
Nous
sommes à l’aube du 2 août. Ibrahim el-Amine boucle son article. Il n'est pas content du discours prononcé la veille par le président de la République, Michel Sleiman. Tout comme le Hezbollah. Mais alors pas du tout. Il le fait savoir
avec l'insolence et l'agressivité habituelles. Le journaliste d'Al-Akhbar se demande dans l’édition de
ce jour maudit : « Mais qui
pense pour lui (Michel Sleiman) et à sa place? » Lol, il y a des mots très révélateurs d’un certain état d’esprit,
n'est-ce pas? El m3attar, il croit
que tous les journalistes de la Planète Bleue sortent de l'Ecole des Assad,
attendant dans leur rédaction les orientations du raïss el qa2ed el battal el mouméni3, arnab el joulénn, ghadanfar
lebnénn ! Après 23 questions du même genre, yé3né bel bchabra7 2art 7aké 3al iyéré, Ibrahim el-Amine trouve que
nous avons écouté hier « la nouvelle
lubie du président Sleiman ». 2élét ana het ta nchouf ya fad7al zaménak, chou hiyé
bed3it sleïman el jdidé. Ya chabeb wou ya
sabaya,
la nouvelle lubie de votre président là-voici:
« La mission de
l'armée sera plus difficile, si un ou plusieurs groupes de Libanais s'impliquent dans des conflits en dehors des frontières. Ceci conduit à importer
les crises externes à l'intérieur du pays... La mission de l'armée sera plus
difficile, voire impossible, avec la persistance de la dualité entre les armes
légales et illégales... Il est devenu impératif d'adopter une stratégie nationale de
défense, à la lumière des développements régionaux, et du changement
d'affectation des armes de la Résistance qui ont franchi les frontières
libanaises. »
Avouez qu'il n'y a rien d'extravagant et rien de bien méchant. On ne peut pas dire que Michel Sleiman est un faucon du 14 Mars ! Oui mais, le président de la République ose « penser », et ça ne plait pas au camp du 8 Mars. « Ce que le président a dit signifie qu'il a décidé, sans que l'on sache pourquoi, que la Résistance est devenue dangereuse pour le pays et la sécurité des personnes. Le président a décidé que la Résistance a franchi ses limites, et les frontières du Liban. » Il ne sait pas pourquoi et doute que le Hezbollah ait franchi les limites, ainsi que les frontières ? Encore un amnésique à qui il faut rappeler que quatre membres du Hezbollah sont recherchés pour l’assassinat de Rafic Hariri et 4 000 miliciens du Hezbollah ne font pas que du shopping dans les souks de Damas ! Le pauvre Ibrahim a si peu à dire, et c’est peu dire, qu'après ces deux constats aussi brefs que nases, il passe directement à la conclusion. Wlak chi développement, chi fekra, chi 7kéyé heik 3al méché ! Ma beddo, déghré 3al conclusion. Zi7o min el tari2 3mélo ma3rouf : « Il n'est plus important de discuter avec le président de ce qu'il dit. Il n'est plus utile de discuter avec lui de quoique ce soit... La seule logique, ou l'unique langage, ou la courte phrase qui sert à quelque chose avec lui aujourd'hui et demain: il est temps de quitter ton poste. Dégage ! » Si, si, mes services ont vérifié, Ibrahim el-Amine est Libanais depuis plus de 10 ans. Une dernière chose, jetez un coup d’œil sur la pub en bas de la première page d’Al-Akhbar du 2 août : « Il faut déraciner le germe de la corruption 'Israël' ». Macha2’Allah, tout un programme réjouissant !
