vendredi 20 mai 2016

Voilà 123 jours que Geagea s’est rallié à Aoun, et toujours, beaucoup de bruit pour rien (Art.360)


Samir Geagea et Michel Aoun
Meerab, le 18 janvier 2016
Photo: Aldo (site FL)
L’argument majeur de Samir Geagea pour se(nous) persuader qu’il n’a pas pris une mauvaise décision le 18 janvier 2016, c’est d’asséner régulièrement, la dernière fois le soir des élections municipales dans la région du Mont-Liban, que sa nouvelle alliance avec Michel Aoun est plébiscitée par 2/3, 3/4, 4/3 ou 16/9 des chrétiens du Liban.

Nul ne conteste le symbolisme de la réconciliation personnelle interchrétienne et ses répercussions sur les bases militantes du parti des Forces libanaises et du Courant patriotique libre. La dépressurisation de la rue chrétienne, ou musulmane d’ailleurs, devrait toujours être encouragée au pays des guerres qui n'en finissent pas et des 18 communautés religieuses et athées. Cependant, il sera question
dans cet article d’aller explorer au-delà de ce symbolisme, surtout à quelques jours du 2e anniversaire de la vacance du pouvoir présidentiel au Liban. Aujourd’hui, 123 jours sont passés au retrait de la candidature de Samir Geagea en faveur de celle de Michel Aoun, annoncé en grande pompe à Meerab. Nous avons donc suffisamment du recul pour faire un premier bilan.

I. INFLUENCE DU RALLIEMENT DE GEAGEA A AOUN SUR LE DOSSIER PRÉSIDENTIEL

Zappons d’abord cette croyance mythologique selon laquelle le soutien de hakim au général aurait empêché l’arrivée du beik de Zagharta à Baabda. « Frangié président » était une tentative malheureuse du Courant du Futur pour revenir au pouvoir et qui n’était en réalité qu’un projet mort-né concocté par un parti au bord l’implosion due à une accumulation de concessions qui ne cessent d’exaspérer la rue sunnite et quelques personnalités importantes qui y sont proches, comme Achraf Rifi, le ministre de la Justice. D’ailleurs, les élections municipales de Beyrouth l’ont prouvé, la liste composée par le « rouleau compresseur », le parti de Saad Hariri, renforcée par une coalition de tous les partis politiques traditionnels, sans le parti chiite de Dahiyé mais avec la bénédiction du patriarche orthodoxe, a peiné à franchir ne serait-ce que la barre symbolique des 10% des électeurs inscrits de la capitale libanaise. Bref, le projet farfelu de coucher Sleimane Frangié dans les beaux draps de Baabda, n’avait aucune chance de se concrétiser dès le départ, à moins de provoquer une rupture entre le Futur et sa base électorale. N’en parlons pas aujourd’hui ! Celui qui se considère comme le « frère de Bachar el-Assad » et qui ne forme « qu’une seule personne avec Hassan Nasrallah » qui serait selon lui « le souverain de tous », vient de commettre une énième bourde éliminatoire pour tout patriote libanais, notamment de la rue sunnite, une erreur qui devrait l’écarter définitivement de la course présidentielle. Il n’a pas trouvé mieux que d’aller présenter ses condoléances aux dirigeants du Hezbollah le 13 mai, au lendemain de la mort d’un de leur haut cadre militaire et non des moindres, Moustafa Badreddine. Dans ce sillage, on peut dire aussi la même chose du projet farfelu de coucher Michel Aoun dans les beaux draps de Baabda. Le général également, qui considère que « Bachar el-Assad mérite le prix Nobel de la paix dans sa lutte contre le terrorisme » et qui ne forme « qu’une seule personne avec Hassan Nasrallah », qui serait selon lui « un chef exceptionnel » (notez ce parallélisme saisissant entre Aoun et Frangié !), vient de commettre à son tour une énième bourde éliminatoire pour tout patriote libanais, notamment de la rue chrétienne, une erreur qui devrait l’écarter définitivement de la course présidentielle. Il n’a pas trouvé mieux que d’appeler Hassan Nasrallah le surlendemain de la mort de Moustafa Badreddine, le 14 mai, pour lui présenter ses condoléances. Je rappelle à celles et ceux qui faisaient le tour du monde les cinq dernières années, à la brasse ou à cloche-pied, que l'homme en question, qui a été tué lors d'une explosion près de Damas le 12 mai, est accusé par le Tribunal Spécial pour le Liban de l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, le père de Saad Hariri, et de 21 autres personnes, le 14 février 2005. Ainsi, l’idée que le soutien de Geagea à Aoun aurait empêché, empêche et empêchera Frangié d’accéder à Baabda, n’est pas réaliste.

