armée libanaise, l'état-major de l'armée et de nombreuses casernes. Les roquettes ont été tirées de Dhour Aramoun, où est basé le Front populaire de libération de la Palestine d'Ahmad Jibril (Commandement Général), une milice palestinienne opérant au Liban, fidèle au régime de Bachar el-Assad. C'est le 3e incident en moins de 3 mois, dans la région de Beyrouth. Et quand je pense, que les organisateurs du Festival International de Baalbeck ont délocalisé cet événement culturel et traditionnel de la ville du soleil, Baalbek, pour le foutre dans les ruelles de Beyrouth, vers Séd el-Bouchriyé à Jdeidé, pour des raisons de sécurité, on a envie d'en rire. En tout cas, ces roquettes nous rappellent pour la énième fois, que le pays qui ne contrôle pas ses frontières, privatise sa souveraineté et ne cherche pas à étendre cette dernière sur tout son territoire, sera toujours le théâtre de tragédies.
Et
l’après-midi d’hier ne fut guère mieux pour le Hezbollah que la nuit et la
matinée du 2 août, avec les roquettes sur Baabda et la rogne d’Al-Akhbar,
ainsi que la matinée et l’après-midi du 1er août, avec l’article de Bakhos Baalbaki n° 166 et le discours de Michel Sleiman ! A l’occasion de yaom el-Qods -une journée pour
Jérusalem, instaurée par Khoumeini, l’ancien Guide suprême de la République
islamique d’Iran- on nous annonça en grande pompe l’apparition live du chef du
Hezbollah. Il faut dire que depuis la guerre de juillet 2006, sayyed Hassan
Nasrallah ne peut plus apparaitre en public, craignant d’être la cible des
Israéliens. Mais, attention, pas de mauvaise lecture svp, il s’agit d’une « victoire
divine » quand même, malgré le fait que les leaders sionistes, par contre,
sont toujours libres de leurs mouvements. En tout cas, el-sayyed a voulu
impressionner les esprits. « La
Palestine doit être rendue dans sa totalité à son peuple... Il est de l'intérêt
national de tous les pays de la région, dont le Liban, qu'Israël disparaisse. »
Waouh ! Mais désolé mon cher Hassan, c’est bien maigre pour redorer le
blason de la milice chiite, impliquée massivement depuis plus deux ans dans le
massacre de la population arabe sunnite de Syrie, à Damas, Homs et Qusayr. En
tout cas, il est intéressant de s’arrêter un instant sur la gravité de ces propos. Après le désir,
ou le délire au choix, affirmé il y a quelques semaines par Hassan Nasrallah
himself, sur la disposition du Hezbollah à libérer le Golan pour les beaux yeux
de « arnab el joulénn », la milice chiite s’attaque aujourd’hui à la
libération de la Palestine. La Tchétchénie c’est au programme de 2015, patience !
Habitué à prendre des décisions au nom des autres, des Libanais, puis des Syriens, le
Hezbollah décide maintenant pour tous les Arabes et pour les Palestiniens. « Aucun roi, prince,
dirigeant, président ou État n'a le droit de sacrifier un grain de sable du
territoire palestinien... Dites que nous sommes des terroristes, des criminels,
dites ce que vous voulez (...) nous, les chiites, ne laisserons jamais la
Palestine. » Quel avenir prospère pour le Liban et pour tout le Moyen-Orient ! Peuples libanais et arabes, on ne vous demande pas la lune, juste un peu de sacrifices sur l’autel de Wali el-Fakih. Sans l’ombre d’un doute, nous
avons là toutes les caractéristiques d’un délire mégalomaniaque. Et vous
trouvez encore que j’exagère en disant que le Hezbollah est tout simplement
indéfendable et que Michel Aoun est dans un sacré merdier depuis le 6 février
2006 !
A
peine terminé, le chef du courant du Futur, Saad Hariri, monte à la charge. Tout en se montrant
prêt au dialogue et très attaché à l'Etat et ses institutions, contre vents et marées, cheikh Saad met les points sur les i, et des i, il n'en manquait pas. « La politique du Hezbollah a affaibli l’État... Les armes
illégales montrent qu'il n'y a pas de président au Liban, ni de Premier ministre,
ni des services de sécurité. Les armes (...) se sont transformées en un des
moyens pour intimider les adversaires politiques... Il y a des armes qui
suscitent la terreur dans la vie politique libanaise... L’utilisation des armes
du Hezbollah en Syrie soulève de grands points d’interrogation sur les risques
de se baser dessus dans la discussion sur toute stratégie de défense. Il n’y aura
pas de sortie du tunnel pour le Liban (...) sauf avec la restriction de l’usage
des armes à l’Etat... Les armes et l’Etat, ne font pas bon ménage. Les armes
illégales (...) ont produit un Etat déficient sur les plans sécuritaire,
politique et constitutionnel... Tout le monde sait que le problème principal ce sont les armes. Dans
le prochain gouvernement, un camp pourrait demander ‘armée-peuple-résistance’
(dans la déclaration gouvernementale), et nous répondrons que c’est impossible... Notre unique projet est celui de l’Etat (...) afin de rétablir la considération pour le nom du Liban, pour l’identité libanaise,
pour le passeport libanais (wou machkour ya cheikh Saad min BB himself, d'y avoir pensé !), pour chaque
Libanais et Libanaise dans le Golfe, en Europe, en Amérique et partout dans le
monde. Le projet de l’Etat sera victorieux ! » Eh bien, il n’y a
pas à dire, ce fut une sale journée pour le Hezbollah !
Et
comme si à chaque jour ne suffisait pas sa peine, ce n’était pas tout pour le 2
août 2013. Il a fallu que le hasard du calendrier fasse en sorte que le juge de la mise en état du Tribunal
Spécial pour le Liban (TSL), Daniel Fransen, publie, enno ma fi yontorlo chi chouwaïyé !, une ordonnance fixant provisoirement la nouvelle date d’ouverture du procès des quatre membres du Hezbollah accusés de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri,
et de 21 autres personnes, au 13 janvier 2014, au lieu du 25 mars 2013
prévue initialement, et en l’absence des accusés s’il le faut. Ce report fait
suite à la demande des avocats de la défense. Il est dû en partie aux volumineux
dossiers à charge (25 000 pièces svp!), dont la majorité est en langue arabe
alors que les juges de défense, commis d’office en l'absence des accusés, sont de nationalité étrangère.
Rappelons que le gouvernement Mikati, dans lequel siègent des ministres du
Hezbollah, est censé arrêter les quatre accusés du Hezbollah. Quelle mascarade !
En tout cas, l’ordonnance du TSL rafraichira sans l’ombre d’un doute, la
mémoire de ceux qui ont choisi la voie amnésique, par conviction ou par omission,
comme Hassan Nasrallah, Ibrahim el-Amine, Jean Aziz et Michel Aoun. Ouf, heureusement que nous sommes le 3 août. Kébouss wou mara2 !