Même ambiance du côté de Jean Aziz, qui se dépêche à son tour de boucler la boucle. Ce partisan aouniste -transfuge des Forces libanaises, qui est allé jusqu’à idolâtrer El-Hakim ; si, si, c’est lui, qui a béatifié Samir Geagea de son vivant !- se trouve condamner lui aussi, comme Michel Aoun himself, à défendre l'indéfendable, une organisation considérée comme terroriste par l'ensemble des pays arabes et occidentaux. Le collègue d'Al-Amine, considère que le discours du président de la République, est « une déclaration de guerre d'élimination contre la Résistance, et non contre le Hezbollah uniquement ». Il fait le malin Jean. Lui aussi croit que Michel Sleiman, ne peut pas penser de lui-même: « Celui qui a écrit le discours a pensé, blablabla. » Il ne faut pas oublier quand même, l'Ecole des Assad kharrajit wou assarit 3al 3adid minna el taba2a el siyésiyé woul é3lémiyé, since 1970 ! Aziz est un peu plus prolixe sur la question. Il prend le temps d’argumenter. Il aurait aimé entendre le discours de Michel Sleiman le 7 août 2001, allusion à la répression musclée des opposants libanais, notamment du Courant patriotique libre, par le régime sécuritaire syro-libanais. Il aurait dû préciser à ses fidèles lecteurs du 8 Mars, que c'était l’époque Emile Lahoud, Jamil el-Sayyed, Ghazi Kenaan et Bachar el-Assad, les alliés du Général aujourd’hui. Wlak ya Jean, énno chou, c'est une raison logique d'être aujourd'hui dans les bras du régime des Assad et allié avec ses comparses libanais ? Et pour conclure, Jean Aziz fait un jeu de mots et de langue, en arabe, qui vaut le détour certes, mais n'est pas moins à la mords-moi-le nœud, pour dire que le « temps » du président a expiré. C’est moins cru que « dégage ! », mais tout aussi limpide : hala2tni, n’y pense même pas à la prorogation de ton mandat dans la République des prorogations, dirait le Général ! Eh oui, on s’est passés le mot dans le camp du 8 Mars : désormais, Michel Sleiman est persona non grata.
Avouez qu'il n'y a rien d'extravagant et rien de bien méchant. On ne peut pas dire que Michel Sleiman est un faucon du 14 Mars ! Oui mais, le président de la République ose « penser », et ça ne plait pas au camp du 8 Mars. « Ce que le président a dit signifie qu'il a décidé, sans que l'on sache pourquoi, que la Résistance est devenue dangereuse pour le pays et la sécurité des personnes. Le président a décidé que la Résistance a franchi ses limites, et les frontières du Liban. » Il ne sait pas pourquoi et doute que le Hezbollah ait franchi les limites, ainsi que les frontières ? Encore un amnésique à qui il faut rappeler que quatre membres du Hezbollah sont recherchés pour l’assassinat de Rafic Hariri et 4 000 miliciens du Hezbollah ne font pas que du shopping dans les souks de Damas ! Le pauvre Ibrahim a si peu à dire, et c’est peu dire, qu'après ces deux constats aussi brefs que nases, il passe directement à la conclusion. Wlak chi développement, chi fekra, chi 7kéyé heik 3al méché ! Ma beddo, déghré 3al conclusion. Zi7o min el tari2 3mélo ma3rouf : « Il n'est plus important de discuter avec le président de ce qu'il dit. Il n'est plus utile de discuter avec lui de quoique ce soit... La seule logique, ou l'unique langage, ou la courte phrase qui sert à quelque chose avec lui aujourd'hui et demain: il est temps de quitter ton poste. Dégage ! » Si, si, mes services ont vérifié, Ibrahim el-Amine est Libanais depuis plus de 10 ans. Une dernière chose, jetez un coup d’œil sur la pub en bas de la première page d’Al-Akhbar du 2 août : « Il faut déraciner le germe de la corruption 'Israël' ». Macha2’Allah, tout un programme réjouissant !
