Enfin c'est la grogne à travers le pays! Et pour cause, la situation
lamentable de l'électricité au Liban prend aujourd'hui des proportions
inquiétantes. Et comment, elle est intenable. Pour mesurer l'ampleur du
désastre, prenons comme exemple la région du Kesrouan,
une région où l'Etat existe bel et bien, où une grande partie des
honnêtes gens payent gentiment leurs factures, où une minorité de gens
malhonnêtes ne le fait pas, une région qui a la chance ou la malchance,
au choix, d'avoir comme représentant à l'Assemblée nationale, le général
Michel Aoun, pour défendre ses intérêts, et bien figurez-vous que cette
région ne reçoit le courant électrique qu'une dizaine d'heures par
jour! Et pour compenser la carence de cet Etat qui est toujours aux
abonnés absents 20 ans après la fin de la guerre civile, les kesrouanais
font appel comme leurs compatriotes du reste du Liban, aux "moteurs"!
Des Abou-Tony maudits par Hadès le maître des Enfers, qui facturent
leurs 10 misérables ampères à 250$/mois! Pour être aux
normes européennes, il faudrait au moins 40 ampères, ce qui nous ferait
passer à 1000$/12h par jour/mois. Hallucinant de consternant! La
facture électrique d'un appartement parisienne chauffé entièrement à
l'électricité, avec des radiateurs marchant à font la caisse, réglés aux
températures tropicales, n'atteint pas cette somme astronomique! On a
vraiment un grave problème dans ce pays!
Les timides protestations populaires se multiplient. Devant la centrale électrique de Jiyeh, les manifestants arrivent encore à avoir un peu d'humour en ironisant sur le fait que la situation était bien meilleure pendant la guerre que sous le ministre Gebran Bassil! Sentant le vent de la révolte se lever, le ministre concerné a déclaré hier au quotidien Al-Safir, qu’il "n'y aurait pas de gouvernement si les problèmes de l’électricité au Liban ne sont pas résolus". On croit rêver! Il a également ajouté qu'il y a des "tentatives de faire obstruction à toute solution visant à régler le problème de l'électricité". Mais voyons! Son beau-père lui va encore plus loin. Michel Aoun appelle tous les Libanais qui payent leurs factures d'électricité à manifester pacifiquement pour protester contre les coupures prolongées du courant électrique. Il a même le culot de demander au gouvernement d'être "sérieux". C'est la planète des singes! Et voilà que le gendre prodige revient à la charge aujourd'hui dans Al-Nahar pour appeler lui aussi les libanais qui payent leurs factures, vivant dans des régions souffrant de pénurie électrique à se tenir prêts pour descendre dans la rue et réclamer leurs droits car selon le jeune ministre, plus démagogue que révolutionnaire, toutes les régions du Liban devraient recevoir autant d'heures d'électricité que Beyrouth car il n'est pas normal que "certaines régions de la capitale reçoivent 21 heures de courant par jour, tandis que d’autres régions comme Sin El-Fil ne reçoivent que 11 heures d’électricité par jour". Le populiste à 12 volts!
Un projet de loi concernant le secteur électrique, visant essentiellement à augmenter la production d’électricité, a été présenté à l'automne par Gebran Bassil, accepté par le gouvernement Mikati et entériné par le Parlement libanais après quelques retouches insignifiantes. Quand j'ai remis en cause le projet du ministre Bassil dans l'article "Plan de Gebran Bassil pour l'électricité : du talon d'Achille à la tapisserie de Pénélope!" (voir réf. plus bas), personne de nos 128 "autruches de la Nation", et des "smallah 3layoun" nos politiciens des divers partis politiques libanais, toutes tendances confondues, n'a fait preuve de présence d'esprit et surtout de bon sens, pour dénoncer les failles de ce plan nase qui passe "mourour el kiram" sur le vol du courant électrique au Liban qui atteint 40 à 78% en dehors de Beyrouth et les factures impayées qui représentent jusqu'à 38% du total ! Le populiste à 12 volts oublie que si Beyrouth bénéficie de 21h de courant par jour, il faut quand même que quelqu'un dans ce pays apathique ose le lui dire, c'est parce le vol électrique dans la capitale tourne autour de 10% et non de 78%!
Le problème de l'électricité au Liban est loin d'être une simple équation de production et de consommation, c'est un problème avant tout de vol de courant et non-paiement des factures, un phénomène que l'on retrouve dans toutes les régions libanaises sans exception, qu'elles soient chrétiennes ou musulmanes, maronites, orthodoxes, sunnites, chiites ou druzes, y compris le Kesrouan de Michel Aoun… et je sais de quoi je parle! Quels agents de l'Etat osent rentrer dans les foyers d'un quartier ou d'un village, au fin fond de Dahiyé, de la Békaa, de Deniyé, de Nabatiyé, de Tripoli, de Bcharré, du Chouf ou du Kesrouan, s'ils ne sont pas accompagnés par un régiment de l'armée libanaise, pour contrôler les compteurs électriques sans courir le risque de se faire tabasser? Et pourtant, il faut bien envisager de le faire un jour car tout le monde sait, sauf les autruches du ministère de l'Energie, qu'il suffit d'inverser les fils électriques de tout compteur pour que celui-ci tourne à l'envers, un procédé couramment utilisé par les fraudeurs pour "vider" le compteur régulièrement! Pauvre Etat libanais!