Zappons ensuite l’idée fantaisiste avec laquelle on voudrait persuader les Libanais que le soutien du président des Forces libanaises (FL) au leader de facto du Courant patriotique Libre (CPL) aurait coincé le chef du Hezbollah. Si de grandes plaies comme celles infligées par le 7-Mai, le Tribunal spécial pour le Liban et la guerre civile syrienne n’ont pas abouti à le « coincer » comme certains le voudraient, alors ce n’est certainement pas cette égratignure politique qui le fera. En plus, là encore, tout le monde savait, j’en ai parlé il y a des années de cela, le Hezbollah ne veut ni de Michel Aoun ni de Sleimane Frangié comme président, il ne leur fait pas confiance. Comme il ne fait pas confiance à quiconque qui n’est pas de la communauté chiite. Hassan Nasrallah l’a dit il y a longtemps : la force du Hezbollah vient du fait qu’il est secret et ce secret est dû à la nature exclusivement chiite du mouvement.

Zappons enfin l’aberrante allégation qui décrète que cette initiative a changé le dynamisme de l’élection présidentielle libanaise. Valide les premiers jours, mais quatre mois plus tard, on est plus que jamais enlisé dans la vacance du pouvoir présidentiel. Au lieu de raccourcir la vacance présidentielle, le ralliement de Geagea à Aoun ne fait que la prolonger, ce qui prouve que cet argument est aujourd’hui périmé.

La vérité est dans le fait que le Hezbollah a pris la décision au printemps 2014 de bloquer l’élection présidentielle libanaise jusqu’à nouvel ordre. Ne pas l’avoir compris en 2014 est excusable, ne pas le comprendre même en 2016, est impardonnable.

II. LA NOUVELLE ALLIANCE CHRÉTIENNE ET LA LOI ÉLECTORALE

Comme on vient de le voir, sur le « dossier présidentiel », le rapprochement Geagea-Aoun n’a rien donné. Certains diront que les bénéfices du 18-Janvier ne se répercutent pas sur l’élection présidentielle mais sur tout le reste. Comme par hasard ! Alors, pourquoi soutenir Aoun dans sa fatigante course présidentielle ? Enfin, admettons encore. Dans ce reste, on retrouve trois grands dossiers : nationalité libanaise, loi électorale et élections municipales.

Oui le duo maronite a réussi brillamment à valider la récupération de la nationalité libanaise par les descendants de Libanais, une revendication chrétienne négligée depuis l’effondrement de l’Empire ottoman, alors que celle-ci devait permettre à toutes les communautés libanaises d’en profiter. Excellente chose sauf que Geagea et Aoun ont obtenu ce résultat en novembre 2015, deux mois avant la fusion politique dans la course présidentielle. Le ralliement de Geagea à la candidature d’Aoun était donc totalement inutile sur ce point.

Sur l’autre dossier capital, une nouvelle loi électorale, on n’a rien et on n’est pas prêts d’en avoir. Vous en doutez ? Résumons la situation en trois actes.

Acte I. D’un côté, on constate que la séparation politique est consommée entre le Futur et les FL, à cause de l’adoption par le premier de la candidature Frangié (l’adversaire des FL), qui a poussé les derniers à adopter celle d’Aoun (l’adversaire du Futur). D’un autre côté, on note que la séparation politique est tout aussi consommée entre le Hezbollah et le CPL, à cause de l’abstention du premier de concrétiser son soutien à son fidèle allié, Michel Aoun. Cependant, on constate qu’aucun des protagonistes ne veut rompre complètement cha3rit mou3awiya, puisqu’il sait qu’il est indésirable dans l’autre camp.