Même ambiance du côté de Jean Aziz, qui se dépêche à son tour de boucler la boucle. Ce partisan aouniste -transfuge des Forces libanaises, qui est allé jusqu’à idolâtrer El-Hakim ; si, si, c’est lui, qui a béatifié Samir Geagea de son vivant !- se trouve condamner lui aussi, comme Michel Aoun himself, à défendre l'indéfendable, une organisation considérée comme terroriste par l'ensemble des pays arabes et occidentaux. Le collègue d'Al-Amine, considère que le discours du président de la République, est « une déclaration de guerre d'élimination contre la Résistance, et non contre le Hezbollah uniquement ». Il fait le malin Jean. Lui aussi croit que Michel Sleiman, ne peut pas penser de lui-même: « Celui qui a écrit le discours a pensé, blablabla. » Il ne faut pas oublier quand même, l'Ecole des Assad kharrajit wou assarit 3al 3adid minna el taba2a el siyésiyé woul é3lémiyé, since 1970 ! Aziz est un peu plus prolixe sur la question. Il prend le temps d’argumenter. Il aurait aimé entendre le discours de Michel Sleiman le 7 août 2001, allusion à la répression musclée des opposants libanais, notamment du Courant patriotique libre, par le régime sécuritaire syro-libanais. Il aurait dû préciser à ses fidèles lecteurs du 8 Mars, que c'était l’époque Emile Lahoud, Jamil el-Sayyed, Ghazi Kenaan et Bachar el-Assad, les alliés du Général aujourd’hui. Wlak ya Jean, énno chou, c'est une raison logique d'être aujourd'hui dans les bras du régime des Assad et allié avec ses comparses libanais ? Et pour conclure, Jean Aziz fait un jeu de mots et de langue, en arabe, qui vaut le détour certes, mais n'est pas moins à la mords-moi-le nœud, pour dire que le « temps » du président a expiré. C’est moins cru que « dégage ! », mais tout aussi limpide : hala2tni, n’y pense même pas à la prorogation de ton mandat dans la République des prorogations, dirait le Général ! Eh oui, on s’est passés le mot dans le camp du 8 Mars : désormais, Michel Sleiman est persona non grata.
.jpg)
« Il est temps que l’État avec son armée et son haut commandement politique, soit le régulateur principal et le décideur de l’utilisation de cette capacité (de résister et de défendre le Liban exclusivement)... L’armée sera donc mieux disposée et mieux équipée, ce qui lui permettra d'être chargée à elle seule de défendre le Liban, sa souveraineté, ses frontières (...) et de finaliser l’application de toutes les clauses de la résolution 1701 (qui prévoit le désarmement de toutes les milices et groupes armés libanais, Hezbollah compris). Je dis à voix haute que le vrai martyre est seulement pour la patrie, pour défendre son unité, son territoire et sa dignité. Ce que le peuple libanais veut, c’est se sacrifier pour le Liban. Ce que le peuple libanais ne veut pas, c’est que le sang de ses enfants irrigue un sol autre que le sol sacré de sa patrie. »
Waouh, un discours digne d'un grand président de la République ! Notez bien le choix des termes, « son armée », représentée par le commandant et l’état-major de l’armée libanaise, que la milice du Hezbollah ne s'est même pas donnée la peine de consulter avant d'envoyer le drone Ayoub (oct. 2012), ni de leur transmettre les clichés d’espionnage qui ont été remis uniquement à l'Iran, et surtout « son haut commandement politique », c’est-à-dire, le Conseil des ministres, conformément à l’accord de Taëf, ainsi que le président de la République, haut commandant des forces armées et le ministre de la Défense ! Yé3né, tout pour déplaire à la milice chiite du Hezbollah.
Quelques heures après cette puissance de feu dont a fait preuve le général Michel Sleiman, vers minuit, deux roquettes tombent sur la région de Baabda, une zone militaire sous contrôle de l'armée libanaise, qui comprend le palais présidentiel, le ministère de la Défense, le commandement de l'armée libanaise, l'état-major de l'armée et de nombreuses casernes. Les roquettes ont été tirées de Dhour Aramoun, où est basé le Front populaire de libération de la Palestine d'Ahmad Jibril (Commandement Général), une milice palestinienne opérant au Liban, fidèle au régime de Bachar el-Assad. C'est le 3e incident en moins de 3 mois, dans la région de Beyrouth. Et quand je pense, que les organisateurs du Festival International de Baalbeck ont délocalisé cet événement culturel et traditionnel de la ville du soleil, Baalbek, pour le foutre dans les ruelles de Beyrouth, vers Séd el-Bouchriyé à Jdeidé, pour des raisons de sécurité, on a envie d'en rire. En tout cas, ces roquettes nous rappellent pour la énième fois, que le pays qui ne contrôle pas ses frontières, privatise sa souveraineté et ne cherche pas à étendre cette dernière sur tout son territoire, sera toujours le théâtre de tragédies.
.jpg)
.jpg)
