Avant
d’aborder le marché et la cote des lois électorales, il serait intéressant de
faire un tour d’horizon de la problématique des élections qui se déroulent au
Liban. Le système politique libanais est
communautaire, au niveau des présidences (République, Conseil des
ministres, Parlement) mais aussi aux niveaux ministériel et législatif. Si on se
limite au Parlement par exemple, la Constitution libanaise prévoit la
répartition des 128 députés « à
égalité entre chrétiens et musulmans, proportionnellement entre les communautés
des deux parties et proportionnellement entre les régions. » On s’est
accoutumés à cet arrangement confessionnel, mais il n’empêche que nous avons là
un énorme problème au départ, choquant au plus haut degré et qui est à l’origine
d’une grande partie de nos soucis ! Indépendamment de la démographie, cette
répartition est immuable jusqu’à nouvel ordre. Nouvel ordre, il n’y aura point.
Disons plutôt jusqu’à l’application complète de l’Accord de Taëf qui prévoit
l’abolition du confessionnalisme au Liban. Or, comme le disait si bien le Cardinal
Sfeir, il est impensable d’abolir le confessionnalisme
des textes et de la pratique politique avant de l’abolir des esprits.
C’est le
problème des problèmes ! La preuve absolue de ce confessionnalisme néfaste
des esprits réside dans les résultats électoraux.
Dans cette quête pour trouver une loi électorale convenable, on palabre à n’en plus finir sur la nécessité que l’appartenance nationale l’emporte sur l’appartenance communautaire. Très jolie comme théorie, et comme slogan aussi, sauf qu’en pratique, on est à des années-lumière de tout cela ! D’ailleurs, l’analyse du vote au Liban est très éloquente à ce sujet. Je résume. Les chiites votent en bloc pour le tandem Hezbollah et Amal, que tout unit ou presque. Cet important report des voix n’est en rien lié aux armes du Hezbollah. Il serait naïf de prétendre que le Hezbollah tire sa force de la Syrie de Bachar el-Assad ou de ses armes. Fausse route. Le parti d’Allah tire cette force de la communauté chiite qui le soutient en masse et d’une manière inconditionnelle. Tout ce qui en dehors du tandem chiite n’a aucun poids électoral et populaire. Les druzes votent en bloc aussi pour Walid Joumblatt. Qu’importe la direction du vent, le mood du Bek et son opportunisme du moment, la communauté druze le suit sans état d’âme et sans questionnement. Les sunnites votent en bloc également pour le Courant du Futur. Mikati, Safadi, Jameaa Islamiyé, salafistes et j’en passe, ne représentent qu’une petite minorité populaire. Les chrétiens par contre votent pour deux grands camps que tout oppose ou presque, le camp du 14 Mars (Forces Libanais et Kataeb essentiellement) et le camp du 8 Mars (Courant Patriotique Libre). Qu’importe les proportions, il n’y a que deux camps. En dépit des apparences, qui peuvent laisser penser à un choix démocratique, ce vote qui conduit à cette division, est surtout clanique, une séquelle de la guerre fratricide de 1990; il n’a absolument rien de démocratique.
Si le vote au Liban est communautaire par excellence, c’est parce que les esprits le sont profondément. Alors qu’on se trouve au cœur du réacteur à problème, étrangement tout le monde veut zapper le chapitre ! Au lieu de se donner suffisamment du temps pour en débattre, sérieusement et tranquillement, dans l’intérêt de notre pays, pendant 18 mois les yeux des politiciens libanais étaient rivaient sur la Syrie et sur rien d’autre. Les gens du vendredi (le 14 Mars, ceux qui nous annonçaient la chute d’Assad chaque vendredi) vs les gens du mardi (le 8 Mars, ceux pour qui tout sera fini mardi prochain), vous connaissez la chanson, zappons. A l’approche de l’échéance électorale du printemps prochain, les esprits s’échauffent car les politiques libanais ont fini par comprendre que Bachar el-Assad sera encore là en 2013, comme je le disais depuis 18 mois, et qu’il va falloir tout de même penser à ces fichues élections qui pourraient être perturbées par le dernier tyran des Assad. Et qui dit élections dit loi électorale et là, c’est le souk des idées !