Acte II. Si Aoun n’a pas rompu avec le Hezbollah, malgré l’ingratitude et la défiance de ce dernier à son égard, c’est pour deux raisons. D’une part, parce que le Futur reste son pire adversaire. Et comme l’ennemi de mon ennemi est forcément mon ami, il ne saurait être question de rompre avec le Hezbollah malgré les coups bas de ce dernier. D’autre part, parce qu’il sait que la loi électorale de 1960 peut ne jamais être remplacée ou au mieux, l’être avec une loi électorale de même nature. Dans ces conditions, mieux vaut pour le CPL de garder son alliance avec le Hezb, ce qui lui permettra d’obtenir la part du lion aux prochaines législatives. Deux facteurs l’encouragent dans cette voie : la brouille profonde entre le Futur et ses compétiteurs, les FL, qui garantit au CPL d’être en pole position dans la course législative si la loi de 1960 est maintenue ; Aoun connait bien l’importance de rafler la mise législative car ce sont ces élections qui détermineront le poids politique de chacun, la présidentielle étant symbolique et de faible portée au Liban. Gagner les élections législatives permet d’avoir son mot à dire dans la formation du prochain gouvernement et la future présidentielle, mais aussi dans le vote des lois et les nominations administratives.

Acte III. Samir Geagea et Michel Aoun, mais aussi Samy Gemayel, ont grosso modo la même vision concernant la loi électorale : les trois leaders chrétiens rejettent catégoriquement la loi de 1960 (quoique le général peut s’en accommoder comme on l’a vu) et les trois sont conscients de la nécessité absolue d’avoir une loi plus représentative. Pour les détails, c’est une autre affaire. De l’autre côté, les leaders politiques musulmans ne sont pas complètement de cet avis. Walid Joumblatt, le leader « socialiste progressiste », ne sait pas quoi faire depuis 7 ans pour garder la loi électorale féodale de 1960. Elle lui donne un poids politique sans commune mesure avec son poids réel. Il a même tenté de reporter les élections municipales, pour ne pas être mis à nu. Saad Hariri non plus n’est pas pressé de changer la loi électorale actuelle. Elle lui convient parfaitement : grande circonscription et scrutin majoritaire, le Futur ne peut pas rêver mieux. A un moment où la rue sunnite gronde et la rue chrétienne est mécontente, le parti risque de sortir des prochaines législatives affaibli. D’ailleurs, il ne faut pas oublier que le scrutin municipal s’est très mal déroulé à Beyrouth : tous les partis réunis autour du Futur n’ont récolté que 9% de voix des électeurs inscrits. Nabih Berri et Hassan Nasrallah sont encore moins pressés de changer la loi électorale du fait que les fiefs électoraux chiites sont verrouillés sur les plans politique et démographique.

Epilogue, je doute fort bien dans ces conditions, que les Libanais aient une bonne loi prochainement ou ne serait-ce qu’une bonne nouvelle sur le front de la loi électorale. Le soutien de Geagea à Aoun n’a absolument rien changé dans ce domaine. Et là encore, la coordination entre les deux partis pouvait se faire sans cette fusion présidentielle stérile. Dans tous les cas, le rapprochement des leaders chrétiens a toutes les chances de raidir les positions politiques des leaders musulmans sur la loi électorale. Tout cela n’est pas de bon augure pour l'ensemble des Libanais et pour la démocratie libanaise.