Je vous invite les amis à lire ou à relire mon article du 4 septembre, pour vous rendre compte à quel point nous sommes gouvernés par des amateurs et à quel point l'opposition est menée aussi par des d'amateurs, je précise bien et j'insiste, toutes tendances confondues, 14 Mars, 8 Mars, indépendants, centristes, j'en passe et des meilleurs. Dès l'origine ce projet était rachitique! Les députés du 14 Mars n'ont pas choisi d'attaquer le plan Bassil sur le fond et se sont contentés seulement de l'histoire du "contrôle", de "l'origine du financement" (Etat, fonds internationaux,…) et du contournement de la création de l'organisme pour superviser l'exécution du projet. Ils ont évité de s'attaquer sérieusement aux problèmes du vol et du non-paiement des factures car figurez-vous que ce plan a été élaboré sous l'ancien gouvernement en juin 2010 précisément. Il a même été accepté par le gouvernement Hariri! Eh oui, à l'époque c'était la lune de miel entre Rabieh-Qoraytem-Dahiyé-Moukhtara-Maarab-Ain Eltiné! Pour le mettre en route, il fallait passer par le Parlement, voter le budget de l'année et obtenir ce qui a été prévu pour un 1er temps le fameux 1,2 milliard $ (eh oui même ça c'était prévu!). Plusieurs facteurs ont fait qu'on en est resté là: lenteur volontaire de l'Estaz Nabih et tension grandissante entre 14 Mars & 8 Mars. La suite, vous la connaissez: la nuit des chemises noires, chute du gouvernement Hariri, gouvernement hezbollahi de Mikati et coma du 14 Mars.
Aujourd'hui Michel Aoun, tente de nouveau de retourner la situation à son avantage, en faisant croire aux libanais, qu'il a un projet "sérieux" pour réformer le secteur électrique mais que les "autres" l'en empêchent. Je renvoie dos à dos gouvernement, députés et politiciens, toutes tendances confondues, car personne ne veut s'attaquer au fond du problème de l'électricité au Liban, le vol du courant et le non-paiement des factures, au grand risque de perdre une partie de leurs électeurs qui volent du courant et ne payent pas leurs factures. Et bien je dis bravo au général-illusionniste et merde aux forces du 14 Mars qui ont faux sur toute la ligne depuis trop longtemps déjà. Tant pis pour nous pauvres payeurs, qui sommes abusés et désabusés! Vivement 2013, la vengeance sera dans les urnes! Basta cosi!
Réf.
Plan de Gebran Bassil pour l'électricité : du talon d'Achille à la tapisserie de Pénélope / Bakhos Baalbaki (4 sept. 2011)
Les timides protestations populaires se multiplient. Devant la centrale électrique de Jiyeh, les manifestants arrivent encore à avoir un peu d'humour en ironisant sur le fait que la situation était bien meilleure pendant la guerre que sous le ministre Gebran Bassil! Sentant le vent de la révolte se lever, le ministre concerné a déclaré hier au quotidien Al-Safir, qu’il "n'y aurait pas de gouvernement si les problèmes de l’électricité au Liban ne sont pas résolus". On croit rêver! Il a également ajouté qu'il y a des "tentatives de faire obstruction à toute solution visant à régler le problème de l'électricité". Mais voyons! Son beau-père lui va encore plus loin. Michel Aoun appelle tous les Libanais qui payent leurs factures d'électricité à manifester pacifiquement pour protester contre les coupures prolongées du courant électrique. Il a même le culot de demander au gouvernement d'être "sérieux". C'est la planète des singes! Et voilà que le gendre prodige revient à la charge aujourd'hui dans Al-Nahar pour appeler lui aussi les libanais qui payent leurs factures, vivant dans des régions souffrant de pénurie électrique à se tenir prêts pour descendre dans la rue et réclamer leurs droits car selon le jeune ministre, plus démagogue que révolutionnaire, toutes les régions du Liban devraient recevoir autant d'heures d'électricité que Beyrouth car il n'est pas normal que "certaines régions de la capitale reçoivent 21 heures de courant par jour, tandis que d’autres régions comme Sin El-Fil ne reçoivent que 11 heures d’électricité par jour". Le populiste à 12 volts!