Dans cette quête pour trouver une loi électorale convenable, on palabre à n’en plus finir sur la nécessité que l’appartenance nationale l’emporte sur l’appartenance communautaire. Très jolie comme théorie, et comme slogan aussi, sauf qu’en pratique, on est à des années-lumière de tout cela ! D’ailleurs, l’analyse du vote au Liban est très éloquente à ce sujet. Je résume. Les chiites votent en bloc pour le tandem Hezbollah et Amal, que tout unit ou presque. Cet important report des voix n’est en rien lié aux armes du Hezbollah. Il serait naïf de prétendre que le Hezbollah tire sa force de la Syrie de Bachar el-Assad ou de ses armes. Fausse route. Le parti d’Allah tire cette force de la communauté chiite qui le soutient en masse et d’une manière inconditionnelle. Tout ce qui en dehors du tandem chiite n’a aucun poids électoral et populaire. Les druzes votent en bloc aussi pour Walid Joumblatt. Qu’importe la direction du vent, le mood du Bek et son opportunisme du moment, la communauté druze le suit sans état d’âme et sans questionnement. Les sunnites votent en bloc également pour le Courant du Futur. Mikati, Safadi, Jameaa Islamiyé, salafistes et j’en passe, ne représentent qu’une petite minorité populaire. Les chrétiens par contre votent pour deux grands camps que tout oppose ou presque, le camp du 14 Mars (Forces Libanais et Kataeb essentiellement) et le camp du 8 Mars (Courant Patriotique Libre). Qu’importe les proportions, il n’y a que deux camps. En dépit des apparences, qui peuvent laisser penser à un choix démocratique, ce vote qui conduit à cette division, est surtout clanique, une séquelle de la guerre fratricide de 1990; il n’a absolument rien de démocratique.
Si le vote au Liban est communautaire par excellence, c’est parce que les esprits le sont profondément. Alors qu’on se trouve au cœur du réacteur à problème, étrangement tout le monde veut zapper le chapitre ! Au lieu de se donner suffisamment du temps pour en débattre, sérieusement et tranquillement, dans l’intérêt de notre pays, pendant 18 mois les yeux des politiciens libanais étaient rivaient sur la Syrie et sur rien d’autre. Les gens du vendredi (le 14 Mars, ceux qui nous annonçaient la chute d’Assad chaque vendredi) vs les gens du mardi (le 8 Mars, ceux pour qui tout sera fini mardi prochain), vous connaissez la chanson, zappons. A l’approche de l’échéance électorale du printemps prochain, les esprits s’échauffent car les politiques libanais ont fini par comprendre que Bachar el-Assad sera encore là en 2013, comme je le disais depuis 18 mois, et qu’il va falloir tout de même penser à ces fichues élections qui pourraient être perturbées par le dernier tyran des Assad. Et qui dit élections dit loi électorale et là, c’est le souk des idées !
Alors,
petites circonscriptions avec scrutin majoritaire ou la désastreuse loi de 1960 !
Ah non, vaut mieux 13 circonscriptions avec une pour parquer les « dangereux
émigrés » et un scrutin proportionnel ! Foutaise, aucun salut en
dehors de « one man, one vote », en deux tours et à la majorité ! Jamais
de la vie, le Liban une seule circonscription et un scrutin
proportionnel ! Toute cette mascarade électorale me fait penser à la
Beirut Wonder Forest. Le génie qui est derrière ce projet écolo veut reboiser
les toits de Beyrouth inspiré par ce qui se fait à Berlin, ignorant au passage qu’avant d’avoir
0,1 million m² de verdure sur les toits, la capitale de l’Allemagne offre 64
millions m² de verdure au sol pour les Berlinois alors que nous n’avons que 0,1
million m² disponible au sol pour les Beyrouthins !