III. LES BATAILLES MUNICIPALES MENÉES PAR LES FL ET LE CPL

Le bénéfice de la nouvelle alliance Geagea-Aoun sur les élections municipales est un non-sens. Depuis des décennies, nous n’avons connu qu’une seule fois des élections municipales libres, c'était en 2010. Et justement parce que ces élections ont essentiellement un enjeu local, celles-ci se déroulaient d’une manière très simple dans les villages chrétiens ou mixtes : le CPL constituait/intégrait une liste, les FL une autre, et les gens choisissaient en toute liberté, la compétition étant toujours bénéfique à l’offre électorale et à la démocratie. Selon les poids électoraux dans les villages, telle liste gagnait, toute entière, ici ou là, telle liste perçait, partiellement, ici ou là. La nouveauté 2016 avec la formation de listes communes FL-CPL n’a pas changé radicalement la donne. Qui n’a pas de poids sur le terrain a été barré, même s’il figurait sur une liste en béton (c’est le cas emblématique du frère du numéro 2 des FL, Georges Adwan, qui a été éliminé de la liste FL-CPL de Deir el-Qamar), et qui avait du poids a percé, même s’il était exclu de l’entente (à Deir el-Qamar justement où les candidats soutenus par Dory Chamoun ont décroché le tiers des sièges municipaux et des maires). C’est le principal avantage du système des listes, l’entente politicienne n’est pas vraiment la panacée, les électeurs libanais restent souverains.
Pour la promotion de ce concept inédit, les leaders chrétiens ont mis en avant l’intérêt des citoyens. C’est fort aimable de leur part sauf qu’ils ont omis de préciser que cette tactique est avant tout dans l’intérêt des partis chrétiens et non des citoyens, nuance ! Si les électeurs ont pu choisi en 2016 comme en 2010, en toute liberté, c’était souvent sans véritable compétition, comme dans le cas du tandem chiite d’ailleurs, avec une offre électorale pauvre. Ce procédé politique rappelle l’entente commerciale entre des entreprises du même secteur, pour sortir les mêmes produits et adoptés les mêmes prix, ce n’est jamais dans l’intérêt des consommateurs.
En pratique, le survol des résultats des élections municipales dans le Mont-Liban permet de dégager une preuve de plus que l’entente interchrétienne est une mascarade. Tout le monde se déclare gagnant, du côté des FL comme du CPL, y compris du côté des Kataeb et des grandes familles, qui ont fait bande à part dans certaines régions et qui ont rejoint les FL et le CPL dans d’autres. On peut dire aussi que cette entente n’a pas empêché les affrontements d’avoir lieu entre le CPL et les FL là où Aoun a estimé que la bataille était décisive pour ses intérêts personnels.

A Jounieh par exemple, Michel Aoun a mis tout son poids politique afin de s’assurer une écrasante victoire face à Samir Geagea, en politisant la bataille (comme si la route de Baabda devait passer par Jounieh !), en adoptant des slogans populistes grotesques (« Jounieh, capitale des chrétiens orientaux ») et en faisant intervenir directement ses proches (Nicolas Sehanoui et surtout, le général Chamel Roukouz, le sujet de la discorde, qui aurait officieusement hérité du siège parlementaire de son beau-père au Kesrouan, au grand dam de Samir Geagea et de Gebrane Bassil, ce dernier devant retenter sa chance dans le caza de Batroun vraisemblablement). Pour garder à l’entente de Meerab une certaine consistance, malgré la fausse note, les FL ont adopté un profil bas à Jounieh. Dès la fermeture des bureaux de vote dans le chef-lieu du Kesrouan, Samir Geagea s’est empressé d’annoncer urbi et orbi que les résultats des municipales de Jounieh ne remettront pas en cause son soutien à Michel Aoun. L’homme semble donc y tenir. Nous devons en prendre acte.

IV. BILAN DE 123 JOURS DE RALLIEMENT ET DE 345 JOURS DE RAPPROCHEMENT

Ainsi, on peut dire que les 123 jours écoulés, voire les 234 ou même les 345, n’apportent pas de quoi convaincre sérieusement les citoyens libanais, notamment chrétiens, de la double utilité du rapprochement FL-CPL et du ralliement Geagea-Aoun. Les répercussions de l’un et de l’autre sur les grands dossiers qui ont marqué les deux dernières années, depuis l’installation de la vacance présidentielle à Baabda le 25 mai 2014, sont dérisoires :

