
Très
cher(e)s compatriotes, mes cher(e)s ami(e)s, j’ai le plaisir de vous présenter « Monsieur Zéro Victime », alias
Hikmat Dib, député de la nation, dans une performance exceptionnelle, comme
on n’en fait plus, qui s’est déroulée sur la chaine LBC, dans l’émission « Nharkoum sa3id » avec la belle Dima Sadek, le 25 juin 2013. Comme vous le verrez, ce mec est affligeant !
En visionnant cette vidéo, je me suis demandé comment peut-on envisager construire
un pays avec un député comme Hikmat Dib, ici présent, qui essaye avec beaucoup de mal et surtout de malhonnêteté de défendre l’indéfendable, son allié le
Hezbollah, au point de sortir trois énormités invraisemblables en moins de sept
minutes (je vous laisse imaginer la suite !), entrecoupées à six
reprises par un piteux et désespéré « 7aram, de faire deux poids, deux mesures »! 2al chou, ma
lézim « nkayill bé mikyélène ». Lol, magnéto Serge !

Arrêtons-nous
un instant sur la forme de cette
déclaration fort intéressante. Tout le monde l’a compris, au plus grand regret de
Hikmat Dib, l’armée libanaise n’a pas été jugée pour ses exactions (c’est
totalement faux, mais j’en parlerai plus loin). Par cette déclaration, le député de Michel Aoun reconnait ainsi,
que l’armée libanaise, ne bénéficie pas d’une immunité absolue, certains
militaires eux aussi font des faux pas et par conséquent, ils doivent être
sanctionnés pour cela. A l’heure où le général de Rabieh s’oppose à la
prorogation du mandat du commandant de l’armée libanaise, Jean Kahwagé, pour imposer,
là aussi, son gendre, le deuxième, le général Chamel Roukoz, à la tête de
l’institution militaire, le moins qu’on puisse dire c’est que cette déclaration fait grand désordre dans
les rangs des soi-disant défenseurs inconditionnels de l’armée libanaise.
Elle n’est pas sans rappeler que quelques jours après les événements de Mar Mikhael, l’ancien
commandant de l’armée libanaise, GMA, le général Michel Aoun himself, a tenu à
s’afficher aux côtés de Hassan Nasrallah plutôt qu’aux côtés du commandement de
l’armée libanaise lors d’une apparition télévisuelle sur l'OTV, le 6 février
2008. Tout un symbole !
Sur le fond, mais quelles foutaises,
du début jusqu’à la fin ! Pour l’histoire, il faut savoir que le 27 janvier 2008, une manifestation
« d’apparence populaire » de protestation contre les coupures
électriques dégénère rapidement en affrontements
violents et armés entre des sympathisants du Hezbollah (Hassan Nasrallah) et
d’Amal (Nabih Berri) d’une part, et l’armée libanaise (Etat libanais) d’autre
part : blocages des routes par les manifestants, incendies de pneus, attaques
du barrage fixe de l’armée libanaise (avec des pierres et des bâtons !),
tentatives d’encercler et de désarmer certains soldats, tentatives de prendre le
contrôle de certains véhicules de l’armée libanaise, tirs massifs sur l’armée
libanaise, tentatives des « manifestants chiites » de passer dans la « zone
chrétienne » d’Ain el-Remeneh (avec un risque sérieux d’affrontements
communautaires !) et riposte de l’armée libanaise pour mettre un terme à ces émeutes. Le bilan est lourd : 7 morts
et des dizaines de blessés, civils et militaires. Aussitôt, le chef de la
milice chiite du Hezbollah exige du commandant de l’armée libanaise de l’époque, le
général Michel Sleiman, que les résultats de l’enquête en cours soient connus au plus
vite, menaçant même l'Etat libanais: « les choses
dépendent des résultats de l’enquête... le hezb retient son public mais il ne
pourra pas le faire pour toujours ». Des officiers sont alors immédiatement arrêtés.
Le tribunal militaire a poursuivi non moins
de 68 personnes dans les événements de Mar Mikhael, des militaires et des
civils, dont trois officiers. Alors, franchement, comment diable un député
peut balancer « personne n’a rendu
des comptes et personne n’a parlé » ? Ce pauvre député pédale
dans le bourghoul ! Hikmat Dib sait très bien, comme Michel Aoun
d’ailleurs et comme tous les députés du Bloc du changement et de la réforme,
que ce « dimanche noir » a apporté la preuve absolue que le
« document d’entente » signé entre le Courant patriotique libre et le
Hezbollah, est caduc. Ignorer tous ces
faits, pour un député de la nation, est particulièrement grave. Le faire
sciemment, est tout simplement lamentable.