Et
pourtant il est là l’autre problème. A force de palabrer à l’ombre des gros
slogans, on oublie l’essentiel. La
démocratie a pour principale objectif de permettre à la population générale,
dans tous ses courants et ses aspirations, félidés, canidés, poissons rouges et
batraciens inclus, de se faire
représenter. Or, la répartition démographique des 17 communautés au Liban et
l’esprit communautaire des libanais ne permettent pas à la démocratie libanaise
de s’exprimer pleinement, notamment pour les communautés chrétiennes. En dehors
de quelques cazas (Jezzine, Metn, Kesrouane, Batroune, Koura, Zgharta et Bcharré),
ces dernières sont éparpillées sur le territoire libanais, dominées démographiquement
par les autres communautés au Nord, au Sud, à l’Est, dans une partie du Mont-Liban et à Beyrouth. Conséquence
électorale : les chrétiens de ces
régions ne parviennent pas à choisir démocratiquement leurs représentants sauf
si ces derniers sont estampillés « agréés par les forces communautaires
dominantes de ces régions », Hezbollah au Sud et à l’Est, Joumblatt
dans une partie du Mont-Liban et le Courant du Futur dans le Nord, à
l’Est et à Beyrouth. Ceci constitue une violation flagrante de la démocratique. Et pour
illustrer mes propos, j’appelle à la barre Walid Joumblatt. En dépit de toutes
les niaiseries qu’il débite à longueur d’année, et des retournements dont il est capable, le 14 Mars pas plus que le 8 Mars n’ose émettre la moindre critique à l’égard de cette girouette en raison du
soi-disant poids électoral de la communauté druze dans le Chouf, Aley et Baabda, et du vote
en bloc de cette communauté selon les directives du Bek ! Ainsi, les
électeurs chrétiens n'ont parfois pas le choix, une partie des candidats qui
doivent les représenter est imposée par d’autres communautés. L’idéal serait d’abolir le confessionnalisme
des textes et des esprits et de penser en tant que libanais. Oui, sauf
que ce n’est pas le cas et ça ne sera pas le cas avant longtemps. Alors qu’est-ce
qu’on fait en attendant ?
Et
comme si les libanais n’avaient pas assez de problèmes comme ça, nous avons deux bombes « communautaires »
à retardement, notamment pour les communautés chrétiennes : l’une, on
en parle tous les jours, l’autre, on préfère l’esquiver ! Il y a d’abord, la présence d’une milice armée jusqu’aux
dents, à l’idéologie extrémiste religieuse, que ni la chute lointaine du
régime alaouite en Syrie ni les frappes hypothétiques israéliennes en Iran n’affaiblira !
Et il s'avère que cette milice est de confession chiite. L’autre bombe à
retardement se trouve dans la présence
sur le sol libanais de plus de 400 000 réfugiés palestiniens, soit 12%
de la population libanaise, hébergés dans des conditions misérables, avec de
nombreuses milices à l’intérieur des camps, qui, et tout le monde le sait, ne
pourront jamais revenir en Palestine. Et il s'avère que ces réfugiés sont en
majorité de confession sunnite. Deux « bombes communautaires », qui
préoccupent les libanais, notamment les communautés chrétiennes, et qui exigent
une représentation plus démocratique de toutes les communautés libanaises,
chrétiennes comprises, pour que ces craintes légitimes soient prises en compte.
Un autre problème
auquel sont confrontées les communautés chrétiennes, c’est qu’avec ou
sans choix, parfois leurs voix ne
servent à rien même dans les régions où elles sont dominantes
démographiquement. Ce dernier problème mérite qu’on s’y arrête un instant. Pour
mieux le comprendre il faut aller du
côté de Jbeil. Alors qu’ils représentent 80% des électeurs de ce caza, leurs
voix ne servent pratiquement à rien puisque ce sont les 19% des électeurs chiites qui décident toujours car ils votent en bloc, avec
un esprit communautaire, pour les candidats chrétiens ayant reçu l’approbation du parti
chiite, le Hezbollah ! Il est impossible de sortir de cette équation aujourd’hui.
Maintenant qu’on a
identifié la problématique électorale, toute la question est de savoir comment
y remédier ?