- le vote d’une nouvelle loi électorale : nous sommes plus que jamais plongés dans les palabres, depuis 7 ans svp, la nouvelle alliance ne changeant rien à la donne, bien au contraire (voir plus haut);
- l’organisation des élections législatives : reportées pour un motif sécuritaire peu convaincant, report approuvé par le tandem FL-CPL, alors que l’organisation des élections municipales ont prouvé qu’on aurait pu très bien les faire s'il y avait une volonté politique pour cela ;
- la prorogation parlementaire : pour un mandat entier de 4 ans, approuvée de facto par les deux partis chrétiens et payée par les contribuables, comme si de rien n’était ;
- la violation de la Constitution par l’invention de l’hérésie de la « législation de nécessité » : avec la contribution active du duo chrétien, alors qu’il n’y a aucun doute sur ce point, il est illégal de légiférer au Liban en cas de vacance de la présidence de la République ;
- la récupération de la nationalité libanaise : qui aurait pu se faire sans rapprochement et ralliement ;
- la rupture de l’alliance signée en 2006 entre Hassan Nasrallah et Michel Aoun : aucun effet ; le général a considéré son allié, quelques jours seulement après le show de Meerab, comme un « chef exceptionnel », avec qui il ne formait « qu’une seule personne », comme Sleimane Junior d’ailleurs; il vient même de présenter ses condoléances à Hassan Nasrallah pour la mort de Moustafa Badreddine, comme le beik de Zgharta ;
- le détachement du général de son alignement sur l'axe régime d'Assad - régime des mollahs : aucun effet ; Aoun a encore considéré, pour la énième fois depuis 2011, comme Sleimane Frangié, que « la fin de la guerre en Syrie a commencé » et qu'elle se conclurait en faveur du tyran de Damas forcément ;
- l’afflux massif de réfugiés syriens au Liban : qui s’est fait alors qu’Aoun et Nasrallah tenaient seuls les rênes du pouvoir exécutif au Liban entre 2011 et 2014 ; depuis, malgré les répercussions importantes sur la vie économique et sociale au pays du Cèdre, à part quelques déclarations populistes sur le risque d’implantation définitive des réfugiés syriens au Liban, le duo FL-CPL n’a même pas abordé ce dossier épineux ;
- la sécurisation de la frontière syro-libanaise par le déploiement de l'armée libanaise et son contrôle d'une main de fer dans les deux sens : aucune avancée malgré le fait que le nouvel allié de Geagea est un vieil allié du Hezbollah et du régime syrien ; 
- les élections municipales : rapprochement et ralliement peu intéressants pour les citoyens sachant que l'objectif inavoué du tandem chrétien est de permettre aux deux partis FL et CPL de s’assurer une présence conjointe dans les Conseils municipaux ;
- la vacance du pouvoir présidentiel : alors que Samir Geagea et Saad Hariri s’acharnent pour défendre leurs candidats présidentiels respectifs, Michel Aoun et Sleimane Frangié ne se sont pas donné la peine d’assister aux 38 dernières séances électorales du Parlement.
Alors là, chapeau les gars !


Il me semble que ceux qui ont été froissés par mon dernier article de soutien à Dory Chamoun, face à l’offensive déplacée du tandem Geagea-Aoun à Deir el-Qamar, et celles qui ont été offusquées par ma proposition de l’élire comme président de la République, qui a rencontré un grand succès soit dit au passage, voudraient plutôt porter Michel Aoun à Baabda, comme le souhaite Samir Geagea d'ailleurs. Enfin, « pourquoi pas ». Pas pour l’élire, mais pour le délire. Pour paraphraser l’artiste américain Andy Warhol, le pater du pop art et du droit de chacun à « fifteen minutes of fame », je dirais avec sarcasme que tout maronite du Liban, d’outre-mer et d’outre-tombe, jusqu’à la 7e génération, négociable, a droit de croire pendant 15 minutes, qu’il peut devenir président de la République libanaise, de son vivant ou même à titre posthume . Andy et Bakhos parlent d’un quart d’heure, pas de 28 ans ! Un million de quarts d'heure, ça ne se fait pas messieurs, cela dépasse la part de l'ensemble de la population maronite du Liban ! Riyad Salamé, Ziad Baroud, Carlos Eddé, Jean Kahwajé, Chemel Roukouz, Gebrane Bassil, Bakhos Baalbaki, et j’en passe et des meilleurs. A chaque maronite son tour, voyons. Qu’importe, mais il est urgent d’en finir avec les candidatures farfelues de Michel Aoun et de Sleimane Frangié. La tragi-comédie a assez duré. Basta Cosi.