Au-delà
des faits, mais quelle hypocrisie ! La surenchère des membres du Courant
patriotique libre au sujet de l’armée libanaise ne trompe personne. Entre
l’armée libanaise et la bande à Assir, ils choisissent l’armée. Rien
d’étonnant, il ne manquait plus qu’ils choisissent le salafiste de Saïda !
Par contre, entre l’armée libanaise et
la milice du Hezbollah, ils choisissent, sans hésitation et systématiquement,
le Hezbollah. Consternant. Ils ont beau tenté de trouver des
justifications à la mords-moi-le nœud, cause toujours, cause perdue. Telle est
la triste réalité, illustrée ici même dans cet extrait sur les incidents de Mar
Mikhael, qui n’est pas sans rappeler les déclarations de Michel Aoun qui
voulait savoir qui donna l’ordre à l’hélicoptère de l’armée libanaise de se
rendre au Sud-Liban le 28 août 2008, le jour où le lieutenant Samer Hanna a été
abattu de sang-froid par des miliciens du Hezbollah. Eh oui, c’est la triste
réalité des choses, le reste, n’est que palabres au pays des palabres.
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05:25-06:46 En cherchant à
savoir si l’armée libanaise traitait tous les acteurs de la scène politique
libanaise de la même façon, et si l’institution militaire était capable de frapper
avec une main de fer le Hezbollah en cas de dépassement des limites -une
possibilité déplacée, pour Hikmat Dib, la milice du Hezbollah en est incapable !-
la discussion a dévié naturellement vers
les événements tragiques du 7 mai 2008. Ce fut l’occasion pour le député de
Baabda de nous sortir l’énormité du siècle, celle qui va lui valoir le surnom à
vie de « Monsieur Zéro victime ». Avec un air ahuri, par le
questionnement de la journaliste, Hikmat Dib trouve quand même le culot de
balancer : « Ils (le Hezbollah) ont
été visés (le 5 et le 7 mai). Et il y
a eu une sorte de réaction. Une réaction qui s’est passée avec zéro victime (« zéro victime » en
français svp!). » DS: « Le 7 mai, il y a eu zéro victime ? »
HD: « Dans une large mesure... dans
une large mesure ! » Triple waouh !
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Ceci
étant, nul ne peut comprendre cette
performance exceptionnelle de Hikmat Dib sans passer par lawéyi7 el chateb,
les listes électorales. En effet, il faut savoir que Monsieur Zéro victime est
député maronite de la région de Baabda, élu sur la liste du Courant patriotique
libre. Les électeurs de ce caza du Mont-Liban sont composés de 57% de chrétiens
(40% de maronites) et 43% de musulmans (22% de chiites et 16% de druzes). En
d’autres termes, pour que Monsieur Zéro victime augmente ses chances d’être réélu, il faut évidemment qu’il s’assure les
voix des 22 % des électeurs chiites. Grâce à la loi féodale de 1960, dont
le père adoptif n’est autre que GMA, à l’esprit communautaire libanais,
communauté chiite comprise, au pacs signé entre Hassan Nasrallah et Michel Aoun,
qui résiste bien à l’épreuve du temps (8 ans déjà !), et à cette
performance exceptionnelle de Monsieur Zéro victime, le Hezbollah n’en demande
pas tant de ses alliés, les 22% des électeurs chiites de Baabda voteront sans
l’ombre d’un doute pour Hikmat Dib aux prochaines élections législatives.
AU
TOTAL, ces trois exemples, et tant
d’autres, prouvent aux Saint-Thomassiens, ceux qui trouvent encore à douter là
où les certitudes règnent, que le pacs de Michel Aoun avec Hassan Nasrallah,
n’est pas une alliance superficielle et passagère, elle est profonde et solide.
Et si j’ai
décidé de vous en parler en long et en large des dernières déclarations du député
de Michel Aoun pour le caza de Baabda, c’est parce que celles-ci illustrent merveilleusement bien, dans quel
pétrin le général Michel Aoun a mis les militants du Courant patriotique
libre, comme Hikmat Dib, « membre à la fois de l’Association des droits de l’Homme et du droit de
l’individu au Liban, et de la Fédération internationale des droits de l’Homme
de Paris », ainsi qu’une partie des chrétiens du Liban, notamment les maronites, en
signant ce pacs ahurissant et invraisemblable avec Hassan Nasrallah, le 6
février 2006 : ils sont réduits à défendre l’indéfendable, quitte à s’exposer
au ridicule et à la vindicte de l’Histoire.