Oui on peut souhaiter une évolution des mentalités, mais celle-ci prendra du
temps, beaucoup de temps. Oui il faut mettre en place ce qui pourrait un jour
conduire à l’abolition du confessionnalisme au Liban. Celle-ci exige des
réformes audacieuses à long terme. En attendant, il y a urgence. Nous avons des
élections législatives dans quelques mois. Alors sous quelle loi électorale se
feront-elles ? Il nous faudrait une loi qui soit adaptée à la situation du
Liban, aux problèmes du pays du Cèdre et à la mentalité de sa population. Pour
être juste, disons adaptée aux mentalités de ses 17 communautés ! Chaque
proposition mise sur la table aujourd’hui, n’a qu’un but, faire gagner le camp
qui la propose, à l’exception de deux projets de loi : la petite
circonscription et la loi dite « orthodoxe ».
Les projets de loi
pour la « petite circonscription » proposent de réduire la
taille des circonscriptions. Diverses formules de découpage circulent. L’avantage de ces projets, c’est qu’ils
sont incontestablement les plus démocratiques. Ils permettent une meilleure
représentation de la population, la plus fidèle à la répartition communautaire,
surtout avec la proportionnelle. L’inconvénient
réside dans le risque important d’achat de voix, un désastre pour la
démocratie. Plus la circonscription est petite, notamment avec le principe
« d’un homme, une voix », et la répartition du vote sur plusieurs
candidats, plus la différence entre les candidats pourrait être réduite, de
quelques centaines de voix à quelques milliers selon les circonscriptions, un
investissement à la portée de tous les
candidats motivés. Notons, que dans le meilleur des cas, même avec les
perspectives les plus optimistes, ces projets ne permettront que d’élire 50 à 56
députés chrétiens d'une manière indépendante (sur les 64 que prévoit la Constitution). Il en manquera
8 à 14 députés à l’appel ! Enfin, notons au passage que la volonté « douteuse » du gouvernement Mikati de parquer les
émigrés dans une circonscription à part, au lieu de les intégrer dans leurs
lieux de naissance, est particulièrement abject.
Le projet de loi dit « orthodoxe » propose que chaque communauté vote pour ses
représentants. Pour
clarifier la situation, en tenant compte du fait que ce projet n’émane pas des
représentants officiels de la communauté orthodoxe, mais de politiciens de
cette communauté, je propose désormais qu’on désigne cette proposition par le projet de
loi pour le « vote intracommunautaire ». Il présente l’avantage de corriger le défaut
démocratique dont est victime la communauté chrétienne actuellement. Son inconvénient réside dans le fait
qu’il est discriminatoire et donne l’illusion d’entretenir le communautarisme.
Néanmoins, il faut préciser que le communautarisme au pays du Cèdre n’a
nullement besoin de cette loi pour s’épanouir! L'éternelle bataille des nominations
administratives l’atteste largement. Mais le communautarisme ne se limite pas
aux politiques. Il est dans les esprits de tous les citoyens libanais. On s'offusque comme si
l’électeur chiite de Jbeil votera pour les candidats chrétiens du CPL si ces derniers n’étaient pas alliés
avec la force dominante de la communauté chiite, le Hezbollah, ou comme si un
électeur druze votera pour Georges Adouane si le Bek ne le souhaite pas, ou comme si un électeur sunnite inscrira le nom du candidat chrétien et vice versa, en totale opposition avec les forces dominantes de sa communauté ! Arrêtons
là aussi de tourner autour du pot. Tant
qu’il n’existe pas d’opposants sérieux, ayant un poids populaire important, aux
courants communautaires dominants -bélmchabra7, des opposants sérieux au Hezbollah dans la communauté chiite (ayant
un poids électoral important), des opposants
sérieux au Courant du Futur dans la communauté sunnite, des opposants sérieux à
Walid Joumblatt dans la communauté druze- et, tant que la diversité politique ne s’exprimera pas dans les communautés
chiite, sunnite et druze, comme elle s’exprime dans la communauté chrétienne
(pour des raisons claniques, mais qu’importe), cela prouvera que les esprits sont communautaires. Et tant que les
esprits sont communautaires, le vote des individus se fera en bloc pour le
courant communautaire dominant, et ses alliés, peu importe la loi
électorale et la taille des circonscriptions. Soit on est communautaire et on l’assume, soit on entame de suite la révolution religieuse !