Un projet de loi concernant le secteur électrique, visant essentiellement à augmenter la production d’électricité, a été présenté à l'automne par Gebran Bassil, accepté par le gouvernement Mikati et entériné par le Parlement libanais après quelques retouches insignifiantes. Quand j'ai remis en cause le projet du ministre Bassil dans l'article "Plan de Gebran Bassil pour l'électricité : du talon d'Achille à la tapisserie de Pénélope!" (voir réf. plus bas), personne de nos 128 "autruches de la Nation", et des "smallah 3layoun" nos politiciens des divers partis politiques libanais, toutes tendances confondues, n'a fait preuve de présence d'esprit et surtout de bon sens, pour dénoncer les failles de ce plan nase qui passe "mourour el kiram" sur le vol du courant électrique au Liban qui atteint 40 à 78% en dehors de Beyrouth et les factures impayées qui représentent jusqu'à 38% du total ! Le populiste à 12 volts oublie que si Beyrouth bénéficie de 21h de courant par jour, il faut quand même que quelqu'un dans ce pays apathique ose le lui dire, c'est parce le vol électrique dans la capitale tourne autour de 10% et non de 78%!
Le problème de l'électricité au Liban est loin d'être une simple équation de production et de consommation, c'est un problème avant tout de vol de courant et non-paiement des factures, un phénomène que l'on retrouve dans toutes les régions libanaises sans exception, qu'elles soient chrétiennes ou musulmanes, maronites, orthodoxes, sunnites, chiites ou druzes, y compris le Kesrouan de Michel Aoun… et je sais de quoi je parle! Quels agents de l'Etat osent rentrer dans les foyers d'un quartier ou d'un village, au fin fond de Dahiyé, de la Békaa, de Deniyé, de Nabatiyé, de Tripoli, de Bcharré, du Chouf ou du Kesrouan, s'ils ne sont pas accompagnés par un régiment de l'armée libanaise, pour contrôler les compteurs électriques sans courir le risque de se faire tabasser? Et pourtant, il faut bien envisager de le faire un jour car tout le monde sait, sauf les autruches du ministère de l'Energie, qu'il suffit d'inverser les fils électriques de tout compteur pour que celui-ci tourne à l'envers, un procédé couramment utilisé par les fraudeurs pour "vider" le compteur régulièrement! Pauvre Etat libanais!
Je vous invite les amis à lire ou à relire mon article du 4 septembre, pour vous rendre compte à quel point nous sommes gouvernés par des amateurs et à quel point l'opposition est menée aussi par des d'amateurs, je précise bien et j'insiste, toutes tendances confondues, 14 Mars, 8 Mars, indépendants, centristes, j'en passe et des meilleurs. Dès l'origine ce projet était rachitique! Les députés du 14 Mars n'ont pas choisi d'attaquer le plan Bassil sur le fond et se sont contentés seulement de l'histoire du "contrôle", de "l'origine du financement" (Etat, fonds internationaux,…) et du contournement de la création de l'organisme pour superviser l'exécution du projet. Ils ont évité de s'attaquer sérieusement aux problèmes du vol et du non-paiement des factures car figurez-vous que ce plan a été élaboré sous l'ancien gouvernement en juin 2010 précisément. Il a même été accepté par le gouvernement Hariri! Eh oui, à l'époque c'était la lune de miel entre Rabieh-Qoraytem-Dahiyé-Moukhtara-Maarab-Ain Eltiné! Pour le mettre en route, il fallait passer par le Parlement, voter le budget de l'année et obtenir ce qui a été prévu pour un 1er temps le fameux 1,2 milliard $ (eh oui même ça c'était prévu!). Plusieurs facteurs ont fait qu'on en est resté là: lenteur volontaire de l'Estaz Nabih et tension grandissante entre 14 Mars & 8 Mars. La suite, vous la connaissez: la nuit des chemises noires, chute du gouvernement Hariri, gouvernement hezbollahi de Mikati et coma du 14 Mars.
Aujourd'hui Michel Aoun, tente de nouveau de retourner la situation à son avantage, en faisant croire aux libanais, qu'il a un projet "sérieux" pour réformer le secteur électrique mais que les "autres" l'en empêchent. Je renvoie dos à dos gouvernement, députés et politiciens, toutes tendances confondues, car personne ne veut s'attaquer au fond du problème de l'électricité au Liban, le vol du courant et le non-paiement des factures, au grand risque de perdre une partie de leurs électeurs qui volent du courant et ne payent pas leurs factures. Et bien je dis bravo au général-illusionniste et merde aux forces du 14 Mars qui ont faux sur toute la ligne depuis trop longtemps déjà. Tant pis pour nous pauvres payeurs, qui sommes abusés et désabusés! Vivement 2013, la vengeance sera dans les urnes! Basta cosi!
Réf.
Plan de Gebran Bassil pour l'électricité : du talon d'Achille à la tapisserie de Pénélope / Bakhos Baalbaki (4 sept. 2011)