Ce
débat oriental m’a rappelé un débat occidental, qui est toujours d’actualité à
chaque élection et qui pourrait à première vue choquer les âmes sensiblement
machistes. Alors qu’on lutte depuis des siècles pour l’émancipation de la
femme, l’Occident se trouve aujourd’hui
réduit à faire voter des lois électorales avec des quotas féminins !
Et pourquoi donc ? Parce qu’on estime, que ces siècles de lutte et tous
les philosophes des Ténèbres et des Lumières, n’ont pas encore réussi à changer
les mentalités des gens. On estime aussi que dans l’état actuel où se trouvent
les mentalités occidentales, une femme a beaucoup moins de chance de percer en
politique qu’un homme. On estime encore que la société ne peut pas compter sur
le bon vouloir des hommes politiques ni sur le bon sens des citoyens ni sur la parité
des systèmes électoraux. Voilà pourquoi pour les pays occidentaux, il est impératif
de fixer des quotas pour les femmes. Une question temporaire, évidemment.
Qu’on le veuille ou
pas, on est face à un grave problème du fonctionnement de la démocratie au
Liban, le vote en bloc des communautés libanaises. Ce vote est motivé par un esprit
communautaire. Il rend la démocratie libanaise archaïque et dépossède les
communautés chrétiennes de leur droit de choisir librement et démocratiquement
leurs représentants. Pour s’en débarrasser il faut agir dans deux directions, à
court terme et à long terme.
A court terme, il
faudrait corriger le défaut démocratique qui résulte de ce vote communautaire en
bloc. « Petite circonscription » ou « vote intracommunautaire », qu’importe, en étudiant
sérieusement les avantages et les inconvénients de chacun de ces projets. Les
lois électorales changent au gré des majorités, même dans les plus grandes
démocraties du monde. Elles sont taillées sur mesure pour garantir à l’équipe
sortante de revenir au pouvoir. C’est malsain évidemment, mais ça n’a rien d’illégal.
L’essentiel c’est d’en élaborer une qui soit adaptée à la situation sur le
terrain, qui permet malgré tout à la démocratie de s’exprimer pleinement car la
démocratie doit être toujours classée au-dessus de toute considération.
A long terme, il
faudrait changer la mentalité libanaise. Pour y arriver, nous devons passer impérativement
par la « révolution religieuse ». C’est un très grand chapitre mais cette
révolution exige pour l’entamer deux lois immédiates : l’interdiction des
partis politiques religieux (comme le propose et c’est un comble, un homme
religieux, sayed Ali el-Amine) et le droit civil et laïque pour tous indépendamment des
religions (mariage, divorce, héritage...).
C’est la révolution religieuse, et seulement elle qui permettra au citoyen d’émerger
dans la société libanaise, et à l’individu de prendre son indépendance de la
communauté. Et c’est bien à ce moment-là, qu’il ne votera plus en bloc,
solidaire de sa communauté, mais en individu, en son âme et conscience.
En
attendant, il serait peut être utile de
suivre les bons conseils du grand poète arabe, Abou Nouwéss : « da3 3anka
lawmi fa2énna el lawma éghra2ou, wa dawini bellati kanat hiya alda2ou » (cesse
de me blâmer, tes blâmes ne sont qu'incitations ; guéris-moi plutôt par ce qui
a été la cause de mon mal). Je pense que
le vote intracommunautaire aidera, paradoxalement, les libanais à oublier un
peu leur mal, le communautarisme ! Enfin, si une telle loi est votée un
jour, elle sera abolie quand ce qui
l’ont fait naitre auront disparu, le vote en bloc et l'esprit communautaire, c’est-à-dire
le jour où l’on verra émerger dans la société libanaise des esprits déconfessionnels,
libérés et libres.
Réf.
Réf.
Le « vote intracommunautaire » : qui veut dynamiter le consensus entre les partis chrétiens ? (Art.98) par Bakhos Baalbaki (9 janvier 2013)
Réponse à l'article « déplacé » de Fares Khachan: « Même Hakim peut se tromper » (Art.99) par Bakhos Baalbaki (11 janvier 2013)